Lecture en commun - Balzac : Le lys dans la vallée

Ca fait plaisir de voir comme tu sembles apprécier ce livre Animal

il y a des descriptions de lieux ou de gens qui me plaisent et puis le fond de l'histoire me parle assez pour que je n'overdose d'apitoiements.

c'est vachement mieux que BC faut dire...

blasphème

animal a écrit:

c'est vachement mieux que BC faut dire...

haha j'adore la comparaison !

c'est quand même la championne de la vertu et du bon goût

animal a écrit:

Extra ! très BC oui

Tu risques d'être déçu avec les autres romans de Balzac, Animal, c'est nettement moins sentimental.

Il y a bien La duchesse de Langeais qui est un grand roman d'amour, mais c'est très différent. Beaucoup moins lacrimal.

eXpie a l'interdiction absolue de lire ce roman

Ne te laisse pas décourager par Arabella, Animal, toute la comédie humaine te plairait

mmmh.... pas tant le côté sentimental que de le trouver fin observateur et que... c'est tout de même une lecture de qualité.

j'en essaierai lirai forcément un autre, d'un autre genre probablement mais pour nourrir l'idée.

Arabella a écrit:

eXpie a l'interdiction absolue de lire ce roman

Il est dans ma bibliothèque, j'ai failli le lire il y a quelques semaines, et je compte le lire dans vraiment pas longtemps.
J'essaye de lire les Balzac, pas tout à fait dans l'ordre chronologique, mais un peu quand même.
Je suis persuadé que j'aimerai beaucoup.

animal a écrit:

mmmh.... pas tant le côté sentimental que de le trouver fin observateur et que... c'est tout de même une lecture de qualité.

j'en essaierai lirai forcément un autre, d'un autre genre probablement mais pour nourrir l'idée.

Si c'est la qualité de l'écriture et la finesse de l'analyse qui t'ont séduit tu ne seras pas déçu par les autres romans de Balzac. Mais les personnages sont en général plus impitoyables et terre à terre que dans Le lys.

eXPie a écrit:

Arabella a écrit:

eXpie a l'interdiction absolue de lire ce roman

Il est dans ma bibliothèque, j'ai failli le lire il y a quelques semaines, et je compte le lire dans vraiment pas longtemps.
J'essaye de lire les Balzac, pas tout à fait dans l'ordre chronologique, mais un peu quand même.
Je suis persuadé que j'aimerai beaucoup.

Tu as intérêt à vraiment beaucoup aimer, si tu me fais une de tes critiques acerbes et sarcastiques sur mon Balzac préféré, je vais t'en vouloir à mort. Et je suis très rancunière

Pas beaucoup de temps, mais je viens ce soir vous faire quelques commentaires. A tantôt (comme dit Bédoulène.)

Oui Animal, j'avais noté aussi le passage sur les Anglais.

Quand même oui une très (trop ) grande vertu de la Comtesse m'énerve un peu. Elle s'alarme sur - peut-être la fin de son mari - et Félix s'en étonne tout de même un peu

"Revenez lentement, me dit-elle ; que cette chère fille ne s'échauffe pas. Vous le voyez la course de monsieur de Mortsauf par ce temps si chaud l'avait mis en sueur, et sa station sous le noyer a pu devenir la cause d'un malheur.
Ce mot, dit au milieu de son trouble, accusait la pureté de son âme. La mort du comte, un malheur !"

Elle s'accuse :

"- Mon Dieu, si tel est le prix d'un murmure, criait-elle, je ne me plaindrai jamais.

et entraine Félix dans cette accusation et le devoir de soigner eux mêmes le Comte :

"- Une garde, répondit-elle, non, non. Nous le soignerons, s'écria-t-elle en me regardant ; nous nous devons de le sauver !"

Il est certain que la religion dicte sa conduite sans faille. La plus infime diversion de son âme ou de son coeur est suivi de "pénitence" :

"-Oui, repris-je car je donneris l'éternité pour un seul jour de bonheur et vous!...
-Et moi ? dit-elle en me regardant avec fierté.
Je me tus et baissais les yeux pour éviter la foudre de son regard.
- Moi reprit-elle, de que moi parlez-vous ? je sens bien des moi en moi ! Ces deux enfants, ajouta-t-elle en montrant Madeleine et Jacques, sont des moi... Félix dit-elle avec un accent déchirant, me croyez-vous donc égoïste ? Pensez-vous que je saurais sacrifier toute une éternité pour récompenser celui qui me sacrifie sa vie ? Cette pensée est horrible, elle froisse à jamais les sentiments religieux. Une femme ainsi déchue peut-elle serelever ? Son bonheur peut-il l'absoudre ? Vous me feriez bientôt décider ces questions !... Oui, je vous livre enfin un secret de ma conscience : cette idée m'a souvent traversé le coeur, je l'ai souvent expiée par de dures pénitences, elle a causé des larmes dont vous m'avez demandé compte avant-hier...


Et à la réception de la lettre du Roi rappelant Félix Henriette voit à nouveau son seul soutien la quitter.

"Que vais-je devenir ? me dit-elle en apercevant pour la première fois son désert sans soleil."

Mais pour quelle raison, alors qu'Henriette lui accorde un peu d'elle Félix doute que ce soit l'amour qui l'y ait amené ? Donne-t-on ses cheveux à son enfant ? A présent c'est Félix qui ne comprend pas.

"- Voilà les cheveux qui me sont tombés depuis un an, prenez-les, ils sont bien à vous, vous saurez un jour comment et pourquoi."

je poursuis

domreader a écrit:

Pas beaucoup de temps, mais je viens ce soir vous faire quelques commentaires. A tantôt (comme dit Bédoulène.)

Same here.
J'essaierai quand même de passer ce soir.
Arabella, ne m'attends pas surtout.

Une réflexion personnelle tout de même : la religion avec les "lois" qu'elle impose de suivre est en grande partie responsable du renoncement à l'amour de la Comtesse.

Il y a des passages très révélateurs de la personnalité de Félix

concernant les deux femmes qu'il aime :

J'aimais passionnément Lady Arabelle......Mais j'adorais Henriette.
La nuit je pleurais de bonheur, le matin je pleurais de remords.

Malgré les sursauts d'humeur de la Comtesse lors de son retour en Touraine, lors qu'il comprend qu'Henriette est au courant de son engagement avec Arabelle, Félix aurait pu et du, comprendre qu'ils étaient dictés par la jalousie, le dépit et l'amour.

L'emploi volontaire de mots anglais le trahisssait :

"-Nous avons tous nos blue devils, répondit-elle. N'est-ce pas le mot anglais ?"

"Le groom arrive-t-il aussi d'angleterre ? dit-elle "

Félix repart à Paris non sans avoir rassuré Henriette.

J'ai terminé le livre mais j'attend aussi Nezumi

Oh là là, vous êtes bien plus avancés que moi ! Enfin....

Je me suis replongée avec délice dans ce roman que j'avais lu une trentaine d'années auparavant. Mais Si les description de la belle vallée m'enchantent, j'ai eu bien du mal à compatir avec ce pauvre enfant mal aimé. Oui, un peu geignard, sans doute, mais surtout je crois trop vu et revu, cela m'a lassée.

Quelle rencontre entre les deux amoureux ! Cette attaque physique incontrôlée de la part de ce jeune homme sur les épaules de cette belle inconnue. Incroyable non, si l'on compare avec la retenue de leurs relations amoureuses et physiques par la suite. Un jeune homme très exalté dont c'est la première sortie dans le monde. Ceci explique peut-être cela.

Pour le moment le jeune Félix n'est pas encore retourné à Paris...et il est de plus en plus souvent avec le couple Mortsauf, je dis avec le couple, car je trouve ce trio très étrange. Un mari névrosé (quasi dément et très sot de surcroît), une épouse qui incarne la vertu, la bonté, la patience, l'intelligence, le dévouement, la modestie.... et notre Félix qui tente de trouver sa place en mari platonique bis. Toutes les vertus souhaitables pour une femme du 19èmes sont réunies en Mme de Mortsauf !
Une situation bien invraisemblable ou improbable quand on prend un peu de recul, mais dont Balzac, à force de finesse, finit par nous convaincre.

J'ai hâte de retrouver ma lecture donc, et Félix qui va évoluer, ce que je vois en vous lisant.... A plus.