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Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Sam 25 Juin 2011 - 14:09
eXPie a écrit:
En voici une : Adolf von Henselt (1814-1889) : Concerto pour piano opus 16.
1ere écoute un peu distraite (en lisant le forum). Très agréable dans un registre romantique qui sonne pour moi comme une sorte de pont entre Chopin et Saint-Saëns puis Rachmaninov (c'est flagrant dans l'Allegro Patetico). Merci pour la découverte.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Sam 25 Juin 2011 - 14:17
Nezumi a écrit:
Musique de fond pour correction de bac.
Il faudrait faire une étude : quelle musique met les profs dans la meilleure humeur possible pour donner de bonnes notes ?
Invité Invité
Sujet: Re: Le piano bar Sam 25 Juin 2011 - 15:24
eXPie a écrit:
Nezumi a écrit:
Musique de fond pour correction de bac.
Il faudrait faire une étude : quelle musique met les profs dans la meilleure humeur possible pour donner de bonnes notes ?
Ben déjà celle-ci, j'aime beaucoup le hautbois et ce concerto en particulier.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Sam 25 Juin 2011 - 18:16
Je continue dans les concertos "rares" de Diapason, avec le Concerto pour piano de Kurt Atterberg (un Suédois, 1887- 1974).
Diapason a écrit:
"Une légende nordique, épique et mystérieuse. On retrouve ici les qualités qui font le prix des pages les plus puissantes (Symphonies n°3 et n°5 entre autres) d'un grand nom de la musique scandinave, honteusement ignorée. L'entré héroïque du piano ressemble étonnamment à celle du Concerto de Grieg [ce n'est pas peu dire] et plus tard l'écriture pianistique évoque aussi bien le Brahms du Concerto n°2 qu'Iberia d'Albéniz - un patchwork très agréable."
1er mouvement : 2ème mouvement : 3ème mouvement :
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Sam 25 Juin 2011 - 19:07
Bernard Hermann (1911-1975), Concerto Macabre. Il s'agit bien sûr du compositeur de Psychose qui"traite cette pièce de concert, tirée du film Hangover Square (1945 [film de John Brahm, avec George Sanders et Linda Darnell] à la manière lisztienne - on pene à la Totentanz mais aussi au glas s'abîmant dans les extrêmes bsses de Funérailles." (Diapason). En voici une version : Et voici le passage du film dans lequel il s'insère :
Là, je ne suis quand même pas sûr qu'il n'y avait pas mieux, même dans la catégorie "raretés".
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 11:46
L'avant-dernier concerto "rare" de Diapason : Horatiu Radulescu (1942-2008). Concerto pour piano "The Quest".
Diapason a écrit:
"Un rituel à l'impressionnante force incantatoire [...]. l'appel initial des cuivres semble venir des profondeurs, telle l'invocation de quelque ancêtre. Les basses enténébrées du piano laissent place à des aigus scintillants, dans une atmosphère emplie d'allégresse".
etc. Là, j'avoue que ce genre de musique me dépasse. On retrouve ce tic contemporain de taper dans les notes aigües du piano, avec un fond criaillant de cordes (pourquoi la musique contemporain est-il aussi souvent stressante ?), et puis quelques bon gros cuivres pour faire menaçant.
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 11:54
Le dernier concerto : Wu, de Ge Gan-Ru, né en 1954.
Citation :
"Fructueuse et excitante rencontre Orient-Occident. [...] atmosphère zen et raffinement irréel du piano"
Je ne le trouve pas sur youtube. Voici un concerto pour violoncelle du même compositeur :
Et un morceau pour violoncelle seul.
Oh, il y a une fausse note, à 9'43 !
Spoiler:
J'avais cru que c'était la perceuse du voisin
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 11:56
eXPie a écrit:
L'avant-dernier concerto "rare" de Diapason : Horatiu Radulescu (1942-2008). Concerto pour piano "The Quest".
Diapason a écrit:
"Un rituel à l'impressionnante force incantatoire [...]. l'appel initial des cuivres semble venir des profondeurs, telle l'invocation de quelque ancêtre. Les basses enténébrées du piano laissent place à des aigus scintillants, dans une atmosphère emplie d'allégresse".
Là, j'avoue que ce genre de musique me dépasse. On retrouve ce tic contemporain de taper dans les notes aigües du piano, avec un fond criaillant de cordes (pourquoi la musique contemporain est-il aussi souvent stressante ?), et puis quelques bon gros cuivres pour faire menaçant.
Dommage que tu n'y sois pas sensible. J'aime beaucoup ce mouvement de musique spectrale et ce concerto en particulier est très impressionnant. Radulescu était un très grand compositeur qui a marqué la musique contemporaine. Eric Tanguy, qu'aime particulièrement Arabella, a été son élève et très influencé par lui.
Citation :
“ Pour moi, il est l'égal de Bach et de Beethoven. Il est le plus grand inventeur de formes, d'harmonies et de sons depuis des décennies. C'est un monument de la création, et il a été un professeur génial."
"C'était un enseignement à l'ancienne, comme dans les ateliers de peinture du temps de Leonard de Vinci. L'apprentissage se faisait chaque jour, c'était une immersion totale. J'ai passé quatre années entièrement avec lui. Aujourd'hui, je me sens orphelin." (Eric Tanguy)
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 12:51
Marko a écrit:
Citation :
“ Pour moi, il est l'égal de Bach et de Beethoven. Il est le plus grand inventeur de formes, d'harmonies et de sons depuis des décennies. C'est un monument de la création, et il a été un professeur génial."
"C'était un enseignement à l'ancienne, comme dans les ateliers de peinture du temps de Leonard de Vinci. L'apprentissage se faisait chaque jour, c'était une immersion totale. J'ai passé quatre années entièrement avec lui. Aujourd'hui, je me sens orphelin." (Eric Tanguy)
C'est sûr que quand je lis ça, je me dis que je manque quelque chose. L'égal de Bach et de Beethoven...
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 13:27
eXPie a écrit:
C'est sûr que quand je lis ça, je me dis que je manque quelque chose. L'égal de Bach et de Beethoven...
Et il est lui-même l'élève d'Enesco dont je parlais à propos d'Oedipe (c'est toujours amusant toutes ces coïncidences!). La seule chose qui les différencie c'est l'accessibilité immédiate de la musique de Bach et Beethoven (en surface au moins) qui en fait des compositeurs universels (bien que les derniers quatuors de Beethoven ne soient pas forcément toujours faciles d'accès) alors que le langage de Radulescu nécessite probablement un cheminement dans un univers musical qui a ses propres codes issus d'un long cheminement à travers les époques. Il faut tenter l'immersion, abandonner ses défenses et ses repères habituels, se laisser porter par cette musique qui dans le cas de Radulescu s'apparente à quelque chose d'à la fois très ancien et très intemporel. Il y a une dimension de rituel, de métamorphoses par des mutations du spectre sonore. Etonnamment c'est une musique beaucoup moins cérébrale que la musique sérielle dans la mesure où elle repose moins sur des questionnements abstraits ou mathématiques que sur un travail autour de la perception sonore, des différentes possibilités du son et de sa propagation dans l'espace. Mais je suis loin de comprendre cette musique sur le plan technique. Par contre elle me touche le plus souvent. L'idéal serait de suivre des cours d'initiation. Etre guidé. Ils le font parfois dans les concerts en venant présenter les oeuvres. C'est passionnant. Reste le plus important, l'émotion...
Citation :
« La musique est la musique. Le reste est technique, secret de fabrication. On ne sait avec combien de dioxyde de carbone ou d'azote Dieu fabrique les nuages, mais ils sont beaux. » (Radulescu)
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 13:46
Je suis tombé sur cette vidéo de Vortex Temporum de Gérard Grisey (autre pionnier du spectralisme) qui explique par écrit sur la vidéo la manière dont il a utilisé une phrase du "Lever du jour" dans Daphnis et Chloé de Ravel.
Evidemment Daphnis et Chloé procurera certainement un plaisir plus immédiat
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 14:02
eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 18:57
Marko a écrit:
Evidemment Daphnis et Chloé procurera certainement un plaisir plus immédiat
Ca, c'est sûr !
Les compositeurs, jusqu'à une certaine époque, parvenaient à être immédiats (ou du moins : non immédiatement rebutants) ET profonds, de sorte de pouvoir satisfaire plusieurs types d'écoute, sans doute. Pourquoi depuis pas mal d'années maintenant, privilégient-ils le rejet immédiat (pour moi du moins, et de beaucoup de gens, je le crains) ? Entre Ravel et Grisey, j'ai vite fait de choisir. Et le silence ! Il y a tellement de silence dans ce genre de musique contemporaine. Une suite de note, tatatatatatata. Silence. tatatatatatata. Silence. L'influence du télégraphe ? C'est fractionné. Je doute de comprendre un jour. Pour moi, c'est une musique qui ne vise pas le Beau. Même à travers la laideur (je pense à Goya, entre autres). Je ne vois pas de schéma d'ensemble, de plan général, c'est presque de la musique aléatoire, ou du moins programmable (c'est ma perception, bien sûr, je n'affirme pas que ça l'est en vrai). L'émotion, pour moi, est totalement absente de ce type d'oeuvre, ou du moins elle ne naît pas chez moi à son écoute. Je ne sais pas à quoi c'est dû. Les daltoniens ne voient pas certains types de couleurs ; il y a peut-être une forme de daltonisme musical (on appellerait ça l'expiisme, du nom de son découvreur, modestement : moi-même).
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Le piano bar Dim 26 Juin 2011 - 19:52
eXPie a écrit:
L'émotion, pour moi, est totalement absente de ce type d'oeuvre, ou du moins elle ne naît pas chez moi à son écoute. Je ne sais pas à quoi c'est dû. Les daltoniens ne voient pas certains types de couleurs ; il y a peut-être une forme de daltonisme musical (on appellerait ça l'expiisme, du nom de son découvreur, modestement : moi-même).
C'est surtout que comme en art contemporain le "beau" n'est pas le but premier. Ou plutôt c'est une forme de beauté qui répond à d'autres critères esthétiques. Quant on a entendu pour la première fois "Le Sacre du printemps" ça paraissait une cacophonie un peu barbare alors qu'il était en train de dynamiter le rapport à l'harmonie et aux rythmes (ils n'était évidemment pas le seul ni le premier) et maintenant on trouve ça sublime. J'aime l'idée d'entrer dans un monde sonore qui chamboule les habitudes et nous fait expérimenter de nouvelles façons de percevoir la musique. Les minimalistes ont tenté de revenir à une pulsation presque tribale en ne retenant que des motifs musicaux très simples pour trouver des combinaisons rythmiques nouvelles ou une nouvelle pureté musicale immédiatement accessible. Le sérialisme, le spectralisme et d'autres mouvements musicaux essaient d'autres langages encore. Parfois ils fusionnent avec la musique tonale, parfois ils sont plus radicaux. On retrouve ça au cinéma avec une rupture entre des films narratifs conventionnels et des films qui tentent autre chose, qui développent leur propre univers en inventant des formes. On peut aimer rester sur un terrain connu plus confortable ou accepter de voyager ailleurs. Le reste peut d'ailleurs paraitre bien fade quand on y a pris goût. L'idéal pour moi étant un compromis entre confort et expérimentation. Tente plutôt Dalbavie, Escaich, Tanguy, Dusapin... ils n'ont pas complètement rompu avec l'harmonie.