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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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J’ai donc suivi les conseils de Traversay et suis allée à la médiathèque louer le coffret comprenant Le repas, Nuages flottants et Nuages d’été. Je commence donc avec Le repas.
Le repas est l’histoire d’un couple englué dans le quotidien de la vie. Michiyo est une femme au foyer qui s’ennuie. Il faut dire que son mari Hatsunosuke semble à peine s’apercevoir de son existence en dehors des tâches ménagères. Cette existence terne et monotone va être chamboulée par la venue d’une jeune nièce en fugue pour ne pas avoir accepter les contraintes imposées par ses parents. Cette petite boule d’énergie toute pimpante et désirable ne laisse pas indifférent Hatsunosuke, qui se laisse bien volontiers charmer, au point de retrouver le sourire et une certaine joie de vivre. Ce qui n’échappe pas à sa femme Michiyo, qui se dit qu’il est peut-être temps de prendre un peu le large en retournant chez ses parents afin de faire le point sur son existence.
Portrait tout en finesse d’une femme au foyer délaissée, Le repas est sans nul doute une belle entrée en matière dans l’œuvre de réalisateur. Une certaine mélancolie plane sur tout le film, et ce n’est pas le petit visage triste de l’actrice Setsuko Hara qui changera la donne, même s’il suffit d’un seul de ses sourires pour illuminer la pellicule. Les hommes ne jouent pas le beau rôle dans ce film : indifférents, manquant de psychologie, lâches, égoïstes et peu intéressés par leurs épouses qui semblent se résumer à l’accomplissement des tâches domestiques. Les femmes s’en sortent mieux, ce sont de petites battantes qui n’hésitent pas à provoquer des ruptures pour secouer le cocotier. Mais peu de solidarité féminine : les amies de Michiyo n’hésitent pas à courtiser en douce son mari pendant son absence.
Qu’en reste-t-il au final ? Très peu de choses si ce n’est une sorte de résignation tranquille et doucereuse. Mais pour combien de temps ne peut-on s’empêcher de se demander ? L’existence est-elle si fade à ce point qu’il faille se résoudre à n’en chérir que les moindres lueurs qu’elle offre comme par accident ? Je retiens de ce film beaucoup de non-dits, l’incommunicabilité des sentiments et une certaine conception mélancolique de la vie. Sommes-nous en définitive si seuls dans la vie comme semble le croire Mikio Naruse ?
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Mikio Naruse Ven 26 Oct 2012 - 13:17
Un petit clip consacré à ma chère Hideko Takamine, l'une des muses de mon cher Naruse
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Mikio Naruse Dim 11 Aoû 2013 - 22:01
Bataille de roses (Bara Kassen, 1950) Amour, gloire et beauté. Euh, il ressemble un peu cela ce Naruse mineur, dont le sujet ne semble pas inspirer le réalisateur alors qu'un certain nombre de ses thèmes favoris s'y trouvent, en particulier la lâcheté profonde des hommes et le courage indomptable des femmes. L'histoire de ces trois soeurs, dont l"une est chef d'entreprise, manque cruellement de conviction jusque dans sa mise en scène, d'une platitude inhabituelle chez le cinéaste. Le scénario est filandreux et, malgré quelques scènes d'une ironie ou d'une cruauté roboratives, l'ensemble s'avère vraiment faible eu égard au niveau habituel des films de Naruse.