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| Herta Müller [Allemagne] | |
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Auteur | Message |
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Steven Zen littéraire
Messages : 4499 Inscription le : 26/09/2007 Age : 52 Localisation : Saint-Sever (Landes)
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Mer 18 Nov 2009 - 23:32 | |
| L'homme est un grand faisan sur terreJ'ai été surpris par ce court roman. Il se présente un peu comme une chronique, la chronique de Windisch dans la roumanie communiste qui vit dans son village et qui est en attente d'un passeport pour rejoindre l'Allemagne et échapper à la misère ; seulement la corruption règne et il doit sacrifier bien plus que son argent pour parvenir à ses fins. Mais c'est le style qui m'a surpris, plus que l'histoire, triste mais tellement évidente : des chapitres courts, aux titres ciselés des phrases simples qui remplissent de tristesse les lignes et nous font sentir la pesanteur de ces années de plomb. Je comprend qu' Herta Müller soit plutôt mise en avant pour sa poésie ; elle nous livre une suite de tableaux poétiques en prose, poésie qui contient tout le désespoir d'un peuple ; mais aussi l'infime espoir que les individus peuvent placer dans des objets, des gestes, des mots, insignifiants. - Citation :
- Avant la guerre, il y avait un pommier derrière l'église. C'était un pommier qui dévorait ses propres pommes.
Le père du veilleur de nuit était lui aussi veilleur. Une nuit d'été, alors qu'il était derrière la haie de buis, il vit le pommier ouvrir la gueule à l'extrémité du tronc, à l'endroit où les branches se séparent. Le pommier dévorait ses pommes. AU matin le veilleur n'alla pas se coucher. Il se rendit chez le juge de paix. Il lui raconta que le pommier, derrière l'église, dévorait ses propres pommes. Le juge éclata de rire. Il en avait les paupières qui tremblaient. Mais pour le veilleur ce rire trahissait la peur du juge dont les tempes retentissaient des petits coups de marteau de la vie. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 7 Déc 2009 - 22:13 | |
| Le discours de Herta Müller, donné lors de la réception du Nobel le 7 décembre, est disponible en Français (ainsi qu'en Anglais, Allemand, Espagnol et Suédois) ici. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Mer 9 Déc 2009 - 12:30 | |
| Merci EXPie, c´est incroyable tout ce que HERTA MÜLLER est capable de faire tenir sur son petit mouchoir de poche : L´amour, la calomnie, la mort, l´espoir, la peur, la dignité , la solitude et la dictature aussi. | |
| | | kali Main aguerrie
Messages : 419 Inscription le : 18/06/2007 Age : 40
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Dim 24 Jan 2010 - 17:45 | |
| Mon avis au sujet de L'homme est un grand faisan sur terre :
Le monde qu'elle décrit est dur, rude, correspondant à l'image abrupte que l'on peut se faire de l'Europe de l'Est des années 60-70. La Roumanie sous Ceaucescu, c'était déjà pas joyeux, alors imaginez quand vous appartenez à la communauté Souabe, c'est-à-dire la minorité allemande, responsable de tous les maux aux yeux des autres, et pas franchement bien accueillie lorsqu'elle se réfugie sur le sol allemand. Emigrer, c'est pourtant ce que cherchent à faire la plupart des habitants du village. Mais la corruption règne et Windisch est désabusé. D'ailleurs tous les personnages semblent l'être. Sa femme ne veut plus qu'il le touche et semble même le supporter de plus en plus difficilement, leur fille Amélie est distante... Et aucun, y compris en dehors de cette famille, n'est guère loquace. Est-ce la rudesse de l'histoire qui donne l'impression que le style est lui-même bien rude? Je pense que ça l'accroît, mais que l'écriture de Herta Müller doit être détachée, et même assez hachée, quel que soit le propos. J'ai admiré la capacité qu'a cet écrivain à faire passer, avec si peu de mots, l'affection, la rancoeur, le désespoir et d'autres choses encore. Mais je suis sortie de cette lecture le moral dans les chaussettes! Et si le style vaut le détour, qu'on aime ou non, l'histoire, elle, m'a semblé un peu vide... Vous me direz, en si peu de pages... Bref, c'est très surprenant, et même si je n'ai pas vraiment accroché, je suis contente d'avoir découvert cet auteur. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Dim 24 Jan 2010 - 18:20 | |
| - kalistina a écrit:
- Bref, c'est très surprenant, et même si je n'ai pas vraiment accroché, je suis contente d'avoir découvert cet auteur.
Oui, ça résume bien... Je crois quand même - pour en avoir feuilleté, mais je peux me tromper - que d'autres de ses livres ont un style différent, un peu moins extrême dans le haché. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Dim 24 Jan 2010 - 20:11 | |
| L'homme est un grand faisan....
Je suis en train de tenter de le lire en ce moment, mais je ne suis pas sûre que je comprenne grand-chose. C'est bien éparpillé pour ma tête (elle aussi éparpillée) du moment, cependant je me laisse porter de saynète en saynète par des phrases éparses magnifiques, fulgurantes. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Dim 24 Jan 2010 - 20:49 | |
| - domreader a écrit:
- L'homme est un grand faisan....
Je suis en train de tenter de le lire en ce moment, mais je ne suis pas sûre que je comprenne grand-chose. C'est bien éparpillé pour ma tête (elle aussi éparpillée) du moment, cependant je me laisse porter de saynète en saynète par des phrases éparses magnifiques, fulgurantes. Les bouts sont supérieurs à la totalité, même si je pense qu'on perd beaucoup en allusions, contexte historique, etc. L'absence de notes est très regrettable. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 25 Jan 2010 - 20:58 | |
| L'Homme est un grand faisant sur terre. (Der Mensch ist ein grosser Fasan auf der Welt, 1986). Traduit en 1988 par Nicole Barry. 124 pages. Plus qu'un roman, il s'agit d'une sorte de récit déstructuré. Les phrases sont globalement très courtes. Le livre commence ainsi : - Citation :
- "Des roses poussent autour du monument aux morts. Un buisson de roses. Si folles qu'elles étouffent l'herbe. Les fleurs sont blanches, rabougries, serrées comme des fleurs en papier. Elles froufroutent. C'est l'aube. Il fera bientôt jour.
Chaque matin, Windisch fait tout seul la route qui le mène au moulin, il compte : quel jour sommes-nous ?" (page 9). Windisch, meunier de son état, va au moulin et y rencontre le veilleur de nuit. - Citation :
- "Windisch marche en poussant son vélo. Il regarde la lune. Le veilleur dit à voix basse, tout en mastiquant : « L'homme est un grand faisan sur terre. »Windisch soulève le sac et le pose sur son vélo. « L'homme est fort, dit-il, plus fort que les bêtes. »" (page 12).
Wouah. Ça en jette... mais qu'est ce que cela veut dire ? Sur wikipedia, on peut lire : "En comparant les deux langues, elle relève qu'un concept simple, comme une étoile filante peut être interprétée de façon différente.", ce qui est explicité sur un autre site, celui du Nouvel Observateur : "Ce titre est emprunté à un dicton roumain et reflète la double culture de l'écrivain : en Allemagne, le faisan évoque l'orgueil et la présomption. En Roumanie, au contraire, c'est un oiseau en fuite qui ne sait pas voler et qui se cache dans les broussailles, un perdant...". Le lecteur en est donc réduit à chercher sur internet, car le livre ne présente aucune note, et même pas d'explication un peu pertinente ou intéressante en quatrième de couverture (qui parle de "pasteur", alors qu'il s'agit d'un "curé" dans l'histoire). Pour peu que l'on ne sache pas que l'auteure est d'origine roumaine, on n'aurait aucun moyen, pendant plusieurs dizaines de pages, de savoir que le texte se passe en Roumanie. Mais revenons au livre lui-même. Le texte est plein de superstitions. Par exemple : - Citation :
- "Un oiseau vole au-dessus de l'étang. Lentement et sans dévier comme sur un fil. Au ras de l'eau. Comme si c'était la terre. Windisch le suit des yeux. « On dirait un chat, dit-il.
- Une chouette », dit le veilleur. Il met la main devant sa bouche. « Depuis trois nuits la lumière brûle chez la vieille Kroner. » Windisch pousse son vélo. « Elle ne peut pas mourir, la chouette ne s'est pas encore posée sur un toit »." (page 14). "Depuis que le meunier Windisch veut émigrer, il voit la fin partout dans le village", nous dit la quatrième de couverture. Le lecteur n'en sait rien, qui ne peut pas savoir si Windisch ne voyait pas déjà la fin partout, auparavant (avant de vouloir à toute force obtenir un passeport ; en gros, c'est ça, l'histoire, ou plutôt la trame). Toujours est-il qu'il n'est pas très net dans sa tête : - Citation :
- "Windisch s'est arrêté dans le vestibule. Le tonnerre est tombé si loin par-delà le village, derrière les jardins, si loin qu'un silence glacé a empli la nuit. Windisch avait l'impression que la nuit allait se briser et que d'un seul coup une clarté éblouissante recouvrirait le village. Il était dans le vestibule et il savait que s'il n'était pas rentré dans la maison, il aurait vu, dans tous les jardins, de part en part, la fin étroite de toutes choses et sa propre fin." (pages 21-22).
Parfois, c'est vraiment bien écrit dans sa simplicité : - Citation :
- "L'évêque avait écrit une lettre au curé. En latin. Le curé du haut de la chaire lut la lettre. A cause du latin, la chaire semblait très haute." (page 41).
D'autres passages laissent le lecteur perplexe. - Citation :
- "La mère du menuisier a respiré le parfum du dahlia. Elle a humé très longuement l'odeur des pétales blancs. Elle a inhalé leurs senteurs." (page 17).
C'est étonnant. Souvenons-nous des Poèmes saturniens de Verlaine, et plus particulièrement de Un Dahlia : - Citation :
- "Courtisane au sein dur, à l'oeil opaque et brun
S'ouvrant avec lenteur comme celui d'un boeuf, Ton grand torse reluit ainsi qu'un marbre neuf.
Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun Arome, et la beauté sereine de ton corps Déroule, mate, ses impeccables accords
Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu'au moins Exhalent celles-là qui vont fanant les foins, Et tu trônes, Idole insensible à l'encens.
- Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur, Elève sans orgueil sa tête sans odeur, Irritant au milieu des jasmins agaçants ! ". Ben oui. Un dahlia, ça ne sent rien. Qu'est-ce à dire ? Herta Müller peut-elle l'ignorer ? Est-ce signifiant ? Sans doute, en tout cas, le lecteur l'espère vivement. Mais il suffit qu'il s'imagine de la profondeur pour qu'elle soit là, non ? On notera, parmi les échos autobiographiques, que la femme de Windisch "est restée cinq ans en Russie" (page 99), comme la mère de l'auteure, déportée au Goulag en Sibérie. C'est l'occasion d'un beau passage (si l'on peut dire), très sobre, sur la survie. C'est un texte pas toujours agréable à lire (mais un livre doit-il être agréable ? certes non), parfois très beau, mais très fragmenté, tordu, obscur (et parfois avec des facilités, les gens d'Eglise étant, ici comme souvent, des obsédés - je ne dis pas que ça n'existe pas en vrai, mais dans certains romans, c'est systématique, à la limite du cliché). Les parties sont, je crois, meilleures que l'ensemble, en tout cas pour un lecteur français à qui il manque de nombreuses clefs qu'il aurait été très utile d'avoir. Les notes, parfois, ça peut servir à quelque chose, et ce texte en manque cruellement. Ce n'est sans doute pas le livre par lequel aborder l'oeuvre de Herta Müller, encore que ce soit le seul que j'ai lu d'elle. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 25 Jan 2010 - 22:06 | |
| Pour le moment le seul livre que j'ai lu d'elle est un recueil de nouvelles qui n'a pas été encore traduit en français, je crois qu'en fait il s'agit de ses premiers écrits publiés. Le côté fragmentaire n'est pas présent comme ce que tu décris, l'univers en revanche est d'une noirceur terrible. Elle parle en particulier des Allemands de Roumanie d'une façon très dure, le nazisme, les crimes de guerre d'une part, sans vraiment raconter précisément mais juste quelques scènes, et puis aussi la vie en famille, une mère presque sadique vis à vis d'une petite fille. Je ne sais pas si c'est que l'auteur a vécu, mais dans ce cas on comprendrait qu'elle soit traumatisée à vie. Mais j'ai trouvé l'écriture splendide, en même temps c'est à prendre à petites doses. J'attends donc un peu pour me lancer dans mon deuxième, non traduit en Français non plus. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 25 Jan 2010 - 22:18 | |
| Oui, j'avais feuilleté La Convocation, ça ne m'avait pas non plus paru trop fragmenté, ça doit être un style juste pour ce texte (ou alors était-ce une période chez elle ?). Cette fragmentation est renforcée par le fait que chaque bout d'histoire (j'ose à peine dire "chapitre") a un titre. En plus, parfois, ces "chapitres" ne se rattachent pas immédiatement à l'histoire, le lecteur s'interroge, il n'y a pas toujours une unité visiblement visible. Et puis les phrases sont très courtes. Mais le rapport avec le recueil dont tu parles, c'est la noirceur. On pourrait aussi dire que trop, c'est trop, mais je ne sais pas ce qu'elle a vécu en Roumanie (est-ce vraiment sincère ? un fonds de commerce pour bonnes âmes occidentales ?... je n'en sais rien du tout). Les phrases très courtes, la police de caractère assez grande, les yeux qui parcourent la page, gauche, droite, retour à gauche, puis à droite... tout ça m'a donné un léger mal de mer en le lisant. Ca ne m'était jamais arrivé jusqu'à présent. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 25 Jan 2010 - 22:45 | |
| D'après la quatrième de couverture de mon livre, le recueil en question a été publié sous une forme censurée en Roumaine, pendant que l'auteur y vivait encore. Il n'a donc pas été conçu pour un public occidental. Il n'y a évidemment aucune critique du régime, c'est concentré sur un village de la communauté allemande, et on comprend que les gens l'ai haïe après ce qu'elle en dit. Ce n'est pas à priori une thématique très vendeuse à l'ouest et en particulier en Allemagne, donc je crois que la noirceur est vraiment l'univers naturel de Herta Müller, je ne crois pas qu'elle soit capable d'écrire autrement, enfin je ne vois pas comment on peut passer de la vision du monde qu'elle donne dans ce livre, qui est sensé être vu par des yeux d'enfant, à quelque chose d'un tant soit peu heureux. | |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Mar 23 Fév 2010 - 12:38 | |
| L'Homme est un grand faisan sur terre Une fois refermé le texte, il me semble que la lecture ne sera jamais terminée, tant le besoin se fait sentir de revenir en seconde lecture à ces notes en regard qui manquent cruellement. Je viens de m'en rendre compte par les commentaires précédents d'eXPie. Il me manque donc le sens de certaines métaphores (ce qui ôte l'essentiel à une bonne compréhension), pourtant je suis saisie par la poétique d'une qualité d'écriture rare où l'objet, l'arbre, la répétition d'une marche sur un même chemin, offrent des prolongements d'une dimension qu'on imagine (la vie quotidienne, le mépris, la peur, la soumission) sous le régime des Ceauşescu. Il y a un peu de mes souvenirs d'Agota Kristof dans cette lecture. Notamment du Cahier qui ouvrait sa trilogie. Dans l'enchaînement des évènement peut-être, ou bien parce que le texte semble épuré et va à l'essentiel par le quotidien. A un moment, est-ce Windisch lui-même qui nous donne sa réflexion : "la guerre n'est pas terminée". Et puis, cette image terrible du pommier qui dévore ses pommes... (Steven nous en a noté le passage). Les hommes, les femmes, leurs enfants aussi ne se font-ils pas dévorés? L'arbre est-il la représentation de la dictature? Un très beau complément : le discours d' Herta Muller lors de la remise du prix Nobel - - eXPie a écrit:
- disponible en Français (ainsi qu'en Anglais, Allemand, Espagnol et Suédois) ici.
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| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Mar 23 Fév 2010 - 19:11 | |
| - eXPie a écrit:
- [b]Der Mensch ist ein grosser Fasan auf der Welt...
Ce titre est emprunté à un dicton roumain et reflète la double culture de l'écrivain : en Allemagne, le faisan évoque l'orgueil et la présomption. En Roumanie, au contraire, c'est un oiseau en fuite qui ne sait pas voler et qui se cache dans les broussailles, un perdant...". Le lecteur en est donc réduit à chercher sur internet, car le livre ne présente aucune note, et même pas d'explication un peu pertinente ou intéressante en quatrième de couverture (qui parle de "pasteur", alors qu'il s'agit d'un "curé" dans l'histoire). Pour peu que l'on ne sache pas que l'auteure est d'origine roumaine, on n'aurait aucun moyen, pendant plusieurs dizaines de pages, de savoir que le texte se passe en Roumanie " Écrire avec la peur au ventre" : C'est le titre de l'article daté du 21 février 2010 dans nonfiction.fr, qui fait aussi une large place à la question de la langue. - Citation :
- Quelle langue inventer pour rester debout malgré la peur et pour dire la peur dans un pays où règne une répression impitoyable ? Comment écrire la peur d’être tuée ? Quelle langue inventer pour rester en vie sans se mettre en danger de mort ? Herta Müller répond à ces questions au fil de son œuvre et plus particulièrement dans La Convocation et dans Der König verneigt sich und tötet où elle raconte sa peur au quotidien partagée par ses amis quand il fallait vivre en sachant où et comment avait été torturé l’un des leurs, les interrogatoires dans les locaux de la Securitate qu’il lui a fallu subir, pour avoir refusé d’être un de leurs indicateurs et au cours desquels elle devait lutter avec elle-même des heures durant pour ne pas s’écrouler sous l’infamie des insultes les plus viles (...).
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| | | Cachemire Sage de la littérature
Messages : 1998 Inscription le : 11/02/2008 Localisation : Francfort
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Lun 1 Mar 2010 - 20:50 | |
| Je viens de commencer "Atemschaukel", paru en octobre 2009 qui je crois n'est pas encore traduit en français. Je veux pouvoir juger par moi-même, on en parle tellement en Allemagne... | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] Mar 13 Juil 2010 - 19:07 | |
| - Cachemire a écrit:
- Je viens de commencer "Atemschaukel", paru en octobre 2009 qui je crois n'est pas encore traduit en français. Je veux pouvoir juger par moi-même, on en parle tellement en Allemagne...
Et qu'est-ce que tu en dis? Je viens de le commencer moi-même... | |
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| Sujet: Re: Herta Müller [Allemagne] | |
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