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| Vous et la représentation de la violence au cinéma... | |
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+15Ariane SHOYUSKI HamsterKiller colimasson Litany bix229 coline Queenie Elise kenavo Babelle Mordicus swallow Marko Marie animal 19 participants | |
Auteur | Message |
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Litany Espoir postal
Messages : 24 Inscription le : 16/10/2011 Age : 34 Localisation : Ile-de-France
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Mer 19 Oct 2011 - 19:46 | |
| Je ne sais pas si l'on peut faire de distinctions dans la violence mais je pense que la violence est utilisée aussi à des fins de percuter mais aussi d'attirer l'attention sur un sujet ou sur un fait que l'on veut mettre en avant et qui pousse à choquer l'opinion public. Toutefois, beaucoup de gens ne se posent pas les bonnes questions et ne s'en posent aucune d'ailleurs. A côté de ça, il y a les films où la violence est gratuite et réveille les sens excités, le côté sombre et bestiale de l'humanité. C'est tout naturellement que l'on entre dans un ciné, paie sa place pour un Saw et mange du pop corn devant des gens qui meurent dans les pires circonstances. Tout ça pour dire que la violence intelligente (si l'on peut la nommer ainsi) est une manière de crier au scandale, de dénoncer tandis que l'autre forme, celle qui est pousse les tortures à leurs paroxysmes, montre délibérément des gens en train de mourir, juste pour le plaisir de titiller les amateurs du genre. Et dans ce dernier cas, je préfère lui tourner le dos. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Mer 19 Oct 2011 - 20:09 | |
| il y a aussi de drôles d'intermédiaires, des recherches visuelles ou des recherches de marge (et de mise à la marge : films de zombis, films plus festifs, ...). en attendant pour ne pas le paumer et parce que ça colle avec le sujet, un recyclage du café ciné sur un film pas tout à fait standard, qui contient de la violence, film de la violence et rend de la violence tout en étant filmé en milieu naturel mais à travers un filtre semi standard : - animal a écrit:
- Suite à la lecture d'un article de William Gibson (de 1999) sur la video digitale : wired.com dans lequel une partie du peut-être est la possibilité d'un cinéma indigène (principe que l'on retrouve beaucoup chez l'auteur, une des principales composantes de sa world tambouille et qui la rend intéressante entre ce qu'elle a de globalisé et de particulier...
j'ai regardé Third World Cop, film Jamaïcain qui n'a pas couté cher et tourné local : les maisons en planches sont des maisons en planches, les petites ruelles de sable sont des petites ruelles de sables et les acteurs et les figurants sont très authentiques.... comme la langue. Heureusement que le scénario est relativement mince pour cette histoire de policier hard boiled qui tire volontiers dans le tas et qui se retrouve à intervenir sur les lieux de sa jeunesse, confronté à ses anciens compagnons qui font du trafic d'armes. Un peu d'humour, une bande son plus vraie que nature tendance reggae/dance hall, une violence jeune et omniprésente (et tristement crade), le côté amateur et convenu du film qui respecte un cahier des charges de série B à quelques nuances près se regarde quand même avec un certain intérêt. On aperçoit un mode de vie, l'instantané d'un lieu avec des difficultés et un rapport conflictuel avec une police qui ne fait pas forcément dans le détail... un cercle vicieux. Et c'est là aussi que le film marche, son très léger positivisme (le héros est intègre) ne l'empêche de se poser en fin de compte (ce qu'on ne sait pas au début du film et qui n'est pas si attendu si on le compare à des modèles standards... américains) sur un petit panorama humain et social très vrai et pas innocent. Violence, corruption, arrangements, tensions personnelles... pas de happy end pour autant.
pas de grand film mais quelque chose de particulier dont la particularité n'est ni insignifiante ni inutile ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Mer 19 Oct 2011 - 22:49 | |
| Sujet très intéressant. Je viens un peu sur le tard...
C'est difficile quand même de donner son point de vue là-dessus. La violence peut désigner un grand nombre de choses. Est-ce que l'on parle seulement de la violence physique ? La plupart du temps, les films me laissent neutres. Je peux apprécier l'esthétique d'une mise en scène, la manière dont le scénario est amené à son point culminant, ou la manière dont le réalisateur a réussi à transmettre son idée, l'harmonie entre des images et des musiques, la qualité des dialogues... mais je suis frigide émotionnellement. Je ne ressens rien devant les situations vécues par les personnages : ni pitié, ni envie, ni compassion, ni tristesse, ni joie... Quand je vais au cinéma ou que je regarde des films avec d'autres personnes, je suis généralement la seule à ne pas m'écrier, à ne pas être émue, à ne pas pleurer... Je dénote seulement deux exceptions : Requiem for a dream qui m'a vraiment, profondément bouleversée (alors que ce film est souvent méprisé parce qu'il serait soit-disant un film adolescent qui n'a pas d'autre objectif de que de choquer gratuitement ses spectateurs -comme beaucoup d'autres films vous me direz), et Million dollar baby,mais seulement lors de la scène où Maggie se fait défoncer le nez et se remet des morceaux de paille pour le faire tenir droit (ça m'a foutu des vertiges, mais faut dire aussi que j'ai vu ce film à une période où je n'étais pas spécialement en grande forme physique). Comment est-ce que je peux expliquer ces deux exceptions ? Pour la première, c'est bien simple, il m'a semblé me reconnaître dans la violence globale qui émanait du film. Les personnages me parlaient. La violence a été efficace par identification. Pour la deuxième exception, en fait, je crois qu'il n'y a rien à en dire. J'étais trop fatiguée je crois.
Et ce constat me pose quand même la question de savoir d'où provient cette indifférence ? Je ne pense quand même par être inhumaine au quotidien... Peut-être, justement, me semble-t-il que la violence de la vie habituelle est beaucoup plus grande et plus sournoise que celle qui éclate dans les films mais aux moments où l'on s'y attend, et pour des raisons que l'on peut expliquer et justifier. Regarder Saw offre un court moment de répit dans l'existence. Ca dézingue à tout va mais on sait plus ou moins pourquoi : pour punir les méchants (il suffit donc d'être gentil pour que tout s'arrête), pour faire entrer la leçon (oui, oui, j'ai compris) et pour faire plaisir au spectateur.
C'est une question qui reste à approfondir... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Jeu 2 Oct 2014 - 21:58 | |
| juste pour remonter le fil suite à ce qui a pu se dire sur le fil cinéma-jeu, des fois que ça inspire des farpumés ? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Ven 3 Oct 2014 - 16:58 | |
| On dirait que ça n'inspire pas des masses... | |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Sam 4 Oct 2014 - 3:16 | |
| Tu fais référence aux 'Je me ménage avec les films de guerre' que j'ai pu mettre dans le fil cinéma-jeu et le court échange avec Exini ? [Edit : J'espère que oui parce que sinon je me suis envolé dans des considérations façon 3615 tavie...] En fait j'avais déjà lu tout ce fil, j'avais commencé une fois à écrire quelque chose puis pouf. ça allait pas. Je suis beaucoup moins tolérant à la violence qu'avant, c'est un peu comme la Vodka-jus de fruit. J’eus aimé, mais j'ai eu ma dose en quelque sorte. (Enfin j'veux pas me la jouer "baroudeur", j'étais parmis ceux qui tenaient le moins à propos de la vodka). Quant a la violence, elle fut toujours vécue par procuration, enfant de classe moyenne élevé pépère en France, dans une zone pavillonnaire, à part deux trois yeux aux beurre noir au fond de la cour de récré, c'est bien tout ce à quoi se résumait la violence dans ma vie. (J'ai même pas eu à admirer des parents qui auraient divorcé se jeter des assiettes dans la tronche). Donc forcément, j'ai regardé scwharzy a la télé et son copain Stallone, Puis des trucs un peu plus 'corsés' interdits "aux moins de 16 ans" avant l'âge, affirmant ma virilité naissante par le syndrome du "même pas peur". Et un jour, mais j'ai déjà raconté ça sur le fil du film, j'ai lu dans le programme télé, l'avis d'un film passant sur Arte indiquant "Film d'une noirceur Absolue. âme sensible s'abtenir" mais accompgnée de la note maximale, 3 étoiles. Il s'agissait de Va et Regarde (requiem pour un massacre). La mention âme sensible ne me concernait pas (évidemment), mais le "Noirceur absolue" m'intriguait. Ce "coeur des ténèbres" (L'horreur, L'horreur !!) semblait ramper dans le film, il fallait que je vois ça !! (J'attendais le spectacle avec une certaine impatience en plus on y parlait d'un truc palpable, la guerre, la vraie avec des bonhommes, qui plus est vécue par les yeux d'un garçon qui avait sensiblement mon âge à l'époque (14 ans)). Le film est assez immersif, filmé à hauteur d'yeux avec steadycam, on survole un décor semblant sortir d'un film d'horreur et nimbé d'une certaine poésie macabre. Marécage, petit village perdu de campagne avec ses maisons de bois où il se passe des choses louches, brouillard d’où sortent des nazis comme des zombis, puis vient le feu, les cris. Le film reste assez discret sur la bidoche afin de laisser le champ de la caméra sur le visage du garçon qui va et regarde. Visage qui se déforme au fur et à mesure par la révélation (enfin!) du sentiment d'horreur dans la violence: pupille dilatée, oeil grand ouvert happé et fixant le coeur des ténèbres, lèvres serrées à s'éclater : Le cadavre des deux petites sœurs et celui de la maman, sont entassés avec les autres villageois contre le mur de bois d'une des maisons mais à l'intérieur, le garçon, sans le savoir (car il a rejoint le village après le massacre), déguste la soupe que maman avait préparée le matin même et qui tiédit sur le feu mourant, lorsque le doute le saisit (Toute ces mouches qui bzzzzz dans le silence et autour ! et les deux poupées posées au sol comme si le jeu des petites sœurs avaient été interrompu). La garçon prend la fuite face à l'horreur qu'il devine, traverse une tourbière ou il s'embourde jusqu'au cou et ressort sur l'autre berge où des survivants l'attendent. c'est à cet endroit qu'un homme agonisant de ses brûlures lui raconte ce qui s'est passé au village de maman pour finir par dire qu'on l'a aspergé avec de l'essence et que ça les faisait rire (les soldats). La caméra fixe le gamin, le visage complétement déformé par l'horreur. il recule avec son rictus, se met a genou, et enfouit alors toute sa tête dans la tourbe creusée de ses main pour ne plus voir, ne plus entendre, ne plus vivre. L'autre gamin (moi) qui regardait cela fait de même et quitte le film en son milieu, pour choisir le confort douillet de ses draps, pour ne plus voir et ne plus entendre cette horreur. Bien calmé façon coup de pied au cul, mais les images de ce garçon qui enfonce sa tête dans la tourbe pour en finir ont tourné en boucle dans la mienne pendant 3 jours : ce qu'il a vu ! mais qu'est ce qu'il a vu? comment ça se passe en terme de sensation?? ha oui, il creuse la tourbe et enfonce sa tête dedans... ce fut ma première expérience véritable avec l'horreur et la violence cinématographique, un peu jeune sûrement. (ça m'apprendra !) Plus tard vers 22/23 ans, j'ai voulu voir la fin du film. J'y allais le cœur moins léger et avec une sorte d'humilité vis a vis de la souffrance humaine. Un genre de "pénitence" si on veut (Je suis quand même une brêle à faire pénitence avec un film). Mais bon, Je me dis que Klimov (le réalisateur) à réussi son coup sur moi. Je vais encore farfouiller de ce coté là avec le cinéma ou la littérature (Pavel Hak notamment) mais avec parcimonie. Je zappe (enfin quand je regardais encore la télé) directement quand les présentateurs des journaux télévisés annoncent avec leur air pitoyable de fourberie et leur voie nazillarde d'escrocs 'Attention les images qui vont suivre peuvent choquer...', images dégoulinantes du sang des autres et comme jetées aux babines alléchées des chiens affamés. (bruit de chien déchiquetant la bidoche). Mais je ne juge pas la façon dont ses images sont reçues par chacun. Autant la neuvième de Beethoven ou les dernière sonates, quatuors m'ont permis d’appréhender dans une relative profondeur les sentiments de délivrance et de joie( relative à ma "capacité" à l’éprouver, et sans me référer a un absolu soi disant universel et humainement partagé (m'enfin merci Beethoveen quand même, il a dû capter 'pour moi' des trucs qui m'auraient échappé)) et j'y retourne dans la bonne humeur et avec un certain recueil. Autant l'horreur, que j'ai goûtée avec un tout aussi relatif panache dans cet exemple, je m'en passe plus volontiers désormais. (C'est d'un égo-centrisme ce que j'écris, désolé) Voilà pourquoi je ne suis pas le plus pressé à regarder 'Croix de fer', qui a une certaine réputation. Donc mon avis sur la violence dans sa représentation brutale, c'est qu'elle devrait provoquer une fois le sentiments d'horreur. Sinon c'est un coup manqué qui ne fait qu'exciter les mâles et femelles qui s'agitent en nous pour nous pousser vers ce point qui semble aussi essentiel qu'affreux de l'existence, qui nous fascine, comme peut fasciner Kurtz du coeur des ténèbres. Je pense que le sentiment d'horreur se provoque par la concordance de la réalité et de l'acte violent. Difficile à expliquer mais cela se passe dans les détails, proche de la matière et de l'existence. Par exemple, il y a le charnier, mais ça, c'est trop conceptuel. L'horreur se dévoile par le détail anecdotique et insignifiant, une mouche qui parcourt un oeil, la terre qui s'imbibe des sécrétions corporelle, l'odeur nauséabonde, le souvenir heureux dilapidé dans l’atmosphère, un bras par dessus un visage, tout ça existe simultanément et confirme la réalité, et est dégagé de toute volonté au moment ou il est ressenti. C'est comme ça et c'est total. ça rampe. Là où "va et regarde" m'est apparu tristement poétique, c'est qu'il a réussit à invoquer dans ma tête tout ces détails sans me les montrer. C'est effectivement je trouve d'une noirceur absolue. et ça a relativement rassasié mon appétit de violence. mais j'aime bien les films d'horreur, ou plutôt d'horrorette sa petite soeur, parcequ'elle, elle est mignonne au moins | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Sam 4 Oct 2014 - 7:36 | |
| - Citation :
- [Edit : J'espère que oui parce que sinon je me suis envolé dans des considérations façon 3615 tavie...]
dans le mille ! et puis je pourrais dire à peu près la même chose, avec non pas forcément un déclic particulier mais plus une usure progressive (et la musique en moins). merci en tout cas. (et il faut que je retourne des étagères (et des cartons ?), je dois l'avoir Croix de fer). | |
| | | Ariane SHOYUSKI Sage de la littérature
Messages : 2372 Inscription le : 17/04/2014
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 19 Oct 2014 - 15:06 | |
| Quand je réfléchis sur la violence dans les films, je m'appelle tout de suite deux films : "Orange Mécanique" de Stanley Kubrick, et "Salo ou les 120 journées de Sodome" de Pier Paolo Pasolini.
Comme j'ai bien aimé "2001 a Space Odyssey", j'ai eu envie de regarder d'autres films du réalisateur, quand j'avais 14 ou 15 ans. J'ai vu "Les sentiers de la gloire", "Spartacus" "L'Ultime Razzia" "Docteur Folamour". Puis j'ai loué une vidéo d'"Orange mécanique" et commencé à la visionner. Mais je l'ai tout de suite arrêtée au bout de 5 ou 10 minutes en regardant les scènes du clochard et du viol collectif, car ça m'a fait vraiment peur. Comme mon frère m'a insisté que c'était un bon film qui nous ferrait réfléchir sur la violence et la société humaine, j'ai enfin réussi à la regarder accompagnée par mon père et mon frère. Mais c'était tout de même terrifiant. Et ça m'a fait peur assez longtemps. C'est vrai que c'est un Kubrick très esthétique. Certaines scènes étaient très belles et impressionnantes. L'utilisation de musique classique était très juste et audacieuse. Et le sujet est encore très actuel : le traitement du cerveau aux criminels récidivistes. Et le regard très ironique sur le monde de politique. Donc le meilleur film de Kubrick n'est enfin ni "2001" ni "Barry Lyndon" selon moi, mais "Orange mécanique". Je l'ai déjà vu 4 ou 5 fois. Et ça me dégoûte chaque fois. Mais je reviendrai encore à cette noirceur de vision.
Personne n'a parlé de "Salo ou les 120 journées de Sodome" à ce fil ni sur le fil de Pier Paolo Pasolini. Mais je crois que le film le plus violent et le plus atroce dans l'histoire de cinéma est évidemment ce film, non ? Aucun parfumé ne l'a jamais regardé ? Je ne le crois pas. Selon Michael Haneke, j'ai lu quelque part, ce film est le plus important film de toute l'histoire de cinéma. Je suis allée le regarder toute seule dans un cinéma cette fois-ci quand j'étais à l'université. Et ce film m'a traumatisée pendant des mois. Comme ça m'a vraiment effrayée, je ne l'ai vu qu'une seule fois. C'est un mariage de nazisme et de Sade. Cependant est-ce qu'on doit nécessairement fabriquer un film si atroce pour nous faire réfléchir sur la violence des humains ? Je ne sais pas. En plus Pasolini lui-même a été tué de manière brutale à coups de bâton et écrasé avec sa propre voiture sur la plage juste après le tournage de ce film.
Je n'ai jamais vu "Hunger". On peut faire des films qui font réfléchir sur la violence sans être très violent, non ? Je préfère "Requiem pour un massacre" ou "Jonny s'en va-t-en guerre" (Jonny got his gun, 1971) de Dalton Trumbo par exemple. Même chez Haneke, "Ruban blanc" nous fait réfléchir sur la violence sans trop la montrer. C'était subtil et c'est mieux.
Dernière édition par Ariane SHOYUSKI le Dim 19 Oct 2014 - 22:30, édité 1 fois | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 19 Oct 2014 - 19:53 | |
| Ah tiens, je ne savais pas que Pasolini était mort aussi tragiquement... Sinon, je supporte assez bien la violence au cinéma... finalement, le sang qui dégouline c'est rien de plus que du glucose, et l'acteur se relève après la prise (sauf si c'est Brandon Lee, mais c'est juste pour faire une blague pas drôle... je m'en auto-flagelle sur le champ...). C'est plus les circonstances, la tension dramatique etc.. qui entourent cette violence qui peut me toucher (et forcément, ça dépend du talent du réalisateur...). Par exemple, je n'aime pas les scènes de tortures, ou les petits détails gores genre un mec qui se fait arracher les ongles (ça fait mal aussi quoi... )... Après, je suis toujours plus choquée quand on "tue" un animal qu'un humain... on se refait pas. Quoiqu'il en soit, la violence d'un film ne me fera pas renoncer à le voir... c'est juste la manière dont c'est amené, si elle sert le film dans son histoire ou son message, la façon dont ça sera filmer, qui m'importe. Un bon film reste un bon film, violence ou pas. Et inversement... Et paradoxalement, quand je vous lis, j'ai été au contraire très "protégée" de ce côté là gamine. Ma mère était très stricte sur le programmes qu'on avait le droit de regarder jusqu'à ce que j'ai 16/17 ans... mais maintenant, jpeux me lâcher. Gniark gniark. Mais finalement, est-ce que c'est justement parce que je n'ai pas été "choquée" petite, donc que je peux mettre à distance plus facilement du coup ?... | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 19 Oct 2014 - 21:11 | |
| Question intéressante, mais complexe et je n'ai pas vraiment le temps là. Je répondrai dans les prochains (si l'ordinateur de là où je serai veut bien marcher...) | |
| | | HamsterKiller Main aguerrie
Messages : 544 Inscription le : 25/10/2013 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 19 Oct 2014 - 21:23 | |
| - Ariane SHOYUSKI a écrit:
Personne n'a parlé de "Salo ou les 120 journées de Sodome" à ce fil ni sur le fil de Pier Paolo Pasolini. Mais je crois que le film le plus violent et le plus atroce dans l'histoire de cinéma est évidemment ce film, non ? Aucun parfumé ne l'a jamais regardé ? Je ne le crois pas. selon Michael Haneke, j'ai lu quelque part, ce film est le plus important film de toute l'histoire de cinéma. Je suis allée le regarder toute seule dans un cinéma cette fois-ci quand j'étais à l'université. Et ce film m'a traumatisée pendant des mois. Comme ça m'a vraiment effrayée, je ne l'ai vu qu'une seule fois. C'est un mariage de nazisme et de Sade. Cependant est-ce qu'on doit nécessairement fabriquer un film si atroce pour nous faire réfléchir sur la violence des humains ? Je ne sais pas.
Oui, c'est vrai que celui ci est bien immonde et assez difficile d'en parler. Une espèce de démonstration et de voyeurisme sur l’exercice d'un pouvoir totalitaire. C'est le corps humilié surtout que j'avais retenue la dedans finalement, plus que la représentation d'un pouvoir. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 5 Avr 2015 - 19:07 | |
| Je trouve la violence psychologique bien plus difficilement supportable que la physique, même si certaines scènes peuvent amener à vouloir fermer les yeux (comme celle évoquée dans American history X par exemple). Il y a un moment de ça, il m'arrivait de visionner des films violents, d'horreurs, avec de la violence gratuite et gore (du type les Saw, Hostel, etc...), mais on évolue, et aujourd'hui ça ne me fait aucunement envie, je n'y vois plus aucun intérêt. | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 5 Avr 2015 - 19:21 | |
| - Colimasson a écrit:
- Requiem for a dream qui m'a vraiment, profondément bouleversée (alors que ce film est souvent méprisé parce qu'il serait soit-disant un film adolescent qui n'a pas d'autre objectif de que de choquer gratuitement ses spectateurs -comme beaucoup d'autres films vous me direz)
- Je n'avais point vu ta remarque... ^^ - Tout pareil. Requiem for a dream n'est pas à proprement parler un film "violent" : pas de scène de combat, de fusillade ou autre, mais il m'a retournée aussi. Je trouve pas qu'il soit gratuit, d'ailleurs - ou alors la plupart des films le sont... Je le trouve très réussi, autant sur le fond que sur la forme... mais je ne crois pas que je pourrais le revoir une seconde fois en fait. | |
| | | ArturoBandini Sage de la littérature
Messages : 2748 Inscription le : 05/03/2015 Age : 38 Localisation : Aix-en-Provence
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 5 Avr 2015 - 19:28 | |
| Requiem for a dream était un film marquant, et dur. Excellent. Je l'ai vu quelques fois. Je crois que l'addiction la plus effrayante pour moi était celle de la mère. | |
| | | Chymère Sage de la littérature
Messages : 2001 Inscription le : 21/07/2013 Age : 41 Localisation : Dijon
| Sujet: Re: Vous et la représentation de la violence au cinéma... Dim 5 Avr 2015 - 19:34 | |
| Oui, en un sens, c'est elle qui se rapproche le plus de la folie... (enfin, elle fait plus que se rapprocher, d'ailleurs...). Mais effectivement, c'est un film qui atteint plus qu'un slasher, bon ou mauvais d'ailleurs... | |
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