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| Poésie langues d'Espagne | |
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Auteur | Message |
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swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Dim 6 Sep 2009 - 13:55 | |
| On aurait pu tout aussi bien mettre cette poésie sur de fil " ça fait rire les oiseaux" MARIO BENEDETTI. NO ESPANTA PÁJAROS Al espantapájaros no le importa el huerto más bien lo hastía su obligación gratuita y además se siente desolado con su sombrero roto y sus andrajos al espantapájaros no le importan los pájaros pero aprecia que alguna mosca candorosa recorra sus bíceps de madera en realidad los pájaros se alejan no porque él los intimide sino porque viene tormenta y ésta no es simulacro Ce n´est pas le potager qui tracasse l´épouvantail Mais plutôt cette obligation gratuite qui l´exaspère, de plus, il se sent navré avec ce chapeau troué et ses haillons
Ce ne sont pas les oiseaux qui le gênent Il apprecie même quelque naïve mouche sur ses biceps de bois
en reálité si les oiseaux l´evitent ce n´est pas qu´il les intimide mais c´est que l´orage gronde, et que lui, il ne fait pas semblant.(Je le traduis de manière rapide et très libre, pour ceux qui ne lisent pas l´espagnol.) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Lun 7 Sep 2009 - 21:07 | |
| Une belle traduction, qui rend bien le ton jeune, neuf, de ce texte. Oui, les épouvantails font quelquefois bien rire les oiseaux...chez moi, on n'a jamais de cerises...et j'ai déjà mis des épouvantails, plutôt par désir d'intégration que par conviction! |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Lun 7 Sep 2009 - 21:35 | |
| Il y en avait de très beaux d' épouvantails autrefois... Qui n' ont jamais effrayé les oisaux... Sont plus malins que ça ! Chaque fois qu' ils en ont l' occasion, les "gens de peu" réalisent de belles choses ... | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Jeu 10 Sep 2009 - 13:26 | |
| DOM: Tu as vu ce que je me suis vue obligée de faire avec "simulacro"? Je vais demander conseil à Jacques Ancet, sûrement aura-t-il une meilleure solution. Mais je crois que c´est bien parce que Benedetti etait urugayin, un espagnol ne m´aurait pas piegée à ce point pour trouver la traduction. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Lun 14 Déc 2009 - 16:50 | |
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LETTRE DE LA DIXIÈME ANNÉE (Ramón Gómez de la Serna)
Mes chères hirondelles,
Peu importe que le monde soit en guerre ou en paix, vous vous êtes les mêmes et aujourd’hui c’est vous qui m’évoquez ici celles de là-bas. Vous montrez que le ciel est une feuille sur laquelle penser, sur laquelle écrire, page éternelle pour la pensée. Tant que vous flotterez dans le bleu c’est que nous flottons à l’abri des naufrages, bretelles des profondeurs de la terre. Vous peignez l’air, vous lui faites des accroche-cœurs comme des coiffeuses romantiques. Vous êtes comme les numéros échappés d’une grande tombola où beaucoup ignorent qu’ils ont gagné, la tombola de vivre en criant ″Hirondelles ! "et en vous voyant comme la chance d’avoir participé. Quand je vous regarde, je pense que je ne devrais pas dormir pour aimer plus et mieux, pour savoir si l’on m’oublie dans le puits possible de l’infidélité. Vous m’apprenez à veiller, à distinguer ce qui se passe ici-bas, et vous vous jouez des mauvaises pensées, et vous vous amusez gratuitement avec des cris d’allégresse. Votre mission n’est pas celle des oisillons ou des oiseaux et vous êtes plutôt des employés aux écritures en vacances qui copient la poésie du grand poète, comme des copistes consommés, plaçant votre motif entre deux sonnets du ciel, sonnets nuages qui passent comme dans un récital. ″Le jour n’a pas d’histoire″, articulez-vous de vos sifflements et de vos vols. Je vous écoute comme si vous écriviez une suite de pensées, les unes plus brèves que d’autres, toutes heureuses et soupçonneuses. L’hirondelle est une roublardise de la pensée sidérale parmi les hortensias célestes. Vous corrigez les errata de nos pensées et surtout vous ne voulez pas que nous pensions comptes ni costumes vieux ou neufs. Vous démêlez, là-haut, les fils emmêlés de l’idéation, et vous nous faites penser à un ruisseau où flottent des brindilles. Vous ne jouez pas à faire des manifestations politiques mais simplement et innocemment à un cache-cache en masse, à crier et voler comme dans un baptême ou une noce. Pendant que je vous écris mes lettres je pense à votre manière de mettre le feu à l’inquiétude, en lui brûlant la crinière de vos zigzags. [...]
Ramón Gómez de la Serna, Lettres aux hirondelles et à moi-même, traduction de Jacques Ancet, André Dimanche éditeur, 2009, pp. 67 et 68 | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Ven 25 Déc 2009 - 20:29 | |
| Juan Ramón Jímenez. Un texte qui m'a toujours émue. Serait-ce parce que les années passent? https://www.youtube.com/watch?v=qCfMQgj2Ceo
El viaje definitivo.
Y yo me iré. Y se quedarán los pájaros cantando; y se quedará mi huerto con su verde árbol, y con su pozo blanco.
Todas las tardes el cielo será azul y plácido; y tocarán, como esta tarde están tocando, las campanas del campanario.
Se morirán aquellos que me amaron; y el pueblo se hará nuevo cada año; y en el rincon de aquel mi huerto florido y encalado, mi espiritu errará, nostalgico.
Y yo me iré; y estaré solo, sin hogar, sin árbol verde, sin pozo blanco, sin cielo azul y plácido... Y se quedarán los pájaros cantando. |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Ven 25 Déc 2009 - 21:03 | |
| ERA UN NINO QUE SONABA Era un nino que sonaba un caballo de carton. Abrio los ojos el nino y el caballo no vio. Con un caballito blanco el nino volio a sonar y por la crin lo cogia... Ahora no te escaparas ! A penas lo hubo cogido, el nino se desperto. Tenia el puno cerrado. El caballito volo ! Quedose el nino muy serio pensando que no es verdad un caballito sonado. Y ya volvio a sonar. Pero se hizo mozo y el mozo tuvo un amor y a su amada le decia Tu eres de verdad o no ? Cuando el mozo se hizo viejo pensaba : Todo es sonar, el caballito de verdad. Y cuando vino la muerte, el viejo a su corazon preguntaba : tu eres sueno ? Quien saba si desperto. Antonio Machado J' aime beaucoup Machado. Pardon pour les accents... | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Mar 4 Mai 2010 - 18:23 | |
| La plupart du temps, sur le Net, on peut trouver des compilations hasardeuses de "Chansons et proverbes". Plutôt que de vous infliger la totalité de ces chansons, voici les deux extraits qui subissent généralement ce qui me semble relever de la trahison de l'oeuvre de Machado ... XXIX
Voyageur, le chemin sont les traces de tes pas c'est tout; voyageur il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant. Le chemin se fait en marchant et quand on tourne les yeux en arrière on voit le sentier que jamais on ne doit à nouveau fouler. Voyageur, il n'est pas de chemin, rien que des sillages sur la mer.
XXX
Qui espère désespère dit la voix populaire. Qu'elle est vraie cette vérité ! La vérité est ce qui est vrai et reste vrai même si on la pense à l'envers.
(Proverbes et chansons, in Champs de Castille, précédé de Solitudes, Galeries et autres poèmes, et suivi des Poésies de la guerre, NRF gallimard ) | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| | | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Sam 8 Mai 2010 - 15:34 | |
| Comme Swallow, Gamoneda appartient à mon panthéon des poètes espagnols, en revanche je n'ai pas la chance de fréquenter Jacques Ancet ... veinarde ! Antonio Gamoneda est un poète espagnol né à Oviedo en 1931, dans la province des Asturies. Ce poète a eu une reconnaissance tardive après le franquisme. Une anthologie espagnole rassemble en 1986 sa poésie écrite entre 1947 et 1986. Elle porte le titre de Edad ( Âge). Il reçoit pour ce livre en 1988 le Prix national de Poésie. Il publie en 1992, le Livre du froid ( Libro del frio) et en 1995 le Livre des poisons ( Libro de los venenos), puis Clarté sans repos ( Arden las pérdidas) en 2004, livre majeur. Antonio Gamoneda a reçu le prix Cervantes en 2006. Ce poète à la voix singulière et abrasive, où la mémoire ne laisse plus de repos, se révèle comme l'une des voix éminentes de la poésie espagnole contemporaine, après Federico García Lorca et Miguel Hernández. Elle demeure, malgré les efforts de son traducteur et poète Jacques Ancet, encore inconnue du public français. (Wiki) Au point où en sont les choses, de quelle clarté perdue venons-nous ? Qui peut se souvenir de l'inexistence ? Il serait sans doute plus doux de revenir, mais nous entrons indécis dans une forêt d'aubépines. Il n'y a rien au-delà de l'ultime prophétie. Nous avons rêvé qu'un dieu nous léchait les mains : nul ne verra son masque divin. Au point où en sont les choses, la folie est parfaite.
Antonio Gamoneda
(in " Clarté sans repos")
Dernière édition par Constance le Dim 9 Mai 2010 - 9:36, édité 1 fois | |
| | | Constance Zen littéraire
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| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Jeu 13 Mai 2010 - 9:04 | |
| - Citation :
- Álvaro Mutis
Écrivain colombien Né à Bogota en 1923, Álvaro Mutis est le fils d'un diplomate colombien. Il a été élevé à Bruxelles, dans la langue française et n'a fait la connaissance de son pays qu'à l'âge de seize ans. Il publie son premier livre de poèmes en 1947. Sa poésie, où l'on trouve déjà le personnage de Maqroll el Gaviero, est editée dans presque tous les pays d'Amérique latine et lui a valu de nombreux et importants prix littéraires (le Prix littéraire national de Colombie 1974, le prix Médicis étranger 1989, le prix Prince des Asturies, le Prix Cervantes 2001…). C'est en 1985 qu'il commence à publier la trilogie romanesque consacrée à son héros favori, romans qui seront, après la France, traduits dans de nombreux pays. Álvaro Mutis vit à Mexico depuis 1956. (Biblio Monde) Site d'Alvaro Mutis Sonate
Pour les arbres brûlés après la tourmente. Pour les eaux boueuses du delta. Pour ce qui demeure de chaque jour. Pour le petit matin des prières. Pour ce que recèlent certaines feuilles dans leurs veines couleur d’eau profonde et sombre. Pour le souvenir de ce bonheur bref et déjà oublié qui fut mon aliment de tant d’années sans nom. Pour ta voix de nacre rauque. Pour tes nuits où transite la vie en un galop de sang et de rêve. Pour ce que tu es aujourd’hui pour moi. Pour ce que tu seras dans le tumulte de la mort. Pour cela je te garde à mon côté comme l’ombre d’un illusoire espoir.
(Les Travaux perdus, in "Et comme disait Maqroll el Gaviero")
Toile "Soulsplash" de Stephanie Clair | |
| | | Constance Zen littéraire
Messages : 4066 Inscription le : 27/04/2010
| Sujet: Re: Poésie langues d'Espagne Ven 14 Mai 2010 - 9:12 | |
| Jaime Gil de Biedma y Alba, poète espagnol né à Barcelone (1929-1990) C'est un des auteurs parmi les plus significatifs des années 1950 dans son pays. Il naît au sein d'une famille de la haute bourgeoisie castillane. Gil de Biedma étudie le droit à Barcelone et à Salamanque, et obtient une licence universitaire. (Wiki) Œuvres : Según sentencia del tiempo (1953). Compañeros de viaje (Barcelona: Joaquín Horta, 1959). Moralidades (1966) Poemas póstumos (1968) Diario del artista seriamente enfermo (1974), mémoires.
Matin d'hier, d'aujourd'hui
C’est la pluie sur la mer. Devant la fenêtre ouverte Tu la regardes, la tempe Contre la vitre. Image de quelques secondes, Immobile à contre-jour, Ton corps différent dans sa nudité Encore nocturne. Tu te tournes de mon côté, Et tu souris. Je pense A tout ce temps qui a passé Et mon souvenir se fige.
Jaime Gil de Biedma
(Moralidades, in Anthologie de la poésie espagnole,1945-1990, NRF Gallimard) Toile "Devant la fenêtre", de Lucien Grandgérard | |
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