Roman Polanski
Roman Polanski (né le 18 août 1933 à Paris) est un réalisateur, producteur et scénariste franco-polonais, également comédien, ainsi que metteur en scène de théâtre et d'opéra1,2. Il a notamment réalisé Répulsion, Cul de sac, Le Bal des vampires, Rosemary's Baby, Chinatown, Le Locataire, Tess, Le Pianiste, Oliver Twist et plus récemment The Ghost Writer et Carnage. (source wikipedia)
- Citation :
- Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
Courts métrages
1955 : La Bicyclette (Rower)
1956 : Meurtre (Morderstwo)
1956 : Rire de toutes ses dents (Uśmiech Zębiczny)
1957 : Cassons le bal (ou Les trouble-fête) (Rozbijemy Zabawę)
1957 : Kirk Douglas (documentaire)
1958 : Deux hommes et une armoire (Dwaj Ludzie z Szafą)
1959 : La Lampe (Lampa)
1959 : Quand les anges tombent (Gdy Spadają Anioły)
1960 : Le Gros et le Maigre
1962 : Les Mammifères (Ssaki)
1963 : Les plus belles escroqueries du monde - segment La Rivière de diamants
2007 : Chacun son cinéma - segment Cinéma érotique
2012 : A Therapy
Longs métrages
1962 : Le Couteau dans l'eau (Nóż w wodzie)
1965 : Répulsion (Repulsion)
1966 : Cul-de-sac
Page 11967 : Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers ou Pardon me, but your teeth are in my neck)
Page 11968 : Rosemary’s baby
Pages 1,
21971 : Macbeth (The Tragedy of Macbeth)
1972 : Quoi ? (What ?, Che ? Co?)
1974 : Chinatown
Page 11976 : Le Locataire (The Tenant)
Page 31979 : Tess
1986 : Pirates
1988 : Frantic
1992 : Lunes de fiel (Bitter Moon)
Page 31994 : La Jeune Fille et la Mort (Death and the Maiden)
Page 11999 : La Neuvième Porte (The Ninth Gate)
2002 : Le Pianiste (The Pianist)
Pages 1,
72005 : Oliver Twist
2010 : The Ghost Writer
Pages 1,
2,
3,
5,
62011 : Carnage
Page 3,
4,
52013 : La Vénus à la fourrure
Page 7,
D qui a pour sujet l'affaire Dreyfus71.
- Citation :
- mise à jour le 21/12/2013 à la page 8
Autant le dire d'emblée : Polanski est un cinéaste dont j'apprécie surtout les films des années 60 et 70, période pendant laquelle il m'a semblé le plus inventif.
Depuis une vingtaine d'années, en revanche, chacune de ses nouvelles oeuvres me décoît - excepté à la rigueur
Le pianiste.
Alors qu'au début de sa carrière, il se faisait remarquer par des films singuliers, souvent dérangeants et d'un humour noir bien particulier (
Le couteau dans l'eau, Répulsion, Cul-de-sac, Le locataire...) et particulièrement soignés (
Le bal des vampires, Chinatown), la suite de sa filmographie est devenue plus conventionnelle (
Frantic, Pirates) et parfois d'une provocation moins inspirée et plus gratuite (
Lune de fiel), quand il ne tombe pas dans le grotesque (
La neuvième porte, film "diabolique" qui supporte mal la comparaison avec l'excellent
Rosemary's baby).
A l'instar d'un Brian de Palma ou d'un Ridley Scott, Polanski a-t-il désormais le meilleur de son oeuvre derrière lui ? Si ses qualités de technicien sont indubitables, ses récents film n'ont plus rien d'emballant pour moi (preuve encore avec le très classique
Oliver Twist, que je n'ai même pas regardé jusqu'au bout).
Mais comme il ne s'agit pas d'ouvrir un fil pour démolir un réalisateur, je préfère me concentrer ici sur les films que j'ai vraiment aimés.
Répulsion (1965)
Le film de Polanski qui m'a le plus marqué et un des meilleurs sur le thème de la psychose. Très psychanalytique, il montre une jeune femme (Catherine Deneuve) que le refoulement sexuel et la peur des hommes - ou de sa propre sexualité - fait sombrer dans la folie et le meurtre.
Polanski disait à propos de ce film qu'il était "le paysage d'un cerveau" et le réalisateur a effectivement très bien su rendre par l'image (et le son) la déliquescence mentale de son héroïne.
Certaines scènes restent mémorables (une Deneuve solitaire marchant dans les rues de Londres comme un automate, la vision écoeurante du cadavre d'un lapin que la jeune femme trimable dans son sac à main, les hallucinations dont elle est victime dans sa chambre - avec en apothéose la scène des bras sortant des murs d'un couloir pour la saisir). La progression dramatique est savamment dosée et le film évite le grand-guignol.
Cul-de-sac (1965)
Je n'ai vu ce film qu'une seule fois, il y a longtemps. Je garde malgré tout en mémoire une oeuvre "polanskienne" telle que j'aurais aimé en voir plus souvent : décalée, d'un humour absurde proche des pièces de Beckett, qui décrit la confrontation entre un gangster et un couple de bourgeois dont le quotidien sans histoire va être malmené par cet inconnu brutal et révéler leur zones d'ombre. Polanski le considère lui-même comme son meilleur film.
Le bal des vampires (1966)
Une comédie burlesque, une parodie de Dracula mais aussi (et surtout) un bon film de vampires tout court. Avec ses décors et ses costumes soignés et son image en Technicolor, le film n'a rien à envier aux meilleures productions de la Hammer de la grande époque.
Le film est amusant, bien qu'il inspire davantage le sourire que le franc éclat de rire - le réalisateur polonais ne pratiquant pas vraiment l'humour gras. On serait plutôt ici du côté du film muet (la plupart des scènes comiques ne sont pas dialoguées). On y trouve aussi une certaine poésie.
A noter que le film fut massacré dans sa version américaine, où les producteurs crurent bon de l'amputer de plusieurs scènes, d'y ajouter un dessin animé en guise de prologue et de lui donner un titre abracadabrant : "The fearless vampire killers or pardon me, but your teeth are in my neck" (
Les intrépides chasseurs de vampires ou excusez-moi mais vos dents sont dans mon cou)
Polanski fit enlever son nom du générique de la version US. Comme dirait un célèbre gaulois : "Ils sont fous ces Américains !"
Rosemary's baby (1967)
Un classique du cinéma fantastique, qui reste encore diablement efficace trente ans après sa sortie. Son principal mérite : partir d'une idée invraisemblable de série B qui avait toutes les chances de tomber dans le ridicule (une femme engrossée par le démon !) et parvenir malgré tout à être réellement effrayant, là aussi par une progression lente, millimétrée, un dosage subtil des événements qui évite toute surenchère, pour aboutir à une scène finale qui est restée dans toutes les mémoires.
Le film est une bonne illustration de la définition qu'à Polanski du fantastique : "Le fantastique, c'est le réel regardé d'un peu plus près". Comme je l'ai déjà mentionné, le réalisateur n'a pas été aussi inspiré avec
La neuvième porte.
Chinatown (1974)
Encore un film à la réalisation très soignée, reprenant l'ambiance des vieux polars et avec un Nicholson impérial. Seul défaut du film, selon moi : un scénario plutôt embrouillé. La preuve : j'ai beau l'avoir vu plusieurs fois, je ne me rappelle jamais de l'histoire.
La jeune fille et la mort (1995)
D'accord, ce n'est pas le meilleur Polanski et on sent bien que le film est tiré d'une pièce de théâtre mais, comparé à ces autres films contemporains, je le trouve assez fascinant dans sa manière d'aborder le rapport bourreau / victime dont les rôles peuvent être interchangeables (un thème qui me plaît, d'où mon intérêt pour les livres de Durenmatt).
Et puis, l'interprétation de Ben Kingsley vaut à elle seule le détour. Son personnage est pour moi emblématique des régimes totalitaires. Il montre bien comment un tel système encourage des hommes plutôt minables à profiter du pouvoir qui leur est octroyé et assouvir leurs fantasmes pervers. Glacant.
Le pianiste (2002)
Un bon film où Polanski en profite pour revenir sur son passé (il a connu, enfant, la vie dans le ghetto de Cracovie). La barbarie nazie, les rapports de classe, le rôle de l'art dans un monde en train de s'écrouler.
Le réalisateur, comme à son habitude, évite tout pathos exagéré pour simplement montrer les faits. Le film m'a malgré tout laissé une impression de déjà-vu (
La liste de Schindler était sorti avant).
Voilà. Pour le reste, hé bien, c'est à vous de voir...