Le piano bar

Coup de coeur pour cette musique d'Alberto Ginastera découverte aujourd'hui sur france inter. C'est un extrait de Popol Vuh, la création du monde Maya pour orchestre.



J'aimais déjà beaucoup son concerto pour harpe ou certaines autres compositions orchestrales comme Estancia ou Panambî mais Popol Vuh développe un climat de magie incantatoire aux sonorités incroyablement complexes et colorées et aux rythmiques très puissantes. Apparemment c'est une de ses dernières compositions laissée inachevée souvent associée au Sacre du Printemps au disque ou en concert.

Et le 2e mouvement du 1er concerto pour piano: Scherzo allucinante

Très intéressant, merci Marko

Arabella a écrit:

Très intéressant, merci Marko

J'aime beaucoup ce compositeur argentin alors quelques mots sur lui...

Alberto Ginastera (1916-1983)

Citation :

Figure essentielle de la musique argentine et sud-américaine, Alberto Ginastera naquit à Buenos Aires le 11 avril 1916 . Très vite ses dons artistiques se manifestèrent, surtout dans des cours de piano, qu’il réussit brillamment ; déjà dans son adolescence il reçu de nombreux prix lors de ces premières compositions (période du « Nationalisme objectif »). Le nationalisme objectif correspond au style de musique qui se faisait en Argentine à cette époque (Williams, López Buchardo, Julián Aguirre…). Cette première période, déjà très originale, héritière encore du 19e siècle est profondément tonale et argentine, avec Panambí, Estancia et quelques pièces pour piano ainsi que pour chant et piano.

Très vite il passa au nationalisme subjectif ou deuxième style, où les thèmes ne sont plus empruntés du folklore mais la forme générale reste clairement nationale ; de cette période datent le premier quatuor à cordes, la Sonate pour piano, les Pampeanas n°2 et 3 et les Variaciones concertantes …

Quelques années plus tard il passe à une troisième période dite Néo-expressionniste, qui s’initie vers 1958 avec son Quatuor à cordes n ° 2 ; ici il n’y a aucune cellule rythmique ou mélodique issue du folklore mais cette période reste néanmoins tributaire d’une certaine essence argentine de par les rythmes, puissants ou obsessifs ou par une certaine mélancolie des adagios typiques aux « Gauchos ».

Ses opéras, Don Rodrigo , Bomarzo et Beatrix Cenci , sont essentiels dans sa création musicale ; tous trois plus Barrabas qu’il n’a pas pu terminer, appartiennent à la dernière période de Ginastera, période de maturité ou le compositeur arrive à la culmination de son parcourt créatif.

Je ne connais pas trop bien, je note les références que tu donnes, cela me tente beaucoup.

Dieu, comme c'est beau! C'est l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la musique moderne... Stravinski s'adressant à Florent Schmitt qui lui dédiait la version pour grand orchestre de La tragédie de Salomé

C'est effectivement une oeuvre magique quelque part entre l'orient et la musique impressionniste de Debussy (on pense à Prélude à l'après midi d'un faune, La mer, Pelleas...). J'ai trouvé un extrait vidéo de moyenne qualité mais on peut l'entendre dans un enregistrement formidable sur ce disque où figurent également Belkis, Reine de Saba de Respighi et une pièce d'Hindemith:

Toujours Florent Schmitt avec Antoine et Cleopâtre et ce passage féérique "Nuit au palais de la reine". J'aime ce son répétitif et lancinant de flûte qu'on entend à partir de 1'38

Encore un peu de Martinu avec 2 extraits. Un premier rythmé (on dirait presque de la musique minimaliste) tiré de la 4e symphonie et un second plus mystérieux de la 6e symphonie qui est la seule des 6 à n'être composée que pour l'orchestre à cordes.

Après-midi calme et exotique avec à nouveau Alberto Ginastera et cette danse extraite de Estancia pour orchestre. Dirigé par Gustavo Dudamel avec les jeunes de l'orchestre Simon Bolivar.

Aujourd'hui je suis pour la douceur de Respighi...

C'est bien tu me donnes envie de découvrir mieux Respighi dont je ne connais que ses célèbres Pins et Fontaines de Rome. Une porte de plus à ouvrir!

Pour ce soir j'ai choisi le lyrique Chant du Ménestrel de Glazunov

Musique contemporaine avec Pascal Dusapin. Je pense en avoir déjà posté alors désolé si je radote. Je recommande vraiment vivement ce disque où figurent ses "7 solos pour orchestre". Un extrait:



Il y a tout ce que j'aime en musique contemporaine. Une tension dramatique qui crée un cheminement mystérieux. Des sonorités complètement envoûtantes qui embarquent dans un univers inconnu tout en restant accessibles (c'est "musical"). Des grondements sourds qui se déchainent dans des paroxysmes rythmiques. Volcan en éruption. Bon il y a quand même quelques "couac" de canards aux cuivres mais il faut tenter le voyage!

Très loin de Dusapin, un grand classique du clavecin : Les Barricades Mystérieuses, de François Couperin (1717), ici interprété par Trevor Pinnock.


Le mystère, c'est aussi la signification du titre.
Plusieurs interprétations circulent... Il y a quelques années, j'avais entendu à la radio un spécialiste de cette période dire que tout cela, c'était idiot, et qu'il était bien connu que ces Barricades mystérieuses désignaient, à l'époque, un certain type de robes.
Bref, Les Barricades Mystérieuses, ce serait un peu la version XVIII° siècle de la chanson de Souchon, Sous les jupes des filles...

Un beau disque de motets d'Alessandro Melani par le Concerto italiano vient de sortir:

Comme c'est beau!...C'est juste ce qu'il me fallait...