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| David Vann | |
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Auteur | Message |
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Menyne Agilité postale
Messages : 864 Inscription le : 26/04/2008 Age : 53 Localisation : dis z'y mieux !
| Sujet: Re: David Vann Jeu 13 Oct 2011 - 21:53 | |
| Je vous rejoins Marko et Traversay . J'ai lu Sukkwan Island et . Je suis déçue d'avoir été déçue. Je n'avais entendu que de jolies choses sur ce roman, j'avais hâte de le découvrir. Mais, tout comme vous, je n'ai pas réussi à entrer vraiment dans l'histoire, ça ne colle pas. Tout est trop artificiel et au final c'est plutôt creux. Les lieux, cette notion de liberté et les grands espaces me font songer à Into the wild. C'est le côté plaisant du livre. Par contre, je trouve que les personnages ne sont pas crédibles. Je perçois la folie du père mais je trouve que cela manque d'émotions, d'un je ne sais quoi qui fait que l'on pourrait y croire. Dommage. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: David Vann Lun 24 Oct 2011 - 10:07 | |
| Au Masque et la plume d'hier, ils ont parlé de Désolation(avis partagés) A cette occasion ils ont raconté que quand il avait 1'4 ans son père a proposé à David Vann une année de robinsonnade arctique à deux. Le fils a refusé, et un mois plus tard, le père se suicidait. Je pense que cela éclaire son premier livre et que c'est intéressant à savoir. Je n'ai pas l'imrpesison que cela ait été déjà dit sur le fil que je viens de survoler. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: David Vann Jeu 5 Jan 2012 - 21:19 | |
| Sukkwan Island ( Sukkwan Island, 2008). Traduit en 2010 par Laura Derajinski. Gallmeister. 192 pages. Il y a une forte connotation autobiographique (ou uchronico-biographique) dans ce livre, qui est inspiré de l'histoire de son père, avec bien sûr des modifications d'importance (une, en particulier, d'où l'uchronie). Le livre est dédié "A mon père, James Edwin Vann, 1940-1980". Il y a deux personnages principaux : Jim et son fils, Roy. Laissons l'auteur résumer la situation mieux que moi : - Citation :
- "Roy avait treize ans cet été-là, l'été suivant son année de cinquième à Santa Rosa, en Californie, où il avait vécu chez sa mère, avait pris des cours de trombone et de foot, était allé au cinéma et à l'école en centre-ville. Son père avait été dentiste à Fairbanks. Ils s'installaient à présent dans une petite cabane en cèdre au toit pentu en forme de A. Elle était blottie dans un fjord, une minuscule baie du Sud-Est de l'Alaska au large du détroit de Tlevak, au nord-ouest du parc national de South Prince of Wales et à environ quatre-vingts kilomètres de Ketchikan. Le seul accès se faisait par la mer, en hydravion ou en bateau. Il n'y avait aucun voisin. Une montagne de six cents mètres se dressait juste derrière eux en un immense tertre relié par des cols de basse altitude à d'autres sommets jusqu'à l'embouchure de la baie et au-delà. L'île où ils s'installaient, Sukkwan Island, s'étirait sur plusieurs kilomètres derrière eux, mais c'étaient des kilomètres d'épaisse forêt vierge, sans route ni sentier, où fougères, sapins épicéas, champignons, fleurs des champs, mousse et bois pourrissant abritaient quantité d'ours, d'élans, de cerfs, de mouflons de Dall, de chèvres de montagne et de gloutons. Un endroit semblable à Ketchikan, où Roy avait vécu jusqu'à l'âge de cinq ans, mais en plus sauvage et en plus effrayant maintenant qu'il n'y était plus habitué." (pages 12-13).
Jim, séparé de sa femme, a donc proposé à son fils Roy de passer une année dans un endroit perdu et froid. Une expérience, de quoi se forger plein de souvenirs, vivre en pleine nature comme des pionniers, apprendre à se connaître... Ils emportent des livres de classe, quelques provisions, mais aussi de quoi survivre en chassant et en pêchant. Malheureusement, on découvre vite que Jim n'est pas très intelligent. Il emporte deux carabines, un fusil et un pistolet, par exemple, c'est très bien. Mais, il n'emporte qu'une seule scie... étrange... cherche-t-il les problèmes ? Sachant qu'ils débarquent leur matériel d'un hydravion, il avait un peu de marge. Quand on est deux, qu'on va dans un coin paumé avec plein d'arbres et où il fait froid, on emporte deux scies, pas une. Bon, il n'aura pas de problème dans le bouquin à cause de ça, mais c'est déjà un peu limite. Ensuite, faute plus grave, Jim n'a pas lu Jorn Riel, ni sans doute d'autres livres instructifs qui auraient pu lui fournir deux ou trois idées sur les problèmes auxquels il risquait d'être confronté. Et puis, il pleure toutes les nuits, c'est très beau, c'est vachement profond psychologiquement. On ne sait pas trop pourquoi il pleure (enfin si, sans doute : sur sa vie), mais ce n'est pas grave. C'est ça, l'ambiguïté. On met un truc qu'on ne peut pas vraiment expliquer, et le tour est joué. La poésie, c'est le mystère, et tout ce qui est mystérieux, c'est forcément profond et poétique. Un peu facile, quoi. Que se passe-t-il jusqu'à la fameuse 113ème page, dont il a été fait mention dans Le Masque et la Plume, notamment ? Eh bien, pas grand chose. Le père et le fils chassent un peu, il pêchent. Le temps passe. Ils font à manger. - Citation :
- "Roy mit deux gros filets à frire dans une poêle avec de l'huile, puisqu'ils n'avaient plus de beurre, et quand son père rentra enfin, il était fatigué et ne disait pas grand-chose, il se contentait de manger le poisson, les yeux baissés sur son assiette. Roy ne se sentait pas plus proche de lui qu'il ne l'avait été au cours de leurs vacances occasionnelles. Il se demandait si son sentiment changerait." (page 51).
Etc. Ah, il pleut, aussi. C'est ce que la quatrième de couverture appelle "une histoire au suspense insoutenable". Ce qui est à la limite du soutenable, c'est l'interrogation : est-ce que je laisse tomber ce bouquin ? Est-ce que j'arriverai à la fameuse page 113 ? Rhâââ. Pour qu'il y ait de la tension, du suspens, il faut que le lecteur ait de l'empathie pour les personnages. Il faut qu'ils paraissent vivants, psychologiquement vrais, que le lecteur ait peur pour eux. Malheureusement, tout sonne faux, le père et le fils ne sont pas vraiment là, c'est juste une idée de l'auteur. Et pourtant, le pire là-dedans, c'est que ces paysages, l'auteur les connaît bien... mais les descriptions sont quelconques. Et cette situation un peu inspirée de l'histoire de son père, elle devrait sonner vrai. Eh bien non. Et on arrive à la page 113. Et là, oui, c'est une surprise. Mais on se dit : "ce n'est pas possible ! c'est c[censuré]". Voilà l'astuce ultime : faire survenir un événement qui, psychologiquement parlant, n'a aucun sens, est vraiment idiot, absurde, stupide. C'est sûr, ça surprend. Après ça, il se passe encore un tas de choses vraiment idiotes ("mais il est débile, ou quoi ?"), jusqu'à la fin que le lecteur voit bien arriver. C'est carrément stupide. L'auteur voudrait faire passer le père pour un looser, mais c'est juste un imbécile, ce qui n'est pas la même chose : dans un cas, il y est pour quelque chose, dans l'autre pas vraiment, ou rien qu'un peu. - Citation :
- "Le truc, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi. Je ne peux jamais faire ce qu'il faut, jamais être celui que je suis censé être. Il y a quelque chose en moi qui m'en empêche." (page 57).
S'il fait des bêtises (pour ne pas dire plus), c'est consciemment, mais à l'insu de son plein gré. Il est donc tout excusé. A un moment (page 140), il y a une pensée profonde : "Pourquoi passer ne serait-ce qu'une partie de sa vie dans une région si froide ? Ca n'avait aucun sens." (page 140). Le problème principal est celui-ci : pourquoi ce roman a-t-il connu le succès ? Pourquoi a-t-il eu le Médicis Etranger ? Le Point a même écrit, sous la plume de Marine de Tilly (24/02/2010) : "Sukkwan Island, de David Vann, le grand roman américain qu'on attendait. " Là, ça confine au délire. Ce soi-disant grand roman fait 192 pages écrites pas trop petit et a été publié à l'origine dans un recueil de nouvelles ; de plus, il n'y a quasiment que deux personnes. Ce n'est pas ça, le Grand Roman américain auquel tout grand écrivain américain aspire. Plus perturbant, Dominique Fernandez a écrit : "Il y avait longtemps que je n'avais lu un livre aussi fort dans son dépouillement, aussi limpide dans son mystère, aussi étranger à toute mode, écrit avec une simplicité qui met à nu les âmes dans la blancheur polaire." Et tout plein de gens ont écrit des choses très gentilles (voir http://www.gallmeister.fr/livre?livre_id=490). A-t-on lu le même livre ? Le mien était long, bancal, écrit de façon fonctionnelle (factuelle : machin fit ceci et dit cela), le coup de théâtre de mi-livre sonne éminemment faux, et on se désintéresse profondément du sort de Jim et Roy. Une fois de plus, le doute vient à l'esprit : et si c'était les autres qui avaient "raison" ? Je préfère penser que c'est un phénomène de mode, une hypnose collective ou quasi-collective (j'ai bien noté, ici, les nombreuses critiques pas enthousiastes, que je partage donc pleinement). Time will tell. | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: David Vann Lun 12 Mar 2012 - 9:52 | |
| Sukkwan Island Sukkwan Island Sukkwan Island Voilà mon synthétique et imagé avis sur ce "livre". Comme je risque d'être encore plus violente que certains mails précédents, je m'abstiens. Sauf pour dire que ça me tombe des mains. Style inexistant, profondeur inexistante, intérêt et crédibilité, même combat. C'est d'autant stupide qu'il y aurait de quoi travailler avec un thème pareil. Bon, allez, il fait beau, bientôt l'été, la vie est précieuse, revenons à la LITTERATURE ! | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: David Vann Lun 12 Mar 2012 - 19:56 | |
| - tina a écrit:
- Sauf pour dire que ça me tombe des mains. Style inexistant, profondeur inexistante, intérêt et crédibilité, même combat.
C'est d'autant stupide qu'il y aurait de quoi travailler avec un thème pareil. Bon, allez, il fait beau, bientôt l'été, la vie est précieuse, revenons à la LITTERATURE ! Je partage totalement ton opinion, Tina ! Et c'est quand même frappant, pour ce livre, on est quasiment unanimes ici à ne pas l'avoir aimé, ce bouquin... mais pas les critiques. Certains louent même son style ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: David Vann Lun 12 Mar 2012 - 20:36 | |
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| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: David Vann Lun 12 Mar 2012 - 21:29 | |
| - Kierkegaard a écrit:
- Moi j'ai aimé...
Oui, j'avais bien noté en revenant en arrière sur le fil... Et c'est finalement normal qu'il y ait au moins un Parfumé (et même plus, là, parce que tu as la soutien de Nathria) qui ai aimé un ouvrage... Je crois qu'il n'y a jamais eu unanimité contre ou pour un livre, et c'est aussi bien, la diversité des opinions ! | |
| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 8:43 | |
| - eXPie a écrit:
- Kierkegaard a écrit:
- Moi j'ai aimé...
Oui, j'avais bien noté en revenant en arrière sur le fil... Et c'est finalement normal qu'il y ait au moins un Parfumé (et même plus, là, parce que tu as la soutien de Nathria) qui ai aimé un ouvrage... Je crois qu'il n'y a jamais eu unanimité contre ou pour un livre, et c'est aussi bien, la diversité des opinions ! Sukkwan Island est toujours dans ma PAL, on peut dire que vous faites hésiter en tout cas. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| | | | mimi54 Zen littéraire
Messages : 6043 Inscription le : 02/05/2010
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 9:57 | |
| J'ai beaucoup aimé Sukkwan island, et j'ai désolation qui m'attend .... | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 11:50 | |
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| | | odrey Sage de la littérature
Messages : 1958 Inscription le : 27/01/2009 Age : 46
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 16:59 | |
| - Queenie a écrit:
- eXPie a écrit:
- Kierkegaard a écrit:
- Moi j'ai aimé...
Oui, j'avais bien noté en revenant en arrière sur le fil... Et c'est finalement normal qu'il y ait au moins un Parfumé (et même plus, là, parce que tu as la soutien de Nathria) qui ai aimé un ouvrage... Je crois qu'il n'y a jamais eu unanimité contre ou pour un livre, et c'est aussi bien, la diversité des opinions ! Sukkwan Island est toujours dans ma PAL, on peut dire que vous faites hésiter en tout cas. Moi aussi, je m'en le mettre tout en dessous. | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 18:52 | |
| J'ai été à la bibliothèque avec une amie tout à l'heure, et elle l'a emprunté, sur les conseils de sa belle-soeur libraire. J'ai tenté une mise en garde, mais elle a persisté. J'attends maintenant le verdict. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 20:06 | |
| - Arabella a écrit:
- J'ai été à la bibliothèque avec une amie tout à l'heure, et elle l'a emprunté, sur les conseils de sa belle-soeur libraire. J'ai tenté une mise en garde, mais elle a persisté. J'attends maintenant le verdict.
J'espère que tu nous le communiqueras ! | |
| | | tina Sage de la littérature
Messages : 2058 Inscription le : 12/11/2011 Localisation : Au milieu du volcan
| Sujet: Re: David Vann Mar 13 Mar 2012 - 21:02 | |
| Et moi, pour info, à la bibliothèque du coin, la bibliothécaire m'a dit "oh, quel bon choix ! Les paysages sont magnifiques..." Y a décidément des gens qui n'ont pas la vocation ! Bon, allez, j'arrête mon bavardage de commère, le pauvre jeune homme est déjà bien discrédité. | |
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| Sujet: Re: David Vann | |
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| | | | David Vann | |
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