Play Dirty / Enfants de salauds (1968)
On pense aux Douze salopards avec l'histoire d'une bande de repris de justice taillés pour les missions suicides, sauf qu'on en est bien loin. Et en beaucoup mieux. Play Dirty tout en respectant scrupuleusement le cahier des charges du genre est un anti film de guerre de A jusqu'à Z.
Toute l'atmosphère du désert est là et rien ne vient rompre cette unité, les scènes s'enchainent de façon très sèche et la violence n'est jamais une partie de rigolade. Pire dans le duo de l'officier demi-planqué (Michael Caine) et le roublard dur à cuire (Nigel Davenport) on ne peut pas vraiment parler d'amitié naissante. Le reste des lascars n'est pas mieux et les officiers encore pire et en moins compétents.
Scènes impressionnantes de l'introduction à la conclusion et absence d'héroïsme, absence de justification, absence de grande histoire, absence de "mal nécessaire". Et des éléments qu'on voit rarement et que l'on attend pas dans ce genre de film (à tort ?) : dans le commando un couple très unis, montré légitimement même quand ils récupèrent les montres sur les cadavres. Une scène de tentative de viol extrêmement brutale mais sans aucune complaisance (c'est rare aussi)... et avec en prime pour l'infirmière allemande (qui n'est pas blonde) des techniques de self-défense à faire couiner les rois de la castagne du jour (Statham & co) avec 40 ans dans les dents.
Un film très noir, implacable, saisissant, qui ne relâche jamais la tension. Pourtant ce sont aussi les autres bons points du genre : dépaysement, aventure (incroyable !) et efficacité sans détour. Un ovni, un miracle, une anomalie.
Sur le DVD deux bonus, des entretiens avec Patrick Brion et Bertrand Tavernier qui comme les bonnes préfaces (à lire après ?) donnent bien d'autres pistes de lectures/visions et quelques histoires à peine croyables sur comment le film à pu exister sous cette forme.
Ahurissant.