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| Festival de Cannes, année après année | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 21:12 | |
| - traversay a écrit:
- Marko a écrit:
- Au secours je n'ai pas suivi... Des échos?
Je ne suis pas trop non plus ... Quid de Biutiful ? Je viens de voir qu'il a eu un super accueil - Citation :
- La critique
Les mains d'un père et sa fille dans la pénombre s'enlacent autour d'une bague de fiançailles ayant appartenu à la grand-mère. Propos murmurés, tendres et nostalgiques. L'instant d'après, on découvre un hibou mort dans la neige en pleine forêt. Ces deux séquences sans rapport apparent ne prendront leur signification qu'à la fin du film.
Avec Biutiful, le cinéaste mexicain Inárritu installe d'emblée une atmosphère rude et onirique. Quatre ans après son prix de la mise en scène cannois pour Babel, l'auteur de 21 grammes présente son nouveau film en compétition officielle. On y suit les derniers jours d'Uxbal (extraordinaire Javier Bardem), un père de famille atteint du cancer qui se débrouille comme il peut dans une Barcelone crasseuse et insalubre, afin de mettre à l'abri ses enfants avant que ne l'emporte la maladie. Déchirant, sombre et surnaturel, Biutiful a bouleversé les spectateurs, à l'image des papillons noirs qui s'accumulent sur le plafond humide de la chambre du héros… comme autant d'âmes en peine cherchant le repos. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 21:15 | |
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 21:17 | |
| - traversay a écrit:
- Merci.
ça sent la Palme d'or! Et je m'en réjouis... (et prix d'interprétation pour Javier Bardem?) - Citation :
- L'émotion Biutiful en séance officielle, l'auditorium Lumière en larmes
Vous trouvez ça drôle, vous, de vous retrouver en train de chialer comme une Madeleine, ridiculement habillé en pingouin et face à la moitié de vos relations professionnelles? Y'a plus glam, franchement ! Bon, en même temps , nous étions lundi soir 2800 personnes à chercher désespérément un mouchoir dans le fond de la poche pour tenter de contenir les effets de Biutiful, acclamé durant une longue, longue ovation...
Le nouveau film d'Inarritu (21 grammes, Babel) est une merveille de ténèbre et de désespoir, un film sur la mort filmé au couteau, enivrant, déspespéré. Un gros uppercut de mise en scène avec Javier Bardem, déjà assuré de remporter un prix d'interprétation.
Mais surtout, la projection dans la salle Lumière du Palais des Festivals lundi soir, a fini d'achever le public. Inarritu dédie dans le générique le film à son père, ce "granc chêne" comme il l'écrit. Un papa présent dans la salle, qui, dès que les lumières se sont rallumées a fondu en larmes. Lui, son fils, Bardem, Penelope qui faisait un sale coup à son rimmel... Eux et tout le public, en larmes, devant cette simple déclaration d'amour à un père.
Je me souviendrai de ces deux grands gaillards américains, aussi larges que hauts, en train de pleurer comme des bébés devant le père et le fils Inarritu. Un concert de Mylène Farmer à côté, c'est Camping 2. On a tous pleuré ce lundi soir nos papas qui nous manquent, momentanément ou définitivement... Le plus beau moment de Cannes depuis des lustres... Et une petite vidéo: Biutiful | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 21:37 | |
| Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois semble aussi avoir enthousiasmé les critiques... - Citation :
- Avec ce drame inspiré de la tragédie survenue au milieu des années 90 dans les montagnes algériennes, où huit moines chrétiens furent sauvagement assassinés, Xavier Beauvois signe un film magnifique autour des mystères de la foi. Le premier vrai coup de coeur de cette compétition!
Les plus: N'oublie pas que tu vas mourir, disait l'un des précédents films de Xavier Beauvois. Ce titre pourrait convenir à ce nouvel opus. Nous suivons ici le calvaire de huit moines chrétiens dans un monastère algérien, bientôt menacés par les intégristes qui terrorisent le pays. Dès lors, les hommes de foi se posent la question de leur engagement: rester ou partir. Rester, c'est poursuivre leur mission, à savoir aider la population locale à se soigner, et surtout ne pas se laisser détourner du droit chemin. Partir, c'est renoncer. A partir de ce dilemme, Beauvois signe un film habité, emprunt d'une certaine austérité mais où paradoxalement l'émotion la plus profonde parvient à pénétrer l'âme du spectateur. A la vue de la séquence du dernier repas, par exemple, où la caméra de Caroline Champetier s'arrête sur chacun des visages où tout le spectre des émotions semble passer, on ne peut retenir ses larmes. C'est beau, touchant, profond, grâcieux... Là où Innaritu joue sur la surenchère esthétique et dramatique pour tenter d'émouvoir, Beauvois dans un parfait contrepoint, agit avec douceur et retenue.
Les moins: Cette retenue a visiblement laissé certains spectateurs sur le bord de la route.
Verdict: Pour l'heure Des hommes et des Dieux mérite amplement une Palme d'or. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 21:47 | |
| - traversay a écrit:
- Marko a écrit:
- Au secours je n'ai pas suivi... Des échos?
Je ne suis pas trop non plus ... Quid de Biutiful ? Je cite Aurelien Ferenczi, sur le site de Télérama : - Citation :
- On préfère parler de néo-académisme au sujet de Biutiful, d'Alejandro Gonzales Iñarritu, chemin de croix pour son personnage — Javier Bardem, petit escroc, condamné par un cancer — comme pour le spectateur, trimbalé d'un bout à l'autre des bas-fonds de Barcelone, entre boîtes de nuit miteuses, main-d'œuvre immigrée chinoise et africaine. Le film aligne les clichés — sur la mondialisation, la famille et les racines, la vie et la mort — avec un sérieux imperturbable, et tout l'arsenal virevoltant de la mise en scène d'aujourd'hui. La tonalité mélodramatique en a ému certains, mais Iñarritu confirme à nos yeux qu'il est l'un des cinéastes les plus tape-à-l'œil et les plus creux du moment !
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| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 22:03 | |
| - eXPie a écrit:
- Je cite Aurelien Ferenczi, sur le site de Télérama :
- Citation :
- On préfère parler de néo-académisme au sujet de Biutiful, d'Alejandro Gonzales Iñarritu, chemin de croix pour son personnage — Javier Bardem, petit escroc, condamné par un cancer — comme pour le spectateur, trimbalé d'un bout à l'autre des bas-fonds de Barcelone, entre boîtes de nuit miteuses, main-d'œuvre immigrée chinoise et africaine. Le film aligne les clichés — sur la mondialisation, la famille et les racines, la vie et la mort — avec un sérieux imperturbable, et tout l'arsenal virevoltant de la mise en scène d'aujourd'hui. La tonalité mélodramatique en a ému certains, mais Iñarritu confirme à nos yeux qu'il est l'un des cinéastes les plus tape-à-l'œil et les plus creux du moment !
Vilain Expie!!! Bon! Aurélien a des partis-pris et Inarritu n'est pas dans ses petits papiers mais j'aime Inarritu donc j'aimerai Biutiful | |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mar 18 Mai 2010 - 22:20 | |
| J'ai lu des trucs pas terribles aussi sur le Iñarritu. Apparemment, chouchous des critiques pour le moment : Amalric, Tavernier, Leigh, Iñarritu. - Citation :
- En sortant de la projection de presse de Tournée, on est un peu déçu de voir Mathieu Amalric sans la moustache tour à tour conquérante et mélancolique qu'il arbore dans le film. On ne dirait pas, mais il a longtemps hésité à endosser la chemise blanche à col ouvert de Joachim Zand, son personnage de producteur de télévision reconverti dans l'organisation de la tournée d'une troupe américaine de burlesque (mot qui, en traversant l'Atlantique, a pris le sens d'effeuillage chorégraphié).
Tournée a surgi de la conflagration entre un texte de Colette, L'Envers du music-hall, qui racontait l'expérience de l'écrivain sur les routes, au temps où elle se produisait sur scène, et un événement, la mort du producteur Humbert Balsan. La condition incertaine de ces acrobates qui jonglent avec l'argent, les gens et le temps pour faire naître des films a inspiré le personnage de Zand, et Mathieu Amalric a envisagé de confier le rôle à Paolo Branco, pilier mouvant du cinéma d'auteur européen, qui arbore une moustache.
Finalement, quelques semaines avant le tournage, Mathieu Amalric a décidé de tenir le rôle lui-même. "Ce n'est pas parce que Paolo était mauvais, au contraire. Mais j'ai compris que tout le monde savait que c'était moi qui allais jouer dans mon film, sauf moi." La moustache est restée.
La réticence du réalisateur à se confier le premier rôle tenait aussi à une espèce de ressentiment. Le projet deTournée est vieux de cinq ans et a été sans cesse retardé : "Parce que des amis me demandaient de jouer, je n'ai pas pu tourner pendant des années." En échange, cette rétention forcée de mise en scène a donné un supplément d'énergie quand le "garrot" qui retenait son envie de réalisation a été dénoué.
"INVENTÉ PAR DESPLECHIN"
Mathieu Amalric aime à dire qu'il n'est pas un acteur, qu'"il suffit d'aimer la personne qu'on filme" pour en faire un comédien. Mais il avoue aussi qu'il n'aurait pas pu tenir sa place sur le plateau s'il n'avait pas eu "la chance d'être inventé par Arnaud Desplechin". Il fallait de la prestance et de l'énergie pour trouver une place sur l'écran au milieu des artistes de la troupe, Mimi Le Meaux, Dirty Martini ou Evie Lovelle. Pendant toutes les années de gestation de Tournée, Mathieu Amalric allait les voir sur scène, aux Etats-Unis, à Naples ou à Nantes (c'est là qu'il avait fait leur connaissance). "Jamais je ne me suis posé la question de savoir quelle actrice américaine pourrait faire le numéro de l'une d'elles sur scène", dit-il pour expliquer sa décision de confier les rôles à leurs inspiratrices. Tournée est presque un documentaire, puisque l'équipe a suivi la troupe de ville en ville, organisant des spectacles auxquels on pouvait assister, moyennant une autorisation donnée aux producteurs d'utiliser les images du public. Mathieu Amalric n'a pas voulu faire lire le scénario à ses partenaires : "Les acteurs inexpérimentés sont parfois scolaires, respectent le texte comme si c'était une bible." Il préférait lancer une scène en en dessinant les grands traits, profitant de sa qualité d'acteur pour intervenir dans la situation.
Laetitia Gonzalez, l'une des deux productrices de Tournée, avec Yaël Fogiel, évoque ces configurations burlesques (au sens français du terme) dans lesquelles "Mathieu jouait nu dans un lit, tout en surveillant l'image sur le combo" (l'écran de contrôle). Ce qui n'empêchait pas une extrême précision. "Ces femmes m'ont permis d'être dans le bonheur de la technique de cinéma", dit-il.
Rompues aux artifices de la scène, elles se pliaient aux contraintes des plans compliqués qu'inventaient Mathieu Amalric et son chef opérateur, Christophe Beaucarne, sans rien perdre de la fluidité de ce film toujours en mouvement.
Thomas Sotinel
Source : Le Monde - Citation :
- "Another Year" : Mike Leigh, formidable sourcier de l'humanité
Recevant en 2004 le Lion d'or du Festival de Venise pour Vera Drake, Mike Leigh avait remercié le Festival de Cannes de ne pas l'avoir sélectionné. Il pourrait bien cette année savourer une double revanche : sélection et deuxième Palme d'or, la première ayant été obtenue en 1996 pour Secrets et mensonges.
A Venise, Imelda Staunton avait raflé le prix d'interprétation féminine. On la retrouve en rôle secondaire dans Another Year, lors d'un poignant prologue où elle campe une femme en proie aux insomnies venant consulter un médecin pour lui soutirer des somnifères sans se départir d'un mutisme têtu. Le ton est donné. "Sur une échelle de 1 à 10, vous êtes heureuse à combien ?", lui demande le personnel médical. "A 1", répond la dépressive, qui ne lâchera pas un mot de plus. Défileront ensuite un certain nombre de cas, âmes en peine de tous âges, êtres à l'affût d'une planche de salut, compensant le néant de leur existence privée par une consommation excessive d'alcools pas assez réconfortants.
Satiriste acerbe des années 1980 et de la politique ultralibérale de Margaret Thatcher, Mike Leigh sait être narquois autant qu'intraitable pour dénoncer les inégalités sociales et stigmatiser la mise à l'écart des défavorisés. Sombre, sinon cynique, dans la peinture de mœurs, grinçant dans l'humour, il s'est découvert une veine plus optimiste avec Be Happy (2008), chronique de la vie d'une grande bringue positive, habillée de couleurs vives, clown exubérant déterminée à prouver que le bonheur peut être contagieux. Cet intérêt pour les altruistes, les gens déployant une bienveillance de tous les instants à l'égard des autres, est illustré ici par un couple laissant portes ouvertes aux éclopés de la vie.
Gerri est conseillère psychologique, Tom géologue. Voyageurs curieux ex-routards, programmateurs de randonnées pour vacances futures. Un équilibre parfait entre un homme et une femme ne boudant pas les plaisirs, en premier lieu les petits plats et le jardinage. Le film se décline en quatre saisons. Nous les verrons trifouiller la terre, guetter les averses et cueillir les tomates. Printemps, été, automne, hiver : chaque fois une journée dans la vie de ce duo rassurant qui reçoit famille ou amis. Les discussions tournent autour de l'école, de l'environnement et de la taxe carbone, des jeunes qui font du bruit, de la cylindrée d'une voiture ou de la dégénérescence des bars, du bébé que vient d'avoir la collègue noire célibataire, de tout et de rien : ces hôtes en or n'ont pas leurs pareils pour distraire leurs invités, solitaires, ratés, frustrés d'affection.
Une barbecue-party, une partie de golf, l'effondrement de Ken, chômeur goinfre et par conséquent obèse, une visite impromptue de Joe, le fils avocat venu présenter sa fiancée alors que l'on se désespérait de le voir célibataire : autant de saynètes hautes en couleur, drôles comme tout, interprétées par des comédiens épatants, experts en irrésistibles mimiques, en premier lieu Lesley Manville, qui fait une prestation de très haute tenue. Cette dernière interprète Mary, collègue de travail de Gerri, une pipelette surexcitée qui fume comme un pompier, picole du vin blanc plus que de raison, et tente de donner le change. Jadis amoureuse d'un homme marié qui l'a plantée, désespérément seule quoique déployant des trésors de séduction, lorgnant sur le fils de la maison (et piquant un fard en le voyant un jour flanqué de cette ergothérapeute végétarienne qu'elle se met à haïr cordialement), cette blonde volcanique n'en finit pas de clamer que "ça va super en fait", mais accumule les catastrophes matérielles, perd ses illusions, devient envahissante, déçoit. Elle s'accroche néanmoins, les yeux dans le vague.
Il n'y a pas que des gens sympathiques dans Another Year. Du reste, même Gerri et Tom montreront les limites de leur générosité. Il n'y a pas non plus que des fêtes, fussent-elles teintées d'amertume. Le quatrième volet nous mène aux funérailles de la belle-sœur de Tom, et nous fait découvrir un veuf plus que taciturne (sur lequel Mary va évidemment jeter son dévolu) et Carl, un neveu agressif, odieux, misanthrope congénital, casseur d'ambiances, d'un tempérament qui rappelle le moniteur d'auto-école crispé de Be Happy ou le héros de Naked (1993, l'un des plus beaux films de Mike Leigh), ce déclassé caustique qui traînait une mélancolie brutale. Cet épisode hivernal désoriente par l'atmosphère tragique qu'il fait surgir. La mort qui guette, la cérémonie sordide, trop vite expédiée, le désarroi général, l'irruption de silences, de malaises. Il donne au film une profondeur inattendue, distille le presque rien métaphysique qui transcende un divertissement troussé haut la main en grand film comico-funèbre. Mike Leigh n'est pas un tendre, mais un formidable sourcier de l'humanité que recèle toute personne, épanouie ou pas. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mer 19 Mai 2010 - 0:39 | |
| Un bon cru apparemment cette année! Et que va nous pondre Apichatpong??? | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mer 19 Mai 2010 - 2:49 | |
| - Marko a écrit:
- Au secours je n'ai pas suivi... Des échos?
Xavier Dolan y est pour un deuxième film. (J'ai tué ma mère) L'an dernier. Les amours imaginaires cette année. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mer 19 Mai 2010 - 5:21 | |
| - bulle a écrit:
- Marko a écrit:
- Au secours je n'ai pas suivi... Des échos?
Xavier Dolan y est pour un deuxième film. (J'ai tué ma mère) L'an dernier. Les amours imaginaires cette année. Vu le Dolan sur Canal+, en itv. Le pauvre, il essaye de ne pas se la péter VeGra mais il n'y parvient pas. Son petit sourire de "génie qui se connaît" m'a encore donné envie de le claquer. Le pire c'est qu'il a vraiment du talent. Faudrait juste qu'il se retire de ses films avant que son narcissisme ne lui fasse péter le melon. L'affiche de Biutiful, j'en suis fan. Dingue pourtant, c'est tellement "classique"... Je ne sais même pas ce que Tim Burton aime comme films... Me demande vraiment ce qui va sortir de tout ça. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Mer 19 Mai 2010 - 9:43 | |
| Juliette Binoche se serait effondrée en larmes durant la conférence de presse en apprenant que le cinéaste Jafar Panahi entamait une grève de la faim... - Citation :
- Dernière déclaration de Jafar Panahi depuis sa grève de la faim.
“Par la présente je déclare les mauvais traitements subis dans la prison d’Evin.
Samedi 15 mai 2010, les gardes de la prison sont entrés subitement dans notre cellule n° 56. Ils nous ont emmené, moi et mes camarades de cellules, nous ont dénudé et gardé dans le froid pendant une heure et demie.
Dimanche matin, ils m’ont emmené dans la salle d’interrogatoire et m’ont accusé d’avoir filmé l’intérieur de ma cellule, ce qui est complètement faux. Ils ont par la suite menacé d’emprisonner ma famille à Evin et de maltraiter ma fille dans une prison insécurisée dans la ville de Rejayi Shahr.
Je n’ai rien bu ni mangé depuis dimanche matin, et je déclare que si mes volontés ne sont pas respectées, je continuerai mes instants sans boire ni manger. Je ne veux pas être un rat de laboratoire, victime de leurs jeux malsains, menacé et torturé psychologiquement.
Mes volontés sont :
- La possibilité de contacter et de voir ma famille, et l’assurance totale de leur sécurité. - Le droit d’avoir et de communiquer avec un avocat, après 77 jours d’emprisonnement. - Une liberté sans condition jusqu’au jour de mon jugement et du verdict final. - Enfin, je jure sur le cinéma, auquel je crois : je ne cesserai ma grève qu’une fois mes volontés assouvies.
Ma dernière volonté est que ma dépouille soit rendue à ma famille pour qu’elle puisse m’enterrer où elle le souhaite.”
Jafar Panahi | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Jeu 20 Mai 2010 - 11:35 | |
| Un de mes chouchous dans la compétition. - Citation :
- Poetry : Trois ans après l’intense Secret Sunshine (Prix d’interprétation féminine à Jeon Do-Yeon), Lee Chang-Dong revient à Cannes avec Poetry, qui confirme l’excellente santé du cinéma sud-coréen et la maestria du cinéaste. Pour ce nouveau drame familial, le réalisateur met en scène une grand-mère et son petit-fils, qui vivent sous le même toit. Elle fait des ménages pour gagner sa vie, lui est un lycéen taciturne. Elle est aussi volubile et positive que lui se montre distant et ingrat. Malgré le fossé qui ne cesse de se creuser entre les deux, la cohabitation reste vivable. Jusqu’au jour où l’on repêche le cadavre d’une adolescente qui s’est suicidée… Le cocon familial se gangrène peu à peu.
La grande force de Lee Chang-Dong, c’est de révéler les personnages à eux-mêmes. Ainsi de cette grand-mère inoffensive qui se découvrira des qualités de poète mais également une détermination implacable à faire appliquer la justice. Elle découvrira le monde et sa dureté, mais aussi que la poésie peut traduire la réalité du monde à condition qu’elle se départisse de la joliesse. Porté par Yoon Jung-hee, une comédienne adulée en Corée du Sud et qui pourrait prétendre au Prix d’interprétation, Poetry est un drame étrange et envoûtant, un récit initiatique et… l’un des plus sérieux prétendants à la Palme d’or. (VG) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Jeu 20 Mai 2010 - 11:39 | |
| Sans commentaires. - Citation :
- Salle Buñuel, pendant la leçon de cinéma de Marco Bellocchio. Un problème technique empêche la projection de la célèbre scène de fellation du Diable au corps de Marco Bellocchio, qui devait être commentée par le réalisateur italien. L’animateur de la leçon, le critique Michel Ciment annonce "Vous allez être privés de fellation". Déception de l’assemblée.
| |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Jeu 20 Mai 2010 - 11:57 | |
| - traversay a écrit:
- Sans commentaires.
- Citation :
- Salle Buñuel, pendant la leçon de cinéma de Marco Bellocchio. Un problème technique empêche la projection de la célèbre scène de fellation du Diable au corps de Marco Bellocchio, qui devait être commentée par le réalisateur italien. L’animateur de la leçon, le critique Michel Ciment annonce "Vous allez être privés de fellation". Déception de l’assemblée.
Poetry a l'air très bien... | |
| | | Li Main aguerrie
Messages : 462 Inscription le : 09/05/2009
| Sujet: Re: Festival de Cannes, année après année Ven 21 Mai 2010 - 19:52 | |
| Poetry fait très envie, oui. - Citation :
- Composer une ode à la poésie, à travers le portrait d'une femme excentrique et élégante, arborant chapeaux et robes aux couleurs vives, redécouvrant le goût d'un abricot et s'extasiant devant les chants des oiseaux : un tel projet s'offre aux ricanements, risque des dérapages, de la sensiblerie au ridicule.
Mais la dernière chose que l'on puisse reprocher à Lee Chang-dong, 56 ans, écrivain qui fut ministre de la culture de la Corée du Sud, c'est justement cela. Voilà un homme qui s'intéresse en priorité aux gens "particuliers", à ces anonymes aux physiques ingrats, à ces personnes qui nous repoussent plus qu'à celles qui nous attirent, à tous ceux et celles qui n'appellent pas d'identification immédiate.
Le cinéaste l'a prouvé, dans le passé, avec des films admirables comme Oasis (2002, évocation d'un amour fou entre un délinquant simple d'esprit et une jeune fille handicapée par une paralysie cérébrale) ou Secret Sunshine (2007, calvaire d'une veuve dont le fils est kidnappé et assassiné).
Lee Chang-dong est un cinéaste qui traque des réalités dérangeantes, triviales, qui retourne le gant d'un réel illusoire pour exhumer la beauté de là où on n'a pas coutume d'aller la chercher.
Présenté en compétition à Cannes, mercredi 19 mai, Poetry est un film audacieux. Qu'il faut regarder des deux yeux. Un œil sur le pire de l'humanité, et l'autre sur le meilleur. D'un œil, cette attachante Mija, une grand-mère qui élève son petit-fils, avec lequel elle adore jouer au badminton, et qui, par ailleurs, s'enfonce dans la maladie d'Alzheimer tout en suivant des cours de poésie, apprenant à regarder le monde autrement, de façon aérienne, en flânant.
Ce que voit l'autre œil est tout sauf poétique. Une collégienne s'est suicidée en se jetant d'un pont. Son journal intime révèle qu'elle a commis cet acte parce qu'elle était violée depuis des mois par six camarades d'école, dont le petit-fils de Mija, cet adolescent maussade qui ne pense qu'à bâfrer devant la télévision, à surfer sur Internet, à se faire payer un nouveau téléphone portable.Pas si folle que ça Mija a un pied dans son imaginaire et un autre dans le sordide. Elle apprend à regarder une pomme, et on lui révèle que son petit-fils est impliqué dans les viols. Elle assiste aux réunions des pères des jeunes criminels, qui ont décidé de dédommager la mère de la suicidée. On propose à cette dernière 30 millions de wons (21 000 euros) pour la convaincre de ne pas porter plainte, avec la complicité du directeur du collège. Mija doit participer, et trouver 5 millions de wons. Elle a l'air un peu dérangée, mais elle n'est pas si folle que ça. Mija n'a pas les moyens de payer, elle est femme de ménage chez un riche vieillard hémiplégique qui fait sous lui et qu'elle savonne dans sa baignoire. Mija perd peut-être la mémoire, mais pas sa lucidité ni sons sens moral.
Lee Chang-dong nous propose de regarder la fin avec un troisième œil. Il donne des indices et nous laisse déchiffrer le mystère de cette femme que sa conscience trouble, qui a le sens de la justice, comme elle a le sens de la charité. Ces indices sont les suivants : la rencontre, au club des amis de la poésie, d'un flic aux blagues salaces ; la compassion éprouvée pour la mère de la jeune fille défunte ; l'acte sexuel prodigué au vieil hémiplégique qui a envie une dernière fois de se sentir un homme avant de mourir ; une double crise de larmes, d'abord sous sa douche, puis devant le restaurant où elle a croisé le policier ; la soirée passée avec son petit-fils, qu'elle récure, rend présentable, prétendant le préparer à la visite de sa mère.
Cette vieille femme agit avant de se perdre dans l'admiration des fleurs, les rimes sensuelles, l'appréhension aérienne des choses. Ce que lui a enseigné la poésie est un sens de la vérité. La passion désespérée de la pureté induit l'expiation des fautes. C'est ainsi que Mija échappe à la mièvrerie. Grâce aussi à l'actrice Yun Jung-hee, que nous ajouterons à nos favorites du prix d'interprétation féminine, après Juliette Binoche (Copie conforme, d'Abbas Kiarostami) et Lesley Manville (Another Year, de Mike Leigh). source : Le Monde L'actrice semble être une des favorites pour le prix d'interprétation, comme Javier Bardem côté masculin. Au Grand Journal de ce soir, Charlotte Gainsbourg, qui va tourner de nouveau avec Lars Von Trier dans Melancholia avec Kirsten Dunst. Elle a dit qu'elle n'avait rien compris au scénario. | |
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