Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Georg Büchner [Allemagne]

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Maline
Arabella
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Arabella
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptyLun 2 Mai 2011 - 19:27

Alors j'ai lu Woyzeck, enfin une édition qui se présente comme "Fragments complets". Dans la préface on nous explique que ce que l'on lit ou voit au théâtre est une reconstitution de la pièce inachevée, et que cette traduction veut donner le manuscrit en état laissé par l'auteur. Et l'était laissé par l'auteur ce sont quatre fragments. Dans chaque fragments il y a quelques scènes, pas forcement les mêmes, et il ne contiennent que quelques bouts de la pièce, sans continuité. Dans le fragment suivant on a d'autres scènes, avant ou après des scènes suivantes. Aucun semblant de continuité dans l'ensemble. Quant on connaît l'histoire par d'autres sources, on arrive à peu près à comprendre quel bout est situé où. Même les noms de personnages ne sont pas les mêmes dans les différents bouts, Woyzeck et Marie ne s'appellent pas comme ça d'emblée. Il s'agit d'une sorte de puzzle, dans lequel on se retrouve tant bien que mal.

C'est peut être passionnant pour quelqu'un qui connaît par coeur cet oeuvre, pour une première approche j'aurais voulu peut être une reconstitution en un seul morceau, même avec des trous. Et la splendeur de certains passages donne envie de ne pas s'arrêter à ces version.
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptyLun 2 Mai 2011 - 22:30

Arabella a écrit:
C'est peut être passionnant pour quelqu'un qui connaît par coeur cet oeuvre, pour une première approche j'aurais voulu peut être une reconstitution en un seul morceau, même avec des trous. Et la splendeur de certains passages donne envie de ne pas s'arrêter à ces version.

Mais, il n'existe pas de reconstitution en un seul morceau, ou je me trompe ?
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Arabella
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptyLun 2 Mai 2011 - 22:55

Je ne sais pas trop ce qui existe, je me suis juste fiée à la l'introduction de la version que j'ai lu qui insistait sur le fait que toutes les versions précédentes disponibles en Français étaient des reconstitutions:

Citation :
"étaient en fait des versions rétablies à partir d'un modèle supposé"

Après en un seul morceau ou pas je n'en sais rien. Cela doit être difficile de recoller cela en un seul morceau, d'autant plus que dans les fragments, certaines scènes apparaissent plus d'une fois.

J'avoue que ne me doutais pas qu'en état le texte de cette pièce était aussi loin d'un état fini, même si je savais qu'elle était inachevée.

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animal
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptyDim 17 Fév 2013 - 22:29

J'ai honte, je n'ai pas dit grand chose de Woyzeck alors que ça me reste... c'est vrai que je n'ai toujours pas lu la dernière version proposée par mon livre, enfin. Ceci m'amène à Lenz, lu dans la version proposée par Vagabonde avec une présentation par le traducteur qui explique son choix de traduction de coller de près au texte et à ce qui peut y sembler morcelé, brusque, composite. Nous avons aussi après le texte lui même une présentation de son histoire puis Herr L. qui est le récit de cette histoire par l'un des principaux protagoniste (Oberlin). A souligner que Lenz est en version bilingue (et pourrait bien faire regretter de ne pouvoir vraiment lire en allemand).


Citation :
« Le 20 janvier Lenz traversa la montagne. » Au sein même de la nature, la menace couve déjà… Itinéraire d’un homme qui s’éloigne, poète aux nerfs saccagés. Sur ce chemin ponctué de rencontres et d’affrontements, nul apaisement ne peut plus être éprouvé. Reste le vertige d’un homme en lutte contre la désagrégation de son esprit…

Une évocation vivante d'une nature au pouvoir immense sur ce voyageur particulier puis une agonie distante mais intense au près du pasteur Oberlin et de sa famille. Entre la folie, une quête de refuge et d'apaisement qui se perd entre la terre et Dieu, une trouble relation aux gens. Le récit d'une perte de soi autant que de l'esprit.

Un texte rapide, comme saccadé, qui fait ressentir une infinie fatigue et souffrance de l'esprit sans pourtant forcer l'identification. Les formes sont floues, lointaines et l'horizon sous la coupe de la lumière, du relief et de la lune. L'apaisement, le réconfort trouvé par Lenz auprès de Oberlin ne sont pas si simple, le rapport de dépendance n'est pas si évident. On pourrait au moins parler de méfiance.

On retrouve les obscurités de l'atmosphère de Woyzeck, l'agitation, le trouble, l'angoisse et une affection qui joue les montagnes russes. Il y a donc une espèce de douceur qui n'est pas morbide dans cet hommage qui relit et transfigure un moment de la vie de Lenz. Il ne faut pas trop en dire et tout au bout de la lecture il est de toute façon bien difficile ce qu'elle a arrêté en nous ou si justement elle n'a pas laissé une autre porte mal fermée.

Un texte troublant.

L'extrait qui suit est un des plus long mouvement de pensée exprimé je crois. Pour en orienter la lecture, c'est Lenz qui parle, il faut parler d'une volonté de retour à une sensation physique et du danger probable à ne pas mettre de barrières (ou de mur(s)) entre soi et le monde (ce qui me rappelle une discussion avec Marie dans les lointains du forum, et Snark maybe).

Citation :
Ce sont les êtres les plus prosaïques sous le soleil, mais la veine du sentiment est la même chez presque tous les êtres, seule est plus ou mois épaisse l'enveloppe à travers laquelle elle doit faire irruption. Il suffit pour cela d'avoir des yeux et des oreilles. Hier, comme je montais de la vallée, j'ai vu deux filles assises sur une pierre ; l'une soulevait sa chevelure et la nouait, l'autre l'aidait ; et sa chevelure d'or pendait, son visage sombre et pâle et pourtant si jeune, et le costume noir, et l'autre s'occupait d'elle avec tant de soins. Les plus beaux tableaux, les plus intenses de la vieille école allemande en donnent à peine une idée. On aimerait parfois être une tête de Méduse pour pouvoir transformer un tel groupe en pierre, et appeler les gens. Elles se levèrent, le beau groupe était détruit, mais comme elles descendaient entre les rochers, c'était de nouveau une autre image. Les plus belles images, réunissant les tons les plus intenses, se dissolvent. Une seule chose reste, une infinie beauté qui émerge d'une forme pour devenir une autre, éternellement effeuillée, changée ; on ne peut certes pas toujours la retenir et la mettre dans les musées ni la fixer dans les notes, appeler jeunes et vieux, et laisser radoter là-dessus et s'extasier les petits garçons et les vieillards. Il faut aimer l'humanité pour pénétrer dans l'être particulier de chacun, pour ça personne ne peut être ni trop peu de chose, ni trop laid, et c'est alors qu'on peut les comprendre ; un visage insignifiant fait une impression plus profonde que la simple sensation du beau, et on peut laisser les formes sortir d'elles-mêmes sans copier quelque chose du monde extérieur, où aucune vie, aucun muscle, aucun pouls ne bat et ne se gonfle.

Il y a beaucoup de croisements et d'intersections dans ce texte et une impression singulière.
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Marko
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Marko


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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptySam 7 Mar 2015 - 0:54

Lien vers l'adaptation opératique de Lenz:  Jakob Lenz de Wolfgang Rihm

Et du coup également celle de Woyzeck:   Wozzeck d'Alban Berg
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tina
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 14:49

La mort de Danton

Un texte impressionnant pour un auteur si jeune quand il l'écrivit.
La Révolution française n'est pas une mince affaire avec son lot de fanatisme, martyrologie, mysticisme même. Le tout bien ensanglanté.
On comprend que les peuples limitrophes aient été subjugués par cette explosion de haine fratricide - je parle de l'époque de la Terreur.
Ici, c'est le duel de deux exaltés que tout oppose.
Danton, vif et jouisseur, face à l'austère Robespierre.
L'auteur scénographie deux caractères faits pour le drame et la fatalité.
C'est le jusqu'au boutisme d'hommes de feu, d'actions et de convictions.
Mais aussi, la vanité, la bêtise humaine dans toute sa splendeur.

Robespierre n'aime pas Danton.
Il le dégomme.
Point.

Il y a une exaltation shakespearienne dans la pièce, de la poèsie tout imprégnée des classiques. Et une dimension philosophique non négligeable.

"Dormir, digérer, faire des enfants : tout le monde le fait, le reste n'est que variations en différentes tonalités du même thème."

"Il n'y a rien à espérer de la mort, c'est une pourriture plus simple, la vie une pourriture plus compliquée, plus organisée, voilà toute la différence!"
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MessageSujet: Re: Georg Büchner [Allemagne]    - Georg Büchner [Allemagne] - Page 2 Empty

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