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| Abel Ferrara | |
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Auteur | Message |
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traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mer 26 Déc 2012 - 17:38 | |
| - animal a écrit:
4h44 Dernier jour sur terre
Cisco vit dans un loft-apart avec Skye ça compagne peintre beaucoup plus jeune. La fin du monde approche (peut-être) : papouilles, peintures, skype, world salad télévisuelle et humaine parsemée de vues intimes de New-York.
C'est difficile de parler d'histoire ou de scénario, on ne peut pas non plus parler de clip de 1h10, pas vraiment de tableau non plus. Reste le portrait. Finalement attachant à travers les égarements des uns et des autres, leurs excès, toute la culpabilité chère au réalisateur, ici jouée très doucement d'une étrange façon mais très présente. Et pas mal d'amour.
On pourrait penser que c'est un film pour les adeptes qui verront le film multiplier les écrans et les images video/web intégrées dans le film par leur biais, avec le son aussi, qui retrouveront les oscillations psychiques des personnages (et leurs addictions).
On peut aussi imaginer que le côté charnel, les profondes solitudes et les élans maladroits mais habités de cet univers sont assez chouettes à voir au cinéma, et que le cinéma, maitrisé l'air de rien peut se faire autour de peu de choses et hors de sentiers trop balisés.
La fin du monde selon Abel Ferrara. Rien de renversant ni de baroque. Le réalisateur -devenu écolo-bouddhiste ?- la joue sobre, viscérale et, somme toute, fataliste. Un huis clos, ce 4h44, là où tant d'autres cinéastes recherchent le spectaculaire, simplement humain. Le problème est que le scénario est d'une minceur rédhibitoire et que les messages de bonté, semés comme autant de petits cailloux, finissent par devenir soulants ou naïfs, comme on voudra. Que font les hommes quand la fin du monde approche ? Ils font l'amour, boivent un coup avec des potes et skypent avec leurs proches. What else ? Eh bien, rien, justement. Un peu court monsieur Ferrara, malgré l'abattage de Willem Dafoe. On reste vraiment sur sa faim (du monde). | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mer 26 Déc 2012 - 20:30 | |
| héhé, je crois que je l'ai vu joyeux mais plus double, que ce soit l'écolo-boudhisme (ça en ferait la grosse nouveauté du film !) ou la bonté débordante. Ses personnages, comme dans les précédents films sont assez égoïstes, catastrophistes, avec un certain talent pour l'exagération (ou le drame tout simplement), et ce sont de la même manière de grands mendiants de l'amour et de la bonté (d'où les rédemptions). En sortant le drame du scénario... ou en sortant le scénario, il m'a donné l'impression de ne laisser que ça : les personnages dans un moment d'intensité où ils se révèlent à la fois beaux et contradictoires, un rien bouffons, d'un autre monde (l'atelier-appart est un lieu mais pas une normalité non plus). Ce qui est marrant avec Ferrara c'est qu'il n'a pas adapté Tennessee Williams mais William Gibson et que c'est peut-être pour ça que quand ça ne ressemble à rien ça peut aussi faire un film. Et c'est presque logique de ne pas avoir de scénario pour une fin du monde ? J'y repense avec pas mal d'intérêt à ce bizarre 4h44 qui poursuit une route heureuse de déconstruction (relative) dans la filmographie. Le bizarre me rappelle mon bizarre de la première vision de Christmas. Mais je comprends tout à fait les réserves qu'on peut avoir. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mer 26 Déc 2012 - 21:26 | |
| En fait, il l'a surtout tourné pour sa compagne (l'héroïne du film) et il semble qu'il soit vraiment devenu bouddhiste. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mer 26 Déc 2012 - 21:46 | |
| C'est joli aussi ! une interview video : clic (avec du Perrier !) Mouais, c'est un joli film. | |
| | | MDNA Posteur en quête
Messages : 56 Inscription le : 27/12/2012 Age : 31
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 21:13 | |
| J'avais vu Snake eyes, avec Madonna et Blackout avec Béatrice Dalle. Je me souviens aussi du clip de Farmer, California. D'après ce que j'ai compris du tournage de Snake eyes, c'est un réalisateur qui aime reconstruire son film pendant le tournage. Beatrice Dalle et Madonna disaient qu'il arrivait à rendre fou ses acteurs pour arriver à avoir ce qu'il souhaitait dans ses films. Faut le faire pour arriver à faire plier Dalle ou Madonna... Pour Snake eyes, certaines scènes filmées ne sont d'ailleurs pas du tout scénarisées, c'est réellement Madonna dans sa propre situation d'actrice filmée par la caméra, et non Sarah, son personnage. D'ailleurs elle n'avait pas du tout supporté le résultat final. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 21:25 | |
| Arf, il aime beaucoup l'image dans l'image et le vrai dans le jeu. pour la route une interview de Béatrice Dalle à l'époque de la sortie du film : clic
je trouve qu'elle résume assez bien le cinéma de Ferrara.
n'hésite surtout pas à en voir d'autres ! | |
| | | MDNA Posteur en quête
Messages : 56 Inscription le : 27/12/2012 Age : 31
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 21:28 | |
| Merci pour l'interview de Béatrice Dalle, j'adore cette femme. Oui, j'aimerais voir Bad Lieutenant un jour. Et il y en a un autre dont j'avais entendu parler, mais je ne sais plus lequel c'est. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 21:41 | |
| Nos funérailles ou King of New-York ? Elle a une sacrée présence Béatrice Dalle... | |
| | | MDNA Posteur en quête
Messages : 56 Inscription le : 27/12/2012 Age : 31
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 21:49 | |
| Je ne sais plus, je crois qu'il y avait Isabella Rosselini et l'acteur de Snatch dedans. J'irai voir sur Allociné. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 28 Déc 2012 - 22:05 | |
| Alors Nos funérailles : bande-annonceQui ressemblerait le plus à un (gros) film 'normal' mais je le reverrai bien. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mar 9 Avr 2013 - 14:53 | |
| Go go tales (2012) Incitée à regarder ce film par quelques critiques élogieuses lues çà et là, je suis bien obligée de reconnaître que l’art de la persuasion de celles-ci est meilleur que l’art de la réalisation d’Abel Ferrara pour ce Go, go tales. Le scénario de ce film se résume simplement : Ray Rubis, dirigeant d’un cabaret de gogo danseuses à Manhattan, peine à faire suffisamment de profits pour payer ses employées et la propriétaire des lieux. Coup de bol : Ray Rubis gagne au loto. Manque de pot : il ne retrouve plus le billet. Et pendant ce temps, il doit échapper à la colère de son entourage et tenter de persuader un car de touristes japonais d’assister à ses spectacles plutôt que d’aller manger des sushis… Ça fait peu pour deux heures de film, mais Abel Ferrara revendique justement cette légèreté de trame pour mieux mettre en avant l’univers de son cabaret. C’est ici que se trouve sa vision du conte moderne pour adultes. On attend d’être séduit à notre tour –éventuellement d’être happé par le conte-, mais rien n’y fait : on reste sur la touche. Abel Ferrara a beau essayer de glisser quelques touches de provocation lorsqu’il fait intervenir sur scène ses gogo danseuses –on s’attarde longuement sur une scène nous montrant une des filles qui roule un patin à un chien-, la magie n’opère pas. Devant ces démonstrations plus désolantes qu’émoustillantes, on piquerait presque un somme… Puisque Go, go tales semble uniquement vouloir réaliser un fantasme d’Abel Ferrara (filmer de jeunes femmes dénudées dans le cadre d’une boîte de strip-tease), et que le scénario n’enrobe le tout qu’afin de se doter des apparences d’un long métrage diffusable en salles, on regrette le manque d’honnêteté du réalisateur. Il aurait gagné en crédibilité en se laissant aller pleinement à la réalisation d’un film érotique, et il aurait épargné à de nombreux autres spectateurs une intrigue aussi inintéressante qu’affligeante. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mar 9 Avr 2013 - 22:56 | |
| Abel Ferrara film des femmes plus ou moins dévêtues depuis toujours et "les femmes" c'est probablement son sujet devant tous les autres. Alors voyons pourquoi cette déception révèlerai peut-être bien les qualités du films ? D'abord malgré quelques grands noms à l'affiche il est clair que l'explosion du box office n'est pas la cible évidente, surtout avec une diffusion restreinte (je ne suis pas sûr que ça ait été vraiment beaucoup mieux aux états-unis ou en italie - les deux pays producteurs). Il ne rejoue pas vraiment la carte Snake Eyes (Madonna) ou The Blackout (Claudia Schiffer + Béatrice Dalle) et Asia Argento qui joue aux léchouilles avec son chien c'est moins glamour que l'utilisation du concept de la "femme à poil" chez des réalisateurs comme De Palma ou Lynch (par exemple). Partant de là pourquoi le scénario devrait se faire attendu avec une trame progressive et des retournements à la con, des récapitulatifs et des tournants psychologiques ? Pour rien, c'est d'ailleurs sa veine fraiche que d'abuser de la déconstruction ou de la variante pertinente (Christmas). Donc (scénario) un type un peu roublard et filou, largement amoureux, dans une ambiance de monde qui s'écroule et lui échappe qui ne cherche qu'une chose continuer à profiter de cette vie qui l'entoure. Il est là son conte et son compte. Il peut faire un film avec des gogo danseuses sans qu'elles soient uniquement de la chair fraiche. Pourtant l'image, le clinquant, le vulgaire sont présents mais sans détours et côtoient d'autres choses, les vraies gens, des séductions moins "papier glacé" ou panneau publicitaire. Et ça et de façon si évidente et si maquillée ou habillée (pourquoi pas, plutôt que d'aller chercher une pureté au milieu des moutons) dans l'imagerie actuelle, tout le monde ne le fait pas, ne l'offre pas. Ceci dit j'en conviens le film n'est sans doute pas parfait (mais ce n'est pas grave) et n'est peut-être pas l'entrée en matière la plus évidente dans ce monde d'Abel Ferrara (c'est quand même très ressemblant malgré tout). | |
| | | Arabella Sphinge incisive
Messages : 19316 Inscription le : 02/12/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Abel Ferrara Mar 9 Avr 2013 - 23:01 | |
| Moi ce film m'a quasiment complètement coupé l'envie de voir autre chose de lui. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Abel Ferrara Ven 12 Avr 2013 - 21:32 | |
| - Arabella a écrit:
- Moi ce film m'a quasiment complètement coupé l'envie de voir autre chose de lui.
Idem. C'est totalement plat et inintéressant, comme si Abel Ferrara avouait dès le début qu'il n'avait rien à dire. Sauf peut-être ce que tu résumes si bien, animal : "profiter de cette vie qui l'entoure" (entretenir des nichons jusqu'à ce que ceux-ci redeviennent des femmes qui réclament leur fric). Bon, bref, plutôt que de regarder ce film, autant aller passer une heure ou deux dans un cabaret ou autre. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Abel Ferrara Lun 22 Avr 2013 - 22:21 | |
| The Addiction (1994) Il y a bientôt vingt ans Abel Ferrara faisait déjà du Abel Ferrara et des films pas tout à fait ressemblants. New York des années 90 en noir et blanc, le sens de l'actuel (et non du moderne comme dirait l'autre), avec les rues pourries grouillantes ou angoissantes, bande son entre rap teigneux garanti d'époque sans que ça ressemble en quoi que ce soit à un film de ghetto et classique sobre. D'ailleurs les images de la vie de la ville sont croisées avec d'autres, et c'est (justement ?) cassé par le noir et blanc, qui vont vous évoquer un monde plus latin et plus anciens. Exit les fièvres romantiques pâlottes aux accents de l'est, l'héroïne étudiante en philo qui se gave de philo et d'images de charnier pour sa thèse se fait agresser un soir par une femme un peu strange et carrément flippante. S'en suit de cette agression new yorkaise à la pure identité de peur urbaine ce qui est diagnostiqué comme une "anémie chronique". Une façon de faire venir la souffrance, les souffrances sur toute la gamme, la violence de l'individu jusqu'au bout, de la morsure au crime contre l'humanité, au pardon, au bien, avec en face la philosophie qui n'est plus là que pour le décor. Dit autrement en collant sauvagement quelques obsessions et concept tout de suite identifié qui ferait ou pourraient faire un truc pénible et pompeux, par la magie du scotch cinématographique, qui est un autre pendant au discours et peut se payer le luxe de scènes obligées (même si à la limite du détourné à leur manière), Abel Ferrara fait tenir le tout avec une grâce inimitable de l'improbable. Christopher Walken en second rôle ça marche pas mal, forcément, mais Lily Taylor et quelques unes de ses camarades sont les présences non stéréotypées et d'autant plus fascinantes de la tambouille. On retrouve bien les thèmes de rédemption qui ont fait jusque là la plus immédiate des images du réalisateur, mais point de bonhomme effrayant et anéanti, juste une fille lambda très vivante et une foule d'images qui se percutent, se croisent et glissent. Des images dans leur impact visuel et dans les codes. Il y a toujours moyen de chipoter sur le discours, les mots, des images même (l'utilisation des archives), n'empêche pour trouver cette densité non appuyée (c'est un peu comme dans King of New York pour ce qu'on se prend dans les yeux, c'est à peine croyable si on y songe ce que certaines choses font là) on peut continuer à se lever de bonne heure. Et puis la noirceur n'est pas gratuite... Je pourrai en rajouter des couches et des couches, par exemple pourquoi ce type catalogué pour les femmes dénudées dans ses films quand il fait un film de vampire trouve le moyen de faire plus habillé tout en étant très charnel, mais pas du côté d'une séduction brutale mais en tendant vers une forme de blessure ? Guilt is eternal ? Teaser et un petit article de libé d'époque ? | |
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