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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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Messages : 5065 Inscription le : 14/02/2007 Localisation : FSB
Sujet: Re: Marco Bellochio Mar 22 Juin 2010 - 16:11
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Marco Bellochio Ven 12 Avr 2013 - 20:55
La belle endormie
Citation :
Le 23 novembre 2008, l'Italie se déchire autour du sort d'Eluana Englaro, une jeune femme plongée dans le coma depuis 17 ans. La justice italienne vient d'autoriser Beppino Englaro, son père, à interrompre l'alimentation artificielle maintenant sa fille en vie. Dans ce tourbillon politique et médiatique les sensibilités s'enflamment, les croyances et les idéologies s'affrontent.
Après près de 50 ans de carrière, marquée par quelques films de très grande qualité (Les poings dans les poches, Le saut dans le vide, Buongiorno notte, ...), on pouvait s'attendre à une baisse de régime de la part de Marco Bellocchio. Mais, à l'instar d'un Bernardo Bertolucci (Moi et toi), et dans un registre tout autre, le cinéaste italien semble avoir retrouvé du mordant avec Vincere. La belle endormie n'a certes pas la même puissance ni une construction aussi impressionnante, il n'en est pas moins un film dense, intense (sporadiquement, c'est vrai) et véritablement poignant. Bâti de façon chorale, avec au moins quatre intrigues parallèles que le metteur en scène réussit à hisser à la même hauteur, Bellocchio livre cette fois un constat accablant de l'état de la société italienne, notamment à travers son personnel politique, cynique et coupé des réalités du terrain. A travers le thème de l'euthanasie, qu'il traite souvent de façon indirecte, le film se révèle être avant tout, au-delà du débat qui a enflammé l'Italie fin 2008, un hymne à la vie, à la compassion et, surtout à l'amour. Si Toni Servillo et Isabelle Huppert tiennent le haut de l'affiche, ils sont cependant moins présents et convaincants que la jeune Alba Rohrwacher qui s'affirme de film en films La belle endormie est le genre d'oeuvre polyphonique qui, malgré certains passages inégaux, gagne ses galons sur la longueur et finit par distiller son pesant d'émotion sans que celle-ci ne paraisse forcée.
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Marco Bellochio Mar 16 Avr 2013 - 23:58
La belle endormie
Bellocchio parvient à prolonger la dynamique de Vincere même s'il ne retrouve pas la même densité. En suivant des récits parallèles autour du symbole d'Eluana Englaro, il s'autorise quelques baisses de rythme sans que cela ne fragilise son discours. A travers ses multiples personnages, il compose un instantané de l'Italie contemporaine, avec sa cacophonie, ses excès, ses doutes et son hystérie politique. Cette dimension polyphonique séduit par sa sensibilité, au-delà des constats d'échec et des visions immobiles ( à l'image du rôle d'Isabelle Huppert comme un miroir invisible). Une force de vie se dégage du récit jusque dans des échanges aux accents tragicomiques, et je rejoins traversay pour souligner la belle prestation d'Alba Rohrwacher.
Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
Sujet: Re: Marco Bellochio Jeu 9 Jan 2014 - 2:36
J'ai vu La Belle endormie, de Marco Bellochio , dont j'avais beaucoup aimé , entre autres, Vincere. J'ai aimé aussi celui-ci. Ce n'est pas du tout un film qui parle d'euthanasie, comme je le croyais. Mais l'action se situe dans les quelques jours qui précèdent la mort d'Eluana Englaro. ici
Comme souvent dans les films de Bellochio, la réalité apparait , mêlée à la fiction, et ici à travers les journaux télévisés et l'espèce d'hystérie qui semble avoir saisi tout le pays à ce moment précis. C'est plus un film qui parle de pulsions de vie et de mort . Plusieurs personnages se " réveillent" dans ce film, s'affirment. C'est un film très libre et très respectueux pour tous les personnages, quelles que soient leurs opinions. A part bien sûr la classe politique.. Il y a des scènes très explicites situées dans un bain turc qui évoquent la décadence et les thermes romains. Sans doute peut-on reprocher à ce film un côté un brin démonstratif, mais c'est un regard très humain .Et aussi, peut être , cette accumulation de personnages pour aborder des sujets très différents, en particulier le suicide des jeunes, mais, personnellement, cela ne m'a pas gênée.
On retrouve bien sûr Toni Servillo , où n'est-il pas dans le cinéma italien? Et, oui, une excellente actrice, Alba Rohrwacher.