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| Nadeem Aslam [Pakistan] | |
| | Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Nadeem Aslam [Pakistan] Mar 18 Aoû 2009 - 18:55 | |
| Né en 1966 au Pakistan, Nadeem Aslam est révélé en 1993 avec 'Season of the Rainbirds' son premier roman. Immigré en Grande-Bretagne à l'âge de 14 ans pour suivre son père qui fuit le régime pakistanais en place, le jeune homme entame des études de biochimie avant de revenir à son premier amour, la littérature. Il consacre plus de dix ans à la rédaction de son second roman intitulé 'La Cité des amants perdus'. Parue en France en 2006, cette fresque sociale s'immisce dans la réalité de la communauté musulmane installée en Angleterre, pour mieux interroger des questions cruciales comme le fanatisme religieux ou la confrontation entre les générations. Avec 'La Vaine Attente', publié en 2009 en France, l'auteur retourne sur les terres de son enfance, à la frontière pakistano-afghane, pour y mettre en scène des destins croisés, bouleversés par le courant de l'Histoire. Riche de sa double culture, Nadeem Aslam propose une oeuvre au confluent des genres, aussi bien romanesque que politique et spirituelle. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Mar 18 Aoû 2009 - 19:16 | |
| - Citation :
- 2005. L’Afghanistan près de la frontière pakistanaise : dans une maison aux murs ornés de fresques persanes, aux plafonds couverts de livres cloués, avec sa serre où autrefois on distillait des parfums, le docteur anglais, Marcus Caldwell, s’est installé 40 ans plus tôt par amour pour sa femme médecin Qatrina, aujourd’hui décédée. Ils ont eu une fille, Zameen. Vers cette maison convergent des êtres esseulés : la Russe Lara à la recherche de son frère, soldat disparu pendant l’invasion communiste. L’Américain David, ex-agent de la CIA ayant aidé les Afghans à chasser l’occupant soviétique, à la recherche de Zameen (disparue après avoir partagé sa vie à Peshawar). Marcus qui désespère de retrouver sa fille Zameen et son petit-fils Bihzad. Casa, le jeune orphelin afghan endoctriné par les talibans et qui brûle de faire ses preuves.
On va bien sûr chercher la comparaison avec Khaled Hosseini, à partir du moment où La vaine attente prend pour cadre l'Afghanistan contemporain. Les deux auteurs ont à l'évidence des styles radicalement différents, Hosseini est d'une efficacité redoutable alors que Aslam, dans un registre plus sensoriel, moins immédiat, déploie un grand talent descriptif et psychologique, s'attardant sur chacun de ses personnages avant de les confronter, dans le même lieu. Maniant les flashback comme personne, le romancier prend le temps d'évoquer plus de trente ans de l'histoire afghane à travers des destins individuels liés à des événements dramatiques. Opposer la densité, la pudeur et la qualité littéraire d'Aslam au caractère plus direct de Hosseini serait vain. Il n'y a pas trop de deux écrivains pour témoigner des tourments de l'Afghanistan, pays martyr. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Jeu 10 Sep 2009 - 18:18 | |
| Peut-on imaginer l'Afghanistan heureux ?
Étienne de Montety 10/09/2009
«La Vaine Attente» de Nadeem Aslam- Le romancier pakistanais, exilé en Angleterre, rêve d'un Afghanistan humaniste qui aurait pris à toutes les civilisations du monde ce qu'elles offrent de meilleur. Marcus Caldwell habite une maison de rêve, adossée aux monts de Tora Bora, une maison construite par un artiste calligraphe et décorée de fresques admirables. Une bibliothèque inestimable est l'autre de ses trésors. Marcus est parfumeur, esthète. Qui n'envierait pas son sort ? Hélas, la vie n'a pas épargné Marcus. Britannique lié à la terre afghane par son histoire (ses parents y vécurent) et par sa passion (les effluves), Marcus a perdu une main, coupée par les talibans. Il a aussi perdu sa fille, Zameen, et sa femme, Qatrina, est devenue folle. Pour soustraire leurs livres à la barbarie ambiante, la malheureuse n'a-t-elle pas entrepris de les clouer sur un plafond obscur ? Des chefs-d'œuvre de l'humanité transpercés par la sauvagerie des hommes, c'est une jolie image.
Une fresque ample
Lara la Russe, elle, est à la recherche de son frère Benedikt disparu pendant l'occupation soviétique : est-il mort ou a-t-il réussi sa désertion ? Quant à David Town, le chercheur de pierres précieuses (en fait, un agent de la CIA), il enquête aussi sur Zameen, qu'il a aimée et dont il a eu un fils, Bihzad, devenu kamikaze (il se suicidera au volant d'un camion devant une école). Il faudrait encore parler de Casa, petit Afghan au nom étrange (il le tient de l'histoire de Giovanni Casabianca, jeune marin de la flotte napoléonienne qui refusa de quitter son poste sur un bateau en flammes), dont le fondamentalisme s'effrite, au fur et à mesure qu'il découvre les saveurs de la vie, sous les traits de Dunia.
Tous ces personnages n'en finissent pas de se croiser. Ils dessinent de l'Afghanistan une fresque ample où l'on devine l'histoire ancienne de ce pays qui vit passer Alexandre (dont le nom apparaît encore dans celui de la ville de Kandahar) et Bouddha. Depuis trente ans, peut-on imaginer l'Afghanistan heureux ? Nadeem Aslam n'a pas choisi la linéarité pour mener son histoire. Il se joue de la chronologie. URSS, talibans, Américains, pour les Afghans c'est le même malheur puisque c'est toujours la guerre, le chaos, les morts. D'une plume magistrale et poétique, il entrecroise les époques qui virent s'épanouir le cynisme des hommes et le chagrin des femmes.
Marcus Caldwell incarne le rêve d'un Afghanistan humaniste qui aurait pris à toutes les civilisations du monde ce qu'elles offrent de meilleur. Au lieu de cela, il a été condamné pour vol. Il est le pivot du livre autour duquel s'articulent les autres destins. Page après page, l'écrivain dévoile le dessin de son histoire. Les visages de Zameen, de Benedikt, de Bihzad apparaissent, s'éclaircissent. La fresque prend un sens sans perdre de son mouvement. L'on passe d'un thriller où la cruauté des hommes est proprement glaçante à une belle histoire d'amour aux accents de Cantique des cantiques, celle qui unit David et Zameen.
La clé du roman de Nadeem Aslam, comme un indice glissé par l'auteur, se trouve probablement dans un autre livre qu'il cite, et pas n'importe lequel. Les Perses sont la plus vieille tragédie du monde, et le livre fétiche de David. Eschyle y écrit : « Ô terre entière d'Asie, murs des villes, ô Perse, terre où tant de richesses s'abritent. Comme en un coup, tout est détruit de tant de bonheur ! Et la fleur des Perses, elle est partie, elle est tombée. » Depuis le désastre de Salamine jusqu'aux bombardements de Tora Bora, l'Orient magnifique pleure son histoire d'amour gâchée avec l'Occident.
source | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Jeu 10 Sep 2009 - 20:27 | |
| Ce livre est disponible à ma biblio, je vais filer l'emprunter.
En faisant une recherche sur le nom, j'ai trouvé cet autre auteur pakistanais :
Transgression d'Uzma Aslam KHAN
* Résumé : La quête d'identité de deux jeunes gens face à la pesanteur des conventions sociales. Uzma Khan écrit ici son Pakistan et dresse la carte d'un pays déchiré dans lequel ses personnages cherchent passionnément un espace de liberté pour aimer, rêver et choisir. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Sam 12 Déc 2009 - 21:25 | |
| La cité des amants perdusJ'ai découvert Nadeem Aslam avec La vaine attente sans connaître son premier roman La cité des amants perdus. Ici, le contexte est celui de l'Anglistan, soit la communauté pakistanaise en GB, que l'auteur ne gâte guère, pointant du doigt son incapacité à s'intégrer, du moins en ce qui concerne les générations les plus anciennes, et faisant régner la loi d'un Islam proche du fondamentalisme. C'est un livre remuant, politiquement incorrect (Aslam peut se le permettre, il est issu de cette communauté), qui trace des portraits d'une finesse extraordinaire dans une langue chamarrée et poétique. Superbe. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Lun 14 Déc 2009 - 9:05 | |
| Très tentant ce roman, je le note ! |
| | | LaurenceV Agilité postale
Messages : 813 Inscription le : 25/02/2007 Age : 41 Localisation : Liège
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Lun 28 Déc 2009 - 21:54 | |
| La vaine attente[b/] est un des romans de la rentrée qui m’a marquée et qui m’a interpelée. Je n’avais jamais lu de romans traitant de l’Afghanistan, de son passé et de son présent, et cette première rencontre forte en émotions m’a beaucoup fait réfléchir et voir les choses autrement. [b]La vaine attente raconte l’histoire d’un pays, de ses habitants, de ses combats, d’une réalité inquiétante, d’un échec passé, de douleurs, de pertes, d’amour et d’attente. C’est surtout l’histoire d’une attente sans fin : l’attente d’une fille disparue et d’un petit-fils, l’attente d’un frère également disparu, l’attente d’un renouveau, l’attente d’un ultime sacrifice, l’espoir d’un monde meilleur. Nadeem Aslam nous fait voir les implications historiques, politiques et religieuses de l’intervention américaine auprès des Afghans pour vaincre les russes. Cette guerre contre la Russie aura été le déclencheur de la tombée d’un pays riche de culture, de savoir et d’art de vivre dans l’obscur fanatisme religieux dont les conséquences se payent encore aujourd’hui. La vaine attente est un livre humain où l’on rencontre de nombreux personnages fouillés tels qu’un vieux médecin anglais à la main coupée et veuf d’une femme qu’il aimait et qu’il a perdu car elle était afghane, un ancien espion américain amoureux de la fille du médecin, une femme russe à la recherche du corps de son frère, une institutrice afghane menacée, un jeune homme qui se prépare à mourir pour son dieu. Un roman riche où tous les points de vue sont abordés et dévoilés. Ce roman est bien construit et le lecteur se retrouve finalement lui aussi dans cette vaine attente. Un reproche : l’auteur essaye de tomber dans le pathos parfois et ce n’est vraiment pas réussi. Les phrases qu’il rajoute pour nous faire craquer ne sont pas toujours justes et n’apportent rien au texte. A part cela, j’ai beaucoup aimé cette lecture. | |
| | | Eve Lyne Sage de la littérature
Messages : 1936 Inscription le : 08/08/2008
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Ven 8 Jan 2010 - 15:08 | |
| J'ai terminé l'année 2009 avec La vaine attente. J'ai trouvé l'auteur très complémentaire de Khaled Hosseini.
Hosseini concentre ses deux romans autour de deux personnages principaux, ce que ne fait pas Aslam ici en étant plus dispersé et plus prolixe. L'histoire aghane d'Aslam est beaucoup plus violente, plus insoutenable. Comme le dit LaurenceV n'en fait-il pas trop ? J'ai pensé la même chose pour finalement me dire que ce pays est une telle terre d'indignité, de violences permanentes, de peur, de noirceur qu'Aslam avait fait le bon choix. Par ailleurs on sent chez Aslam un amour pour ses racines (poésie de certains passages, beauté de certaines descriptions).
Un très beau livre, un auteur à suivre. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Ven 8 Jan 2010 - 16:05 | |
| - Eve Lyne a écrit:
- J'ai terminé l'année 2009 avec La vaine attente. J'ai trouvé l'auteur très complémentaire de Khaled Hosseini.
Hosseini concentre ses deux romans autour de deux personnages principaux, ce que ne fait pas Aslam ici en étant plus dispersé et plus prolixe. L'histoire aghane d'Aslam est beaucoup plus violente, plus insoutenable. Comme le dit LaurenceV n'en fait-il pas trop ? J'ai pensé la même chose pour finalement me dire que ce pays est une telle terre d'indignité, de violences permanentes, de peur, de noirceur qu'Aslam avait fait le bon choix. Par ailleurs on sent chez Aslam un amour pour ses racines (poésie de certains passages, beauté de certaines descriptions).
Un très beau livre, un auteur à suivre. Content que tu ai apprécié. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Dim 18 Avr 2010 - 22:02 | |
| La vaine attente traduit de l'anglais par Claude Demanuelli Editions du Seuil
En faire trop, Nadeem Aslam? Je ne crois pas, c’est une vision et une description très justes il me semble de l’Afghanistan actuel et de son passé récent. J’ai souvent pensé ( en particulier en ce qui concerne les livres) aux nouvelles de Spôjmaï Zariâb,intitulées Ces murs qui nous écoutent, un livre très poignant également. Tout se passe donc dans et aux alentours d’un cadre particulier, une maison située près d’un lac et d’une ancienne fabrique de parfums. Construite au XIXe siècle, la demeure fut jadis décorée de fresques par un vieux maître peintre et calligraphe, qui dédia chacune des pièces aux cinq sens. Avant de consacrer la sixième, la plus haute, à l'amour.Aujourd'hui les fresques sont camouflées aux regards des talibans sous d'épaisses couches de boue, de même que les livres qui y ont été cloués aux murs et aux plafonds pour les dissimuler. Son propriétaire est un vieux médecin anglais, Marcus Caldwell Depuis quarante ans, Marcus vit en Afghanistan, où il est né, peu après le meurtre de son père, médecin comme lui. Il y a épousé Qatrina, a eu une fille Zameen, mortes toutes les deux. Se rajoutent à ces personnages dont le destin est aussi dramatique ,une historienne d’art russe qui recherche son frère disparu, un ex agent de la CIA qui lui cherche son fils, et Casa, sans doute le personnage le plus touchant de l’histoire tant on sent qu’il en faudrait très peu pour le faire basculer.Orphelin élevé dans les camps talibans, sa vocation est bien sûr le martyre. La rencontre avec les autres protagonistes va faire évoluer ,pour très peu de temps, ses certitudes- mais c’est une des beautés de ce livre, montrer que rien n’est vraiment figé. C’est effectivement un roman très dur et noir, très historiquement réaliste et magnifiquement écrit. Au milieu de toutes les situations de folie, de deuils, d’incertitude sur le devenir de proches et d’attente désespérée donc,il persiste constamment des éclairs de beauté. | |
| | | MartineR Main aguerrie
Messages : 364 Inscription le : 10/09/2010 Localisation : essonne
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Mer 26 Jan 2011 - 13:47 | |
| Je lis ce magnifique roman, je devrai dire << je déguste >> cette langue poétique, qui est l'antidote des horreurs de la guerre.. | |
| | | MartineR Main aguerrie
Messages : 364 Inscription le : 10/09/2010 Localisation : essonne
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Ven 28 Jan 2011 - 10:36 | |
| - MartineR a écrit:
- Je lis ce magnifique roman, je devrai dire << je déguste >> cette langue poétique, qui est l'antidote des horreurs de la guerre..
Je viens d'en terminer la lecture. Je suis encore sous le charme de l'écriture mais envahie par toutes ces horreurs découlant des guerres mais aussi de la tradition. Un seul reproche: l'auteur a traité trop de sujets ( et donc de personnages ) inhérents à ce pays inconnu en Occident ce qui brouille un peu la lecture. A lire sans retenue | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Jeu 5 Jan 2012 - 17:35 | |
| Abandonné La cité des amants perdus à la 160ème page, croulant sous les comparaisons et métaphores, - Citation :
- le papillon voletait comme un curseur sur un écran d'ordinateur
les ombres s'étirent comme du chewing gum
<p>Pour se distraire, elle regardait les roses, dont les pétales froissés rappellent les marques laissées sur la peau par un élastique, et les têtes tombées en tas sous les buissons, les excréments colorés de quelque créature fantastique. <p><p>exaspérée par les adjectifs , les sensations emphatiques et improbales, les subordonnées et participes présent envahissants, compliquant la phrase à loisir pour donner un "ton élégiaque " ,dit là encore pompeusement le quatrième de couverture, en fait un pseudo foisonnement qui submerge et lasse. J'aurais pourtant bien aimé faire plus ample connaissance avec ces Pakisanais d'Angleterre, qui vivent et pensent si différemment de moi, essayer de les approcher et de comprendre les souffrances qu'ils s'imposent, et imposent aux autres, par leur devoir d'intolérance. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Nadeem Aslam [Pakistan] Lun 30 Sep 2013 - 14:36 | |
| Le jardin de l'aveugle - Citation :
- Dans les mois qui suivent les attentats du 11 septembre, deux jeunes gens, Jeo et son frère adoptif Mikal, l’un étudiant en médecine, l’autre rompu au maniement des armes, quittent leur bourgade du nord pakistanais et se rendent clandestinement en Afghanistan pour porter secours à leurs frères musulmans. Jeo laisse derrière lui Naheed, la beauté qui est devenue son épouse, et son père Rohan, veuf inconsolable qui perd peu à peu la vue.
En quoi la guerre bouleverse t-elle l'existence de civils, contraints, de gré ou de force à prendre parti ? Comment divise t-elle et apporte t-elle le désastre dans les familles ? Cela, ce ne sont pas les livres d'histoire ou les témoignages d'actualités qui nous le racontent mais bien les romanciers. Dans Le jardin de l'aveugle, tout commence après le 11 septembre et l'arrivée des américains en Afghanistan à l'assaut du régime des talibans. Une guerre de sociétés, de religions et de cultures et une multitude de victimes collatérales. Par certains côtés, le livre de Nadeem Aslam a des airs de western oriental avec un héros naïf, mais courageux, qui passe des mains des sanguinaires seigneurs de la guerre à celles des "infidèles" d'Outre-Atlantique. Mais Le jardin de l'aveugle brasse plus ample et plus intense encore, multipliant les points de vue et les portraits de personnages impliqués, souvent contre leur volonté, dans ce conflit barbare. Les plus émouvants sont ceux d'un vieil homme menacé de cécité et d'une jeune femme qui, comme une Pénélope du XXIe siècle, veut croire dans le retour de son bien-aimé. La langue d'Aslam est riche, tour à tour irradiante de poésie puis d'une brutalité excessivement réaliste. L'alternance d'action et de contemplation crée un léger déséquilibre dans ce brillant roman cependant un tantinet trop long et parfois trop spectaculaire. | |
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