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| Joseph Mankiewicz | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 8 Juin 2010 - 12:09 | |
| Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls, 1955) avec Marlon Brando, Jean Simmons, Frank Sinatra ... Une comédie musicale signée Mankiewicz ? Etonnant ! Brando qui danse et qui chante ? Surprenant ! Bon, Mankiewicz n'est pas Minnelli, mais il s'en tire plutôt bien même si les numéros musicaux n'ont rien d'exceptionnel. Sinatra est excellent et le couple Brando/Simmons a du chien, dans un registre très nouveau pour eux. Le film a des dialogues très spirituels et son New York interlope, très stylisé, ne manque pas de charme, autant que le Cuba d'avant la révolution. Il y a comme un petit air d'avant West Side Story dans cette oeuvre colorée que les amateurs de comédie musicale apprécieront. Ceux qui sont allergiques au genre se rabattront sur le reste de la filmographie de Mankiewicz, disons moins légère ... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 16 Juin 2010 - 14:28 | |
| Un américain bien tranquille (The quiet American, 1958) avec Audie Murphy, Michael Redgrave, Claud Dauphin ... Saigon, printemps 52, le cadavre d'un américain est découvert. Adapté librement du roman de Graham Greene, ce film de Mankiewicz est assez méconnu alors qu'il constitue un des maillons essentiels de la carrière du réalisateur. Comme souvent chez lui, les apparences sont trompeuses et les deux jours de célébration du nouvel an chinois vont être bien moins paisibles que prévues. Loin d'un exotisme facile, dans l'Indochine en guerre, Mankiewicz s'intéresse à trois personnages représentatifs des cultures dominantes de l'époque : l'anglais idéaliste un rien désabusé, l'américain donneur de leçons et ... le français, un peu dépassé par les évènements. Les dialogues sont ciselés et le duel anglo/américain finement analysé, autour d'une femme, loin des stéréotypes de vamp orientale. La mise en scène est on ne peut plus brillante, les 3/4 du récit sont constitués d'un flashback qui décrit la plongée en enfer du pseudo représentant de commerce yankee. Graham Greene était mécontent du film qui, il est vrai, n'est guère fidèle au livre. Le remake éponyme de Philipp Noyce (2002) l'est bien davantage mais le film n'est guère convaincant. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 16 Juin 2010 - 14:46 | |
| Un américain bien tranquille : je n'ai pas tellement accroché à ce film… j'ai eu l'impression qu'il y avait des trous d'air, l'intérêt (le mien) a fait les montagnes russes, et est resté souvent en bas, d'ailleurs… une sorte de flottement dans le scénario… Ce n'est vraiment pas mon Mankiewicz préféré… | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 29 Juil 2010 - 14:16 | |
| Soudain, l'été dernier (Suddenly, last summer, 1959) avec Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn, Montgomey Clift ... Attention, film psychanalytique ! Le sujet, adapté de la pièce de Tennesse Williams, n'est pas léger, léger. Et le film est verbeux et statique, à première vue. De quoi s'agit-il ? Du traumatisme d'une femme (Hepburn), qui ne se remet pas de la mort atroce de son fils. Et de sa nièce devenue folle à la suite de cet événement (Taylor), qu'un médecin entreprend de psychanalyser avant que l'éventualité d'une lobotomisation ne soit envisagée. Tout en rapport de forces, le film bénéficie du charisme de ses deux interprètes principales qui éclipsent sans mal un Clift plutôt terne. Il faut bien cela pour "avaler" tous les thèmes qui sont abordés : démence, homosexualité, cannibalisme, inceste, etc. Film d'une intelligence rare et d'une construction complexe, bien loin des canons hollywoodiens. Pas revu depuis des lustres. A sans doute pas mal vieilli. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 29 Juil 2010 - 20:40 | |
| verbeux quand le texte vaut le coup comme ici c'est plutôt positif. vu il doit y avoir 5 ans environ (aïïïïe....) et vraiment vraiment apprécié ! (donc ptet pas tant vieilli que ça ?) | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mar 17 Aoû 2010 - 15:39 | |
| Cléopâtre (Cleopatra, 1963) avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison ... Le film de tous les superlatifs, des anecdotes les plus croustillantes, des coûts les plus pharaoniques... La méningite puis la bronchite de Liz, le remplacement de Mamoulian par Mankiewicz, la liaison torride entre Liz et Richard, le budget prévu de 2 millions de dollars et qui passe à plus de 35, etc. Le montage de Mankiewicz fait deux fois trois heures, le producteur Zanuck le réduit à 4 heures. Le film est mal accueilli, mais il recevra cependant 4 Oscars. Malgré l'ampleur du projet, la mise en scène de Mankiewicz sert avant tout de contrepoint aux dialogues pour parvenir à ce que le cinéaste souhaitait faire : une épopée intime. On peut dire tout ce qu'on voudra de ce péplum mais pas qu'il est mauvais. L'intelligence du réalisateur éclate dans chaque scène et plusieurs visions sont nécessaires pour comprendre toutes les subtilités du film, notamment narratives. Rex Harrison avait bien raison de dire que : " Les gens ont tendance à croire qu'un film qui a coûté autant d'argent et dont on a tant parlé ne peut être qu'une gigantesque plaisanterie. Mais ce n'est pas le cas. Cléopâtre est une tentative sérieuse de faire la lumière sur l'une des plus grandes histoires de tous les temps." | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 18 Aoû 2010 - 12:34 | |
| J'adore les Peplum! Je me laisserais bien tenter par celui-ci... | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Mer 18 Aoû 2010 - 13:50 | |
| - Ezechielle a écrit:
- J'adore les Peplum! Je me laisserais bien tenter par celui-ci...
4 heures seulement, ça vaut le coup ! | |
| | | Ezechielle Sage de la littérature
Messages : 2025 Inscription le : 03/03/2009 Age : 35 Localisation : Bruxelles
| | | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Jeu 9 Sep 2010 - 14:48 | |
| Guêpier pour trois abeilles (The Honey Pot, 1967) avec Rex Harrison, Susan Hayward, Capucine, Cliff Robertson, Maggie Smith ... Le très riche Cecil Fox puise dans la représentation de "Volpone" l'idée de se moquer de ceux qui, sous couvert de l'amitié, n'en veulent cependant qu'à son argent. Pour l'assister dans sa mystification, il engage un acteur en chômage, un peu gigolo, William McFly. Fox feint d'être à l'agonie et invite à son chevet trois femmes qu'il a cru aimer et qui ont dit l'aimer. Après la douloureuse expérience de Cléopâtre, Mankiewicz revient à des thématiques plus proches de lui. Cette tragédie-comédie, franchement perverse, taxée à tort de misogynie, utilise le cadre somptueux de Venise avec bonheur. Tout le monde ment dans cette délicieuse pochade, très spirituelle, qui n'épargne aucun personnage. Misanthrope, alors, Mankiewicz ? Plutôt sans illusions sur les relations humaines et l'avidité/cynisme qui les régit. Longtemps considéré comme une oeuvre de second plan, ce Guêpier mérite d'être redécouvert. L'interprétation est aux petits oignons : Rex Harrison, suave à souhait, et Susan Hayward, excellente dans son dernier grand rôle, et, surtout, Maggie Smith, magistrale. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Lun 27 Sep 2010 - 16:34 | |
| Le reptile (There was a crooked man, 1970) avec Kirk Douglas, Henry Fonda ... Pour la première fois, Mankiewicz s'attaque au western (et aussi au film carcéral), pour un résultat déroutant et excitant au possible. Situé entre le western classique et le "spaghetti", ce reptile semble à première vue pas très sérieux, une distraction pour le réalisateur. On y trouve partout hachés menu ses thèmes de prédilection et, par dessus tout, son éternelle ironie vis à vis de l'âme humaine, toujours aussi hypocrite. Film sardonique et ricanant dont le dénouement est l'un des plus jubilatoires de l'histoire du cinéma. Quant à l'affrontement Douglas/Fonda, il fait mieux que tenir ses promesses. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Lun 27 Sep 2010 - 16:46 | |
| Le limier (Sleuth, 1972) avec Laurence Olivier, Michael Caine ... Dernier film de Joseph Mankiewicz. Le singulier affrontement entre un riche et arrogant auteur de romans policiers, trompé par sa femme, et l'amant de celle-ci, un coiffeur distingué encombré par ses origines modestes. De ce huis-clos théâtral, Mankiewicz tire la quintessence, avec une mise en scène sidérante d'invention. C'est une partie de poker menteur qui se joue dans ce film policier ébouriffant, aux rebondissements en cascade, au rythme qui va crescendo. Un exercice de style époustouflant qui clôt en apothéose la carrière de Mankiewicz. Vous pouvez toujours regarder le remake de Branagh (2007), la différence de classe saute aux yeux. Pas la peine de demander au profit de qui. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Lun 27 Sep 2010 - 17:22 | |
| - traversay a écrit:
- Vous pouvez toujours regarder le remake de Branagh (2007), la différence de classe saute aux yeux. Pas la peine de demander au profit de qui.
Oh que oui! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Dim 22 Déc 2013 - 10:24 | |
| Chaînes conjugalesDans une petite ville de province américaine, trois amies vont bientôt embarquer en croisière pour remplir une de leurs obligations sociales qui consiste à accompagner une excursion d’enfants. Délaissant pour l’occasion leurs maris respectifs, elles reçoivent juste avant leur départ la lettre d’une amie commune, à savoir la splendide Addie Ross. Cette grande séductrice leur annonce tout simplement qu’elle a quitté la ville avec un de leurs époux. Chaque épouse va s’interroger individuellement en se remémorant un épisode de sa vie de couple. Et si c’était elle la femme trompée et abandonnée par son époux pour les beaux yeux de la belle ? Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives - 1949) est le premier triomphe de Mankiewicz en tant qu’auteur/réalisateur. Il gagnera d’ailleurs l’oscar du scénario et celui de la mise en scène en 1950. Une comédie romanesque dans lequel le mariage en prend pour son grade tant il semble constituer un exercice bien périlleux de par les nombreux malentendus et obstacles qui le jalonnent : le manque d’argent, qui se révèle aussi fatal que l’excès d’argent, une ambition trop marquée, les différences sociales, les conventions, les amertumes accumulées et autres déceptions diverses. Et quelle harangue contre la publicité et les émissions radiophoniques commanditées lors de longue tirade de Kirk Douglas. Trois flashbacks successifs, un par épouse, et une multiplicité des points de vues qui renforcent la narration et les fausses pistes. L’unité du film est également assurée par la voix off d’Addie Ross, la voleuse d’hommes que nous ne verrons d’ailleurs jamais. C’est comme toujours psychologiquement fouillé et l’humour n’est pas en reste. Je pense particulièrement à l’actrice Thelma Ritter qui joue la domestique : elle est tout simplement extraordinaire dans ce regard cynique et désabusé qu’elle pose sur ses maîtres. Du cabotinage de haut vol ! Que nous dit finalement Joseph L. Mankiewicz ? Qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Joseph Mankiewicz Dim 21 Déc 2014 - 9:33 | |
| Le limier / Sleuth (1972) Adaptation d'une pièce de Anthony Shaffer, avec Laurence Olivier et Michael Caine. Un coiffeur italien qui rend visite à un auteur à succès de romans policiers façon Agatha Christie avec un brillant détective. Enjeux ? La femme du second qui a une affaire avec le premier, et quelques bijoux, et quelques autres choses. C'est assez long avec pas loin de 2h20 mais même si il y a des petites (petites !) baisses dans la première partie, on peut dire que ce huis clos carbure bien et tient son spectateur en haleine. Pas tant par les farfeluteries de la demeure de l'auteur que par la balance des rapports de force, demi-mensonges et du quand on ne sait pas toujours jusqu'où ça devient sérieux. Et en plus de la mise en scène acharnée on a droit a au moins une grosse surprise (même quand on ne sait plus trop et qu'on l'attend un peu quand même). Ce n'est pas mon genre de film préféré mais pour peu que ce soit un peu plus votre came vous devriez être aux anges... | |
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| | | | Joseph Mankiewicz | |
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