Souvenir, souvenirs

Je me souviens parfaitement d' une après-midi où, quittant l' appartement où je vivais, encore sur le seuil, j' écoutais Hotel California.

Il était temps de partir et on me pressait. Mais j' étais heureux, parfaitement heureux et je savais déjà que ce moment de bonheur durerait au moins aussi longtemps que ce morceau. Et que cet instant serait tojours lié dans mon souvenir désormais à Hotel California...

Il y a des souvenirs comme celui-là qui sont cristallisés ainsi. Presque hors du temps -qui est cruel-celui de la mémoire...

Dans la brume ouatée des souvenirs d' enfance, surgissent de temps en temps des iles ou des ilots.
Souvent des livres... Enfin des fragments de livres.
Est-ce l' appoche de Noel, je me suis souvenu  d' un livre, ou plutot des images d' un livre,
tout à fait atypique du milieu familial où j' ai vécu. Un livre en images et en anglais.
Par miracle, je me souvenais du titre Water babies.
 J' ai retrouvé  la trace de ce livre sur Google. Il s' agit d' un conte de fées anglais d' un nommé Charles
Kingsley.
Je me souviens assez bien que ces bébés en train de flotter et de barboter dans l' eau d' une rivière
m' avait plutot étonné. D' autant que personne ne m' a traduit le texte à l' époque...

Je me souviens d' une époque où je fumais. C' était pour de fausses bonnes raisons.
Un peu parce que j' animais une émission littéraire sur une radio livre et où, bien entendu,
tout le monde fumait.
J ' étais dans un moment de ma vie où je me sentais un peu loin de tout et de moi-meme. Et pour
vaicre ma passivité, j' aicédé à une impusion qui m' a jeté en avant, au delà de ma timidié maladive
En osant le plus difficile -pour moi- parler devant un micro. Fixant la lampe rouge qui s' allumait
et que je devais parler. Et essayant de surmonter les tremblements de ma voix et les plaisanteries
de mes copains moins émotifs.

Mais pour revenir au tabac et aux cigarettes, au delà de ce que j' ai dit de mes bonnes et mauvaises
raisons, il y avait une démarche, tout aussi fantaisiste, qui prétendait octroyer une valeur symbolique et esthétique à l' acte de fumer !
Par exemple, si je me sentais communicatif, c' était des Craven A aux élégants paquets rouges et
blancs. Un peu snob, je fumais des Dunhill, paquets rouge et or.
Et quand j' étais avec mon amie D., fumeuse enragée, je fumais comme elle, des Camel, avec le
fameux chameau sur le paquet jaune et blanc.

J' ai cessé de fumer pour des raisons médicales et sagement rationnelles, mais il me manque quelque
chose que tout ex fumeur connait ou a connu. Filer le temps en regardant la fumée bleue flotter
doucement et s' évanouir dans l' espace et dans le temps...

As-tu essayé la cigarette électronique, Bix...?

jack-hubert bukowski a écrit:

As-tu essayé la cigarette électronique, Bix...?

Non et je n' ai pas envie d' essayer. Ce serait un substitut dérisoire et inutile.