| Parfum de livres… parfum d’ailleurs Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts… |
|
| Andrea Arnold | |
|
+5coline eXPie Queenie traversay Marko 9 participants | |
Auteur | Message |
---|
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrea Arnold Dim 20 Mai 2012 - 14:33 | |
| - sentinelle a écrit:
- Quant à Malick, je ne faisais que référence à sa façon de filmer les éléments de la nature mais point de voix-off ni de salmigondis mystico/religieux/new age que j'ai trouvé insupportable dans Three of life.
Là je ne suis pas d'accord mais je ne relancerai pas le débat | |
| | | Invité Invité
| | | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Andrea Arnold Dim 20 Mai 2012 - 20:20 | |
| - Marko a écrit:
- sentinelle a écrit:
- Quant à Malick, je ne faisais que référence à sa façon de filmer les éléments de la nature mais point de voix-off ni de salmigondis mystico/religieux/new age que j'ai trouvé insupportable dans Three of life.
Là je ne suis pas d'accord mais je ne relancerai pas le débat Oh. Comme. Je. Te. Comprends. Sentinelle. (Gniark) Avadoro, tu viens on va construire un autel à Jane Austen et Andrea Arnold sur la place carrée ? | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Andrea Arnold Ven 20 Juil 2012 - 11:36 | |
| - Marko a écrit:
- Wuthering Heights
Après la version classique de Jane Eyre par Fukunaga, Andrea Arnold s'attaque au roman d'Emily Brontë avec un travail visuel plus abstrait évoquant souvent l'écriture morcelée et aérienne de Terrence Malick. Le récit reprend la chronologie du roman (avant et après la mort de Cathy) en se recentrant sur l'histoire familiale et en éliminant la construction en flashback. A l'écriture brute et sauvage elle substitue un langage purement cinématographique où les dialogues sont rares et les évocations essentiellement sensorielles tout en respectant l'intégralité du récit. Il vaut d'ailleurs mieux avoir lu le roman avant au risque de ne pas bien comprendre les tenants et aboutissants.
Une vision très personnelle du roman d'Emily Brontë. Rien à voir avec la version de Wyler (romantique) ou celle de Bunuel (extravagante). La caméra portée donne une proximité épidermique au film d'Andrea Arnold. Qui choisit d'évoquer la violence, l'ostracisme et le racisme alors que ses prédécesseurs privilégiaient la passion amoureuse. Le récit est vu à travers le regard de Heathcliff, assez souvent en caméra subjective. Avec une alternance de plans larges sur la splendeur de la nature, omniprésente et magnifiée. La deuxième partie du récit ne tient pas tout à fait ses promesses. Le changement d'acteurs est un peu déroutant. Les critiques britanniques ont regretté le manque de fièvre, la distance qu'Arnold installe avec ses personnages, les rendant peu sympathiques. Plus qu'une énième adaptation du livre, il s'agit avant tout d'un film dans lequel on reconnait la patte de la cinéaste, avec âpreté, sauvagerie, et sans concessions. Et avec maniérisme, aussi, parfois. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Andrea Arnold Sam 1 Déc 2012 - 14:32 | |
| Il sort enfin en France ! (Le 5 décembre) | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrea Arnold Sam 1 Déc 2012 - 14:39 | |
| Pas trop tôt! Il faut dire que les distributeurs doivent avoir peur de l'échec tant ce film n'est pas conventionnel. | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Andrea Arnold Mer 12 Déc 2012 - 18:41 | |
| Les Hauts de Hurlevent. Andrea Arnold s'est lancé dans un pari casse-gueule (adaptation d'un classique de la littérature anglaise) et s'en sort incroyablement bien ! Pourquoi ? Parce qu'elle prend l'histoire et la tournevire un peu pour la faire sienne. Pas d'adaptation ampoulée, puriste, linéaire, académique et sans imagination. Dans ce film là, le roman de Brontë prend une ampleur différente, personnelle sans être infidèle. Choix de l'animalité, de la bestialité, de la chair, très marquant et très intense. Avec beaucoup de tensions dans les corps, et très peu de mots. Des regards tout le temps, partout. Des yeux qui se cachent dans les murs, dans les fissures, derrière les fenêtres. Ils s'épient, se guettent, se cherchent, s'observent. Comme des bêtes se tournant autour, s'accoutumant, se méfiant. Une vraie danse de la séduction et de la peur. Je n'ai, malheureusement, pas trouvé les acteurs tout à fait à l'aise là-dedans. Pas dans la majeure partie du film en tout cas (il y a évidemment des scènes qui fonctionnent terriblement). ça pèse sur l'ambiance générale, qui est déjà lourde. Les décors sont évidemment à tomber. Incroyable Nature. Fougères, brume, troncs d'arbres, rochers, et le Vent. Ce Vent qui souffle constamment, qui grognent ou ronronnent, qui semblent un souffle de vie, de passion, de folie. La réalisatrice part souvent de détails, un brin d'herbe au premier plan, le reste tout flou, puis un changement de mise au point, et c'est toute une vallée qui apparaît sous nos yeux. ça donne une respiration tout en gardant un enfermement (la brume quasi permanente, le paysage entouré de montagnes, l'horizon coupé). Elle n'a pas très bien su diriger ses acteurs principaux vers la folie brute qu'elle essaye de faire apparaître, ni le côté mystique avec les apparitions, les tortures sur les animaux, la branche d'arbre contre la fenêtre... Dommage. Je ne sais pas très bien quoi penser du format carré (à la mode ces derniers temps...) : gadget qui le fait ? pour accentuer le côté "vintage" ? pour souligner le cadre fermé, restreint ? Mais, c'est un film incroyable, qui laisse plein de traces à l'intérieur. Dans les yeux, les oreilles. Qui parlent à nos sens avant de s'intéresser à notre raison. Adaptation osée, et réussie ! (Et je la met tout de suite parmi mes pti chouchou : Gus Van Sant et Kelly Reichardt ! Avec un lien avec le Bright Star de Campion) | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Andrea Arnold Mer 12 Déc 2012 - 18:50 | |
| - Marko a écrit:
- Heathcliff (jeune métis noir remplaçant le gitan du roman) se heurte à la dureté de la roche et du sol comme s'il était un intrus dans un monde qui n'est pas le sien.
Tiens, j'ai trouvé qu'il se mariait bien avec le paysage et la nature. Mieux qu'avec les hommes en tout cas. Il a une sorte de lien, mais c'est vrai que son rapport avec est souvent dans la violence (mais c'est un être violent). Je n'aurais jamais comparer ce film avec l'univers de Malick comme tu l'as fait avec Sentinelle. ça me déroute même un peu cette comparaison, même si je comprends vos arguments. Comme Traversay j'ai eu du mal avec le changement des acteurs, surtout pour Cathy... Elles sont tellement dissemblables... Drôle de choix (et dommage, ça rompt une partie de l'immersion nécessaire à ce film) | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Andrea Arnold Mer 12 Déc 2012 - 19:03 | |
| Pour Malick c'est le côté impressionniste qui capture des fragments de paysage de façon presque aléatoire et les chorégraphie de manière sensuelle. Animiste chez Malick et plus romantique chez Arnold dans le sens d'un dialogue homme/nature conflictuel. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Andrea Arnold Sam 22 Déc 2012 - 17:10 | |
| Je découvre seulement... Fish Tank (2009) Dès le début, il n’est pas vraiment nécessaire de redouter l’éternel déroulement de considérations habituellement apitoyées qu’il est de coutume d’énoncer sur la vie que mènent les habitants des cités populaires. Malgré quelques situations qui auraient pu donner l’occasion à Andrea Arnold de nous baratiner sur ce que l’on sait déjà et de nous donner des pistes réductrices sur une certaine forme de « misère sociale » -les jeunes ne savent plus communiquer autrement que par le biais de la violence, les familles éclatées nuisent à l’équilibre psychologique des enfants, la drogue et l’alcool sont un remède facile aux difficultés de l’existence…-, la réalisatrice ne choisit jamais de réduire ses personnages à leurs penchants à tenir des comportements stéréotypés. Ils y ont parfois recours, certes, mais n’agissent jamais comme des abrutis conditionnés par leur environnement social ou familial. Andrea Arnold essaie toujours de dresser une justification psychologique solide et qui tient la route. Elle rend ses personnages crédibles et humains en leur transférant une véritable conscience de leurs actes. Mia, auprès de qui nous passons l’intégralité du film, est une adolescente de quinze ans qui cherche à renvoyer l’image d’une jeune fille puissante et forte. Mais nous, spectateurs, avons le privilège de la découvrir lorsqu’elle est seule… et nous découvrons en même temps une grande sensibilité et des idéaux qui la poussent souvent à la rêverie. Ils nourrissent sa passion pour la danse hip-hop et à la poussent parfois à réaliser des actes que l’on pourrait qualifier de « romantiques » (libérer un cheval cadenassé à un pilier, par exemple…). L’arrivée du nouveau compagnon de sa mère –qui ressemble plutôt à une grande sœur- révèlera un nouveau pan de Mia. Lorsque Andrea Arnold filme les émotions de la jeune fille, elle choisit de les inscrire dans les mouvements et le rythme de sa caméra. Procédé usé, démodé ? On est passé près du risque… mais encore une fois, on se contente simplement de le frôler… Mia est totalement convaincante, qu’elle se mette à flotter dans une sorte de ravissement lorsque le compagnon de sa mère la porte sur son dos, lorsqu’elle se débat contre ses envies de tuer Keira en la jetant dans un fleuve, lorsqu’elle s’effondre en apprenant que la jument qu’elle avait souhaité libérer a été abattue, ou encore lorsqu’elle fait le choix entre ses rêves de danse et la réalité décevante d’une audition. Le scénario en lui-même est plutôt prévisible, mais il dépasse souvent la bienséance de la plupart des autres films. Fish Tank nous fait suivre un parcours de maturité qui s’achève, on l’espère, sur une solution qui n’aurait pas pu être mieux choisie… | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Andrea Arnold | |
| |
| | | | Andrea Arnold | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|