Sunset Song
Mon impression rejoint celle de Marko, tant j'ai été marqué par le lyrisme élégiaque, la pureté et la fluidité du film. Terence Davies donne une ampleur visuelle au texte de Lewis Grassic Gibbon dès les premières séquences, avec une remarquable puissance d'évocation. Une tendresse infinie succède à de tétanisants éclats de violence, incarnant la force émotionnelle d'une vie rurale et isolée, avec ses joies et ses souffrances.
L'expression musicale est en effet essentielle dans Sunset Song, particulièrement au cours du dernier tiers du film. Le chant devient l'instrument d'une affirmation individuelle, qui doit se confronter au vide créé par la guerre pour tenter de le dépasser. Le visage d'Agyness Deyn, rayonnant et lucide, reflète alors la promesse d'un avenir, d'un accomplissement, d'un apaisement. Et l'intensité de la mise en scène, dans son élégance romanesque, révèle une poésie incandescente.