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| Dino Buzzati [Italie] | |
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Auteur | Message |
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Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Lun 25 Aoû 2008 - 22:32 | |
| "Un amour" l'histoire : Un architecte Milanais, la cinquantaine, s'entiche d'une jeune fille de 20 ans qu'il rencontre dans la maison d'une mère-maquerelle où elle se prostitue.. Moyennant finance la JF accepte de le rencontrer plusieurs fois par semaine. L'amour qu'il lui porte fait qu'il admet tout d'elle ; humiliations, manipulation et mensonges éhontés. C'est la descente en enfer pour lui, il ne vit que pour elle même s'il prend conscience que son attitude est indigne d'un homme de son milieu. Après avoir avalé beaucoup de couleuvres, bon gré, mal gré, la preuve irréfutable de ses mensonges fait qu'il met la JF en demeure de se consacrer uniquement à lui. Une conversation avec une amie de la JF qui se prostitue aussi, lui fait prendre conscience de sa condition et de celle de la JF. Après 2 mois d'éloignement, il relance la JF, leur relation reprend alors dans la sérénité car ils ont changé tous deux
"Un jour très lointain la fillette regardait en l'air avec un petit sourire timide et malicieux ; le paquet est fermé - voulait-elle dire -, mais je suis maligne, je sais ce qu'il contient, je les connais toutes ces belles choses qui s'y trouvent. Voilà pourquoi elle souriait. Oh ! si elle avait pu savoir. Maintenant la fillette n'existe plus depuis longtemps elle n'existe plus et une jeune fille se trouve à sa place en apparence une jeune fille qui n'est pas une jeune fille car elle est trop habituée aux jeux de l'amour, une femme se trouve à sa place une femme aux traits tirés qui regarde autour d'elle comme une petite bête traquée et fuit avec entêtement tout droit vers sa propre ruine."
"Et Dorigo la désirait toujours davantage bien qu'elle ne lui appartint pas, bien qu'elle appartint à d'autres hommes inconnus, à une maltitude d'autres hommes qu'il haïssait en s'efforçant de se les représenter : grands, désinvoltes, moustachus, au volant de voitures puissantes, qui la traitaient comme une chose esclave, comme une parmi tant d'autres à leur entière disposition, qui ne valait pas même la peine qu'on y pense, et au moment choisi, après une soirée au night-club, l'emmenaient d'un air blasé dans une chambre et ne la regardainent même pas tandis qu'elle se déshabillait, comme des satrapes de l'Antiquité, et s'en allaient pisser et se rincer les gencives à l'eau de dentifrice, assurés de la retrouver au lit, complètement nue et si l'envie leur en prenait ensuite, se faisant caresser les mamelons, et dans le meilleur des cas la faisait se plier, écarter les cuisses de ses bras, plonger leur visage sur leur bas-ventre, suprême complaisance aux yeux de ces mâles sélectionnés dotés de Ferrari et de yacht à Cannes, mais qui le lendemain matin, au golf de Monza, n'y feraient même pas la moindre allusion, une quelconque petite putain comme il y en a tant, rien de plus, rien de moins qu'une boisson prise dans une auberge de campagne où l'on s'arrête au cours d'un long voyage en auto décapotable, sous le soleil, uniquement pour apaiser sa soif et puis en route !"
"Dans son savoir de femme, stupéfiant à cet âge, elle avait dit : non, sans moi tu n'es pas capable de vivre. Et je ne suis parvenu à rien répondre j'aurais pu rétorquer de cent façons hautaines, cinglantes ou spirituelles au contraire je n'ai rien répondu une fois encore j'étais vaincu, elle m'avait défait, cette fillette me tenait entre ses mains petites, délicates, gentilles, douces, terribles mains mais elle ne serrait pas, elle avait eu juste une minsucule contraction, de quoi seulement me faire comprendre que, si elle avait serré, elle me brisait en deux, mais elle ne serrait pas elle ne souriait pas même, tant celà était tellement naturel et simple pour elle, ce n'était même pas un jeu c'était pour elle la chose la plus naturelle au monde, un moment quelconque de sa vie de femme, qui s'elevait pendant un temps avec une irréfutable puissance."
ce que j'en pense : Avec justesse et en décrivant les pensées du personnage principal l'auteur nous fait vivre la descente en enfer de cet amour avec son cortège d'espoir, de désillutions, d'attentes,de turpitude. Ce récit est aussi une réflexion sur la prostitution de Jeunes filles ; sur la situation sociale ; sur les relations des hommes avec ces jeunes filles qu'ils considèrent tels des objets destinés à leur plaisir et dont ils peuvent disposer. L'écriture et les personnages ont beaucoup de consistance.
je lirai d'autres livres de cet auteur pour confirmer (infirmer) mes impressions. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 26 Aoû 2008 - 12:04 | |
| en tout cas ton commentaire bédoulène me donne (encore plus... euh autant) envie de poursuivre après les Nuits difficiles qui ne sont heureusement pas déjà terminées | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 26 Aoû 2008 - 19:39 | |
| - Citation :
- Bédoulène a écrit Ce que j'en pense : Avec justesse et en décrivant les pensées du personnage principal l'auteur nous fait vivre la descente en enfer de cet amour avec son cortège d'espoir, de désillutions, d'attentes,de turpitude.
Ce récit est aussi une réflexion sur la prostitution de Jeunes filles ; sur la situation sociale ; sur les relations des hommes avec ces jeunes filles qu'ils considèrent tels des objets destinés à leur plaisir et dont ils peuvent disposer. L'écriture et les personnages ont beaucoup de consistance.
je lirai d'autres livres de cet auteur pour confirmer (infirmer) mes impressions Bédoulène je suis tout à fait de ton avis sur Un amour que j'ai lu i l y a très longtemps.Une autre nouvelle extraordinaire dans le recueil Les sept messagers..Elle s'appelle Sept étages et conte le chemin de croix ahurissant d'un homme souffrant de troubles très bénins hospitalisé au septième étage.Puis il va un petit peu moins bien et on le descend au sixième.La suite,vous la devinez,elle est terrifiante comme toute l'oeuvre de Buzzati. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Jeu 4 Sep 2008 - 19:03 | |
| j'ai terminé Les Nuits difficiles. Il y a une fin nécessaire à tout. même à un livre de nouvelles. ah. Mais quel bonheur, en plus d'une plus belle couverture du monde, que de bonheur renouvelé dans ces dernières pages. Je m'incline, je garde, je déguste, le jeu, l'esprit et l'équilibre. Et l'atmosphère, je profite du résultat et admire le savoir faire, le savoir. Un enchantement, un peu sombre un peu drôle... un extrait de la sublime nouvelle Clair de lune : - Citation :
- Encore une fois ce soir le clair de lune a illuminé le jardin et notre maison de campagne.
J'étais au salon avec les miens, sous la lumière électrique. On bavardait, on fumait. Mais je savais bien ce qui se passait dehors. Une des plus parfaites inventions de la nature et de l'homme (je dis de l'homme parce que la lumière lunaire sur les maisons, les monuments, les ruines, les routes, est beaucoup plus troublante que dans un milieu sauvage, sur les déserts, les montagnes, les savanes, les lits des fleuves). Et cela ne coûtait pas un sou. Et pourtant je restais assis dans la maison, avec les miens, à bavarder, à lire, à fumer. J'attendais. J'éprouvais une sorte de peur. Je renvoyais de minute en minute. Puis, feignant une lassitude, pour éviter de donner une trop grande satisfaction à cette épouvantable entreprise qui se passait dehors, j'ai ouvert les gros battants de la porte de bois, qui avait déjà été fermée. Je suis sorti dans le jardin. Comme quelqu'un qui met le nez dehors pour voir quel temps il fait. Comme si je n'avais pas su. Et immédiatement, au premier regard, cette chose très forte, abstruse et extrêmement personnelle a pénétré dans mes entrailles. Encore une fois - et le même phénomène se répète chaque été, depuis toujours - je me suis demandé : Pourquoi ? (...) Livre idéal. je continuerai probablement de vous embettez avec la lecture de Panique à la Scala | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Jeu 4 Sep 2008 - 20:07 | |
| Animal tu as raison,continue de découvrir ces nouvelles merveilleuses et toujours inquiétantes.Cet écrivain est un maître. | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 9 Sep 2008 - 9:51 | |
| Vos commentaires me donne la fringale, vivement un autre livre. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 12 Sep 2008 - 11:55 | |
| À la recherche des livres de Margaret Atwood j'en ai retrouvé un livre de Dino Buzzati Les sept messagers. J'en ai lu la première nouvelle de ce recueil.. hm.. pas trop ma tasse de thé.. mais je vais quand même essayer une ou deux autres | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 3 Oct 2008 - 21:16 | |
| Toute la sourde inquiétude du monde,et la seule question qui soit,celle de l'inéluctable adversaire de Drogo,se trouvent dans Les messagers nonchalants,extrait de Fragments,qui compte parmi ses tout derniers écrits. - Citation :
- Les médecins qui le traitent affirment qu'il s'agit d'une chose bénigne,sans doute vaudrait-il mieux garder un oeil sur lui,de temps en temps...ils viennent,ils repartent,reviennent,le trouvent en bien meilleur état,ah,bien sûr on peut dire qu'il est sur la voie de la guérison, toutefois, évidemment,non!Ce n'est pas pour jouer les oiseaux de mauvais augure,comprenons-nous bien s'il vous plaît,chaque fois au moment de prendre congé,sur le pas de la porte,un petit mot jeté en l'air, une allusion,un rien,une goutte qui fait son trou,fait son trou jusqu'à ce qu'enfin il comprenne qu'il est condamné.
De confession paramédicale j'ai souvent connu des instants qui ressemblaient à ces moments,buzzatiens en diable,écrits d'ailleurs lorsqu'il était lui-même condamné.Mais Buzzati n'a écrit que sur la mort,et Drogo l'a presque vaincue.Moi,moi j'ai souvent pensé(c'est le seul écrivain dont j'ai osé dire cela) que lire Le désert des Tartares pouvait dispenser de toute autre lecture.Je suis hanté,et plus que ça,par l'ennemi qui va venir,pas peut-être,non,il va venir et vous le savez. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Ven 3 Oct 2008 - 21:43 | |
| voilà qui est plus que convaincant pour un convaincu qui a encore énormément à découvrir mélange d'impatience et de temps à laisser... j'aime bien cette impression ! | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mer 8 Oct 2008 - 14:15 | |
| J'ai en main , Panique à la Scala . J'ai lue la première nouvelle . Une ombre au sud. Et je suis à décortiquer le tout. - Spoiler:
à date, cette lecture me sort de l'ordinaire
Dernière édition par bulle le Mer 8 Oct 2008 - 14:17, édité 1 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mer 8 Oct 2008 - 20:34 | |
| ah ! magique d'atmosphère. et tellement fluide... (je n'ai lu que les deux premières pour le moment) | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Jeu 9 Oct 2008 - 1:45 | |
| Une ombre au Sud - Dino Buzzati ( panique à la Scala) Comment décrire cette nouvelle, commençons par le commencement voilà. On entre dans le monde de l'étrange . - En plein milieu d'une rue de Port-Saïd, une étrange silhouette solitaire apparût. Ainsi part cette histoire, cet ombre apparaît vêtu d'une large houppelande blanche garni d'un capuchon d'un blanc immaculé. Cet apparition soudaine reviendras à plusieurs reprises. Etre vivant fait de chair et d'os ou simple illusion des sens. Étais-ce un homme, un fantôme ou un mirage. malgré des kilomètres de distance de cette rue de Port-Saïd cette étrange ombre le poursuivra. sur terre comme sur mer cette ombre sera présente jusqu'au jour où elle annoncera sans mots, un certain rendez-vous avec la mort. - Citation :
- Etre vivant fait de chair et d'os ou simple illusion de mes sens, c'est pour moi qu'il était apparu, pour moi qu'il s'était miraculeusement transporté
d'un bout à l'autre du quartier indigène, pour me trouver, me rejoindre, et j'eus parfaitement conscience (une voix tout au fond de moi le murmurait) qu'une obscure complicité me liait à cette créature. - Dans une certaine mesure, il me semblait obéir obscurément à une volonté qui m'était étrangère; j'allais même jusqu'à me figurer que l'homme de Port-Saïd y entrait pour quelque chose, presque comme si c'était en lui que résidait le besoin impérieux de me tracer la voie, la route du sud, que sa façon de marcher, ce déhanchement, cette dégaine d'ours, n'étaient que d'innocents appeaux, du genre de ceux dont usent certains envoûteurs populaire. - J'avais été victime de mon imagination et de mon penchant à tout voir de façon morbide. - Si ses apparitions magiques m'avaient effectivement apeuré, je n'y trouvais pas moins dans le même temps un motif de satisfaction vaniteuse: c'était bien pour moi,et pour moi seul - mon compagnon de promenade n'avait même pas pu l'apercevoir - , que cet homme était venu. Avec le recul, ce personnage m'apparaissait maintenant comme une sorte de symbole, renfermant en lui le tréfonds de l'Afrique. Un lien existait donc, même si je n'en avais jamais pris conscience, entre cette terre et moi. Mais alors, était-ce un messager qui était venu des fabuleux royaumes du sud, pour m'en montrer le chemin? - Citation :
- Tu es patient, tu sais m'attendre aux croisements déserts pour m'indiquer la bonne route, tu te montres d'une discrétion exemplaire, tu vas même jusqu'à feindre de me fuir, usant de cette diplomatie toute orientale, et tu n'oses même pas comprendre – à ce qu'il me semble n'est-ce-pas – que ton monarque m'attend au beau milieur des déserts, dans ton merveilleux palais blanc, gardé par des lions et ou chantent éternellement des fontaines enchanteresses. Oui, ce serait beau, je le sais , et cela me plairait. Mais mon âme est irrémédiablement timorée.
La mise à mort du dragon - Dino Buzzati - Panique à la Scala Dans cette nouvelle, Dino Buzzati démontre la bêtise humaine à travers cette nouvelle, on voit la bêtise humaine dans toute sa splendeur La légende urbaine; qu'il y avait une grosse bête, un dragon, qui se cachait dans la vallée Secca. Il y avait bien un dragon, même trois. mais tout petit à peine deux mètres. Avec une gueule de crocodile en plus petit, un thorax boursouflé, une queue rabougrie et une espèce de crête flasque courant tout au long de son épine dorsale. un saurien Il y avait la maman et deux bébés. que l'humain ( le comte Gerol ) a martyrisés et tués ces pauvres bêtes pour démontrer sa bravoure... mais quel bravoure toutes les personnes présentes désapprouvaient un tel harcelement . - Citation :
- - Quel plaisir peut-tu trouver à la tourmenter de cette façon, même s'il sagit d'un dragon?
- Citation :
- Le dragon s'était remis à bouger. Il semblait que jamais au grand jamais il ne parviendrait à mourir. En se traînant comme une limace, il s'approcha des deux bestioles mortes. tout en continuant d'émettre ses filets de fumée noire. Une fois ses enfants rejoints, il s'écroula sur les pierres, allongea la tête avec une peine évidente, et se mit à lécher doucement les dépouilles des deux bébés monstres, sans doute avec l'espoir de les ramener à la vie. Enfin, semblant rassembler tout ce qui lui restait de forces, le dragon leva le cou haut vers le ciel, et de sa gorge sortit, d'abord très lentement puis avec une puissance augmentant progressivement, un indicible hurlement, une clameur jamais entendue au monde, pas une lamentation de bête ou d'être humain mais une imprécation chargée d'une telle dose de fureur, de tant de haine que tous, y compris enfin le comte Gerol, en demeurèrent comme pétrifiés d'horreur.
- Citation :
- Oui, on comprenait maintenant pourquoi la bête n'avait pas voulu retourner dans sa tanière, où elle aurait pourtant trouvé refuge, pourquoi elle s'était contrainte à n'émettre aucun rugissement, aucun cri, se contentant de quelques chuintements: le dragon, pensant progéger ses deux enfants, avait refusé son propre salut; s'il était effectivement allé se réfugier dans la caverne, les hommes l'y auraient suivi, découvrant sa progéniture.Et s'il avait donné de la voix, les bestioles seraient sorties à leur tour pour voir ce qui se passait. Ce n'était que maintenant, après les avoir vues mourir, que le monstre produisait son épouvantable hurlement.
- Citation :
- Il appelait à l'aide, ce dragon, implorait vengeance pour le meutre de ses fils. Mais auprès de qui ? Des montagnes peut-être , arides et désertes? Du ciel sans nuages et sans oiseaux? Des hommes qui s'obstinaient à le supplicier, ou bien même au diable? Son hurlement transperçait les murailles rocheuses et jusqu'à la voûte des cieux, inondait l'univers entier. Il semblait désormais impensable (même si cela n'avait aucun motif raisonnable), il semblait impossible qu'aucune réponse ne lui parvienne...
- Citation :
- À sept reprises la plainte du monstre s'éleva, et les montagnes et le ciel en furent emplis . La septième semblait ne pas vouloir s'éteindre et pourtant s'arrêta net, s'engloutit dans le silence.
un ennemi qui dérangeait point... mais qui était devenu légende urbaine et qui faisait peur. Le comte voulait abattre l'ennemi...et démontrer qu'il était un héros.... - Spoiler:
ou un zéro.... - Citation :
- Nul n'avait répondu à son cri, dant tout l'univers nul ne s'était ébranlé. Les montagnes étaient demeurées immobiles, même les plus minuscule éboulements s'étaient dilués, le ciel avait gardé sa limpidité, pas le moindre nuage ne s'était aventuré, le soleil continuait à brûler. Personne, rien, aucune bête, aucun esprit, aucun démon n'était accouru pour riposter à ce massacre. C'était l'homme qui venait d'effacer du monde ce résidu de la préhistoire, l'homme avisé et tout-puissant qui sait édicter des lois établissant l'ordre et tous lieux, l'homme irréprochable qui travaille sans cesse pour le progrès et ne peut en aucune façon admettre que survivent des dragons, même au plus reculé des montagnes. L'assasin , c'était l'homme. Aussi eût-il été vain de récriminer. Ce que l'homme venait de commetre était juste, en parfaite conformité avec les lois. Il semblait pourtant aberrant que personne n'ait répondu à l'ultime appel du dragon...
Dino Buzzati apporte un message dans cette nouvelle le message de l'homme qui veut faire le brave, le baveux, au détriment du plus faible et ce dans toute les couches de notre société. - Spoiler:
cette nouvelle me remets en perspective la vie de millions d'humains. Je ne peux m'enpêcher de penser à toute la misère humaines qui se vit partout sur la planète (en ex. le Rwanda) que les pays riches parce-qu'il n'y a pas d'essence ou d'autres produits intéressants à sauver laisse pourrir dans leur malheurs humains. comme si l'occident fermait les yeux pour regarder ailleurs. pourtant présentement la mort frappe chaque seconde et nous consommateurs occidental, je m'inclus...n'auront peut-être même pas une petite pensée pour eux aujourd'hui. Une chose qui commence par L - troisième nouvelle du livre Panique à la Scala - Dino BuzzatiQuelques pages pour comprendre que chose qui commence par la L est une maladie, une maladie contagieuse qui se nomme Lèpre. Le marchand de bois, perd tous ses avoirs. calèche et cheval brûlé. lui reste que ses vêtements qu'il a sur le dos. et une clochette en rajout, qu'il devra faire sonner continuellement lors de ses déplacements pour indiquer à la population qu'il est atteint de la lèpre. il était à présent redouté comme la peste. Un prévôt suit pas à pas le lépreux.
Dernière édition par bulle le Sam 13 Déc 2008 - 20:38, édité 1 fois | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 14 Oct 2008 - 16:24 | |
| Je viens de refermer la dernière page du livre "le désert des Tartares" ! Je crois que cet admirable livre ne devrait être lu que par des personnes jeunes, car pour moi qui suis à la saison Automne je suis bouleversée par la justesse des mots, des sentiments. A vif je sors de cette lecture, façon de dire car j'ai l'impression d'être sur la dernière redoute à regarder le Nord en ayant la peur d'espérer. Mais avec courage je vais continuer ma rencontre avec Dino Buzzati | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 14 Oct 2008 - 18:25 | |
| Quand j'ai lu l'année dernière "Le désert des Tartares", j'étais vraiment très impresionné! Après quelques pages, et certes, après le livre, je me suis dit que ce sera un auteur à garder en mémoire. Entretemps j'ai acheté plusieurs d'autres livres, commencé aujourd'hui avec bonheur avec "Le K". C'est à dire la nouvelle "Le K", je l'avais déjà lu, maintenant je poursuis lentement dans le recueil et je suis très touché. Je vais essayer de me retenir en vitesse de lecture pour faite durer le plaisir.
Mais j'ai voulu revenir sur de sur des remarques sur "Le désert". Pratiquemment toujours j'ai trouvé des notes, des commentaires rélativement "sombres" sur ce genre d'attente de Drogo et la "menace" à l'horizon. J'essaie de comprendre et je suis. Mais ce qui me frappe - ou est-ce que j'ai si mal lu ou est-ce que mes souvenirs me trompent?(je n'ai plus le livre sous les mains) - c'est que Buzzati malgré l'apparente "l'inutilité" de cette attente fait terminer ce roman avec un sourire sur les lèvres de Drogo. A mon avis c'est presque le passage le plus important du livre.
Il y a certainement une parenté avec Kafka. Mais avec celui-là aussi je n'arrive pas à dire qu'il n'y a que d'absurdité et vide ou peur. Il me semble que l'homme doit affronter ces réalités pour ensuite trouver accès à un espoir "purifié", sans exigence...
Je ne sais pas si je me fais comprendre? | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Dino Buzzati [Italie] Mar 14 Oct 2008 - 20:28 | |
| La fuite inexorable du temps nous est à tous réservée mais nous ne l'appréhendons pas tous de la même manière.
Le sourire de Drogo est un sourire de dignité, la réponse d'un Homme qu'on renvoit alors même que l'espoir qui l'a guidé toute sa vie se concrétise. | |
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