Lecture en commun - Colum McCann : Les saisons de la nuit

Merci Mimi! Il y a plein de choses à dire en fait si on veut fouiller un peu (notamment sur les contrastes, la perception, l'aspect sensuel de ce roman) mais je suis sûre que Senti va nous faire ça très bien

Maintenant je vais pouvoir lire ton commentaire (je n'osais pas de peur d'en apprendre trop)

C'était un beau partage en tout cas...

Une fois le livre refermé,la lecture terminée...une question s'est posée : Que vais-je lire maintenant, que lire après ce choc, cette découverte ?

Parce que Les saisons de la nuit, c'est cela : la découverte de ces hommes qui perçaient,au péril de leur vie, les tunnels et celle de ces hommes qui montent toujours plus haut pour construire les buildings de New-York, et de tous les tourments qui les habitent.

Et ce n'est pas que cela, c'est aussi la vie quotidienne de Nathan Walker,son travail, ses amis, et toutes les misères qui lui seront faites, toutes les malheurs de sa vie mais aussi, tous les petits bonheurs qu'il sait y construire, avec Nathan,on ne perd jamais espoir....qu'est ce qu'on fait maintenant qu'on est heureux ?
Avec Treefrog, c'est noir, tout noir, pourquoi? on ne le saura que dans les dernières pages...et pourtant il aurait pu avoir une vie, plus facile que celle de Walker... pourtant le soleil va à nouveau briller pour lui, même au fond de son tunnel.

J'ai aimé ce récit sur deux périodes de temps, mélangeant les douleurs physiques et les douleurs morales.L'auteur nous entraîne toujours plus loin...encore quelques lignes, un chapitre....on ne peut pas quitter tous ces personnages !!


Moi aussi, je remercie le forum pour cette lecture,cette rencontre avec un écrivain!!En partageant, c'est encore un plus beau moment !! Merci à vous !!

mimi54 a écrit:

A titre général, j'apprécie le concept de lecture commune tel que vous le concevez, c'est à dire pouvoir parler en temps réel de ce qu'on lit, pouvoir échanger, s'entraider, , se conforter....contrairement au climat de secret qui peut régner ailleurs, un ailleurs où je me suis fait vilipender parce que j'ai pu parler trop tôt lors d'une lecture commune....

Mimi, je crois que c'est le but recherché non? En parler en temps réel sinon quel intérêt?

A chacun bien sûr de doser les réflexions de l'instant pour ne pas trop en révéler, puisque le temps de lecture diffère pour chacun, mais on devrait pouvoir s'en sortir. Quitte à éviter de trop lire pour les retardataires. C'est bien cela qui rend, comme tu le dis, l'échange vivant...

Ce climat de secret dont tu parles ailleurs me fait sourire!

J'ai voulu l'acheter aujourd'hui, mais ils ne l'avaient pas en librairie... du coup j'ai commandé!

Ezechielle a écrit:

J'ai voulu l'acheter aujourd'hui, mais ils ne l'avaient pas en librairie... du coup j'ai commandé!

c'est un bon investissement, tu ne le regretteras pas

Je viens de le terminer. Ce ne fut pas une mauvaise lecture, loin s’en faut, mais je ne suis malheureusement pas aussi enthousiasme que vous. Et le pire, c’est que je ne sais même pas vous en expliquer les raisons car elles demeurent très vagues et obscures à mes yeux. Est-ce le fait qu’on sent qu’il s’est beaucoup documenté et que j’aurais du coup préféré qu’il écrive un essai sur le sujet plutôt qu’un roman (je me rends bien compte de la vacherie de ce commentaire mais je me pose vraiment cette question). Pourquoi n’ai-je pas été émue à l’exception des premières pages qui relatent l’accident ? Pourquoi me suis-je détachée des personnages au fur et à mesure? Pourquoi me suis-je ennuyée à cette lecture ? Pourquoi ai-je eu sans cesse cette impression qu’il en fait trop, qu’il surcharge ses personnages au point que je finis par ne plus y croire ? Je me demande même si le fait d’avoir lu la trilogie de Sabato n’a pas porté un grand préjudice à ma lecture de ce roman, tant certaines thématiques se rejoignent (« les bas-fonds ») mais traitées de manière totalement différentes : là ou Sabato se fait lyrique, poétique, fantasque et cauchemardesque, McCann se veut réaliste et naturaliste. Paradoxalement, Sabato arrive sans peine à m’embarquer dans ses délires mais que McCann ne me convainc pas dans son réalisme. Ajoutez à cela qu’au petit jeu de la comparaison, Sabato l’emporte haut la main (il m’a carrément embarqué dans une autre dimension le gaillard), je pense donc que Les saisons de la nuit aurait gagné à ce que je le lise après un intervalle de temps plus conséquent. Je crois que je vais laisser un peu décanter tout ça, de façon à me rendre compte par moi-même s’il va laisser des traces ou non dans ma mémoire afin de mieux évaluer son impact. Il y a des romans qui me demandent du temps, peut-être fait-il partie de ceux là ?

Merci en tout cas pour cette lecture commune, ce que j’apprécie particulièrement est cet espace de liberté que nous y trouvons, chacun intervient à sa manière, il n’y a pas de canevas préétabli et j’aime bien ce côté parfois un peu foutraque mais tellement vivant et spontané

Sur ce, je vais enchaîner avec Lovecraft, car je crois que je suis bien plus sensible aux grands délires mythologiques et autres récits fabuleux qu'aux histoires qui se veulent réalistes mais qui ne me convainquent pas plus que cela

Sentinelle, chacun sa sensibilité. La tienne n'a pas moins de valeur que la mienne ou celle des autres parfumés. La rencontre avec ce livre s'est faite différemment.Tes questions, tes interrogations sont pertinentes.

Ces échanges en temps réel, par forcément ordonnés font énormément de bien

Tout à fait, un roman produit des résonances différentes à chacun d'entre nous pour de multiples raisons, aussi bien conscientes qu'inconscientes, c'est pourquoi il n'est pas toujours facile non plus d'en expliquer les raisons. Mais je suis ravie de votre enthousiasme et j'espère vous lire à l'occasion d'autres LC

Ah! Ben du coup, je note Sabato dans un coin, comme ça je pourrai faire la comparaison comme Sentinelle!

Pour ma part, le bouqin est en rutpure de stock chez le distributeur de mon libraire

Tant pis! Je vais reprendre Tsubaki d'Aki Shimazaki (que j'avais laissé tomber avec les examens).

comme je l'avais dit j'ai lu le livre il y a quelques années, mais m'en reste un très bon souvenir. je vois que vous avez été plusieurs à apprécier aussi.


Je crois effectivement que Senti ta lecture était trop proche de celle de Sabato (que je vais noter aussi). J'ai eu ce sentiment de comparaison pour ma part sur un livre dont avec le temps (quelques mois) je ressens l'agréable lecture , plaisir qui avait au moment de la lecture été amoindri par le souvenir trop présent d'un autre livre traitant du même sujet.

(suis pas trop trouble là ? )

Ezechielle a écrit:

Ah! Ben du coup, je note Sabato dans un coin, comme ça je pourrai faire la comparaison comme Sentinelle!

Excellente idée

Bédoulène a écrit:

Je crois effectivement que Senti ta lecture était trop proche de celle de Sabato (que je vais noter aussi). J'ai eu ce sentiment de comparaison pour ma part sur un livre dont avec le temps (quelques mois) je ressens l'agréable lecture , plaisir qui avait au moment de la lecture été amoindri par le souvenir trop présent d'un autre livre traitant du même sujet.

(suis pas trop trouble là ? )

Pas du tout, d'ailleurs tu rejoins totalement mes pensées Bédou

Contente de voir que cette lecture était une bonne rencontre pour la plupart..

et un petit conseil pour Senti: peut être tu laisses de côté "Et que le vaste monde poursuive sa course folle" pour l'instant.. je pense qu'il te ne ferait pas plus d'impressions que celui-ci

J'ai effectivement un peu cette crainte, merci du conseil Kena