Paul Auster

L'errance étant un thème majeur chez Paul Auster, je suis tombée sur cette référence qui pourrait être intéressante pour peaufiner le sujet :


Figures de l'errance, sous la direction de Dominique Berthet

Citation :

L’errance au multiples facettes revêt les formes les plus variées. Elle peut relever du déplacement physique, d’un cheminement intellectuel ou d’une pathologie mentale. Errance de la pensée, de l’esprit, de l’imagination vagabonde, errance de la recherche, de la réflexion, de l’écriture.

L’errance intrigue, fascine ou au contraire inquiète. On s’y jette, on y tombe, on y résiste ou encore on tente de s’en préserver. Mais à quoi renvoie-t-elle? C’est de cette question que se sont saisi les quinze auteurs de ce recueil publié aux Editions L’Harmattan.

Chacun trouvera, selon ses propres intérêt, de quoi nourrir sa curiosité et sa réflexion. Ces textes qui investissent des domaines variés : les arts plastiques, la littérature, le cinéma et la philosophie, montrent combien la notion d’errance est ambiguë car elle peut être liée au pire (la perte de soi) comme au meilleur (l’éloge de l’imprévu).

Quoi qu’il en soi, cet ensemble de regards et d’analyses posés sur l’errances contribuent à mieux comprendre ses manifestations. S’agit-il d’une absence de finalité, d’une perte du sens ou d’une poétique du lieu? Déperdition ou démarche initiatique? Dépossession ou manière de vivre un idéal? Égarement ou prémisses d’une démarche créatrice?

Vaste questionnement. De quoi se perdre!

Source : http://www.babelmed.net

Beau travail Senti. Je ne relirai pas Moon Palace mais je m'en ferais bien un autre tout bientôt

tu m'as donné énormément envie de relire Moon Palace.. livre que j'ai adoré mais dont je pense que je suis aussi passée à côté de nombreux détails.. je le remets dans ma PAL

sentinelle a écrit:

Moon Palace est un roman qui peut se lire et se relire sans fin tant de nombreuses références historiques, symboliques et philosophiques jalonnent toute l’œuvre. On est certain d’y découvrir à chaque fois un nouvel élément qui nous avait avait échappé, un clin d’œil, une référence. Le fait d'avoir lu dernièrement Des éclairs de Jean Echenoz a contribué grandement à mon changement de perspective quant à la présence de Tesla dans ce récit. Je n'en ai décidément pas encore terminé avec ce roman

Sentinelle ne fait rien à la légère! Merci pour ce beau commentaire revisité sous l'angle de Tesla. Moi non plus ce personnage ne m'a pas marquée outre mesure à la première lecture. Faudrait donc que je le relise, mais quand...?

Ce qui est certain c'est que tu nous a redonné envie Senti

aeriale a écrit:

sentinelle a écrit:

Moon Palace est un roman qui peut se lire et se relire sans fin tant de nombreuses références historiques, symboliques et philosophiques jalonnent toute l’œuvre. On est certain d’y découvrir à chaque fois un nouvel élément qui nous avait avait échappé, un clin d’œil, une référence. Le fait d'avoir lu dernièrement Des éclairs de Jean Echenoz a contribué grandement à mon changement de perspective quant à la présence de Tesla dans ce récit. Je n'en ai décidément pas encore terminé avec ce roman

Sentinelle ne fait rien à la légère! Merci pour ce beau commentaire revisité sous l'angle de Tesla. Moi non plus ce personnage ne m'a pas marquée outre mesure à la première lecture. Faudrait donc que je le relise, mais quand...?

Ce qui est certain c'est que tu nous a redonné envie Senti

J'ai lu plusieurs livres de Paul Auster mais pas "Moon Palace" et après ce très beau commentaire,j'ai bien envie de m'y plonger... mais j'ai le même souci qu'Aeriale !!!

Noémie, si tu ne peux pas lire Moon palace maintenant mets-le en bonne place, vers le haut de ta pal.

Merci pour vos compliments les filles
Pour ma part, ma plus belle récompense est de vous avoir donné l'envie de lire ou de relire le Paul Auster que je préfère

Je sais que Kenavo l'a déjà lu mais je te conseille vivement, Aériale, de lire auparavant Des éclairs de Jean Echenoz avant de reprendre Moon Palace, cela aide pas mal à la compréhension du personnage de Tesla.

Epi, quel sera ton prochain Auster ?

Quant à moi, je pense relire Léviathan, qui reçu le Prix Médicis étranger en 1993. Je l'ai lu il y a tellement longtemps qu'il ne m'en reste qu'un vague souvenir. Je crois qu'il est grand temps de le redécouvrir d'ici peu

sentinelle a écrit:

: Je sais que Kenavo l'a déjà lu mais je te conseille vivement, Aériale, de lire auparavant Des éclairs de Jean Echenoz avant de reprendre Moon Palace, cela aide pas mal à la compréhension du personnage de Tesla.

Ben voilà. En quelques posts on se retrouve à lire (ou re) deux bouquins!
Sentinelle tu es terrible!

Ceci dit lire Echenoz est plus qu'un plaisir...

Depuis des décennies que j'en entend parler, j'ai fini par mettre un doigt dans les bouquins d'Auster. En l'occurrence le premier opus de la trilogie New-yorkaise: Cité de verre.
Comme je l'avais senti dés les premières pages, un goût à la Perec qui s'est fait plus persistant à chaque nouvelle page. La précision du récit, le plaisir de raconter, le jeu de miroirs et la grande érudition. Bref un bonheur pour qui aime se perdre dans les histoires et c'est mon cas.
Une bonne idée de la part d'Actes Sud d'avoir réuni dans le même volume les trois histoires, nul besoin de battre le pavé à la recherche du suivant.
Et presto: Revenant!

Bonne continuation Igor

Je commence La Chambre dérobée, le 3e volume de La Trilogie New-yorkaise.

Imaginez un jeune écrivain brillant et pauvre et meme plus pauvre que brillant.
Il est contacté un jour par une jeune femme. Agissant au nom de son mari disparu, elle lui demande
de lire les manuscrits qu' il a laissé. Telle est la condition : les soumettre au jeune écrivain qui fut son meilleur ami d' enfance afin d 'etre éventuellement publiés.
Ajoutons que les manuscrits sont considérables, environ 8O kilos au bas mot !
Que les amis en question ne se sont plus vus depuis de nombreuses années.
Que la jeune femme est belle, intelligente, séduisante.
Et enfin que le jeune écrivain est le narrateur. de l' histoire...
Je n'en suis qu' au début et je me demande ce qui va se passer. Je crois que j' en ai une idée quand meme...
Pour le reste, j' attendrai que Paul Auster le raconte.
Mais je suis bien accroché...

Je dois dire que je me sens un peu coupable envers Paul Auster pour avoir été déçu par ses derniers livres.
Je dois dire aussi qu' il m'avait enchanté à ses débuts et pendant une dizaine d' années.Je pensais qu' il était un peu magicien, un peu sorcier et que ça continuerait.
Sans réaliser à quel point chaque livre en soi un exercice périlleux. Quand on est un bon écrivain...
et qui s' apparente au funambulisme.
Et que la médiocrité ou le manque d' inspiration peut etre pire que la chute...

Igor a écrit:

Je ne suis pas un spécialiste de Paul Auster mais je me permet de te corriger concernant le titre qui est "La chambre dérobée".
Pour le reste c'est bien comme cela que commence le récit. Bonne lecture !

Merci Igor. Oh le lapsus !

Corrigé... Merci !

J' ai terminé La Chambre dérobée.
La suite est délectable et je n' en parlerai pas.
Paul Auster nous entraine dans un labyrinthe mental, à la suite de son malheureux héros et narrateur.
Chausse trappes, jeux de miroirs plus ou moins déformants, mise en abime, l' auteur s' en donne à coeur joie, tandis que son narrateur patauge dans sa quete incertaine.
Le lecteur et lui avancent dans un univers étrange, inutile, flottant comme un mirage et qui s' évanouit dès qu' on l' approche...
Plus le narrateur essaie de se rapprocher de l' objet de sa recherche et plus cet objet devient incertain. Sa vie et sa raison meme sont perturbées, menacées, proches de l' anéantissemnt.
Le lecteur, lui peut se permettre d' attendre et de faire confiance à l' auteur qui nous mène jusqu'
au bout.

Pendant plusieurs semaines, j' ai tourné et tourné en esprit, cherchant un début. Je me répétais
que toute vie est inexplicable. Quelle que soit la manière dont les faits sont relatés, quel que soit le
nombre des détails présentés, l' essentiel résiste à la narration...
Nous voulons tous qu' on nous conte des histoires et nous les écoutons comme nous le faisons
quand nous étions jeunes. Nous imaginions la véritable histoire à l' intéreur des mots,et pour ce faire, nous nous substituions à la personne dans l' histoire, prétendant la comprendre parce que nous nous comprenions nous-memes.
C' est un leurre. Nous existons pour nous-memes peut etre, ... mais en fin de compte, nous ne pouvons pas avoir de certitude, et au fur et à mesure que nos vies se poursuivent, nous devenons de plus en plus opaques à nos propres yeux...
Nul ne peut franchir la frontière qui le sépare d' autrui -et cela simplement parce que nul ne peut
avoir accès à lui-meme.
P. 77

Et lorsqu' enfin le narrateur semble avoir ce qu' il cherche, son ex ami d' enfance,Fanshawe, la cause de tous ses tourments et aussi de l' infléchissement irréversible de sa vie...

... Fanshaw était là, et quel que soit mon effort pour ne pas penser à lui, je ne pouvais pas lui
échapper.
C' était innattendu et ça me mettait à vif. Alors que j' avais cessé de le rechercher, il m' était plus
présent que jamais auparavant. Le processus s' était entièrement inversé.
Après tous ces mois où j' avais essayé de le débusquer, j' avais l' impression que c' était moi qui
venais d' etre découvert.
Au lieu de chercher Fanshawe, je m' étais sauvé de lui.... Fanshave était précisément là où je
me trouvais et il y avait été depuis le début...
Dans le meilleur des cas, c' était une image appauvrie de ce que j' avais essayé de me représenter
mais mon esprit n' avait appréhendé que du vide...
... La porte d' une chambre verrouillée. ça n' alllait pas plus loin, Fanshawe seul dans cette pièce,
condamné à une solitude mythique...
Cette chambre, je m' en apercevais maintenant, était située sous mon crane.
P. 128

Auster, Auster, bref, c'est le nom qui fait fureur. Cité de verre est le premier livre que j'ai lu de lui. J'ai bien apprécié. Par bien des aspects, le livre s'apparente aux romans européens. Comme Jean-François Chassay, mon prof de littérature états-unienne, le dit dans un de ses essais, Auster est tout ce qu'il y a de plus américain. J'approuve. J'ai toutefois besoin de relire Auster avant d'avoir cerné le personnage entièrement... Quinn... comment ne pas penser à la saison 7 d'une série américaine, One tree hill...

L'idée que je pourrais avoir retenue de cette impression d' Auster, c'est son dénuement le plus total. Je vous ai menti tantôt... j'avais effleuré L'invention de la solitude dans un passé pas trop lointain. Auster maîtrise bien son écriture et reste dans un sens de légereté et d'économie de mots, ce qui fait états-unien d'un sens.