Wim Wenders

J' écoute en ce moment une émission sur France Inter consacrée à Wim Wenders.
Indépendamment de ses films, j' ai toujours adoré ses propos en français.
Il a une belle voix un peu heurtée, ses propos sont intelligents et réfléchis.
Et l' émotion qu' il éprouve ou la passion afleurent souvent sans qu' il élève la voix.
J' aime profondément la musique qu' il aime et qu' il introduit dans ses films, comme celle
de Ry Cooder, Lou Reed, les grands chanteurs de blues comme Skip James, Blind Willie Johnson,
Muddy Waters...
Et puis celui qu' il nomme le poète apocalyptique du rock, Nick Cave que j' ai découvert
dans Les Ailes du désir et que je préfère à tout autre depuis...

Wenders déclare :

J' adore chercher une musique pour mes images. C' est pour profiter de ce moment sacré
que je suis devenu metteur en scène. Pour Palermo Shooting, mon dernier film, j' ai
commandé une partition à Nick Cave. Il n' a pas réussi à m' en faire qu' une, je n' avais
jamais vu cela de ma vie, quelqu' un qui compose deux versions avec des poits de vue contraires. Moi meme, je n' ai pas su choisir, j' ai utilisé l' une et l' autre.

Quand on lui demande s' il aime danser, il répond :

Je bouge tojours en écoutant du jazz ou du rock, mais je ne peux pas rester dans mon fauteil lorsqu' il s'agit de musique africaine. Elle réveille une part de mon cerveau et de mon coeur que je ne connaissais pas.
Il me faudrait une dizaine d' heures pour en parler.

Qu' on lui donne un micro le temps d' une autre émission !

Des films que j'aime - un homme que je respecte profondement!

Merci Bix!

L'ami américain

Une histoire de doutes, d'amour, d'amitié et de solitude qui réunit des personnages assez différents : encadreur allemand avec sa femme et leur fils, des truands, un peintre vieillissant de contrefaçons, et le vendeur des dites contrefaçons. décor psychologique angoissant de thriller (Patricia Highsmith) pour mieux révéler le reste, le fond quoi ?

Casting magnifique : Bruno Ganz ,Dennis Hopper et Lisa Kreuzer que je voyais je crois pour la première fois.

Images sublimes : intérieurs plus ou moins rangés et faisant se sentir à l'aise, paysages urbains ou "de train" avec une lumière qui ne baigne que le premier plan, ou plus déconnectés, une plage c'est parfois comme deux ciels avec des voitures entre les deux. Lumières, couleurs...

Et des visages qui s'observent des silences, une certaine nervosité et une attraction, un attachement palpables. Ce qui a un pendant triste aussi.

Très bon et très beau film.



vais devoir aller à la pêche moi même pour les images...

zou...

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animal a écrit:

Très bon et très beau film.

Carrément, oui !

animal a écrit:

zou...

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Top.
Merci !
Ça donne envie.

C'est trop beau toutes ces petites vignettes de couleurs! Et en plus je l'ai pas vu

La couverture d'un livre que je suis en train de lire est une photo de Wim Wenders:


Lounge Painting #1, Gila Bend, Arizona, 1983

et en cherchant un peu sur le net, j'en ai trouvé d'autres


Lounge Painting #2, Gila Bend, Arizona, 1983


Two Cars and a Woman Waiting, Houston, Texas


On the Adriatic Coast


'Blue Range', Butte, Montana, 2000

et le kif du jour, je trouve que toutes ces merveilles sont dans ce livre



qui est à l'instant sur amazon.de en promo pour 6€

Wa ! Très très chouette!

eXPie a écrit:

animal a écrit:

Très bon et très beau film.

Carrément, oui !

Je ne l'ai pas vu celui-ci...Le commentaire et les photos donnent envie...

Alice dans les villes

Citation :

Jeune journaliste allemand en panne d’inspiration, Philippe ne parvient pas à écrire l’article sur les États-Unis que son éditeur munichois lui a commandé. Il décide de rentrer dans son pays mais se retrouve coincé à l’aéroport à cause d’une grève. Là, il sympathise avec Lisa et sa fille Alice, âgée de 9 ans. La jeune femme demande à Philippe d’emmener la fillette à Amsterdam (la seule destination encore assurée) où elle les rejoindra. Mais une fois qu’ils sont en Europe, Lisa se fait attendre et nos deux compagnons de voyage décident de partir à la recherche de la grand-mère d’Alice…

ce n'est pas le film au contenu le plus original : apprentissage pour jeune adulte perdu + regard touchant mais réaliste sur l'enfance + petite critique d'une société qui déraille (tv... ) ni même le plus beau de tous les noir & blanc du monde, mais c'est pas moche. et même si le type n'est pas super motivant. Il y a quelques beaux dialogues qui s'intègrent bien, et de chouettes images en mouvement de villes, de voitures, des à côtés qui sont plus chaleureux et plus parlant que les instantanés du film et du photographe. Le film est un peu rigide mais se fait smooth petit à petit, au fur et à mesure qu'on s'habitue, qu'on profite du rythme et qu'on se laisse aller à se détendre, à laisser bercer notre pointe d'inquiétude.

bande annonce (avec un peu de musique de Can) : clic

animal a écrit:

Alice dans les villes
Le film est un peu rigide mais se fait smooth petit à petit, au fur et à mesure qu'on s'habitue, qu'on profite du rythme et qu'on se laisse aller à se détendre, à laisser bercer notre pointe d'inquiétude.

bande annonce (avec un peu de musique de Can) : clic

J'ai dû en parler plus haut sur le fil parce que je l'avais bien aimé ce film...

ouaip, je confirme

le mouvement ça compte mais on peut trouver de beaux échantillons :

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Alice, c' est mon préféré. Pour tout. Symbiose musicale, des personnages, des musiques...
Simplicité et retenue. Tojours la bonne distance et le bon timing. Une sorte d' état de grace...

La lettre écarlate

pas (encore) lu le livre, le réalisateur se montre très critique avec son film... n'empêche que ça se regarde avec plus d'une bonne raison. On oublie beaucoup de gentils personnage à commencer par l'étranger accompagné d'un indien, on doute devant certaines zones d'ombres (les jeux de gamins c'est souvent sympa, les mouvements qui leurs sont imprimés aussi... )... mais surtout ce petit village comme désertique ou déserté (peu de présences), une sorte d'espace d'abandons et des visages, des mélanges de volontés et d'apparences... des jeux qui ne se font pas. La mère très irréelle, tellement qu'elle en serait au début presque non cinématographique, puis... ça devient avec ce même visage une vraie personne et une vraie posture. Vraiment apprécié, quelque chose de très attachant dans ce film. et après Alice dans les villes, c'est une autre preuve que les gamins dans les films de Wenders n'ont pas l'air concon. C'est un peu déconnecté dans l'apparence et paradoxalement ça rend le film très vivant.

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