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| Marco Bellochio | |
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+5coline Aeriale Marko Epi traversay 9 participants | |
Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Marco Bellochio Dim 22 Nov 2009 - 22:46 | |
| Petit filmo (grazie wiki) 1965 : Les Poings dans les poches (I pugni in tasca) 1967 : La Chine est proche (La Cina è vicina) 1972 : Au nom du père (Nel nome del padre) 1972 : Viol en première page (Sbatti il mostro in prima pagina) 1975 : Fous à délier (Matti da slegare) (documentaire) 1976 : La Marche triomphale (Marcia trionfale) 1980 : Vacanze in Val Trebbia 1980 : Le Saut dans le vide (Salto nel vuoto) 1982 : Les Yeux, la bouche (Gli occhi, la bocca) 1984 : Henri IV, le roi fou (Enrico IV) 1986 : Le Diable au corps (Diavolo in corpo) 1988 : La Sorcière (La visione del sabba) 1991 : Autour du désir (La condanna) 1994 : Rêve de papillon (Il sogno della farfalla) 1997 : Le Prince de Hombourg (Il principe di Homburg) 1999 : La Nourrice (La balia) 2002 : Le Sourire de ma mère (L'ora di religione) 2003 : Buongiorno, notte 2006 : Le Metteur en scène de mariages (Il regista di matrimoni) 2006 : Sorelle 2009 : Vincere 2010 : Sorelle Mai 2012 : La Belle Endormie (Bella adormentata) Cette après-midi, ils parlaient à la radio de Vincere, le dernier Bellochio, qui sort mercredi prochain. J'ai vraiment envie de le voir... - Citation :
- Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l'histoire officielle ne raconte pas : une femme, Ida Dalser, et un enfant, Benito Albino - conçu, reconnu puis désavoué. Ida rencontre Mussolini de manière fugace à Trente et en est éblouie. Elle le retrouve à Milan où il est un ardent militant socialiste qui harangue les foules et dirige le quotidien l'Avanti. Ida croit en lui, en ses idées. Pour l'aider à financer le Popolo d'Italia, point de départ du futur parti fasciste,elle vend tous ses biens... Lorsque la guerre éclate, Benito Mussolini s'engage et disparaît de la vie de la jeune maman, qui découvrira avec stupeur qu'il est déjà marié avec une autre femme. Ida n'aura dès lors de cesse de revendiquer sa qualité d'épouse légitime et de mère du fils aîné de Mussolini, mais sera systématiquement éloignée de force et son enfant mis dans un institut. Pourtant, elle ne se rendra jamais et ne cessera de revendiquer haut et fort sa vérité.
(résumé Allociné) |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Marco Bellochio Mer 25 Nov 2009 - 20:34 | |
| Vincere de Marco BellochioLes meilleurs cinéastes italiens, de Rossellini à Scola, ont toujours su relier la Grande Histoire à des récits intimes d'individus anonymes dont le destin en a été bouleversé. Avec Vincere, Marco Bellochio trace le portrait d'une femme au courage inaltérable, meurtrie, bafouée, toujours combattante, même internée, elle, la femme ignorée de Mussolini. Dans un style puissant et ample, le réalisateur décrit l'Italie fasciste avec brio, passant à une manière lyrique quand il évoque la destinée de cette femme (et de son fils Benito) hors du commun. D'une beauté sombre (quelle image somptueuse !), le film intègre des archives extraordinaires du Duce en "représentation" et des bandes d'actualité. Elles sont subtilement utilisées dans cette oeuvre qui est sublimée par la performance héroïque de Giovanna Mezzogiorno. L'un des plus beaux films de Bellochio (70 ans) qui a trouvé là un sujet à sa (dé)mesure. | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marco Bellochio Mer 25 Nov 2009 - 21:16 | |
| Ton commentaire Bellonzo me donne encore plus envie mais je crois qu'il ne passe pas dans mon cinéma pfff ! Tu l'as vu en français ou en VO ? | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Marco Bellochio Mer 25 Nov 2009 - 22:07 | |
| - Epi a écrit:
- Ton commentaire Bellonzo me donne encore plus envie mais je crois qu'il ne passe pas dans mon cinéma pfff !
Tu l'as vu en français ou en VO ? En V.O ! Je suis sûr que tu auras l'occasion de le voir. Signé Bellonzo (enfin presque). | |
| | | Epi Escargote Zen
Messages : 14255 Inscription le : 05/03/2008 Age : 64 Localisation : à l'ouest
| Sujet: Re: Marco Bellochio Mer 25 Nov 2009 - 22:13 | |
| - traversay a écrit:
- Epi a écrit:
- Ton commentaire Bellonzo me donne encore plus envie mais je crois qu'il ne passe pas dans mon cinéma pfff !
Tu l'as vu en français ou en VO ? En V.O ! Je suis sûr que tu auras l'occasion de le voir.
Signé Bellonzo (enfin presque). Toutes mes excuses Traversay J'espère le voir oui, le sujet m'intéresse énormément. Je pense que j'irai le voir à Paris pour la VO, certainement beaucoup mieux. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Marco Bellochio Sam 5 Déc 2009 - 0:28 | |
| - traversay a écrit:
- Vincere de Marco Bellochio
Les meilleurs cinéastes italiens, de Rossellini à Scola, ont toujours su relier la Grande Histoire à des récits intimes d'individus anonymes dont le destin en a été bouleversé. Avec Vincere, Marco Bellochio trace le portrait d'une femme au courage inaltérable, meurtrie, bafouée, toujours combattante, même internée, elle, la femme ignorée de Mussolini. Dans un style puissant et ample, le réalisateur décrit l'Italie fasciste avec brio, passant à une manière lyrique quand il évoque la destinée de cette femme (et de son fils Benito) hors du commun. D'une beauté sombre (quelle image somptueuse !), le film intègre des archives extraordinaires du Duce en "représentation" et des bandes d'actualité. Elles sont subtilement utilisées dans cette oeuvre qui est sublimée par la performance héroïque de Giovanna Mezzogiorno. L'un des plus beaux films de Bellochio (70 ans) qui a trouvé là un sujet à sa (dé)mesure.
Je partage en grande partie cet avis. J'avoue avoir été dans un premier temps agacé et sur le point de quitter la salle durant le premier tiers dont le rythme cacophonique, volontairement inspiré du futurisme (dont on voit d'ailleurs une exposition), est à la limite de l'hystérie et de la grandiloquence. Autant j'étais embarqué dans Il Divo autant là je trouve que ça maintient à distance et que la volonté de donner une dimension opératique est trop systématique. Mais force est de reconnaître qu'il maintient cette intensité de bout en bout et que la seconde partie devient superbe sur le plan mélodramatique. L'asile frôle la caricature mais les échanges avec le psychiatre puis toute la fin sont inspirés. Il y a surtout une magnifique actrice, Giovanna Mezzogiorno, qui aurait mérité un prix d'interprétation et n'est pas sans faire penser à Romy Schneider. Les films à thématique historico-politiques font rarement mon régal mais celui-ci a de la classe. Je le trouve à la fois puissant et bancal mais c'est probablement un grand film. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 18 Déc 2009 - 9:56 | |
| Je reviens à Vincere! c'est un peu la pagaille tous ces films mélangés - Marko a écrit:
- . J'avoue avoir été dans un premier temps agacé et sur le point de quitter la salle durant le premier tiers dont le rythme cacophonique, volontairement inspiré du futurisme (dont on voit d'ailleurs une exposition), est à la limite de l'hystérie et de la grandiloquence. Autant j'étais embarqué dans Il Divo autant là je trouve que ça maintient à distance et que la volonté de donner une dimension opératique est trop systématique...
C'est assez agaçant tu as raison Marko, mais cela reflète malgré tout le rapport qui régnait autour du Duce. C'est tout de même cet aspect qui l'a porté pendant cette période trouble où le peuple cherchait des repères, un maître qui transcende la réalité, capable de les galvaniser. Je trouve que la distance sert assez bien l'histoire et permet de mieux comprendre la suite. Même si J'aipréféré aussi la seconde partie, plus humaine, plus ancrée dans une réalité proche. Le désarroi de cette femme émeut et trouble même. Comment peut-t'on persister à ce stade lorsque la personne aimée bafoue et rejette avec autant de dédain et de cruauté...?? Cette question n'a pas arrêté de me triturer l'esprit. Surtout lorsque les archives d'époque nous montrent un Mussolini quasi grotesque, au visage déformé et paraissant se caricaturer lui-même. On a tout de même du mal à croire à la passion aveugle de cette femme, à son acharnement, et pourtant... A un moment une des soeurs de l'internat dit d'ailleurs à Ida " Soyez heureuse, toutes les femmes auraient aimer l'avoir comme amant". Cela dit tout. Un peuple entier a été subjugué, fasciné au point de croire à un discours qui ne voulait plus rien dire! Les extraits de l'époque sont à ce niveau révélateurs. S'il n'y avait pas l'histoire derrière, ils seraient risibles tant le tyran y parait granguignolesque, ses paroles dénuées de sens. Bellochio a réussi je crois une belle démonstration de la soif de puissance d'un homme et du pouvoir de domination, fait de fascination et d'assouvissement, qu'il parvient à exercer sur les autres et qui peut mener à la folie. Folie collective, hystérie, annihilation de sa personne. Tout est montré avec doigté et appuyé en filigrane par le contexte. Chapeau tout de même à Mr Bellochio, un film qui révèle beaucoup je trouve! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Marco Bellochio Sam 19 Déc 2009 - 11:11 | |
| - aériale a écrit:
Cette question n'a pas arrêté de me triturer l'esprit. Surtout lorsque les archives d'époque nous montrent un Mussolini quasi grotesque, au visage déformé et paraissant se caricaturer lui-même. On a tout de même du mal à croire à la passion aveugle de cette femme, à son acharnement, et pourtant... Ces images d'archives sont hallucinantes! Mussolini était vraiment un fou furieux! Une paranoïa et une mégalomanie qui le défiguraient littéralement. | |
| | | Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Re: Marco Bellochio Sam 19 Déc 2009 - 18:34 | |
| Effrayant! La folie a un visage... | |
| | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 29 Jan 2010 - 0:19 | |
| Je rejoins toutes vos éloges sur Vincere que je suis allée voir ce soir... | |
| | | Charlie Agilité postale
Messages : 970 Inscription le : 12/01/2010
| Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 29 Jan 2010 - 8:23 | |
| - coline a écrit:
- Je rejoins toutes vos éloges sur Vincere que je suis allée voir ce soir...
J'attends avec impatience qu'il passe dans notre ciné-club.... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 29 Jan 2010 - 10:49 | |
| Film visuellement violent et qui malmène le spectateur, oui, mais je ne m'en plaindrai pas car je vois généralement peu d'oeuvres aussi expressionnistes. Je retiendrai surtout l'ambiguité du personnage d'Ida. Son dévouement, son abnégation et sa détermination à toute épreuve peuvent sembler admirables mais question extrémisme, elle n'a rien à envier à son époux. Je crois que c'était un critique du Masque qui disait qu'elle aurait fait une parfaite femme de dictateur. Elle se laisse endoctriner et aveugler, oui, mais je pense qu'elle porte déjà en elle cette violence et ce fanatisme. Moi elle m'a fait autant peur que pitié. |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 29 Jan 2010 - 23:37 | |
| - Nezumi a écrit:
-
Je retiendrai surtout l'ambiguité du personnage d'Ida. Son dévouement, son abnégation et sa détermination à toute épreuve peuvent sembler admirables mais question extrémisme, elle n'a rien à envier à son époux. Je crois que c'était un critique du Masque qui disait qu'elle aurait fait une parfaite femme de dictateur. Elle se laisse endoctriner et aveugler, oui, mais je pense qu'elle porte déjà en elle cette violence et ce fanatisme. Moi elle m'a fait autant peur que pitié. C'est très juste! Elle est un personnage très ambigu à la fois héroïne sacrifiée d'opéra bouleversante et cas clinique d'hystérie un peu effrayante. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Marco Bellochio Sam 30 Jan 2010 - 21:24 | |
| Cette scène où le fils imite son père, grimaçant et roulant des yeux, le visage déformé à la fois par la folie paternelle et la sienne naissante, est aussi un moment très fort et glaçant...Je me souviendrai longtemps de ce film. |
| | | Babelle Zen littéraire
Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
| Sujet: Re: Marco Bellochio Lun 21 Juin 2010 - 11:01 | |
| Je me suis passé deux fois Vincere et je suis sous le choc. Moins choquée par l'histoire d'Ilda Dalser et de son fils (forcément dramatique) que par la forme! Une gêne au départ : cette cacophonie comme dit Marko, je la ressens mal aussi, j'y vois un frein, quelque chose de revu, une musique trop sublime qui d'abord cadre mal parce qu'on croit qu'on va la subir tout le temps comme principal effet dramatique. Mais vite on tombe sur des plans complètement fous et la musique de Carlo Crivelli articule une architecture qui colle avec le sens de l'histoire mais aussi d'une esthétique singulière. Certaines scènes ont l'air d'avoir été faites pour le théâtre, en un plan d'intérieur très large où chaque détail même ceux d'arrière plan mène le regard direct au cœur du moment : la table délestée de ses objets où Ilda va faire face aux médecins pour interrogatoire, chaque détail symbolisant l'autorité cléricale (la tête de mort retirée, reposée, poussée)... Puis j'hallucine quand je vois les femmes en robes blanches se jeter sur la grille de leur "prison" et y grimper telles des oiseaux, plongée, contre plongée, caméra devant les barreaux, caméra plongeant au plafond selon leur progression puis derrière les barreaux... et le même plan donnant lieu à une entrée d'archives sur un Duce caressant un lionceau derrière une grille identique. C'est pas Kaurismaki qui disait qu'il ne pouvait pas s'offrir un bon noir & blanc pour travailler parce qu'aujourd'hui ça coûtait trop cher, peu de techniciens sachant le faire? Il plaisantait peut-être encore? A la sortie de Vincere on a l'impression que les couleurs, les tons se sont fondus. Je me suis même demandé si Bellocchio n'aurait pas mêlé aux archives une ou deux scènes qu'il aurait été capable de tourner lui-même, une scène notamment où les personnages de la famille Dalser, figés comme sur un tableau d'abord en un noir & blanc, évoluent quelques secondes en prenant de la couleur. Enfin c'est très travaillé, comme de la dentelle, superbe, époustouflant! La photo! Ouah! C'est trop monsieur Bellocchio, il ne faut pas nous faire des trucs comme ça, c'est trop stupéfiant!
Dernière édition par Babelle le Mar 22 Juin 2010 - 16:17, édité 2 fois | |
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