[2009] A l\'affiche ou bientôt sur les écrans (vu ou à voir)

Attention, Queenie, n'oublie pas que le tournage s'est fait dans la clandestinité totale et l'urgence. Parler de superficialité est un peu dur à avaler quand on pense que tout le monde risquait sa liberté, sinon sa peau. Mais bon, tu parles du contenu, là. Moi, pour une fois, je suis indulgent avec la forme et ce que je retiens c'est la volonté de ne pas baisser les bras et de se battre. D'ailleurs, ça ne fait que commencer et il va s'en passer des choses cette année en Iran, le couvercle finira bien par sauter.

traversay a écrit:

Attention, Queenie, n'oublie pas que le tournage s'est fait dans la clandestinité totale et l'urgence. Parler de superficialité est un peu dur à avaler quand on pense que tout le monde risquait sa liberté, sinon sa peau. Mais bon, tu parles du contenu, là. Moi, pour une fois, je suis indulgent avec la forme et ce que je retiens c'est la volonté de ne pas baisser les bras et de se battre. D'ailleurs, ça ne fait que commencer et il va s'en passer des choses cette année en Iran, le couvercle finira bien par sauter.

Jpense qu'il aurait pu traiter le sujet autrement, qu'en kaléidoscope d'images se succédants les unes aux autres. C'est tout. Je nie pas toute l'intention, et les "mauvaises" conditions. Jdis juste que le procédé fait trop montage de clips, je pense que c'est un effet voulu et pensé, que ce n'est pas une question de moyen.
Dans la clandestinité on peut faire des films qui n'ont pas forcément cette "esthétique" Youtube, non?
Moi ça m'a gêné parce que du coup, le message ne passait pas. J'avais l'impression de voir un enchaînement d'images, sans avoir le temps de les comprendre... etc... Et là, vu le sujet, c'est super dommage.

Exemple, un titre, je crois que c'est pendant celui de rap, je regarde, je regarde. Et d'un coup, je me dis : mais merde je suis en train de regarder des mecs couchés par terre dans la crasse, sur des cartons, blessés, malades... et j'avais même pas remarqué...
Effet pub... bouffe plein d'images... effet journal de 20h...
Je ne sais pas... mais moi, ça m'a pas touchée du coup.

Je dois préciser que j'ai vu le film dans un contexte particulier : festival de cinéma, salle bourrée jusqu'à la gueule de lycéens, applaudissements à la fin. Le film est déjà piraté et depuis quelques mois disponible sur tous les marchés (noirs) d'Iran. Finalement, c'est ce qui compte, qu'il soit vu sur place. Quant à la jeunesse iranienne, c'est forcément la génération youtube et l'aspect clipesque que tu soulignes leur parle. Les films précédents de Ghobadi étaient plutôt contemplatifs (Les tortues volent aussi, Un temps pour l'ivresse des chevaux...) et c'est donc un changement de registre. Le cinéaste a été pas mal critiqué en Iran par ses pairs (notamment Kiarostami) qui préfèrent composer avec le régime. Aujourd'hui, Ghobadi vit en Occident (à Paris me semble t-il), comme ses deux interprètes principaux, exilés également et pas près de revenir en Iran. Même chose pour la sublime actrice de A propos d'Elly (de loin mon film iranien préféré de l'année) qui est interdite de tournage dans son pays pour avoir joué dans un film américain (Mensonges d'Etat, si mes souvenirs sont bons).
Bon, voilà, j'ai tendance à prendre les choses à coeur dès que l'on parle d'Iran qui est mon plus souvenir de voyage (avec la Birmanie) et garde une place importante dans mon coeur pour les contacts que j'ai pu nouer sur place. D'accord, d'accord, j'arrête....

Plein sud de Sébastien Lifshitz

Citation :

C'est l'été, Sam 27 ans file tout droit vers le sud au volant de sa Ford. Avec lui, un frère et une soeur rencontrés au hasard de la route: Mathieu et Léa. Léa est belle, pulpeuse et archiféminine. Elle aime beaucoup les hommes, Mathieu aussi. Partis pour un long voyage, loin des autoroutes, en direction de l'Espagne, ils vont apprendre à se connaître, s'affronter, s'aimer. Mais Sam a un secret, une ancienne blessure qui l'isole chaque jour un peu plus. Séparé de sa mère depuis l'enfance, ce voyage n'a qu'un seul but : la retrouver.

Malgré 3 ou 4 scènes qui sortent du lot, Plein sud, de Sébastien Lifshitz, tombe pile dans la catégorie "film d'auteur français sous forme de road-movie existentiel." Avec, comme de bien entendu, un personnage principal qui trimballe un lourd secret, enfoui dans son enfance, qui gangrène son comportement erratique d'adulte. Le plus souvent, le film ressemble à du Téchiné sans flamme, pas ennuyeux, non, mais comme éteint et vagueàl'âmesque. Plein sud est cependant sauvé, en partie seulement, par une interprétation impeccable. Féminine, en particulier, avec la présence, fugitive, de Nicole Garcia, et surtout celle d'une Léa Seydoux animale, comme une oasis dans une oeuvre un peu sèche.

Han, comment ils le cassent dans Télérama celui-là . "Pub de shampoing pour la chevelure de Léa Seydoux".

Un petit dernier pour la route ?



Treeless mountain de So Yong Kim

Citation :

Jin, une enfant de six ans pleine de vie, habite avec sa mère et sa soeur dans un appartement inconfortable de Séoul. Quand leur mère décide de partir à la recherche de leur père dont elle est séparée, Jin et Bin sont forcées de passer l'été avec leur tante dans une petite ville. Mais celle-ci perd sa maison, et les deux enfants sont obligées de partir chez leurs grands-parents à la campagne. Grâce à ce voyage fait d'abandons, les deux enfants se rapprocheront l'une de l'autre et apprendront l'importance des liens du sang.

Soit deux fillettes plus ou moins livrées à elles-mêmes, à la ville, puis à la campagne. Elle vendent des sauterelles grillées (miam ?), se chamaillent un peu, attendent leur mère en vain, se baladent dans les champs, s'ennuient (ce ne sont pas les seules). Il n'y a pas de ressort dramatique dans Treeless mountain, pas de message non plus, rien qu'un scénario à plat, sans péripéties, tourné à hauteur d'enfant. Qu'existe t-il entre ennui et indifférence ? Une certaine apathie, peut-être. Pas désagréable, à vrai dire, et reposante. Ce film coréen est un chewing gum pour les yeux, sans goût particulier, à mâcher une heure trente durant. Et voilà.

traversay a écrit:

Citation :

Jin, une enfant de six ans pleine de vie, habite avec sa mère et sa soeur dans un appartement inconfortable de Séoul. Quand leur mère décide de partir à la recherche de leur père dont elle est séparée, Jin et Bin sont forcées de passer l'été avec leur tante dans une petite ville. Mais celle-ci perd sa maison, et les deux enfants sont obligées de partir chez leurs grands-parents à la campagne. Grâce à ce voyage fait d'abandons, les deux enfants se rapprocheront l'une de l'autre et apprendront l'importance des liens du sang.

Soit deux fillettes plus ou moins livrées à elles-mêmes, à la ville, puis à la campagne. Elle vendent des sauterelles grillées (miam ?), se chamaillent un peu, attendent leur mère en vain, se baladent dans les champs, s'ennuient (ce ne sont pas les seules). Il n'y a pas de ressort dramatique dans Treeless mountain, pas de message non plus, rien qu'un scénario à plat, sans péripéties, tourné à hauteur d'enfant. Qu'existe t-il entre ennui et indifférence ? Une certaine apathie, peut-être. Pas désagréable, à vrai dire, et reposante. Ce film coréen est un chewing gum pour les yeux, sans goût particulier, à mâcher une heure trente durant. Et voilà.

Certains critiques établissaient un parallèle entre ce film et Nobody Knows (Dare mo shiranai) de Hirokazu Kore-Eda... En disant que c'était quand même un peu moins bien...

eXPie a écrit:

Certains critiques établissaient un parallèle entre ce film et Nobody Knows (Dare mo shiranai) de Hirokazu Kore-Eda... En disant que c'était quand même un peu moins bien...

C'est la même histoire, oui, en nettement moins bien...

Je le sentais bien Esther! Et maintenant j'y fonce!

J'ai un retard diabolique! Et en plus le Jane Campion qui sort cette semaine!

Marko a écrit:

[...]Et en plus le Jane Campion qui sort cette semaine!

Ouiiiouiiiiiouiiiiii !

Marko a écrit:

Je me permets d'inaugurer la rubrique pour 2010 parce que j'ai des choses à raconter!

[...]

Pas encore pour le fil 2010.
Déjà parce que le film dont tu parles est sorti en 2009 (Et tak!)
Et puis, parce que le premier message du fil doit contenir la liste des films cités... donc... on va éviter de mettre un film dans le tout premier.

Mais je vais l'ouvrir de ce pas.
Et dès mercredi, et les sorties de Janvier, tu pourras venir t'y exprimer!

ça marche!

Citation :

Les 15 dernières années du régime de Ceausescu ont été les pires de l'histoire de la Roumanie. Et pourtant, la propagande officielle de cette époque l'avait nommée "l'âge d'or"...
Les Contes de l'âge d'or est l'adaptation à l'écran des "légendes urbaines" les plus connues. Elles sont à la fois comiques, étranges, émouvantes et puisent leur inspiration dans un quotidien souvent surréaliste, quand l'humour était le seul moyen de survie de tout un peuple. Les Contes de l'âge d'or restitue l'atmosphère de l'époque et dresse à petites touches le portrait d'un pays soumis à la logique perverse d'une dictature.

Le défaut majeur des Contes de l'âge d'or, c'est leur brièveté (1h20) ! 4 histoires, des "légendes urbaines" du temps de Ceaucescu, de qualité presque égale, chose rarissime dans un film à sketches. La réussite de l'ensemble tient à son réalisme et à son côté absurde découlant naturellement de la débrouillardise et de l'ingéniosité dont les citoyens roumains devaient faire preuve face aux décisions et diktats du régime. L'auto-dérision fonctionne à plein et l'humour, corrosif, se situe quelque part entre la comédie italienne et le baroque slave. La bonne nouvelle, c'est qu'on nous promet une suite à ces délicieux contes de l'âge d'or. Ils sont fous, ces roumains !

Citation :

Sahara Français, 1933.Partie à la recherche de l'homme qu'elle aime, disparu lors d'une tentative de traversée Londres / Le Cap en avion, l'aventurière et aviatrice Marie Vallières de Beaumont est contrainte de poser son biplan près d'un poste avancé de "méhariste" français en plein désert saharien.Confronté à la détermination de la jeune femme, Antoine Chauvet, lieutenant en conflit avec sa hiérarchie, décide de l'aider dans cette quête désespérée, dans un lieu aussi grandiose et hostile que le Ténéré.Dans ce désert qui ne ment pas, et dans l'abandon qu'il impose, Marie et Antoine découvriront une vérité à laquelle ils ne s'attendaient pas.

L'aventure coloniale, le romanesque des années 30, des héros qui sentent le sable chaud du Sahara...ah, mais non, c'est un mirage ! Le dernier vol ne manque pas d'ingrédients (le livre adapté, Le dernier vol de Lancaster, n'était pas si mal) mais n'a pas la sauce pour marier le tout avec les épices de la passion. Assassiné par la critique, le film de Karim Dridi ne mérite cependant pas tant d'opprobre (on a vu pire en 2009). Les chameaux jouent parfaitement, notre Marion nationale reste pimpante après quatre jours dans le Ténéré et la nuit au-dessus du désert est divinement étoilée. Bon, la dernière partie du film est catastrophique, à mesure que l'on se dirige vers le néant. Ensablé, le couple Cotillard/Canet ne suscite aucune émotion. Il est alors temps que le désert reprenne ses droits. Il a gagné.

Marko a écrit:

Queenie a écrit:

Moi qui étais contente de pouvoir rayer un film de ma liste à voir... Tu m'énerves à donner l'impression qu'il y a quelque chose d'intéressant autre qu'un biopic et une histoire d'amûr dans ce Coco... Pfffrte...

Mais rien que pour le

Citation :

Coco trop monolithique et hiératique (une sorte de Fanny Ardant jeune)

Je boycotterais ce film ! (Non mais... )

oui elle est très belle, plus "femme" qu'Audrey tautou, très classe, crédible mais finalement pas très émouvante. Tout semble glisser sur elle. Pas de souffrance véritable. Finalement pas très symapthique. Mais c'est peut-être ça le personnage. J'oubliais un autre bémol: un final où on les voit vieillissants en parallèle. On devrait être ému mais ça ne dégage rien et les maquillages sont laids.

C'est pour t'aider à ne pas y aller Mais quand même! Il y a de très bonnes choses.

Je te remercie, ainsi que Traversay pour son avis très nuancé, je n'irais pas. ça attendra le dvd (peut-être).

traversay a écrit:

[...]

Déjà, j'ai vu la BA, j'étais pétée de rire tellement c'était ridiculement nase.

traversay a écrit:

Les chameaux jouent parfaitement, notre Marion nationale reste pimpante après quatre jours dans le Ténéré et la nuit au-dessus du désert est divinement étoilée. Bon, la dernière partie du film est catastrophique, à mesure que l'on se dirige vers le néant. Ensablé, le couple Cotillard/Canet ne suscite aucune émotion. Il est alors temps que le désert reprenne ses droits. Il a gagné.

Huhu.
Mettez un chameau et Cotillard, le chameau aura toujours l'Oscar. (Ces deux bosses sont plus expressives que le regard bovin de Marion...)

J'aime bien, Traversay, quand on casse un peu les films !