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| Joseph Mankiewicz | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Ven 29 Jan 2010 - 20:12 | |
| - bix229 a écrit:
- Le meilleur role de Gene Tierny avec Laura de Preminger...
Auxquels j' ajouterai Le mystérieux dr Korvo (Preminger) et Le ciel peut attendre (Lubitsch). Son autobiographie "Mademoiselle, vous devriez faire du cinéma" est très touchante. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 9 Fév 2010 - 14:13 | |
| Escape (1948). Avec Rex Harrison, Peggy Cummins ... Derrière les barreaux de sa cellule, un homme observe un vol d'oies sauvages et se souvient… Un soir dans un parc de Londres, Matt Denant est abordé par une jeune femme. Ils bavardent quelques instants, puis Matt s'éloigne. Survient alors un homme qui accuse la femme de se livrer au racolage et veut la conduire au poste de police…. Je n'en sais pas plus. Pas vu. Inédit en VHS, DVD. Je le verrai un jour, je le verrai... | |
| | | Emmanuelle Caminade Envolée postale
Messages : 204 Inscription le : 06/11/2009 Age : 74 Localisation : Drôme provençale
| Sujet: MankieWicz Mar 9 Fév 2010 - 20:22 | |
| - traversay a écrit:
L'aventure de madame Muir (The Ghost and Mrs Muir, 1947) Comment Mankiewicz parvient-il à marier le réel et l'irréel avec une grâce pareille ? C'est de l'ordre de l'alchimie cinématographique. Et l'alliance, quasi impossible à réussir, entre un goût pour l'ironie, voire la causticité, et le romantisme d'une rêverie qui se nourrit des désillusions d'une vie. En somme, le film raconte le triomphe de ce qui aurait pu être sur ce qui a été. Tout y est sublime : la photo, les dialogues, la musique et, bien entendu l'interprétation.
Oui, c'est un film merveilleux qui réunit bien des thèmes qui me tiennent à coeur et que j'aime retrouver dans la littérature ! | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 9 Fév 2010 - 20:28 | |
| - traversay a écrit:
- Les derniers plans de L'aventure de madame Muir, merveilleux, laissent le spectateur dans une douce euphorie mélancolique ....
Un des films que j'avais adoré et tu as raison pour la fin, c'est tout à fait ce que j'avais ressenti. Un film à revoir lorsque l'occasion se présentera. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 9 Fév 2010 - 22:54 | |
| Emmanuelle et Epi, c'est vrai, c'est un des rares films de l'histoire du cinéma qui se voit comme un roman ou qui se lit comme un film (enfin, bref, c'est un des premiers films que je prendrais avec moi sur une île déserte). | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 11 Fév 2010 - 17:04 | |
| Chaînes conjugales (A letter to three wives, 1949) avec Jeanne Crain, Linda Darnell, Ann Sothern, Kirk Douglas ... Le scénario est un délice : trois femmes s'embarquent pour une croisière quand leur parvient une lettre d'une connaissance commune qui leur annonce qu'elle part avec le mari de l'une d'entre elles. Et Mankiewicz d'enchaîner trois retours en arrière sur la vie de ces trois amies, en laissant planer l'incertitude : quelle est donc la femme qui va rester seule ? Ce film est une subtile variation sur le couple dans tous ses états : séduction, affection, intérêt, frustration. Chronique de moeurs et satire sociale, Chaînes conjugales est admirable pour sa construction et ses dialogues étincelants, mais aussi pour sa mise en scène, sans nul doute l'une des plus gracieuses de la carrière de Mankiewicz. Le film a obtenu l'Oscar du meilleur en scène et du scénario.
Dernière édition par traversay le Mer 17 Fév 2010 - 16:23, édité 1 fois | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 17 Fév 2010 - 16:22 | |
| La maison des étrangers (House of Strangers, 1949) avec Edward G. Robinson, Susan Hayward, Richard Conte ... Réalisé la même année que Chaînes conjugales, La maison des étrangers se situe clairement un cran en dessous. Souvent décrit comme un film noir, il est plutôt une tragédie familiale, dans le milieu des émigrants italiens (mais pas mafieux). Scénario prenant, dialogues au rasoir, il lui manque cependant la "Mankiewicz touch". Un des meilleurs rôles, au demeurant, de l'extraordinaire Edward G. Robinson. Bon remake du film, façon western, avec La lance brisée de Dmytryk, quelques années plus tard. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 24 Mar 2010 - 16:17 | |
| La porte s'ouvre (No way out, 1950) avec Richard Widmark, Linda Darnell, Sidney Poitier... Deux malfrats commettent un braquage. Comme l'un d'eux est blessé, ils se rendent dans un hôpital. Soigné par un médecin noir, le blessé meurt. Il est accusé d'avoir tué le blanc par racisme et doit prouver le contraire. Admirez la traduction française de No way out ! La porte s'ouvre ! Pas le film le plus personnel de Mankiewicz mais il s'agit cependant d'un des très rares films hollywoodiens à oser aborder le thème du racisme en Amérique, à une époque où il valait mieux ne pas afficher d'opinions progressistes, vite assimilées à des sympathies pro-communistes... On peut lui reprocher son côté manichéen, soit, mais le film traite également du conflit entre médecine privée et hôpital privé, encore un sujet peu traité par le cinéma américain. Richard Widmark est comme d'habitude impeccable et Linda Darnell, euh, ravissante. Et c'est la première apparition à l'écran de l'excellent Sidney Poitier. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Sam 27 Mar 2010 - 14:45 | |
| - traversay a écrit:
Escape (1948). Avec Rex Harrison, Peggy Cummins ... Derrière les barreaux de sa cellule, un homme observe un vol d'oies sauvages et se souvient… Un soir dans un parc de Londres, Matt Denant est abordé par une jeune femme. Ils bavardent quelques instants, puis Matt s'éloigne. Survient alors un homme qui accuse la femme de se livrer au racolage et veut la conduire au poste de police…. Enfin vu. Une Série B, soit, mais réalisée par Mankiewicz, ce qui change tout. Cadre original avec cette Angleterre rurale, des cottages, des chasses à cour et des petites églises. Rex Harrison, fugitif, croise sur sa route une galerie de personnages que le cinéaste fait vivre en deux ou trois échanges verbaux, signifiants. Tout l'art d'un grand réalisateur dans un "petit" film, qui, davantage qu'un chef d'oeuvre, en dit souvent plus long sur sa personnalité. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 31 Mar 2010 - 12:35 | |
| Eve (All about Eve, 1950) avec Bette Davis, Anne Baxter, George Sanders, Marilyn Monroe ... Le film plus célèbre de Mankiewicz, nommé 14 fois aux Oscars (record égalé plus tard par Titanic) et vainqueur dans 6 catégories dont celles de meilleur film et meilleur réalisateur. Mankiewicz est très à l'aise dans ce monde du théâtre qu'il connait parfaitement et le portrait de deux archétypes : -l'actrice célèbre et vieillissante, la débutante aux dents longues-, lui permet de livrer une vision ironique et caustique de la société américaine dans son ensemble où l'arrivisme, la fragilité psychologique, la tendance à la paranoïa, la peur du vieillissement et de la confrontation avec soi-même sont les caractéristiques essentielles. Sur le plan formel, c'est éblouissant, avec pas moins de 7 récits en flashback qui se succèdent uniquement via la voix des narrateurs, le cinéaste ayant dédaigné de faire des retours au présent qui auraient alourdi la construction. Chez Mankiewicz, parfois injustement accusé de théâtralité, la parole est une arme souvent bien plus efficace que l'image. Pour ma part, si j'apprécie la virtuosité du film, je le trouve moins émouvant que Le fantôme de Mme Muir, Chaînes conjugales ou La comtesse aux pieds nus, et le place donc un petit cran en-dessous. Il s'agit du 7ème film de Marilyn qui n'apparait qu'en 9ème position au générique. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 13 Avr 2010 - 14:47 | |
| On murmure dans la ville (People will talk, 1951) avec Cary Grant, Jeanne Crain ... Dans On murmure dans la ville, deux conceptions de la médecine s'opposent, l'une entièrement tournée vers le respect de l'individu ; l'autre, déshumanisée, uniquement obsédée par la maladie. Vu le climat de l'époque et l'opposition Mankiewicz/de Mille, impossible de ne pas penser au maccarthysme dans cette histoire où la réputation du praticien joué par Cary Grant est salie par son adversaire. Ce métrage était de tous ses films celui que Cary Grant préférait. Sans doute moins abouti que certains de ses chefs d'oeuvre, c'est néanmoins un des meilleurs Mankiewicz fondé avant tout sur la vivacité de ses dialogues. Grant, qui excellait dans le domaine de l'élocution verbale, est particulièrement bon. Sa petite camarade, Jeanne Crain, injustement oubliée aujourd'hui, n'est pas mal non plus. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
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| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 21 Avr 2010 - 15:22 | |
| L'affaire Cicéron (Five Fingers, 1952) avec James Mason, Danielle Darrieux, Michael Rennie ... A Ankara en 1944, Diello, valet de chambre de l'ambassadeur d'Angleterre, livre aux allemands sous le nom de code Cicéron des renseignements ultra-secrets. Il bénéficie de la complicité de la comtesse Staviska qui le roule en partant avec le butin. Escroquerie, espionnage, suspense et fantaisie. C'est un peu comme si Hitchcock rencontrait Lubitsch ! Même dans un film de genre codifié, Mankiewicz reprend ses thèmes de prédilection, notamment la vanité de toute entreprise humaine, pouvoir et servilité, argent et duperie, amour et duplicité, et utilise l'ironie comme carburant. C'est brillant et dérisoire jusqu'à la conclusion où tout les protagonistes se retrouvent bernés (on reverra cela plus tard dans Le reptile). James Mason est parfait dans l'incarnation de la servilité et Danielle Darrieux n'en est pas moins excellente. A noter que c'est un fidèle d'Hitchcock, Bernard Herrmann, qui se charge de la musique avec une utilisation des cordes qui est sa marque de fabrique. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 21 Avr 2010 - 15:29 | |
| ça me dit bien ce 5 fingers! | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 20 Mai 2010 - 11:15 | |
| Jules César (Julius Caesar, 1953) avec Marlon Brando, James Mason, John Gielgud, Louis Calhern, Greer Garson, Deborah Kerr ... En 1953, Mankiewicz en a plus qu'assez d'Hollywood, "ce monde d'inculture", et songe à se tourner vers le théâtre. Il trouve une sorte de compromis en adaptant Shakespeare : "Je crois que, convenablement porté à l'écran aujourd'hui, il en a plus dire, et plus profondément, sur l'être humain et ses rapports avec la société, qu'aucun écrivain vivant ou mort." Son film est entièrement centré autour du meurtre de Jules César, en plein Sénat, et la prise de pouvoir de son "fils spirituel", Marc-Antoine. Mankiewicz n'a procédé à aucun ajout de dialogues et n'a supprimé que quelques scènes de la pièce. On peut difficilement parler de péplum car le cinéaste a réduit les décors à l'essentiel et les scènes de foule sont le plus souvent traitées à travers des gros plans. On retrouve finalement des thèmes récurrents dans l'oeuvre de Mankiewicz : le monde est un théâtre, chaque homme porte un masque, les mots dissimulent la vraie personnalité, la manipulation est inhérente à l'exercice du pouvoir etc. Dans l'univers d'Hollywood, Jules César fait figure d'oiseau rare, le sens du spectacle s'efface devant le pouvoir des mots, Mankiewicz faisant allégeance au génie de Shakespeare. On peut préférer la vision baroque de l'Othello de Welles à l'absence d'effets du Jules César de Mankiewicz, soit, mais les pièces sont très différentes. Dans le casting, Brando constitue évidemment la plus grande surprise. Sorti de l'univers de l'Actor Studio et confronté à des pointures comme Sir John Gielgud, il impressionne et atteint même le sublime dans le discours où il retourne l'opinion contre les assassins de César. Le film est un succès public et Mankiewicz part alors à New York mettre en scène La Bohème de Puccini. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 27 Mai 2010 - 11:32 | |
| La comtesse aux pieds nus (The barefoot Contessa, 1954). Avec Humphrey Bogart, Ava Gardner, Edmond O'Brien ... Une nuée de parapluies dans un cimetière de la Riviera italienne. On enterre une star d'Hollywood. Voix off : "La vie se comporte parfois comme si elle avait vu trop de mauvais films." Ainsi débute La comtesse aux pieds nus, sommet de la carrière de Mankiewicz, qui tourne là le premier film de sa propre société de production, qui lui permet de s'affranchir de la tutelle des grands studios. "J'ai essayé, déclare t-il, de faire un conte de fées qui corresponde à la vie d'aujourd'hui, une version amère de Cendrillon." Le scénario semble basé, peu ou prou, sur des éléments autobiographiques de la vie de Rita Hayworth. Bogart (son apparition en imperméable, sous la pluie, est une image de la mythologie hollywoodienne), est extraordinaire, homme fatigué et usé par la vie. Eblouissante, Ava Gardner réussit le prodige d'être aussi crédible en danseuse de flamenco qu'en star hollywoodienne. A la somptueuse photographie de Jack Cardiff, répond une écriture scénaristique époustouflante et une mise en scène qui ne l'est pas moins. Mankiewicz filme la même scène sous différents angles (procédé déjà utilisé par Kubrick dans L'ultime razzia) et surtout, joue avec l'espace temps. Au moins huit flash-backs sont à noter, certains d'entre eux étant composés de flash-backs dans le flash-back. Par ailleurs, le destin de la comtesse est conté en voix off par 4 narrateurs différents, dont l'héroïne, elle-même. Avec Les ensorcelés de Minnelli et Boulevard du crépuscule, La comtesse aux pieds nus est le meilleur film classique consacré à ce miroir aux alouettes appelé Hollywood. Il est aussi le plus beau d'entre eux. Eternel. | |
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