Choquée ["Nègre" "Métis" "Ghost Writer"]

comme dire qu'esclave est péjoratif ? ça dépend des explications qu'on met avec en cas de besoin ?

pas sure de te comprendre Animal (?)

esclave, nom

Sens 1 Personne sous l'autorité absolue d'un maître. Synonyme serviteur Anglais slave
Sens 2 Personne qui subit la domination de quelqu'un ou de quelque chose.

de même pour l'adjectif

donc ce qualificatif est péjoratif non ?

je voulais dire que ça dépend de l'éclairage que l'on souhaite donner au mot. On peut dire "esclave" sans se réjouir et utiliser le mot quand même car il veut bien dire ce qu'il veut dire. ?

pas sûr d'être plus clair à cette heure

Bédoulène a écrit:

exact Rivela mon médecin référent porte ce Nom.

Sans compter le PDG de Universal Music France, et, surtout, Charles Nègre, le photographe (1820-1880), dont voici une photo :

Pour en revenir à Nègre littéraire, ce sens existe depuis le XVIII° siècle.
Faut-il, parce que "Nègre" a pris une connotation péjorative, ne plus s'en servir ?
De plus, la connotation péjorative d'un mot peut dépendre de qui le dit.
Par exemple, "Nigga" ("nègre", prononcé à l'américaine) est considéré comme insultant si c'est un non-Noir qui le dit, alors que ça peut être affectueux si c'est un Noir qui le dit (voirici :

Citation :

"Some African-Americans express considerable offense when referred to as a nigga by Caucasian people, but not if they are called the same by other African-Americans, or by some other minority, as a term of endearment. In this case, the term may be seen either as a symbol of brotherhood, similar to the usage of the words dude and bro, and its use outside a defined social group an unwelcome cultural appropriation."

Ce qui est, en soit, une forme de racisme, non ?
Alors, certes, je dévie un peu, puisque nous sommes en France et pas aux Etats-Unis.
Mais tout ça pour dire qu'il y a le mot, et le connotation qu'on veut lui donner (c'est ce qu'Animal disait, non ?).

Le politiquement correct s'immisce partout, même chez le pâtissier.
Pour preuve, quand j'étais jeune ("plus jeune"), j'aimais à m'empiffrer de têtes de nègre :

Maintenant, certains appellent ça "Têtes de choco".
Je me demande si l'Eglise catholique va demander qu'on cesse de manger des Religieuses.

à mon époque ce truc délicieux (pour moi) s'appelait bamboula (sans coco dessus)

sources wikipedia

Bamboula est devenu un terme pour désigner les personnes noires d'origine africaine, c'est une injure raciste.
Bamboula est aussi une marque de biscuits au chocolat de Saint-Michel-Chef-Chef, près de Tharon-Plage (Loire-Atlantique), qui avait pour mascotte un petit garçon africain de la savane, mais cette marque a disparu au début des années 1990 sous l'impulsion des mouvements antiracistes parmi lesquels SOS Racisme qui avait déposé une plainte. Après une quinzaine d'années d'interruption, l'entreprise St-Michel a relancé la confection de ces biscuits, commercialisés sous le nom « Sablé de Retz au chocolat ».

Bédoulène a écrit:

mais Babelle je pense que si je ressens un malaise à ce qu'on emploie le mot de "nègre" pour ce genre de collaboration j'ai le droit de le dire. Et je ne trouve pas sympa que tu dises : Ce fil n'a pas lieu d'être.

Il fut difficile de donner suite à ce fil parce qu'il semblait que l'on se révoltait sur une connotation du mot "nègre" en ce qui concerne les écrivains fantômes (ces derniers en effet mériteraient parfois de sortir de l'ombre).
Mais c'était comme si on occultait la connotation raciste première vis à vis des noirs. Comme si le nègre-noir choquait moins que le nègre-auteur. Comme si le terme, si peu digne, dis-tu, de l'auteur invisible, pouvait n'être destiné qu'aux noirs et non à tout ce qui peut rendre esclave dans n'importe quel contexte.
L'esclavagisme d'où le terme prend ses sources me semble sans commune mesure avec le statut actuel de l'auteur-fantôme.
Dans ta formulation première, un quidam en passant sur ce fil pouvait avoir un doute. La mauvaise humeur de Dom (belliqueuse du dimanche) m'a donné envie de renoncer à ce fil qui porte deux orientations. + une troisième aujourd'hui car c'est dans l'air du temps : va-t-on se faire taper sur les doigts parce qu'on a dit : nègre...
Si l'on accorde aux écrivains de l'ombre un nom digne de leur travail je me demande quel nom pourrait dignement convenir au nègre resté nègre. Parce que visiblement, être nègre, c'est pas le top.
Je ne sais même plus contre qui Dom menait sa guerre et vous avez raison : il est temps que l'on dépasse tout ça mais on constate que ça se fait par Ghostwriter, black, white...
Et Rivela nous fait un superbe lapsus non? >

rivela a écrit:

"Quand au mot nègre il y a des personnes leur nom de faille c'est Nègre".

Je crois comprendre ce que ressent Bédoulène.

On peut donner toutes les explications du monde. Il n' empeche que
cette appelation de "nègre" est et restera entachée de mépris, de
haine et de marchandisation...

Tout comme génocide rappelle l' extermination du peuple juif.
Et j' ai connu des gens qui en traitaient d' autres de "juifs"...

Je me suis souvent senti géné d' etre confronté à ce qu' on appelle
un nègre parce que c' est le mot qui me venait spontanément à l' esprit.
A mon esprit conditionné.
Et si j' ai ressenti cette gène, l' autre l' aura forcément ressentie aussi.

bix229 a écrit:

Je me suis souvent senti géné d' etre confronté à ce qu' on appelle un nègre parce que c' est le mot qui me venait spontanément à l' esprit. A mon esprit conditionné. Et si j' ai ressenti cette gène, l' autre l' aura forcément ressentie aussi.

Et bien c'est pire que ce que je pensais! Moi quand je fais face à Paul, je pense Paul, pas Paul-noir, encore moins Paul-nègre!

Oui c' est pire, mais je ne sais pas si on est vraiment responsable de ses
conditionnements.

Je trouve que ce qui peut faire le mérite d' un homme, c' est juste essayer de les surmonter !

babelle a écrit:

Mais c'était comme si on occultait la connotation raciste première vis à vis des noirs. Comme si le nègre-noir choquait moins que le nègre-auteur. Comme si le terme, si peu digne, dis-tu, de l'auteur invisible, pouvait n'être destiné qu'aux noirs et non à tout ce qui peut rendre esclave dans n'importe quel contexte.

mmmh... pas convaincu, à part comme point de départ à quelques pirouettes... en plus ça donne une orientation "a priori" à ce qui a été dit.

je dis ça dans l'espoir qu'on ne se fasse pas dire ce qu'on ne dit pas.

heureusement qu'on différencie les gens auxquels on s'adresse... Paul breton ça marche ?

Babelle, si le terme de nègre me choquait c'était bien avant tout pour l'Homme que ce terme représente. Je n'emploie pas ce mot là donc normal que je sois choquée, énervée quand j'entends justement qu'on le prononce.
Le sentiment du "nègre" littéraire est venue ensuite en rajouter. (puisque comme dit en quelques jours je l'ai trop entendu)

Babelle a écrit :

"Mais c'était comme si on occultait la connotation raciste première vis à vis des noirs. Comme si le nègre-noir choquait moins que le nègre-auteur."

aucune occultation de ma part, d'ailleurs il me semblait que dans ta première réponse tu avais compris mon sentiment premier.

me suis-je faite comprendre ?

Il me semble que Bix d'ailleurs avait il y a peu soulevait le problème de l'esclavage (dans un message sur Haïti)


à tantôt Babelle et pas de lézard entre nous

Je ne sais même plus contre qui Dom menait sa guerre

C’était une bien petite guéguerre. Si je me souviens bien, j’étais dans la même ligne que les messages suivants, c'est-à-dire qu’on ne peut plus dire nègre, ni juif, ni arabe, ni musulman sans chercher une périphrase. Et si on a à faire ce travail linguistique, c’est qu’on n’est pas trop à l’aise sur le sujet, ou bien qu’on a en face de soi un interlocuteur encore moins clair.
Employer le mot nègre pour un écrivain mercenaire ne me choque pas. Pourquoi aller chercher un mot anglo-saxon ? C’est en effet un esclave, les esclaves ont existé (et existent encore) Le fait de ne pas employer le mot ne supprime pas le fait.

Dom a écrit:

Le fait de ne pas employer le mot ne supprime pas le fait.

C'est très vrai !
Mais parfois, on a le choix entre deux mots, l'un considéré comme offensant, et l'autre non.
Le problème, à notre époque, c'est que quasiment tous les mots "directs" sont considérés comme offensant, alors que les périphrases (qui au bout du compte reviennent au même) sont mieux perçues. On peut dire Allemand... et on peut dire "Boche". Ca n'empêche pas les Allemands d'exister (avec leur littérature !), mais à leur place, je préférerais qu'on parle de moi comme d'un Allemand plutôt que d'un Boche, qui est offensant, non ? (pour l'anecdote, chez les militaires à Strasbourg, ce sont les "smarties" à cause de leurs bérets de couleurs, et où j'étais en Allemagne, c'était les "boulons" - je ne sais pas pourquoi).

Pour Nègre, le problème de l'âge du mot se pose. Va-t-on renoncer à utiliser un mot dont le sens remonte au XVIII° siècle parce que la connotation a évolué ? Ou bien ne peut-on pas considérer que, dans le sens de Nègre littéraire, il n'est pas offensant, et qu'il peut même rappeler Alexandre Dumas, un des grands auteurs français (lui et les gens qui ont travaillé avec lui) ?

Je me rends compte en relisant mon 1er message qu'en fait je me suis très mal exprimée et c'est ce qui vous a permis de penser que je m'indignais plus pour l'écrivain fantôme que pour l'Homme (de couleur, Noir ) ce qui confirme que vite et bien ne vont pas forcément ensemble.

Peut-être peux-t-on conclure en disant que nous respectons tous cet Homme.

Le "nègre" littéraire, d' accord.

Dans la réalité, si le "négre" préfère qu' on l' appelle "noir" ou "black",
il a raison.
On peut avoir été colonisé ou fils d' esclave et préferer telle ou telle appellation et revendiquer la couleur de sa peau.
C' est ce qu' ont essayé de faire Césaire aussi bien que Martin Luther
King et Malcom X.
Mais je suis hors débat...