Lecture en commun - Rick Moody : A la recherche du voile noir

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Pendant la matinée, les clients vinrent sans empressement...

voilà un chapitre que Coline et Sentinelle n'ont pas autant apprécié..

moi j’aime bien ce départ vers la côté ouest.. vers ‘l’aventure’ qui ne sera pas tout à fait une (en tout cas pas pendant ce chapitre)
Si on lit des romans américains, il est inévitable qu’on retrouve le départ des enfants après les études pour prendre un job un peu n’importe lequel – on se demande quelles études ils font
Et souvent ce départ de la maison familiale commence avec une traversée d’au moins de la moitié du pays qui est probablement important pour s’assurer d’avoir assez de distance entre soi et ses parents.
C’est dans cette idée que je trouve aussi intéressant qu’il décrit la scène de départ chez son copain Jeff avec le père qui leur dit
Vous êtes vraiment pressé de partir, non ? (p.81)

Le moment qu’il se retrouve à San Francisco il doit réaliser qu’il a bien fait lors des derniers chapitres de nous montrer ses recherches de filiations – il doit réaliser qu’il ne va pas continuer dans la ligne de la famille : vendeur (soit voitures, soit argent)
Il ‘ressort’ du schéma familial

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Légèrement voûté et les yeux fixés sur le sol, comme plongé dans ses pensées...

Après la première expérience dans le monde professionnelle on retrouve Rick avec sa première petite amie en cohabitation. Il se rend compte assez vite qu’il n’est pas fait pour ‘jouer’ au père-mère-bungalow de rêve-vie typique..
Il ressent cette incompétence et son amie lui fait des reproches :
que j’avais manqué à mes engagements envers elle (p.102)

et qu’ils boivent et prennent de la drogue ne vont pas faciliter les choses.

Un chapitre qui se résume bien avec sa phrase

j’étais plus enclin à suivre qu’à agir (p.103)

J'ai lu le premier chapitre, sur l'enfance du narrateur et les relations avec son père. Sympa mais des pages qui ne m'ont pas beaucoup marquée, en tout cas beaucoup moins que la préface.
Et un truc commence à m'énerver un peu, les nombreux passages ou termes en italique . Parfois c'est justifié (la "définition" du comportement des pères par exemple), d'autres fois beaucoup moins, ça fait un peu artificiel cette insistance.

Nezumi a écrit:

Sympa mais des pages qui ne m'ont pas beaucoup marquée, en tout cas beaucoup moins que la préface.

si cela se trouve.. la préface va être la seule partie que beaucoup d'entre vous vont aimer

Nezumi a écrit:

Et un truc commence à m'énerver un peu, les nombreux passages ou termes en italique . Parfois c'est justifié (la "définition" du comportement des pères par exemple), d'autres fois beaucoup moins, ça fait un peu artificiel cette insistance.

je pense que cela va t'aider de lire son explication à la page 441

kenavo a écrit:

je pense que cela va t'aider de lire son explication à la page 441

Wholala, avant que j'y arrive...

Nezumi a écrit:

Wholala, avant que j'y arrive...

non, non.. tu peux le lire sans 'détruire' le roman - c'est une 'annexe explicative'..

Bon j'y vais de ce pas, si ça peut m'éviter quelques grincements de dents devant tous ces italiques.

Je suis à la page 115. J'ai vraiment du mal à avoir un avis sur les auto-biographie et là ça se ressent encore plus, j'aime vraiment mais je m'attendais à quelque chose de plus transcendant. Mais bon il reste encore plus de 300 page donc rien n'est encore définitif.

Samael a écrit:

Je suis à la page 115. J'ai vraiment du mal à avoir un avis sur les auto-biographie et là ça se ressent encore plus

bien que je sais que c'est son auto-biographie - j'essaie de le laisser de côté pendant la lecture.. puisque j'en ai lu d'autres livres de lui.. je me dis que c'est un roman de lui

Samael a écrit:

j'aime vraiment mais je m'attendais à quelque chose de plus transcendant. Mais bon il reste encore plus de 300 page donc rien n'est encore définitif.

mais oui, j'espère qu’il va pouvoir te convaincre sur les prochaines 300 pages

bien que je ne sais pas ce qui va encore nous attendre.. mais pour l'instant je dois dire que j'aime bien.. ce ne sera pas mon roman de l'année.. mais je suis probablement une lectrice trop généreuse

Désolé je vous abandonne en route. Pas vraiment envie de le relire en ce moment avec tout ce qui me tente à côté. J'en ferai quand même un petit résumé en rassemblant mes souvenirs...

Marko a écrit:

Désolé je vous abandonne en route. Pas vraiment envie de le relire en ce moment avec tout ce qui me tente à côté. J'en ferai quand même un petit résumé en rassemblant mes souvenirs...

ce sera alors pour une prochaine.. un livre que tu ne connais pas déjà

Page 150. Le passage sur son obsession pour la nouvelle du voile noir m'a paru au début un peu chiante je l'avoue, et puis là je comprend mieux son obsession notamment avec son évolution sur le plan philosophique. Il me plait de plus en plus le Moody.

J’ai terminé le roman, j’y reviendrai plus en détails lorsque d’autres l’auront terminé à leur tour. En attendant, je suis assez mitigée : j’ai aimé certains passages, d’autres nettement moins. Mais le bilan s’avère positif au final : j’y ai trouvé de belles pages, une quête intéressante et une approche originale de la filiation. Mais il n’est pas inutile de souligner le fait qu’il est tout sauf linéaire : le récit est souvent dispersé, touffu et très dense, parfois abscons et ennuyeux, bref ce roman se mérite, c’est certain !


A propos du voile noir :

Citation :

«[p.136] La seule chose que je sache à propos du voile, c’est que l’on peut voir à travers. Il ne dissimule pas vraiment, pas entièrement, pas éternellement, mais il exprime la possibilité de dissimuler. »

Si Rick Moody s’interroge sur l’héritage, la filiation et les mythes fondateurs familiaux, il n’en délaisse pas pour autant les racines de l’identité collective et la culpabilité que nous partageons tous en tant qu’occidentaux :

Citation :

«[p.145] Les populations qui vivaient sur les terres confisquées par les colons ont une part implicite dans toute histoire de la région, jamais oubliée ; lorsqu’un pieu est planté dans une forêt, une tribu indienne est repoussée, là où une église est érigée, la religion d’une tribu indienne est profanée, sauvages étant le terme préféré des Puritains pour désigner ces habitants de la région dans la plupart de leurs récits. Ou, parfois, païens : Ils étaient par inclination naturelle les êtres les plus cruels et les plus fourbes qui soient de toutes ces contrées. La guerre qu’on leur opposait était juste et légitime (…) ».

Citation :

«[p.145] Un Chrétien doit être un Soldat. Par quoi j’entends qu’il existe une grande Harmonie, Ressemblance ou Similitude entre l’œuvre d’un Soldat et celle d’un Chrétien. »

Citation :

«[p.145] Comment les fantômes de tous ces massacres pourraient-ils ne pas peser sur la conscience eschatologique de la Nouvelle-Angleterre d’antan ? »

Citation :

«[p.383] (…) mes racines, qui sont vos racines (…)
(…) une histoire d’honnêteté, de dignité, de courage d’une part, et de brutalité, de soif de sang et de massacre, d’autre part. Etre un Américain, être un citoyen de l’Occident, c’est être un meurtrier. Ne vous faites pas d’illusion. Couvrez-vous le visage. »

sentinelle a écrit:

J’ai terminé le roman, j’y reviendrai plus en détails lorsque d’autres l’auront terminé à leur tour.

Merci pour tes premières impressions.. et citations

je vais attendre Nezumi.. surtout que je suis de toute façon habituée de lire plusieurs livres en même temps.. donc.. je peux lire ici et là un chapitre..

pour l'instant c'est assez plaisant.. mais je pense que cette lecture 'lente' m'arrange aussi.. ce n'est pas le livre dont j'aurai envie de le lire d'un trait