Le coin des sorties [BD]

De toute façon on ne voit pas trop la couleur sous tous les textes...
Ca m'intrigue quand même.

je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler mais a priori vous ne pourrez pas y échapper :

Pas entendu parler non

Mais Craig Thompson, ça me dit quelque chose...

Christian Durieux, Un Enchantement

Citation :

Présentation de l'éditeur
C'est une balade nocturne dans les allées désertées du plus grand musée du monde. C'est la rencontre improbable entre un vieux politicien et une jeune femme, le temps d'une nuit joyeuse et sereine, le temps d'une parenthèse volée. Fluide, léger et émouvant, Christian Durieux offre un album à l'égal de son titre: un véritable enchantement!

Exceptionnellement fermé au public ce soir-là, le musée du Louvre accueille une réception mondaine, donnée en l'honneur d'un homme politique qui quitte ses fonctions.
Ressentant cela comme un enterrement, celui-ci quitte discrètement la soirée, et s'éloigne, une bouteille dans chaque main, dans les salles voisines. Dans l'aile Sully, au salon Carré, il trouve une jeune femme assise sur un banc, face à La Vierge en majesté de Duccio, les mains devant les yeux... Que fait-elle là ? Pourquoi se cache-t-elle le visage ?
Il s'ensuit alors une nuit fantasque, entre séduction et érudition, humour et émotion, réflexions politiques et poésie.
Charmé tout autant que charmeur, le vieil homme tente de séduire cette muse vive, facétieuse, apaisante et évanescente qui l'accompagne pour son dernier soir.

je viens de lire un commentaire dans PAGE des Libraires.. cela donne très envie

shanidar a écrit:

je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parler mais a priori vous ne pourrez pas y échapper :

J'lai chopé.
Devrait le lire sous peu.
Un peu de mal pour les graphismes trop propres sur eux (j'aime le crado).


Retrouvé Kim :

Dans la lignée des autres, souvenirs d'enfance ravivés.

Sous l'entonnoir de Natacha Sicaud et Sibylline :

Citation :

L’auteure de Premières fois et du Trop Grand Vide d’Alphonse Tabouret revient ici sur son passé douloureux, à travers le personnage d’Aline, clone d’elle-même, accueilli (cloîtré ?) dans un service psychiatrique et traité (gavé ?) avec un cocktail de médicaments. Loin d’être un témoignage voyeuriste ou misérabiliste, ce récit offre une vision (rare) du quotidien dans un hôpital psychiatrique, vu de l’intérieur et par les yeux d’un patient (pas trop malade). L’ennui, l’angoisse ne jamais sortir et de devenir comme les autres pensionnaires, la difficulté de communiquer avec des hommes et des femmes dont on ne sait pas pourquoi il sont là , ni ce dont ils sont capables. Par de courts chapitres, impeccablement mis en images par une Natacha Sicaud très à l’aise dans les postures et les regards, Sibylline se joue des pièges de son sujet. Elle n’en fait ni trop, ni pas assez, et dépasse la simple autobiographie-thérapie par une sincérité touchante et une sobriété impressionnante.

Source Bodoï



Noté à ma LAL-BD.

Les Gratte-ciel du Midwest de Joshua Cotters, sorti le 16 novembre

Chronique de Bodoï :

Citation :

Le passage de l’enfance à l’adolescence est un moment souvent cruel, surtout quand le monde des petits et son imaginaire protègent le bambin qui grandit d’un univers hostile ou pour le moins inconfortable. C’est ce thème qui est au coeur de cet épais et somptueux volume, nouvelle perle dénichée par les éditions Çà et là.

Avec ses personnages au look animalier et ses pages extraites de vrais-faux annuaires d’écoles ou gazettes rurales, Joshua Cotter compose un univers singulier et onirique, à la fois terriblement dépressif et sincèrement attachant. On colle ainsi aux baskets et grosses lunettes d’un garçon emprunté et enrobé, qui a du mal à se défaire de ses jouets fétiches (un robot notamment) et donc de sa rassurante enfance. Il a face à lui un petit frère tout en rondeur et naïveté, qui lui renvoie l’image de celui qu’il était quelques années avant. Et des parents maladroits et/ou absents, qui ne l’incitent pas vraiment à prendre son envol.

Chronique d’une morne adolescence dans la campagne américaine, Les Gratte-ciel du Midwest entremêle anecdotes réalistes et visions fantasmées, pour un récit dense et agréablement long (près de 300 pages), porté par un dessin en noir et blanc, aux petites hachures expressives. Tour à tour puissant et envoûtant, mélancolique et attendrissant, ce volume se révèle au fil des pages comme l’oeuvre d’un auteur qui a mis toutes ses tripes dans sa création. Et c’est suffisamment rare en bande dessinée pour être applaudi.

Dessin plutôt intrigant :

Me tente bien en tout cas cet album...

Autre chronique qui donne envie sur la Rubrique à brac

le dessin est chouette !

Merci pour cet avis Mordicus ! Toujours pas lu, parce que pas encore trouvé à la bibliothèque, mais cette impression très positive va peut-être me pousser à chercher un peu mieux (sous le sapin peut-être d'ici quelques semaines ?)

Autre sortie à noter : Fluorescent Black de Nathan Fox et M.F. Wilson, sortie le 21 octobre (oui, c'est plus tout neuf mais que voulez-vous ?)

Qu'en pense Bodoï ?

Citation :

Voilà une vision du futur qui change un brin. À Singapour, dans un avenir sans doute pas si lointain, c’est le règne de la génétique : seuls les plus aisés peuvent se payer les réparations génomiques à même de supprimer petites tares ou grosses prédispositions. Ce qui crée une société divisée entre les nantis et les autres, populace misérable, se débrouillant pour survivre dans un bidonville sans fin et sans loi, si ce n’est celle de la violence et du sang.C’est là qu’on rencontre Max, rouquin déjanté à la tête d’un gang de freaks et de têtes brûlées, qui va récupérer une belle et étrange jeune femme, parfait prototype issu de la recherche d’un grand labo. Le début des emmerdes, en somme.


Selon les mots de son scénariste MF Wilson, Fluorescent Black est une bande dessinée « biopunk », une aventure de SF bourrine et trash, dans un environnement scientifique et tropical. Alors que la trame de fond est originale, complexe et cohérente, l’intrigue en elle-même est plutôt simpliste, privilégiant les spectaculaires scènes de bagarres et les courses-poursuites. On ne va pas s’en plaindre, car de la SF d’action de ce niveau-là, on n’en lit pas souvent.

Sexy, ultra-violent et sans concession, ce feuilleton paru aux États-Unis dans le magazine Heavy Metal se dévore goulûment et avec une certaine fascination pour les splendides planches de Nathan Fox (sorte de cousin crado de Paul Pope), bien soutenues par les couleurs de Jeremy Cox. Un travail auquel les éditions Milady Graphics rendent un digne hommage avec un album grand format de belle facture. Une chouette trouvaille.

Attention hein, Heavy Metal cité, ça rigole plus !
Ca a l'air bien beau en tout cas...
Et pour une critique bien plus étayée, il faut se rendre sur Culturellement geek (n'ayez pas peur)

Le tome 1 était culte chez nous, tout comme "la ballade au bout du monde".
14 ans (!) d'attente pour le tome 2, parce que Vicomte le voulait parfait.
Et flop. Artificiel. Répétitif.
Et pour la blague, un tome 3 en préparation.

Ah ? flûte alors, c'était vraiment chouette ce tome 1

Il fait beaucoup parler de lui... Le nouvel album de Bastien Vivès : Les melons de la colère (sorti le 18 novembre).
On retrouve le même style graphique dans Polina, mais avec un genre d'histoire tout à fait différent. Y a qu'à voir les extraits.

Et la critique de Bodoï :

Citation :

Pour son apparition dans l’excellente collection BD Cul des Requins marteaux, Bastien Vivès n’a pas fait dans la dentelle. Mais plutôt dans le foin et le sabot. Si son titre n’avait pas été aussi délicieux, on aurait pu baptiser cette comédie érotico-sordide Le Petit Bordel dans la prairie ou La Ferme de la lubricité. On est en effet à la campagne, dans l’exploitation d’un couple d’agriculteurs sans le sou, ni internet, mais avec deux enfants. Le petit Paul, secrètement doté d’un sexe énorme, et la grande soeur Magalie, qui souffre énormément de sa poitrine phénoménale…
Quiproquos malsains et hilarants, ton perpétuellement décalé évoquant une parodie de feuilleton télé rural, mise en scène limpide et efficace, Bastien Vivès démontre avec ce one-shot tout son talent dans le registre de l’humour trash. Car plus qu’érotique, son album pervertit les codes du porno de bas étage, ne rendant pas faussement excitant ce qui est en réalité glauque. Comme le viol en réunion de la naïve fermière par les notables locaux, ou une innocente inceste de frère et soeur découvrant la mécanique du sexe dans une étable. Adoptant un dispositif graphique proche de celui de Polina (trait vif aplats gris, regards rares), en moins précis peut-être, l’auteur produit une nouvelle fois une petite pépite, tant dans le choix de ses cadrages ou l’enchaînement des séquence, que dans la reproduction de l’anatomie et des mouvements des corps. Ces Melons-là ne devraient pas déclencher votre colère, mais plutôt votre rire et votre admiration.

Un autre commentaire ici :

Citation :

Un détournement trash du roman de Steinbeck qui nous donnera l’occasion de découvrir autrement cet auteur des plus intéressants. Le chouchou de la jeune génération, célèbre grâce à des albums sensibles et délicats comme Elle(s) ou Le Goût du Chlore, se lâche ici totalement ; tant sur le sujet – une jeune et naïve campagnarde aux seins démesurés se fait abuser par tous les notables du coin -, qu’au niveau dessin où il reviendra vers un graphisme plus proche de ce qu’il a coutume de nous montrer sur son blog : un trait libre, lâché, et minimaliste, proche du figuratif mais ô combien expressif.

Sorti en octobre (oui, ça date un peu...), Oui mais il ne bat que pour vous d'Isabelle Pralong.
A priori, le résumé ne me tente pas forcément...

Citation :

Le titre intrigant – et très très beau – de cet ouvrage est tiré d’un poème d’Heiner Müller, dialogue entre deux personnes qui s’aiment, mais qui n’osent se le dire, et dont le silence pèse terriblement lourd dans la poitrine. Aussi lourd que le chagrin. Et c’est selon la structure de ce poème qu’Isabelle Pralong, auteure du remarqué L’Éléphant, déroule son histoire, celle d’une femme qui a envie d’un enfant en même temps qu’elle en a peur, dont le coeur déborde d’amour pour les autres mais qui peine à l’exprimer, et dont les cicatrices laissées par la mort de son grand frère ont du mal à se refermer.

Voilà un des albums les plus émouvants de l’année. Il est plein de sentiments et de fantaisie, de petites choses du quotidien et de rêves animaliers. Un mélange surprenant qui permet à cette chronique d’une femme terriblement angoissée de renouveler le genre du récit intime : l’héroïne vogue ainsi dans le monde réel (sa soeur qui élève seule ses enfants, sa vieille maman qui entretient la tombe de son fils décédé, son mec qui plane un peu…) et dans un imaginaire peuplés d’animaux rigolos ou flippants. Des rencontres insolites qui en disent bien plus long qu’une séance chez le psy. Avec son dessin plein de hâchures et de torsions, timide au premier abord mais plein de force au-dedans, Isabelle Pralong propose un long poème graphique à la fois drôle et bouleversant, une oeuvre sincère, puissante et très originale. Une réussite belle et singulière.

Bodoï

Mais les extraits pourraient bien me faire changer d'avis... Ca a l'air racé comme dessin :

Les graphismes de Pralong valent vraiment le détour.
(phrase du jour)