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| Terence Davies | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 1:24 | |
| Terence DaviesA l'occasion de la sortie d' Of Time and The City, un retour sur l'oeuvre de Terence Davies: - Citation :
- Wikipedia: Terence Davies (10 novembre, 1945 -) est un scénariste et réalisateur britannique, il est aussi romancier ou acteur parfois. Comme réalisateur, Davies est connu pour la récurrence des thèmes de souffrance émotionnelle ou physique. Il réfléchit sur l'influence de la mémoire dans la vie de tous les jours et sur les effets de la reliogisité dogmatique sur la vie émotionnelle des personnes et des sociétés. Seul scénariste de tous ses films, Davies compose ses films comme des symphonies avec des structures symétriques.
Davies est né à Liverpool de parents ouvriers et catholiques, il est le dernier de dix enfants dont sept ont survécu. Après avoir quitté l'école à seize ans, il travaille pendant dix ans dans un bureau d'affaires maritimes comme aide comptable. Il quitte alors Liverpool pour entrer à la Coventry Drama School. C'est là qu'il écrit le scénario de son premier moyen-métrage autobiographique, Children (1976), produit par le BFI Production Fund. Après cette introduction à la réalisation, Davies entre à la National Film School, il complète par Madonna and Child (1980), une suite de l'histoire de son alter-ego, Robert Tucker, à propos de ses années de comptable à Liverpool. Trois ans plus tard, il achève la trilogie avec Death and Transfiguration (1983), dans lequel il imagine les circonstances de sa mort. Ces films sont présentés ensemble dans des festivals en Europe et aux États-Unis sous le nom de The Terence Davies Trilogy, où ils sont récompensés par de nombreux prix. À cause des difficultés pour financer ses films et son refus de tout compromis, les productions de Davies paraissent sporadiques avec seulement quatre films depuis sa Trilogie. Les deux premiers, Distant Voices, Still Lives et The Long Day Closes, sont des films encore autobiographiques qui se déroulent dans les années 1940 et 1950 à Liverpool ; ses deux plus récents films, The Neon Bible et The House of Mirth, sont des adaptations de romans de John Kennedy Toole et Edith Wharton, respectivement.
Il prépare une cinquième œuvre, Sunset Song (Le Chant du crépuscule), qui est une adaptation du roman de Lewis Grassic Gibbon, mais le projet est bloqué en 2005. Les fonds nécessaires lui sont refusés par la BBC, Channel 4 et le UK Film Council. Davies avait retenu Kirsten Dunst pour le rôle principal de ce projet.
Son œuvre la plus récente est une pièce radiophonique A Walk To The Paradise Gardens, diffusée sur la BBC Radio 3 en 2001.
- Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
1976 : Children (moyen-métrage) 1980 : Madonna and Child (moyen-métrage) 1983 : Death and Transfiguration (moyen-métrage) 1984 : The Terence Davies Trilogy (réunion des trois précédents) 1988 : Distant Voices, Still Lives Page 11991 : The Long Day Closes Page 11996 : The Neon Bible (La Bible de néon) Page 12000 : Chez les heureux du monde (The House of Mirth) 2008 : Of Time and the City Page 12012 : The Deep Blue Sea Pages 1, 2, 3, 4 - Citation :
- Arrêté à la page 4 le 17/02/2013
Terence Davies est un peu le Marcel Proust du cinéma. Un réalisateur qui explore à la fois son passé autobiographique et l’histoire de sa ville natale Liverpool depuis ses premiers moyens-métrages. C’est essentiellement The Long Day Closes qui l’a fait connaître et c’est le premier que j’ai vu à sa sortie. Je n’ai pas oublié ce film très singulier, contemplatif, qui nous faisait découvrir au travers du regard d’un petit garçon (Terence Davies enfant dans les années 50) l’histoire d’une famille, ponctuée de chansons populaires comme une sorte de comédie musicale. J’aime la façon dont il s’attarde sur des détails en apparence insignifiants mais qui ont cette fonction de réminiscence comme une madeleine proustienne. Un long plan hypnotique sur les motifs d’un tapis, le papier peint sur les murs. A chaque plan, on a le sentiment de pénétrer d’abord dans un espace vide, presque un décor artificiel, qui tout d’un coup s’anime d’une présence par le seul pouvoir de la mémoire. La narration est flottante et on découvre des bribes de souvenirs plus ou moins chronologiques avec toujours un sentiment de nostalgie et d’un temps qui échappe constamment. On peut s’y ennuyer ferme mais je suis fasciné par ce type d’univers. Le précédent Distant Voices utilisait déjà le même procédé en se recentrant surtout autour du personnage de sa mère. On retrouvera cet intérêt pour l’univers de l’enfance et les reconstitutions très esthétiques dans La Bible de Néon qui est adapté du roman de John Kennedy Toole (l’auteur célèbre de "La conjuration des imbéciles"). Les plans sont de véritables tableaux inspirés d’Edward Hopper. Un très beau film sur l’enfance et une Gena Rowlands formidable en tante Mae, ancienne chanteuse de cabaret qui illumine cet enfant solitaire. Il a également adapté le roman d’Edith Wharton, Chez les heureux du monde, mélodrame magnifique mais peut-être un peu trop glacé. Et enfin je viens de voir Of Time and The city, Bande annonceC'est un incroyable poème-documentare sur la ville de Liverpool, construit à partir d’images d’archives en noir et blanc et de séquences filmées plus récemment par Terence Davies en couleur, auxquelles il associe des réflexions personnelles en voix off, des citations d’autres auteurs (James Joyce, Tchekov, Engels, Carl Jung…) et une bande son très riche qui va de la pop music et du rock (Les Beatles, The Hollies, The swinging blue jeans, Peggy Lee) à de magnifiques plages classiques (Liszt, Mahler avec la 2e symphonie « Résurrection », Haendel, Perotin…). Au départ j’étais un dérouté par le ton un peu pompeux de cette voix off au timbre parfois agaçant, une certaine emphase dans les choix musicaux. Mais il faut reconnaître qu’on est rapidement saisi par la beauté lyrique de cette ode émouvante à cette ville industrielle dont il nous fait découvrir les gens, modestes ou célèbres, les espaces urbains qui gardent les traces du passé, quelques évènements historiques marquants (la décolonisation, les guerres) qui alimentent une sorte de vraie/fausse autobiographie. Il y a aussi beaucoup d’humour, de l’ironie parfois (sur la royauté notamment), beaucoup d’émotion surtout. Il filme les enfants avec ce mélange de drôlerie et de tristesse lorsqu’on songe que tous ces visages sont aujourd’hui probablement disparus. Et il termine génialement en refermant la boucle, rappelant que l’homme est toujours en quête de découverte mais que l’issue de cette quête le ramène toujours à son commencement. Et de montrer les enfants d’aujourd’hui qui sont les mêmes que ceux d’hier. C'est le temps retrouvé. J'espère que les éditeurs penseront à en faire un livre pour profiter de ce beau texte très dense en l'accompagnant de photos du film...
Dernière édition par Marko le Mer 18 Fév 2009 - 11:04, édité 4 fois | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 1:27 | |
| Merci de ce post si documenté!...Je découvre grâce à lui Terence Davies... | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 1:30 | |
| - coline a écrit:
- Merci de ce post si documenté!...Je découvre grâce à lui Terence Davies...
Je pense que tu y serais particulièrement sensible. C'est un cinéma vraiment à part et le petit résumé de Wikipedia au début résume parfaitement son cinéma. | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 1:42 | |
| Je suis tombée immédiatement sous le charme de ces images (j'étais allée en repérage pendant que tu préparais )... Puis tu dis "poème-documentaire", humour, émotion, les enfants...Et alors je me mets à rêver... | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 10:18 | |
| Moi aussi, je suis sous le charme! - Marko a écrit:
- On retrouvera cet intérêt pour l’univers de l’enfance et les reconstitutions très esthétiques dans La Bible de Néon qui est adapté du roman de John Kennedy Toole (l’auteur célèbre de "La conjuration des imbéciles"). Les plans sont de véritables tableaux inspirés d’Edward Hopper. Un très beau film sur l’enfance et une Gena Rowlands formidable en tante Mae, ancienne chanteuse de cabaret qui illumine cet enfant solitaire.
J'avais noté la couverture qui me rappelait tant Hopper et lu ce petit livre bien différent de La conjuration des imbéciles , mais si touchant... Je veux absolument voir ce film...je le note! merci Marko | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 10:21 | |
| - Citation :
Il prépare une cinquième œuvre, Sunset Song (Le Chant du crépuscule), qui est une adaptation du roman de Lewis Grassic Gibbon, mais le projet est bloqué en 2005. Les fonds nécessaires lui sont refusés par la BBC, Channel 4 et le UK Film Council. Davies avait retenu Kirsten Dunst pour le rôle principal de ce projet.
Pour info: - Citation :
- Sunset song (Sunset Song. A Scots Quair 1, 1932), roman, traduit de l’anglais par Elizabeth Lavault-Olléon. [Paris], Éditions Métailié, « Bibliothèque écossaise », 1997, 300 pages, épuisé / Réédition : Éditions Métailié, « Suites. Suite écossaise », 2004, 308 pages
Ce chant du crépuscule est celui de la fin de la petite paysannerie écossaise après le traumatisme provoqué par la guerre de 1914. Chris Guthrie, l'indomptable, partagée entre son émerveillement devant la nature tout à la fois nourricière, magnifique et hostile, et sa découverte de la vie intellectuelle à travers la lecture, affronte cette fin d'un monde. Ce point de vue féminin met en perspective les enthousiasmes idéologiques masculins, l'engouement hystérique pour la guerre mais aussi les rêves de transformation socialiste de la société. Extraordinaire portrait d'une femme sensuelle, amoureuse et jalouse de son indépendance face au chauvinisme et au puritanisme, Chris Guthrie est un des personnages féminins forts de la littérature britannique moderne. Dans ce roman, l'écriture ample et poétique de Lewis Grassic Gibbon est bercée par le murmure de la campagne écossaise. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 18:19 | |
| Distant Voices : 2 extraits assez durs. Terence Davies y évoque la violence familiale sous le vernis des apparences tranquilles. C'est d'autant plus émouvant qu'il nous montre la souffrance de sa propre mère. On reconnait au passage l'acteur d'"Au nom du père" de Jim Sheridan. Résumé: - Citation :
- La banlieue de Liverpool, dans les années 50. Une maison comme bien d'autres, celle des Davies. Le père est mort il y a quelques temps déjà et, aujourd'hui, Eileen, sa fille aînée, épouse Dave. Un mariage, l'occasion de se réunir, de chanter, de se souvenir. Eileen, sa soeur Maisie, son frère Tony, leur mère, chacun projette sur l'écran de sa mémoire des séquences de leur passé. Tous revoient un père violent, faisant payer cher à ses filles le droit, certains soirs, d'aller danser, ou chassant son fils du domicile familial. Ils se rappellent surtout ce jour où il a frappé leur mère. Parfois se glissent des évocations chaleureuses : une veillée de Noël, une nuit dans un abri sous les bombes et la protection du père, et sa mort, chez eux, après sa fuite de l'hôpital.
Distant Voices: Extrait 1 Extrait 2 Et un 3e extrait qui décrit bien la façon dont il met en parallèle les souvenirs heureux ou dramatiques avec le décor qui l'environne. Tous ces petits détails dont on garde souvent une trace encore plus forte que tout le reste. Comme si les objets, les lieux absorbaient les émotions et s'en faisaient l'écho. Extrait 3 | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:25 | |
| J'ai beaucoup aimé les deux premiers films de Terence Davies. - Citation :
- Je veux absolument voir ce film...je le note!
Moi aussi, et Chez les heureux du monde aussi! Mais j'ai cherché hier soir, DVD zone 1 seulement. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:27 | |
| - Marie a écrit:
- J'ai beaucoup aimé les deux premiers films de Terence Davies.
- Citation :
- Je veux absolument voir ce film...je le note!
Moi aussi, et Chez les heureux du monde aussi! Mais j'ai cherché hier soir, DVD zone 1 seulement. Mais sous-titré français... les lecteurs multizones (ou dézonables ) ça aide!! La bible de Néon je ne l'ai qu'en VHS! Il y a vraiment des images hallucinantes dans ce film. Je me souviens à la fin d'un plan de train qui traverse la campagne complètement irréel mais magnifique.
Dernière édition par Marko le Mer 18 Fév 2009 - 19:31, édité 1 fois | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:31 | |
| - Citation :
- ou dézonables
comment on fait? | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:34 | |
| - Marie a écrit:
-
- Citation :
- ou dézonables
comment on fait? Il faut qu'ils le soient (beaucoup le sont, il suffit de poser discrètement la question au vendeur) et ensuite: - Spoiler:
Sur internet on peut trouver les codes de dézonage à entrer sur le lecteur en fonction de la marque du lecteur.
Sinon on peut acheter un multizone +/- graveur à des prix de plus en plus bas! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:38 | |
| D'accord, Marko, je m'occupe de ça! Et je me penche maintenant sur les DVD zone 1,. Non mais. Je vais encore faire quelques piles!! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:49 | |
| - Marie a écrit:
- D'accord, Marko, je m'occupe de ça! Et je me penche maintenant sur les DVD zone 1,. Non mais. Je vais encore faire quelques piles!!
En tout cas j'aimerais beaucoup trouver un DVD de La Bible de Néon. C'est devenu une rareté! Ils en ont un sur amazon mais à un prix délirant! | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Terence Davies Mer 18 Fév 2009 - 19:58 | |
| - Citation :
- Ils en ont un sur amazon mais à un prix délirant!
J'ai vu ça hier soir!!! Mais à toi, ils font des prix d'amis, pfffff | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Terence Davies Mar 8 Mai 2012 - 17:58 | |
| Sortie le 20 juin du dernier Terence Davies The deep blue see qui est adapté d'une pièce de théâtre de Terence Rattigan dont on a déjà tiré un film par le passé. - Citation :
- Hester Collyer, épouse de Sir William Collyer, haut magistrat britannique, mène une vie privilégiée dans le Londres des années 1950.
A la grande surprise de son entourage, elle quitte son mari pour Freddie Page, ancien pilote de la Royal Air Force, dont elle s’est éperdument éprise. Sir William refusant de divorcer, Hester doit choisir entre le confort de son mariage et la passion. J'ai ramené le DVD corsaire ;-) de vacances mais ces enregistrements à 2 euros pièce ne sont pas toujours de la meilleure qualité. Le visionnage est saccadé et donc j'attendrai la sortie officielle pour profiter de sa photographie somptueuse. Les premières minutes sont du pur Davies. Tout respire l'artifice comme si on visitait un décor de cinéma dont l'irréalité serait revendiquée en permettant des mouvements de caméra fabuleux. Et puis les personnages surgissent comme des apparitions. Je vais adorer mais il faut aimer cette ambiance presque asphyxiante d'esthétisme décadent (on est pas loin de certains plans des derniers Wong Kar Wai). A suivre... | |
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