Abel Ferrara

quelques images, c'est toujours intéressant d'aller chercher des images, on se dit que derrière un apparent bordel occasionnel, il y a plus que quelque chose chez ce réalisateurs qui s'accroche à des morceaux pour faire son ensemble, des bouches , des mains....

huhu, et ambiance bleue d'époque :

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(avec ce type on sait pas qui c'est et qui veut faire des suites à ses films !)


en fait plus j'y pense et plus ce film est bon, et plus ce réalisateur est décidément un peu à part, il a une façon de chercher à montrer les gens à leur trouver des décors...

Invité a écrit:

Mary , Abel ferrara. Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise 2005. Ce n’est ni un film sur Marie-Madeleine, ni un film bigot ou provocateur sur la religion. C’est un film foisonnant, avec une mise en abîme, des interviews de vrais théologiens …, plusieurs thèmes disparates autour de la foi qui sont évoqués sans être traités, juste effleurés. Les questions sont simplement posées / C’est aussi une caricature de Mel Gibson (campé par Matthew Modine) et de son film « La passion du Christ » dont Abel Ferrara se moque... et pour les vues de New-York la nuit, sublimes dans ce film…

Où est passé cet "invité", qu'est-il devenu?
-j'ai visionné Mary hier soir et je partage son point de vue.
Il n'y a pas de "petit film" animal. Pourquoi demander aux foules de faire d'un titre un grand film en accourant dans les salles?. Le suspens est étonnant, grâce (en effet) à l'avis des spécialistes de la question : la vie de Jésus, la place de la femme évoquée ici à travers Marie-Madeleine qui reçoit peut-être elle aussi (et plus que les autres) la paroles du Christ -on imagine comment les textes puis l'Eglise éliminèrent ce fait (si c'en est un). Marie-Madeleine était aussi disciple.
Chaque interview engendre un questionnement nouveau nous rapprochant de l'essentiel : les chercheurs, historiens, grâce à leurs recherches sur les textes. Les croyants grâce aux questions ouvertes qu'ils posent.
J'ai eu du mal à cerner les contours de Tony Childress, le réalisateur de This is my blood, odieux mais parallèlement capable de réaliser Le Film et de poser La Question : l'invité me donne ici la réponse >("C’est aussi une caricature de Mel Gibson (campé par Matthew Modine) et de son film « La passion du Christ » dont Abel Ferrara se moque...")

c'est petit dans le budget et un faux air de bouts de ficelles mais pour le reste c'est sur que c'est ailleurs que ça se passe...

Le Tony Childress est aussi un personnage "à la Ferrara", arrogant et tout ce qu'il faut mais avec des zones de doute.

Je crois qu'on a déjà dit de revoir aussi King of New York et Christmas pour New-York la nuit non ?

A propos de New Rose Hotel, vu la semaine passée, mon impression n'est pas tout à fait tranchée. Au fil du visionnage, je pensais que j'allais ressortir avec la seule idée d'avoir vu un film qui n'allait nulle part,

- parce que l'intrigue comme les thèmes sont à priori des choses dans lesquelles je ne me retrouve pas, parce que le premier contact visuel est assez brutal, parce qu'il y a quand même beaucoup de collage -

mais je dois reconnaître après-coup que j'ai été un plus saisi que ce à quoi je m'attendais, jusqu'à presque aujourd'hui le trouver attachant. C'est-à-dire que d'une façon ou d'une autre, le film a imprimé dans mon esprit un tas d'images, et c'est peut-être tout simplement qu'il y a dans ce "bricolage" beaucoup de soin et de précision, qu'il s'agisse du montage et de la façon de promener le spectateur, ou du tournage en lui-même, et de l'espèce de vérité qui s'en dégage.

Je continue tout de même de trouver le collage final un peu gros, mais reste sur une impression globale positive. Il me faudra en tout cas aller un peu plus loin pour cerner ce réalisateur dont, de souvenir, je n'avais jamais entendu parler; et peut-être même revisionner cet Hotel d'ici quelques semaines..?

je t'encourage à lire la nouvelle, parce qu'en plus d'être un drôle de bazar apparent c'est une adaptation fidèle d'un texte qu'on imagine mal adapté quand on le lit.

plus je vois et revois Ferrara plus je le trouve polymorphe et fin.

dans New Rose Hotel on retrouve l'univers de Gibson qui vaut autant ou plus pour les impressions qu'il laisse que part un improbable univers construit pour démontrer une quelconque idée plus ou moins pertinente, pour ça que j'aime bien Gibson, de la SF qui observe... bref, Ferrara retranscrit un univers assez énorme à travers un miracle à peu de frais et ajoute, la nouvelle s'y prête, ses spécialités : les relations tumultueuses et obsessionnelles, et les apparences trompeuses, on baigne parfois à notre insu dans un échange entre souvenir et réalité, mélange de peine, de magie totale et d'errance.

le casting est en bétion, le film aussi improbable que miraculeux. autant je suis incapable de donner un top 10 de film, autant je sais que New Rose Hotel s'y trouve.


pour le plaisir clic d'intro

et en plus le salaud se paye le luxe l'air de rien de gérer avec toute la désinvolture nécessaire le côté "transculturel" de tout ça...

(quand est-ce que ça sort chez nous Go Go Tales ?)

Je n'ai vue que Mary et The King of New York et franchement j'ai adoré les deux, le second pour son ambiance et sa mise en scéne, le premier pour sa façon d'aborder le mysticisme et la religion qui témoigne d'une trés grande intelligence, deux excellents films, je visionne bientôt Bad Lieutenant.

Christmas



On entre directement dans le cadre intime d'une famille portoricaine en plein préparatifs de noël. Ca brille de partout, ça festoie, les mamies sont sur le qui vive et les parents coursent la poupée qu'on s'arrache. On se dit juste qu'il y a quelque chose de bizarre lorsque le papa sort une liasse de billets de 100 dollars pour cette poupée introuvable et va jusqu'à la payer le triple chez un receleur...
Un couple aimant donc, regroupé autour des siens et généreux envers sa communauté, évoluant dans l'opulence et le respect des traditions (des croix dans chaque pièce) qui se recueille à l' église puis rentre ensuite bosser jusqu'à l'aube en remplissant des petits sachets de poudre blanche...

Presque un portait de famille ordinaire, filmé au plus près du réel, souvent avec une vidéo pour en accentuer le réalisme, des plans qui durent et soulignent la banalité du quotidien (la répétition des trajets par exemple) juste transcendé par les lumières de la ville se reflètant sur le capot de la voiture (l'effet est très réussi)

On quitte les quatiers huppés de New York pour les ghettos où le chef de famille va rejoindre ses dealers. Changement de décor et de musique. Ici pas de rêve, la bonhommie fait place au sordide, les sapins et les pères noëls aux barbelés derrière lesquels rôdent des blacks aux regards menaçants. La violence entre en scène, le mari est enlevé, roué de coups et sa femme va devoir plonger dans la vraie pègre pour sauver celui qu'elle aime...

Un film surprenant donc, subversif à sa façon, qui m'a étonnée par sa simplicité apparente, mais qui l'air de rien bouscule les clichés. On se perd entre les frontières du bien et du mal (le couple de trafiquants financent des bonnes oeuvres, s'aiment passionnément etc, le noir est un flic corrompu qui veut changer les choses ) et qui nous laisse une sensation un peu floue de remords mélée de fatalisme, et aussi de fin d'une époque. On ne saura pas vraiment si le couple tiendra sa promesse, mais la dernière image sur la capture du flic et l'élection de Rudy Guillani à la tête de la ville laisse présager la suite. Et j'aime bien cette impression de temps en suspens que laissent certains films...

Merci Animal pour cette première dans l'univers de Ferrara, je m'attendais à beaucoup plus perturbant ou trangressif mais l'affiche nous met un peu sur la voie quand même. Le tendre flirte ici de près avec le sordide, sans jamais s'y complaire. C'est très classe, et ça laisse un arrière goût de piquant pas désagréable, comme tout ce qui dérange.

ah ! un avis qui fait plaisir ! j'aime beaucoup ce film. et un type comme Ferrara qui se décale d'un moule convenu avec finesse.

Go Go Tales

Citation :

Le Paradise est un cabaret chic de gogo danseuses situé dans le sud de Manhattan. Une usine à rêves dirigée par Ray Ruby, impresario éminemment charismatique, assisté par ses vieux compères et une bande de personnages pittoresques. Malheureusement, tout ne va pas pour le mieux au Paradise : les danseuses menacent Ray d'une grève, qui doit également affronter la colère de la propriétaire des lieux bien décidée à les expulser. Ray tente sa chance à la loterie...

Il sort d'où ce Go Go Tales, un Abel Ferrara présenté à Cannes en 2007 ? Sont-ce les déclarations du cinéaste "intéressé" pour tourner un film traitant de l'affaire DSK, avec Depardieu dans le rôle principal, qui ont incité les distributeurs à sortir cet inédit qui prenait la poussière sur une étagère ? Quoi qu'il en soit, au vu du sujet, les coulisses d'un club de strip, unités de lieu, de temps, et d'action, on s'attendait au pire, un fantasme libidineux d'un cinéaste sur le retour. Tout faux, Go Go Tales, loin d'être l'un des meilleurs films du maître, est une relative bonne surprise. Certes pas du côté du scénario, le bel Abel était sans doute trop fatigué pour en pondre un digne de ce nom, l'intrigue principale étant constituée par la recherche désespérée d'un ticket de loto gagnant. Non, l'intérêt est ailleurs, dans la mise en scène d'abord, virtuose, qui évolue avec une certaine grâce dans ce huis-clos. Et puis, dans l'atmosphère un peu foutraque du lieu où se côtoient strip-teaseuses (ok, Ferrara s'est bien rincé l'oeil et le spectateur fera de même), grandes gueules accoudées au bar et clients pittoresques, dont quelques chinois qui en veulent pour leur argent. Il y a des paillettes, des égos maltraités et des problèmes financiers sans solution. Cela donne un côté minable et flamboyant à l'affaire, à l'image du personnage central incarné par un Willem Dafoe, en loser patenté, fascinant car en surchauffe de jeu permanente. Il est plutôt bien entouré : Matthew Modine, Bob Hoskins, Asia Argento (incendiaire) et même la petite Lou Doillon, dans un rôle insignifiant. Le dernier quart d'heure est totalement raté, n'empêche, Go Go Tales, sous des allures d'exercice d'équilibriste sans filet, contient de vrais morceaux de cinéma avec des scènes dignes de Cassavetes, dans leur fraîcheur, leur spontanéité et leur esprit ludique. C'est assez inespéré mais le film tient debout, même bancal.

je croise les doigts pour le passage dans ma bourgade. c'est au moins depuis 2007 que je crève d'envie de le voir !

et ce que tu en dis est loin de me refroidir !

J'imagine que Go go tales n'est pas représentatif d'Abel Ferrara, parce que je n'ai réussi à trouver aucun, mais vraiment aucun intérêt à ce film. Une histoire invraisemblable et limite ridicule (ah le billet de loto gagnant retrouvé à la dernière extrémité), une galerie de personnages caricaturales au possible, les trois quarts du film étant constitué de numéro de filles dansant nues ou presque aux sons de musiques qui me donnaient envie de mettre des boules quies. Une épreuve qui risque de nécessiter des années (peut être plus d'une vie) pour envisager de retenter un autre film du réalisateur.

Tiens, c'est curieux, tu écris :

Arabella a écrit:

je n'ai réussi à trouver aucun, mais vraiment aucun intérêt à ce film.

mais plus loin, tu révèles l'intérêt du film :

Arabella a écrit:

les trois quarts du film étant constitué de numéro de filles dansant nues ou presque

Si, si, il est très représentatif de sa filmographie (bon, c'est pas son meilleur, hein)

eXPie a écrit:

Tiens, c'est curieux, tu écris :

Arabella a écrit:

je n'ai réussi à trouver aucun, mais vraiment aucun intérêt à ce film.

mais plus loin, tu révèles l'intérêt du film :

Arabella a écrit:

les trois quarts du film étant constitué de numéro de filles dansant nues ou presque

Tu conçois que pour ma part je n'ai pu eu trouver qu'un intérêt des plus limités.

traversay a écrit:

Si, si, il est très représentatif de sa filmographie (bon, c'est pas son meilleur, hein)

Merci Traversay, cela veut dire que ce n'est vraiment pas pour moi définitivement. Déjà que j'ai trouvé 1h45 presque interminable, je ne suis encore jamais sortie pendant une séance mais là je n'étais pas loin. Ah cette musique...

Mais que se passe-t-il par ici ?

(ça ne passe toujours pas par chez moi, comme par hasard).

un extrait de The Blackout ? clic