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| Reif Larsen | |
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Auteur | Message |
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Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Mer 19 Déc 2012 - 23:16 | |
| Il m’est arrivé une expérience extraordinaire en dévorant L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet. Je me suis sentie immédiatement connectée à un univers familier où la curiosité n’avait plus de limite. J’avais comme une vague impression de me retrouver à l’intérieur d’un de mes rêves d’enfants : vouloir comprendre le monde à tout prix et exercer ma pensée magique pour fuir parfois la réalité désespérante du monde adulte. Lorsque TS SPivet à la septième page du roman s’assied sur les marches en bois, une étrange sensation s’opère en moi, je deviens TS - Citation :
- « Sidéré, je m’étais assis sur les marches en bois, et cette vieille rusée de véranda en avait profité pour engager la conversation :
Il n’y a que nous ici, mon pote – chante avec moi une chanson douce. J’ai du travail, avais-je répondu. Quel travail ? Je ne sais pas… il y a fort à faire sur le ranch. Tu n’as rien d’un rancher. Ah, tu crois ça ? Tu ne siffles pas d’airs de cow-boy et tu ne craches pas dans des boîtes de conserve. Je ne suis pas très doué pour cracher. Je fais des cartes. Des cartes ? Pff, des cartes de quoi ? Crache plutôt dans des boîtes de conserve. Galope dans les collines. Lâche un peu les rênes. Des cartes de plein de choses. Je n’ai pas le temps de lâcher les rênes. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que ça veut dire. Tu n’es pas un rancher. Tu es stupide.J e ne suis pas stupide… Tu me trouves stupide ? Je te trouve seul. Ah bon ? Où est-il ? Je ne sais pas. Tu le sais très bien. Oui. Alors, assieds-toi, et siffle une complainte de cowboy solitaire. Je ne peux pas, je n’ai pas fini mes cartes. J’ai encore des choses à dessiner. Et me voici en train d’entamer une conversation avec une véranda. Oh secours ! Le bazar d’Animal m’a transformée en être de papier ! Du calme. Je continue à parcourir les pages avec avidité et anxiété à la fois, dès fois que le jeune TS Spivet ait d’autres similitudes étranges avec mon âme d’enfant prête à partir pour ce voyage insensé et soudain je tombe sur ces mots : - Citation :
- « Personnellement je trouvais que ma mère aurait dû s’inquiéter un peu moins de mes jeux de mots, sorte d’aérobic mental à laquelle il était sain de s’adonner quand on avait douze ans, et se soucier plutôt de la légère folie qui s’emparait de ma sœur chaque fois qu’elle arropait les envelaches ( comprendre arrachait les enveloppes), car elle contrastait avec le calme de la Gracie de tous les jours, adulte pragmatique enfermée dans le corps d’une adolescente de seize ans, et constituait, à mon avis, le signe d’une colère profonde et ignorée. » (p. 11).
Oh T.S. Spivet, j'adore quand tu commences à jouer avec les mots et mélanger les syllabes. Surprends-moi encore, je ne demande que ça! Même le chien est un phénomène et je ne peux m’empêcher désormais de regarder les tableaux de Munch sans avoir une pensée pour Merveilleux dont la description peut rebuter aux premiers coups d’œil puisqu’il « était un pauvre corniaud ébouriffé » mais qui frôle l’apothéose avec « les tourbillons gris, noirs et eu qui tachaient son poil et le faisait ressembler à un tableau d’Edvard Munch passé à la machine ».J’ai enfin compris pourquoi j’avais toujours mal au cœur en regardant ces toiles. Et lorsque Ionesco semble s’inviter dans cette aventure, je suis de plus en plus perplexe ! Qui vais-je de nouveau croiser en continuant la lecture de cet étrange livre ? - Citation :
- « Ce n’était pas la première fois que je prenais conscience de notre tendance à la désintégration. La première fois, c’était dans notre grange : j’étais en train de régler mon sismographe et je tournais le dos à Layton quand j’ai entendu le « pop », si étrangement silencieux dans mon souvenir, suivi du bruit de son corps qui heurtait la table d’expériences, puis le sol, encore couvert de foin d’hiver."
Ah et je suis aux anges lorsque je remarque une faute de traduction ! - Citation :
- « Le Dr Clair ne voulait jamais nous emmener au Mc Do de Harrison Avenue, mais je dois dire que n’ai jamais bien compris pourquoi… » (p.133)
Oui, j’ai dû mal à comprendre également ! (A suivre) Et toi, Coli, qu'en penses-tu? Que comprends-tu? | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Reif Larsen Ven 21 Déc 2012 - 18:15 | |
| Hé hé ! Tu es le type de lectrice parfaitement adaptée au monde de T. S. Spivet ! Ce que j'en pense... eh bien, je crois l'avoir déjà dit quelques messages plus haut... mais je peux en rajouter une couche en modulant encore mes impressions, avec plus de recul. Ce que j'avais craint en lisant ce livre "où parle un enfant", c'était de me souvenir clairement, à chaque phrase, qu'il y avait un adulte qui ne s'assumait pas (ou qui avait envie de retrouver un peu du monde perdu de l'enfance) derrière. Et c'est en effet ce qu'on peut ressentir, au début de la lecture. Mais en fait, Reif Larsen parvient à éviter les pièges de ce genre d'écriture en permettant à des idées vraiment loufoques d'apparaître... Esperluette, que penses-tu de la famille de T. S. Spivet ? La méthode d'éducation de la mère, le Dr Clair, te semble-t-elle vouée au succès ? - Citation :
- « Qu’est-ce que c’est que toutes ces questions sur le sida, Layton ?
- Je ne sais pas, avait répondu Layton. C’est juste que je veux pas l’attraper. Angela Ashworth a dit que c’était très dangereux et que je l’avais sûrement. » Le Dr Clair a regardé Layton. Elle tenait au creux de sa main ses pièces d’awalé. « La prochaine fois qu’Angela Ashworth te dit quelque chose comme ça, réponds-lui que ce n’est pas parce que sa condition de petite fille dans une société qui fait peser sur ses semblables une pression démesurée afin qu’elles se conforment à certains critères physiques, émotionnels et idéologiques –pour la plupart injustifiés, malsains et tenaces- lui ôte toute confiance en elle qu’elle doit reporter sa haine injustifiée d’elle-même sur un gentil garçon comme toi. Tu fais peut-être intrinsèquement partie du problème, mais ça ne veut pas dire que tu n’es pas un gentil garçon avec de bonnes manières, et ça ne veut absolument pas dire que tu as le sida. - Je suis pas sûr de pouvoir tout me rappeler, avait répondu Layton. - Alors, dis à Angela que sa mère est une grosse plouc alcoolique de Butte. Et aurais-tu aimé avoir un pôpa comme ce genre de cow-boy qui est celui de T. S. Spivet ? - Citation :
New-yorkais était une expression que mon père utilisait à tout bout de champ et dans n’importe quel contexte. Il la collait en fin de phrase pour exprimer une condamnation générale, chaque fois qu’il parlait de quelque chose qu’il trouvait « mou » ou « chichiteux » ou « pas comme il faut ». Par exemple : « Trois mois que j’ai c’te chemise et elle est déjà fichue. Des beaux dollars tout prop’es pour c’machin qui tombe en loques avant que j’aie enlevé l’étiquette ! New-yorkais. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Ven 21 Déc 2012 - 18:52 | |
| Oui, c'est bien parfois de revenir sur ses premières impressions. Tu le redécouvres d'un autre oeil et quelques défauts peuvent apparaître! J'adore la famille Spivet! La méthode d'éducation du Dc Clair? Ahum, je dirais que le passage que tu cites est volontairement caricatural dans le sens où T.S. ne comprend rien à la première réponse (d'ailleurs, je ne peux le blâmer). Mais le but de Larsen n'est peut-être pas tant de blâmer l'éducation que de nous faire réfléchir à la façon dont chacun de nous peut s'y prendre pour trouver une réponse sensée, compréhensible et suffisamment explicite pour un enfant. Et il renvoie également à tous les faux clichés que véhiculent encore certains adultes vis-à-vis de cette maladie. Quant à la deuxième réponse - qui contient certainement une part d'énervement et une part de vérité - elle démontre de façon magistrale les problèmes de communication au sein de la famille. Et encore Gracie aurait pu y aller de son couplet. Est-on à l'abri de ce genre de ratés dans notre mission de parents ou d'individus face aux questions parfois déroutantes des enfants? (qui ont souvent l'art de nous placer devant nos imperfections). Quant au père, euh..... j'ai déjà oublié le passage! Je fais une pause et je te réponds plus tard! Cela me permettra de revenir sur ce que j'ai écrit dans la foulée. | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Ven 21 Déc 2012 - 23:15 | |
| J’ai un faible pour les cow boy, Coli, désolée. Et particulièrement pour celui-ci, même s’il mange ses mots. Et d’ailleurs T.S. prend soin de relever une expression éloquente qu’emploie son Pôpa. Franchement, qu’entends-tu dans ce « New-Yorkais » sans-appel ? Et je mettrais pour te répondre deux autres extraits pour montrer la complicité un peu rude entre le fiston et son paternel. T.S. sans réfléchir et dans un élan de compassion dit à son père qu’il va délivrer le bouc -nommé Tupu - des barbelés, ce dernier lucide répond : - Citation :
- « Bah ! si j’y allais moi, j’serais capab’ de l’tuer. C’crétin a moins de cervelle qu’une sauterelle et j’en ai ma claque d’passer mon temps à l’dégager d’ces barbelés. Il mériterait d’servir d’casse-croûte à un coyote. »
En descendant du pick-up, je me suis surpris à chantonner en boucle : « Moins de cervelle qu’une autre aile », comme le refrain d’une comptine. » (p58) Que dis-tu de cette scène ? Et de celle-ci ? - Citation :
- « Tu comptes l’embrasser, c’te corde à v’nin ? »
J’ai levé les yeux. Père tenait le fusil, s’avançait vers moi, me relevait en me tirant par le bras. « Et alors ? » Il parlait d’une voix bourrue, mais il avait les yeux humides et très ouverts. Je ne pouvais pas répondre. J’avais la bouche plus sèche qu’une rate de momie. » (p.60) Dans le fond, on sent très bien qu'il a eu la trouille de sa vie et qu'il tente de la masquer en lui posant cette question saugrenue. Tout l'art de suggérer l'émotion retenue du père qui vient de sauver la vie de son fils est exprimée dans cette pirouette comique tranchant avec la scène assez intense. La vie réserve parfois des scènes un peu paradoxales de ce type. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Reif Larsen Dim 23 Déc 2012 - 22:29 | |
| Cette famille est géniale en effet ! Je l'aime beaucoup moi aussi, elle constitue une part du charme de ce roman... Tu as bien relevé la complexité de la relation entre le père et le fils. Moi aussi j'ai finalement pu comprendre qu'il y avait beaucoup de tendresse inexprimée entre les deux. Reste donc cet "inexprimé". Les adultes semblent avoir du mal à communiquer et ils se dissimulent derrière des apparences, des discours, des idéologies... et Spivet est là, qui analyse avec son oeil de lynx (d'enfant) les supercheries des adultes. - Citation :
- M. Stenpock et moi avions beau, comme tous les hommes, nous sentir invincibles, notre vie ne tenait qu’à un fil : une légère baisse de la température de nos corps, un minuscule changement dans la composition chimique de l’air de la classe, une altération infime des propriétés de l’eau contenue dans nos tissus, la douce pression d’un doigt sur une détente, n’importe lequel de ces évènements pouvait moucher en un instant la flamme de noter conscience, sans roulement de tambour et avec bien moins ‘efforts qu’il n’en avait fallu pour l’allumer. Peut-être que quelque part au fond de lui-même, bien que ses gestes et son verbiage arrogant semblassent indiquer le contraire, M. Stenpock avait tout à fait conscience de la fragilité de son existence, et s’enveloppait dans son blouson de cuir comme dans un cocon rassurant qui, espérait-il sans doute, dissimulait la rupture, la désintégration et le recyclage inéluctables de son architecture cellulaire.
Il n'empêche que le langage reste très distinctif ! Les extraits des conversations entre le père et le fils que tu as rapportés me l'ont rappelé. Pas mal l'accent vieux cow-boy réac', non ? Il semble ne pas pouvoir se détacher du père. Pareil pour les discours pointus et scientifiques du Dr Clair. Et les envies de mode et de conformisme de la soeur. Bon, pour le coup, T. S. Spivet est plus conforme... mais bon, normal, c'est lui qui s'exprime dans le bouquin, et il faut que nous, pauvres lecteurs, ne soyons pas trop dépaysés, j'imagine... (quoique nous le sommes déjà suffisamment avec les cartes et les annotations, je crois !) | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Dim 23 Déc 2012 - 22:55 | |
| - Citation :
- Cette famille est géniale en effet ! Je l'aime beaucoup moi aussi, elle constitue une part du charme de ce roman...
Oui, on se prend à rire (parfois jaune) parfois lorsque, comme, tu le soulignes très justement, l'oeil de lynx et l'ouïe très subtile de TS Spivet analyse et enregistre toutes les fausses notes qu'il relève dans les discours, le comportement des adultes qu'il côtoie. Mais c'est le propre de tous les enfants qui ont des antennes branchées sur "l'inconscient" des parents : je crois qu'ils savent pertinement déceler les failles, les mensonges, les non-dits et prennent un plaisir malin à repousser les adultes dans leurs retranchements en leur posant des questions, en tournant autour d'eux. L'extrait que tu cites sur M Stempock en est la preuve : TS Spivet remarque tout de suite le disfonctionnement vestimentaire de son professeur qui ne colle pas avec sa nature profonde. Je crois me souvenir d'une petite note assez juste (dans la marge) sur les caractéristiques de M. Stempock (faut que je retrouve la page). Oui, le phrasé du père est irrésistible et le langage très imagé, un pur régal. Quant à la mère, elle se cache elle aussi derrière un discours scientifique pour ne pas montrer l'attachement et la fièrté qu'elle éprouve pour TS. J'aime bien la scène où il l'espionne par le trou de la serrure pour avoir le bonheur de contempler sa longue chevelure un instant (alors qu'elle porte toujours les cheveux attachés, dans la journée). Ce moment est vécu et raconté avec une rare complicité avec Gracie. Les annotations m'ont rendue dingue mais au final j'ai adoré! Tu imagines : tous les livres devraient être publiés avec une marge dans laquelle nous pourrions noter nos remarques! Tu n'as pas pensé à ça un instant? Bon je cherche d'autres passages à poster mais pas ce soir ... euh et ni les jours prochains à vrai dire!! Mais je reviendrai, don't be worry! Joyeuses fêtes. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Reif Larsen Lun 24 Déc 2012 - 22:32 | |
| Pas de problème, reviens quand tu veux pour la suite ! - Esperluette a écrit:
Les annotations m'ont rendue dingue mais au final j'ai adoré! Tu imagines : tous les livres devraient être publiés avec une marge dans laquelle nous pourrions noter nos remarques! Tu n'as pas pensé à ça un instant? En fait, je ne sais pas si j'en verrais l'utilité... lorsque je lis, je n'ai pas forcément envie d'écrire des trucs sur mon bouquin... je me contente de petits repères pour me dire : "tiens, j'ai bien aimé cette page", et j'y reviens plus tard... Par contre, quand c'est le narrateur qui s'en mêle, ça devient intéressant ! On nous offre presque un second livre dans le premier... | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 8:59 | |
| En vous suivant dans vos lectures de ce livre, j'ai pensé de jeter un œil quand il va y avoir du nouveau de l'auteur, j'ai visité son blog en anglais (qui est d'ailleurs marrant et bien fait, tout comme le livre) et je viens d'apprendre que le tournage du film par le réalisateur Jean-Pierre Jeunet s'est terminé en octobre : ici
Curieuse de voir ce résultat...
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 9:27 | |
| J'aime beaucoup ton enthousiasme pour ce livre Esperluette. ça me donne envie de le relire ! Et une adaptation par Jeunet, ça peut-être extra ou carrément trop rose-bonbon. | |
| | | Igor Zen littéraire
Messages : 3524 Inscription le : 24/07/2010 Age : 71
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 10:27 | |
| J'aime aussi beaucoup l'enthousiasme et l'échange entre Coli et Esperluette. Vous faite remonter des fragments et le plaisir de lecture que j'ai eu. Ce livre a accompagné une sorte de renaissance pour moi, il est tombé pile poil! C'est aussi un voyage initiatique pour ce jeune garçon qui se construit par la découverte du réel jusque là fantasmé par ses cartes. Un réel physique mais aussi nourrit par l'histoire des origines par laquelle il découvre les siens et lui même. Et puis surtout sa propre reconstruction après le drame effroyable qu'il a vécu. Bizarrement c'est une chose que je ne lis pas dans cet échange ?
La buse en orthographe que je suis!
Dernière édition par Igor le Mar 25 Déc 2012 - 13:46, édité 1 fois | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 12:52 | |
| - kenavo a écrit:
- En vous suivant dans vos lectures de ce livre, j'ai pensé de jeter un œil quand il va y avoir du nouveau de l'auteur, j'ai visité son blog en anglais (qui est d'ailleurs marrant et bien fait, tout comme le livre) et je viens d'apprendre que le tournage du film par le réalisateur Jean-Pierre Jeunet s'est terminé en octobre : ici
Curieuse de voir ce résultat...
Oh merci pour ta fidèle curiosité et toutes ces belles informations complémentaires que tu nous donnes à chaque fois. Je consulterai le blog de Larsen un peu plus tard. Et j'ai hâte de voir ce que ce livre donne transposé chez Jeunet, également. - Queenie a écrit:
- J'aime beaucoup ton enthousiasme pour ce livre Esperluette. ça me donne envie de le relire ! Et une adaptation par Jeunet, ça peut-être extra ou carrément trop rose-bonbon.
Merci Queenie de ce commentaire et d'avoir partagé ton premier enthousiasme pour cet auteur! Laisse-toi tenter et viens partager ta relecture avec nous. En espérant que l'adaptation de Jeunet soit réussie. - Igor a écrit:
- J'aime aussi beaucoup l'enthousiasme et l'échange entre Coli et Esperluette.
Vous faite remonter des fragments et le plaisir de lecture que j'ai eu. Ce livre a accompagné une sorte de renaissance pour moi, il est tombé pile poil! C'est aussi un voyage initiatique pour ce jeune garçon qui se construit par la découverte du réel jusque là fantasmé par ses cartes. Un réel physique mais aussi nourrit par l'histoire des origines par laquelle il découvre les siens et lui même. Et puis surtout sa propre reconstruction après le drame effroyable qu'il a vécu. Bizarrement c'est une chose que je ne lit pas dans cet échange ?
Merci Igor! Tu peux te joindre à nous. D'ailleurs, je constate, effectivement que tu as relevé que nous n'avions pas encore parlé du drame de cette famille. Il est vrai qu'il est évoqué de façon discrète et tout en suggestion. Je crois que nous allons peut-être le faire, mais si tu as des idées, des commentaires, ajoute-les, au contraire! J'en serais ravie. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 19:05 | |
| Je ne connaissais pas ce blog ! Je vais aller m'y promener un peu... Curieuse de voir une adaptation cinématographique de ce livre ! Craintive, un peu aussi... lorsqu'un enfant est mis en scène... ça peut donner du pathos en excès et pas toujours justifié. - Igor a écrit:
C'est aussi un voyage initiatique pour ce jeune garçon qui se construit par la découverte du réel jusque là fantasmé par ses cartes. Un réel physique mais aussi nourrit par l'histoire des origines par laquelle il découvre les siens et lui même.
Et c'est un des aspects intéressants du livre ! Il y a un monde entre ce que T. S. Spivet imagine et la réalité... et ce qu'il a imaginé est tellement fort en lui qu'il essaie toujours de faire plier ses apprentissages de l'extérieur à ses schèmes. Et ça donne lieu aux multiples situations loufoques qui parsèment ce roman... Et comme Esperluette, je t'enjoins à lancer le thème du drame familial, Igor ! | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 19:20 | |
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| | | Queenie ...
Messages : 22891 Inscription le : 02/02/2007 Age : 44 Localisation : Un peu plus loin.
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 19:54 | |
| Vous touchez le point qui, pour moi, m'a vraiment accroché dans cette lecture : l'altération de la réalité sous le regard perçant de Spivet.
Les parents, son frère et sa sœur, ressemblent presque à des êtres mythologiques. Des êtres énormes, encombrants, bouillonnants, incompréhensibles, apeurants, et attirants en même temps. Vus et analysés sous le regard microscopique de Spivet. On sent que les descriptions, les dialogues, sont déformés par le regard subjectif de l'enfant. C'est aussi par cet aspect qu'il m'a rappelé Max et les Maximonstres. Un parallèle qu'on peut faire aussi avec ce drame suggéré, amené avec une incroyable finesse, sans atténuer la force dévastatrice et traumatisante qu'il provoque.
Igor fait bien de souligner le côté Quête Initiatique, c'est ce qu'il me reste de ce livre, avant tout. Et je commençais à oublier sa famille farfelue (merci pour les extraits !). Quête à la fois du passé et de l'avenir. Comprendre le passé pour affronter le futur ? Il y a certainement de ça. Le besoin d'avoir des racines, une attache, savoir d'où l'on vient pour comprendre qui l'ont est (l'ancêtre de Spivet, scientififque et avant gardiste comme lui).
Et tiens, tant que j'y pense : j'ai trouvé superbe le passage du trou noir dans lequel Spivet pénètre lors de son trajet en train-mobilhome, vous vous souvenez ? Faudrait que je le relise. Il m'avait marqué. Et je crois que c'était un moment très particulier dans le livre, peut-être un moment charnière ? | |
| | | Esperluette Sage de la littérature
Messages : 1660 Inscription le : 09/04/2012
| Sujet: Re: Reif Larsen Mar 25 Déc 2012 - 21:55 | |
| Je suis contente Queenie de te voir revenir sur un livre que tu as fait découvrir. Je me souviens bien du passage sur le trou noir et je suis certaine qu'en le relisant (ce que je vais faire) nous allons tous y trouver des réflexions intéressantes et complémentaires. Tes remarques concernant le regard que porte TS Spivet sur sa famille et les autres sont très justes. Si tu te lances dans la relecture de ce roman (je te sens à deux doigts de succomber), je suis certaine que tu vas découvrir d'autres pistes et que tu vas nous offrir une réflexion sur ce passage tout à fait passionnante! | |
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| | | | Reif Larsen | |
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