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| Marie NDiaye | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Marie NDiaye Lun 5 Juil 2010 - 18:04 | |
| Voilà Aeriale devenue N'Diayophile!! Super commentaire! Et promis mon prochain sera "Mon coeur à l'étroit" | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| | | | Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Marie NDiaye Mar 6 Juil 2010 - 9:00 | |
| - Marko a écrit:
- Voilà Aeriale devenue N'Diayophile!!
Et ça me ravit ! - Marko a écrit:
- Super commentaire! Et promis mon prochain sera "Mon coeur à l'étroit"
Comme Aériale, je ne peux que t'encourager à t'y précipiter ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Marie NDiaye Mar 6 Juil 2010 - 13:15 | |
| Bon alors dans ce cas je l'embarque dans mon sac de plage ! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Marie NDiaye Dim 19 Déc 2010 - 18:38 | |
| Rosie Carpe Marie Ndiaye
Voilà un nom de famille bien porté ‘CARPE’ !! Un nom de poisson, froid, glissant, un peu visqueux, peu communicatif et sans états d’âme. C’est ainsi que l’on pourrait décrire la famille Carpe. Au début du roman Rosie Carpe débarque en Guadeloupe épuisée et enceinte avec son fils Titi. Elle vient trouver refuge chez son frère Lazare qu’elle n’a pas vu depuis 5 ou 6 ans, car elle n’a plus rien : plus de travail, plus d’argent et même si l’on peut dire, elle n’a même plus toute sa raison. Elle est accueillie à l’aéroport par un ami de son frère, Lagrand qui se charge de l’installer et de prendre soin d’elle en attendant que son frère revienne. Elle s’installe donc dans la case rudimentaire de Lazare avec la maîtresse-enfant de celui-ci et sa petite fille Jade. Mais comment est-elle arrivée là avec ce fils lunaire et terrorisé et cet autre enfant dans le ventre dont personne, pas même elle, ne connaît le père ? C’est ce que Marie Ndiaye nous conte, en nous enfermant dans son univers terriblement glauque, en faisant des allers et retours entre le présent et le passé; c’est l’histoire de la famille Carpe depuis Brive jusqu’à la Guadeloupe, une histoire pathétique, cruelle de soumission sans conscience, engluée dans une brume cotonneuse et jaune. Car Rosie Carpe est soumise, elle subit et subira tout jusqu’au bout. Marie Ndiaye nous enserre dans ce monde glauque avec une écriture magnifique, évocatrice et très efficace, si efficace même, qu’on a l’impression que ce livre nous colle à la peau, on se sent englué dedans, une sensation presque physique. Peut-être bien parce que l’on est souvent enfermé dans les pensées des personnages. Une écriture terriblement pénétrante.
Quel malaise, quelle vision de la famille ! Un monde sans amour, sans sentiment – sauf peut-être le dégoût – un monde où l’on s’occuperait simplement de pourvoir aux besoins de ses enfants (et encore) jusqu’à ce que l’on puisse les pousser hors du nid. Ensuite, leur destin est forgé, ou plutôt non, ils sont totalement à la dérive, sans aucun ancrage dans la réalité qui les entoure, sans avoir le sentiment d’avoir la moindre valeur, des poissons dans un aquarium en quelque sorte. Le grand malaise qui m’a saisie à la lecture de ce livre ne m’a pas quittée du début à la fin, je n’y ai pas beaucoup vu d’espoir, rien de positif ou presque, jusqu’au sauvetage de Rosie par Lagrand, mais peut-elle vraiment être sauvée ? Marie Ndiaye a un grand talent, mais sa lecture est éprouvante, on en sort pas indemne.
Mon coeur à l'étroit sera le prochain, mais pas tout de suite...
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| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Marie NDiaye Dim 19 Déc 2010 - 21:33 | |
| C'est vrai que Marie N'Diaye est étonnante, tant par le style que par l'univers qu'elle décrit, je guette son prochain roman. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Marie NDiaye Lun 20 Déc 2010 - 9:46 | |
| - domreader a écrit:
- Marie Ndiaye nous enserre dans ce monde glauque avec une écriture magnifique, évocatrice et très efficace, si efficace même, qu’on a l’impression que ce livre nous colle à la peau, on se sent englué dedans, une sensation presque physique. Peut-être bien parce que l’on est souvent enfermé dans les pensées des personnages. Une écriture terriblement pénétrante.
C'est ce qui la différencie de pas mal d'écrivains je crois. Cette faculté qu'elle a de nous engluer dans le roman, malgré le sordide -quelquefois le rédhibitoire- c'est vraiment impressionnant, comme une épreuve physique, c'est exactement ça. Bien contente que tu aies tenu quand même jusqu'au bout Dom', mais je vois qu'il te reste l'envie de poursuivre malgré ce malaise ( Mon coeur à l'étroit, quel souvenir!!) Comme tu dis il faut un peu laisser du temps avant... Mais te lire m'a redonné goût. J'hésite pour mon prochain d'elle, sans doute La sorcière | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Marie NDiaye Lun 20 Déc 2010 - 12:11 | |
| - aeriale a écrit:
- Bien contente que tu aies tenu quand même jusqu'au bout Dom', mais je vois qu'il te reste l'envie de poursuivre malgré ce malaise (Mon coeur à l'étroit, quel souvenir!!) Comme tu dis il faut un peu laisser du temps avant...
Mais te lire m'a redonné goût. J'hésite pour mon prochain d'elle, sans doute La sorcière Oui c'est une belle découverte, elle écrit bien, vraiment très bien. Mais d'après les résumés que vous faites de ses livres, elle évolue toujours dans un univers bien glauque, malsain, presque désespéré et en même temps elle sait tellement bien nous prendre à son jeu... c'est pour cela qu'il faut du temps entre chaque livre. La sorcière a l'air bien aussi. De toutes les façons j'ai toujours bien du mal à lire les livres d'un même auteur à la suite ou très rapprochés les uns des autres. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Marie NDiaye Ven 11 Fév 2011 - 20:16 | |
| La sorcière
Non seulement Lucie, l'héroïne du roman a un don de sorcellerie, mais c'est tout simplement Marie Ndiaye qui a ce sublime don de nous faire pénétrer dans un univers bien à elle, mélange de fantastique et de réalisme où elle nous fait un rapide mais efficace portait d'une famille, un couple de la moyenne bourgeoisie et de ses 2 filles Lise et Maud dans une ville moyenne, Poitiers, à banlieue moyenne, à avenir moyen, à vie sociale moyenne, à vie professionnelle moyenne.
Bref, sans ce don que Lucie transmet péniblement à ses 2 filles au fin fond d'une cave parce qu'elles ont 12 ans et qu'il est temps, le quotidien est d'un ennui classique.
Le mari travaille pour promouvoir des semaines de vacances dans des endroits idylliques, devient morose dès qu'il rentre le soir et finit par partir.....pour retrouver un univers tout aussi morose, de couches, de canapé-miettes, etc...
Ses filles ne s'étonnent ni ne s'émeuvent de son départ, tellement habituées à des séries télé abondant sur ce sujet.
Lucie se débat un peu, mais tout lui échappe, ses parents qu'elle essaie désespérément de réconcilier, ses filles qui la prennent un peu de haut et qui surtout s'avèrent infiniment plus douées qu'elle en sorcellerie, se transformant à souhait en corneilles frappant au carreau.
Comme toujours, ses portraits sont d'une grande justesse et forcent parfois le rire , tellement l'image nous saute aux yeux, quand elle évoque sa voisine de lotissement moyen :
Isabelle avait beaucoup perdu de sa superbe. Là, dans les rue ensoleillées de Paris, avec son malheureux garçon efflanqué comme l'unique territoire de sa domination, elle semblait miraculeusement réduite à ce qu'elle devait être aux yeux des inconnus qui nous croisaient: une petite femme boulotte et brutale, à l'oeil étroit, stupide et malin.
Poitiers, Bourges, et Châteauroux sont le théâtre de cette histoire, villes du centre moyennes en tout, et qui sont surtout surtout de beaux abîmes d'ennui et de routine.
La maman évita soigneusement le centre de Poitiers, et songeant qu'il était dans la constitution sociale et mentale de nos familles d'habiter toujours la plus navrante lisière des villes, je nous revis quelques six ans plus tôt, parcourir dans cette même voiture les petits rues droites, grises et délabrées, le long des maisons étroites dénuées de balcons, de volets ou de pensées aux rebords de leurs fenêtres, les rues silencieuses, consternées des faubourgs de Poitiers, jusqu'à la maison de la maman, avec son crépi gris, abrutie de torpeur et de modestie.
On se prend ces descriptions en pleine face et ça résonne, parce qu'inévitablement on a l'impression d'avoir connu et vécu ce genre de lieux, on les imagine encore en place. Ces villes du centre de la France, éloignées de tout, comme engluées.
Marie Ndiaye fait vivre ses personnages et ses lieux avec tellement de réalisme, c'est comme de la télé-réalité, avec un style flamboyant et de belles petites échappées d'onirisme et de fantastique, qui servent encore mieux son propos, celui de ne pas échapper à un destin tracé, tout tracé......moyen quoi. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 8:52 | |
| Et y'a des trucs de magie ou pas du tout ? | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 9:36 | |
| Oui, des phénomènes de transformation (en corneilles ) et de vision paranormale, et à chaque fois que l'une d'elles utilise son pouvoir, elle pleure des larmes de sang. Marie Ndiaye aurait pu intituler son livre: Ma sorcière mal aimée. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 10:36 | |
| - darkanny a écrit:
- Oui, des phénomènes de transformation (en corneilles ) et de vision paranormale, et à chaque fois que l'une d'elles utilise son pouvoir, elle pleure des larmes de sang.
Marie Ndiaye aurait pu intituler son livre: Ma sorcière mal aimée. Ça me tente bien. Je le note. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 10:49 | |
| Un temps de saison (l'histoire d'un homme à la recherche de sa femme et de son fils disparus dans un village de province où ils passent régulièrement leurs vacances d'été, on est encore ici à la limite du fantastique, une vraie atmosphère de cauchemar kafkaien)que je lis en ce moment, pourrait encore t'intéresser davantage, j'en dirai un peu plus quand j'aurai fini.
Ce sont de courts romans, ceux qu'elle a écrit au tout début de sa carrière. | |
| | | darkanny Zen littéraire
Messages : 7078 Inscription le : 02/09/2009 Localisation : Besançon
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 14:57 | |
| Hilda a été publié en 1999 aux Éditions de Minuit. Il s'agit de la première pièce de théâtre de Marie NDiaye. La pièce a été mis en scène pour la première fois au Théâtre de l'Atelier, au printemps 2002, par Pascal Roigneau.La pièce commence ainsi: Mme Lemarchand - Que voulez-vous ? Frank - Je suis Meyer. Les petits travaux. On m'a dit de me présenter aujourd'hui. Mme Lemarchand - Oui, oui... Mais, finalement, monsieur Meyer, finalement, peu importe les petits travaux. Je me suis laissé dire que vous avez une femme qui ferait mon affaire. J'espère que votre femme est disponible, j'espère qu'elle est courageuse et dure à la tâche, et propre, propre surtout. Je ne supporte pas autour de moi ce qui ressemble, de près ou de loin, à du laisser-aller. Mais on m'a dit que votre femme est propre et vaillante et qu'elle s'appelle Hilda. »Lente mais sûre progression vers ce qui s'achemine être une véritable entreprise de vampirisatrion d'une femme Hilda par sa maîtresse Mme Lemarchand, qui est aussi folle qu'on peut l'imaginer au vu des premiers dialogues ci-dessus. Une folle qui est malheureuse, qui a un besoin d'amour gigantesque, qu'elle va chercher à combler en asservissant totalement Hilda et en la transformant peu à peu en légume, celle-ci étant même abandonnée même par les siens, désespérés de pouvoir la ramener à la maison. Il faut dire que cette machiavélique Mme Lemarchand derrière ses idéaux de gauche et d'humanisme bien pensant, n'a rien à envier aux despotes qui malmenaient leurs domestiques dans des temps pas si reculés. Elle s'y prendra tellement bien, larmoyant sans cesse qu'il lui est intolérable de vivre sans une femme de peine, que la situation va devenir complètement absurde et dangereuse quand elle décide de couper les cheveux de Hilda, de la doucher quand ça lui chante, de l'habiller de robes vichy bleu et blanc, de la "configurer " en quelque sorte. On a ici un bel exemple de la relation dominant/dominé ou de "Master and Servant "(de Depeche Mode) au choix. On pense un peu dans le désordre à "Jeune fille cherche appartement", "the Servant", et même aussi à "Mullholland drive". Thème original dans la biblio de marie Ndiaye, et du théâtre très contemporain, une pièce que j'aurais bien aimé voir jouée. elle n'a pas fini de me surprendre. Hilda, de Marie NDiaye, mise en scène Elisabeth Chailloux Au studio Casanova du Théâtre des Quartiers d'Ivry c'était en 2008 | |
| | | krys Sage de la littérature
Messages : 2093 Inscription le : 06/09/2009 Age : 65 Localisation : sud ouest
| Sujet: Re: Marie NDiaye Sam 12 Fév 2011 - 16:06 | |
| - Queenie a écrit:
- darkanny a écrit:
- Oui, des phénomènes de transformation (en corneilles ) et de vision paranormale, et à chaque fois que l'une d'elles utilise son pouvoir, elle pleure des larmes de sang.
Marie Ndiaye aurait pu intituler son livre: Ma sorcière mal aimée. Ça me tente bien. Je le note. moi aussi | |
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