Parfum de livres… parfum d’ailleurs
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 Emile Zola

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Harelde
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMar 15 Jan 2013 - 10:00

krys a écrit:
Plein de Zola à découvrir ! Bonne lecture !
cheers
Mes prochains seront la conquête de Plassans et le docteur Pascal.
Lectures programmées pour les semaines à venir.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMar 15 Jan 2013 - 19:30

J'ai commencé la "vingtilogie" !
La fortune des Rougon et La curée

Le premier (mon premier de Zola aussi) sur fond d'Histoire, est prenant et se dévore. Il me semble important à lire en premier pour connaître les origines des personnages.

Pour le second que j'ai moins aimé, j'ai eu plus de mal. Je l'ai trouvé moins captivant et longuet. Rien à dire sur le style mais j'ai eu un peu de mal par moment à cause de la longueur de certains passages descriptifs forts détaillés et pas particulièrement passionnants pour moi; la nature d'accord mais la ville ce n'est pas mon truc...

Alors que je sentais depuis pas mal de pages (presque 200 en fait), la relation sexuelle imminente entre Maxime et sa belle mère, voilà qu'au moment croustillant tant attendu, RIEN !

Elle tomba sur les genoux, au bord du divan...Et tout fut dit. Quand ils se retrouvèrent côte à côte, assis sur le divan, il balbutia, au milieu de leur malaise mutuel : Bah, ça devait arriver un jour ou l'autre...

C'est tout ! Quelques lignes Emile Zola - Page 15 162492

Après m'être tapé plusieurs pages sur la façade d'une maison ou sur la description de chaque cm² d'une robe, je me dis qu'il devait manquer ici au moins 20 pages. Une censure ? J'ai lu en effet qu'on avait jugé ce livre quelque peu obscène à l'époque...
Mais heureusement, on se rattrape dans l'épisode de la serre à la fin du chapitre IV : 7 pages délicieuses... à lire deux ou trois fois pour la peine. impatient content

Je fais une pause avant le troisième : Le ventre de Paris miammiam
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMar 15 Jan 2013 - 20:47

Waouh, chapeau Hélios, si tu comptes te lancer dans le cycle des Rougon-Macquart.

Il me semblait que La Curée offrait de belles scènes métaphoriques, pourtant. Il faudrait que je le relise, au moins celui-là.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMar 15 Jan 2013 - 22:31

Harelde a écrit:

Je pense qu'on peut lire chaque tome indépendamment des autres? Seul le premier me semble réellement important : mieux vaut commencer pas celui-ci quand on a jamais lu Zola (ce qui ne doit pas être courant tout de même). Je suis très heureux d'avoir découvert cette introduction aux Rougon-Macquart. Dommage d'avoir attendu aussi longtemps.

Oui, on peut les lire indépendamment... mais je voulais savoir où tu t'en situais dans la "vingtilogie" (joli terme !)

Helios a écrit:

Alors que je sentais depuis pas mal de pages (presque 200 en fait), la relation sexuelle imminente entre Maxime et sa belle mère, voilà qu'au moment croustillant tant attendu, RIEN !

Elle tomba sur les genoux, au bord du divan...Et tout fut dit. Quand ils se retrouvèrent côte à côte, assis sur le divan, il balbutia, au milieu de leur malaise mutuel : Bah, ça devait arriver un jour ou l'autre...

C'est tout ! Quelques lignes Emile Zola - Page 15 162492

Après m'être tapé plusieurs pages sur la façade d'une maison ou sur la description de chaque cm² d'une robe, je me dis qu'il devait manquer ici au moins 20 pages. Une censure ? J'ai lu en effet qu'on avait jugé ce livre quelque peu obscène à l'époque...
Mais heureusement, on se rattrape dans l'épisode de la serre à la fin du chapitre IV : 7 pages délicieuses... à lire deux ou trois fois pour la peine. impatient content


Laughing Ça a de quoi être frustrant en effet ! Mais tu l'avais bien sentie venir cette scène... Zola a su faire croître le désir en toi ! et il s'est joué de tes attentes ! Mais quand même, il a su émoustiller la libido Razz
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMer 16 Jan 2013 - 9:33

Helios a écrit:
J'ai commencé la "vingtilogie" !
La fortune des Rougon et La curée

Le premier (mon premier de Zola aussi) sur fond d'Histoire, est prenant et se dévore. Il me semble important à lire en premier pour connaître les origines des personnages.
Oui, la Fortune des Rougon pose la saga, l'introduit. Il faut le lire en premier. Ensuite, le lecteur pourra piocher ici et là sans désagrément. Mais le premier est le premier !

Helios a écrit:
Pour le second que j'ai moins aimé, j'ai eu plus de mal. Je l'ai trouvé moins captivant et longuet. Rien à dire sur le style mais j'ai eu un peu de mal par moment à cause de la longueur de certains passages descriptifs forts détaillés et pas particulièrement passionnants pour moi; la nature d'accord mais la ville ce n'est pas mon truc...
La curée n'est pas non plus mon préféré. Je n'en garde pas de souvenirs particuliers. Il me semble qu'il ne s'y passe pas grand chose. Beaucoup de mondanités. C'est la branche riche de la famille. Celle qui n'a pas vraiment de problème de fin de mois. Les Lantier, les Macquarts ont plus de problèmes et doivent se battre au quotidien pour survivre. Cela donne des romans plus poussés à mon avis. Plus forts !

Helios a écrit:
Alors que je sentais depuis pas mal de pages (presque 200 en fait), la relation sexuelle imminente entre Maxime et sa belle mère, voilà qu'au moment croustillant tant attendu, RIEN !

Elle tomba sur les genoux, au bord du divan...Et tout fut dit. Quand ils se retrouvèrent côte à côte, assis sur le divan, il balbutia, au milieu de leur malaise mutuel : Bah, ça devait arriver un jour ou l'autre...

C'est tout ! Quelques lignes Emile Zola - Page 15 162492
On est pas en train de lire Ken Follett. Zola n'a pas besoin de versé dans un érotisme racoleur pour qu'on le lise. dentsblanches

Helios a écrit:
Je fais une pause avant le troisième : Le ventre de Paris miammiam
J'ai beaucoup aimé le ventre de Paris. Les halles, des personnages écorchés vifs. Changement de décors !

colimasson a écrit:

mais je voulais savoir où tu t'en situais dans la "vingtilogie" (joli terme !)
J'en suis à mi-chemin. Voila les titres que j'ai déjà lus :
Tome 01 : La fortune des Rougon
Tome 02 : La curée
Tome 03 : Le ventre de Paris
Tome 06 : Son Excellence Eugène Rougon
Tome 07 : L’assommoir
Tome 11 : Au bonheur des dames
Tome 14 : L'Œuvre
Tome 15 : La terre
Tome 17 : La bête humaine
Tome 18 : L’Argent
Tome 19 : La débâcle

Et sur ma liste de cadeaux pour mon anniversaire, j'ai suggéré l'édition intégrale des Rougon-Macquart !
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyVen 18 Jan 2013 - 22:27

Harelde a écrit:

colimasson a écrit:

mais je voulais savoir où tu t'en situais dans la "vingtilogie" (joli terme !)
J'en suis à mi-chemin. Voila les titres que j'ai déjà lus :
Tome 01 : La fortune des Rougon
Tome 02 : La curée
Tome 03 : Le ventre de Paris
Tome 06 : Son Excellence Eugène Rougon
Tome 07 : L’assommoir
Tome 11 : Au bonheur des dames
Tome 14 : L'Œuvre
Tome 15 : La terre
Tome 17 : La bête humaine
Tome 18 : L’Argent
Tome 19 : La débâcle

Et sur ma liste de cadeaux pour mon anniversaire, j'ai suggéré l'édition intégrale des Rougon-Macquart !
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Ca évitera que ta vingtologie soit parsemée de trous !
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptySam 19 Jan 2013 - 0:54

On peut trouver la totalité en ebooks gratuits.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyDim 20 Jan 2013 - 19:04

Ou l'oeuvre complète (63 titres) pour moins de 2 euros...
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyVen 25 Jan 2013 - 11:49

Le rêve

Beaumont-l’Eglise, dans l’Oise. Un froid mordant a figé l’eau de la rivière éponyme et la neige s’accumule en congère sur le parvis de la cathédrale. C’est là-même que les Hubert, chasubliers de père en fils depuis quatre siècles, découvrirent Angélique, une enfant perdue âgée de 9 ans. Celle-ci s’est sauvée de chez ses derniers « parents » adoptifs qui prenaient plaisir à la maltraiter. Sans enfant, le couple tombe sous le charme de la fillette aux yeux de violette et la recueillirent chez eux, la prenant comme apprentie.

Jusqu’à sa communion, Angélique ne sortit de chez les Hubert que le dimanche pour se rendre à la messe. La fillette passait de longues heures à lire des textes religieux, fables, légendes et mythologie chrétiennes, vivant dans le rêve des saints et des saintes combattant Satan, devenant une fervente dévote d’une profonde charité.

Désirant adopter la jeune fille, les Hubert recherchèrent la mère de celle-ci afin d’obtenir un consentement : Sidonie Rougon, fille de Pierre et de Félicité ; Angélique était la nièce de son Excellence Eugène Rougon. Hubert choisit de ne pas se faire connaître de cette femme sans âge et assura à la jeune fille qu’elle était orpheline.

A 16 ans, Angélique (qui était la fille de Sidonie Rougon, petite-fille de Pierre et de Félicité et donc nièce de son Excellence Eugène Rougon) devint une fine brodeuse de talent, rêveuse, soupirant naïvement auprès d’un prince charmant, beau et riche qui viendrait l’enlever pour l’épouser. Dans l’agréable solitude de sa chambre, Angélique vivait dans un monde chimérique de conte de fées. Elle croyait fermement aux miracles et attendait le soir, juchée sur le balcon de sa fenêtre, que le Seigneur lui envoie le sien. Lorsqu’elle aperçu un blond jeune homme, elle fut persuadée d’avoir été exhaussée.
Félicien était peintre verrier. Angélique, perdue, appelait à elle cet amour tant attendu mais craignait dans le même temps le péché, coupable de n’avoir pas parlé à sa mère de cette relation naissante. Le mensonge grandissant de concert avec l’ardeur de sa passion. Aussi préféra-t-elle renoncer à Félicien, lui laisser entendre qu’elle ne partageait pas ses sentiments et l’aimer d’un amour secret et douloureux.

L’amour fut finalement plus fort que ses réticences. Les amoureux finirent pas se trouver et à se déclarer leur flamme quand Angélique découvrit que le jeune homme était en réalité le fils que le richissime évêque avait eu avant d’entrer dans les Ordres. Et dans sa naïveté, elle n’en fut pas surprise car c’était bien un prince qu’elle attendait.

L’extrême différence de richesse et de classe sociale s’éleva toutefois entre les amoureux. Mais Angélique, tout à son rêve d’ingénue, restait persuadée que l’au-delà allait lui venir en aide, lui faire franchir tous les obstacles et la donner à Félicien. L’évêque refusa pourtant son consentement. A son fils d’abord, puis à elle qui vint le trouver pour plaider sa cause. Elle promit alors de ne plus chercher à revoir le jeune homme. Et de l’oublier. Commença alors son chemin de croix entre l’humilité de sa basse condition et la tentation de désobéir. Entre le Bien et le Mal, Angélique perdit le sommeil. Puis l’appétit. Et se réfugia dans le travail, jusqu’à l’abrutissement, y sacrifiant sa santé.

A l’article de la mort, alors qu’on lui donnait l’extrême onction, Angélique revint miraculeusement à la vie. Attendri par cette innocente jeune fille et puisque Dieu lui-même semblait consentir, l’évêque donna finalement son fils. Cependant, très affaiblie, Angélique mourut dans les bras de son époux sur le parvis même de la cathédrale dans laquelle venait d’être célébrée leur union.

Un livre dans lequel j’ai trouvé de nombreuses longueurs, d’interminables paragraphes sur les saints locaux. Presque un huis-clos car l’action ne quitte jamais la maison des Hubert et le clos jouxtant la cathédrale. Presque étouffant de me sentir enfermé au fond de cette ruelle, dans l’atelier des brodeurs et la chambre virginale de cette jeune fille illuminée. Le lecteur est tenu un peu malgré lui à l’écart des dures réalités du Second Empire dont est pleine l’œuvre de Zola. Aux côtés d’Angélique, on plane dans les limbes éthérés d’un conte pour enfant et on souffre de la voir si naïve, si innocente.
J’avoue avoir parcouru des pages en diagonale et de m’être ennuyé à plusieurs reprises.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyVen 25 Jan 2013 - 12:30

On se demande ce qui a pris à Zola d'écrire cette histoire tellement différente des autres volumes de la saga des Rougon-Macquart.C'est un de ceux que j'ai le moins aimé, avec la Bête humaine.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyVen 25 Jan 2013 - 14:42

krys a écrit:
On se demande ce qui a pris à Zola d'écrire cette histoire tellement différente des autres volumes de la saga des Rougon-Macquart.C'est un de ceux que j'ai le moins aimé, avec la Bête humaine.
C'est vrai qu'il est très différent des autres. J'ai été très surpris. Je n'ai pas non plus beaucoup accroché. Et il est aussi dans le bas de tableau pour moi (avec l'assommoir qui m'a beaucoup déplu).
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyJeu 7 Mar 2013 - 16:06

moinonplus a écrit:
La Bête humaine. Emile Zola

Ce moi, qui est poussé par l’atavisme, qui ne peut combattre son instinct héréditaire, fini par y céder, pour enfin apaiser son envie de voir la mort prendre sa victime. « Jacques s’étonna. Il entendait un reniflement de bête, grognement de sanglier, rugissement de lion ; il se tranquillisa, c’était lui qui soufflait ». Un moi qui n’a pas de valeurs morales, ni de conscience professionnelle, c’est la Bête humaine qui s’éveille chez Jacques Lantier, au près de tout contact sensuel. La sensualité n’est pas un thème nouveau. Les fleurs de mal de Baudelaire, Madame Bovary de Flaubert, avaient déjà ouvert la voie au thème de la sensualité ; mais Zola va plus loin, cette passion devient un rut, la bestialité de l’homme qui réduit son état normal ; il n’est plus maître de ses actions. « Il fixait sur Séverine ses yeux fous, il n’avait plus que le besoin de la jeter morte sur son dos, ainsi qu’une proie qu’on arrache aux autres ».
C’est le roman de l’instinct, de l’animalité, de la convoitise charnelle. Zola fait de son roman un miroir où se réfléchit l’inconscient de l’homme,-la Bête humaine-.
Et bien merci Moinonplus, tu as verbalisé mon "analyse", bien mieux que je ne l'aurais fait !

Emile Zola - Page 15 La_bet10

Citation :
La Bête humaine n'est pas seulement le grand roman ferroviaire du maître du naturalisme : c'est aussi son grand roman du crime - un Dahlia noir signé Zola, où chaque personnage semble être tour à tour le traqueur et la proie. En 1888, au moment d'entamer ce qui allait devenir l'un des volumes les plus célèbres du cycle des Rougon-Macquart, Zola écrivait : " Je voudrais quelque chose d'hallucinant, d'effroyable [...], qui reste à jamais dans la mémoire, qui donne un cauchemar à toute la France ".

Après des premières pages difficiles, un peu assommantes, j'ai été prise dans les rouages de cette machine infernale et je ne suis descendue du train qu'à la dernière page. J'ai été emportée par la richesse du récit et par cette plongée funèbre dans l'âme humaine. Les différents niveaux de lecture, qui caractérisent les romans de la série des Rougon-Macquart, sont fascinants. La qualité d'écriture de La Bête Humaine m'a donné envie de me replonger dans cette saga littéraire. Une lecture passionnante !


" Ah ! C'est une belle invention, il n'y a pas à dire. On va vite, on est plus savant...
Mais les bêtes sauvages restent des bêtes sauvages, et on aura beau inventer des
mécaniques meilleures encore, il y aura quand même des bêtes sauvages dessous.
"

" Elle était devenue toute pâle, car elle aussi avait souvent pensé que, lorsqu'un homme,
un jaloux, est ravagé par un mal intérieur, au point de tolérer un amant à sa femme,
il y a là l'indice d'une gangrène morale, à marche envahissante, tuant les autres scrupules,
désorganisant la conscience entière.
"

" Et ce sacrifice de tant de vies, devenait l'obsession de chacune de ses heures, l'unique
catastrophe, assez large, assez profonde de sang et de douleur humaine, pour qu'elle y pût
baigner son coeur énorme, gonflé de larmes.
"
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyVen 19 Avr 2013 - 11:50

La Conquête de Plassans


Le coup d’état du 2 décembre 1851 a parfaitement réussi. Les Rougon ont été pleinement récompensés pour le rôle actif qu’ils ont joué dans la répression de la révolte républicaine qui avait embrasé la Provence quelques années plus tôt. Le couple est désormais aisé et donne de fréquentes soirées dans leur nouveau salon où le tout-Plassans est convié. Pierre jouit de sa fortune en homme tranquille tandis qu’à son habitude Félicité contrôle, régit, organise, veille, intrigue. Car tout ne va pas pour le mieux. L’Empire a en effet subi un revers d’importance lors des dernières législatives : la députation a été emportée par les légitimistes. Si la sous-préfecture et la mairie restent acquises aux bonapartistes, le président du tribunal est également dans l’opposition. La tension est palpable : chaque camp est décidé à conquérir la ville.

C’est dans ce climat que s’ouvre ce quatrième tome, suite directe de la Fortune des Rougon. Le lecteur débarque dans le jardin des Mouret (Marthe et François, cousins germains). Le couple vit bien, François ayant hérité de l’affaire de son père et du sens du négoce de celui-ci. Les Mouret penchent du côté de la République mais la politique ne les passionne guère. Ils s’entendent avec le clan des Rastoil (légitimiste et royaliste) leurs voisins de gauche et avec le clan de la sous-préfecture leurs voisins de droite. Les deux camps ennemis s’observant par-dessus son potager.

La famille se mettait à table quand les nouveaux locataires des chambres du second étage de la maison débarquèrent avec quarante-huit heures d’avance : l’abbé Faujas suivi de sa vieille mère arrivant de Besançon précédés de rumeurs défavorables. Mais contre toute attente, l’abbé se révèle un locataire idéal, bon payeur et très discret. A tel point que les commères de la ville se trouvèrent horriblement frustrés car tous espéraient des cancans sulfureux. L’ascétisme de l’abbé Faujas parvint même à décourager les plus curieux qui avaient entrepris de l’espionner. Déçu, Plassans laissa soudain éclater sa rancune et traita le religieux en paria. Seule Félicité sembla s’entendre avec lui, évoquant des relations communes haut placées à Paris. On pense naturellement à Eugène Rougon, ministre de l’Empire. Qui est donc réellement l’abbé Faujas ? Certainement pas ce prêtre falot et décati que l’on croit. Le religieux paraît être venu dans le midi pour une raison précise et en rapport avec le titre du livre qui n’a certainement pas été choisi au hasard.

La conquête de Plassans : Félicité conseille l’abbé Faujas afin de le sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve, de le faire apprécier de ces dames de la bourgeoisie aisée et des quartiers populaires. Le prêtre change alors ses habitudes et son comportement et prend les choses en main.

Parallèlement à l’ascension inexorable du religieux, le lecteur assiste impuissant à la descente aux enfers du couple Mouret. La bonne entente de la famille a vécu : Marthe se fait dévote, les enfants sont éloignés (Serge, qu’on retrouvera dans la Faute de l’abbé Mouret, entre au séminaire) et François enrage de l’emprise chaque jour grandissante que l’abbé Faujas semble exercer sur son épouse.

La conquête de Plassans est une synthèse presque exhaustive des bassesses humaine : cynisme, voyeurisme, hypocrisie, âpreté au gain, cupidité, jalousie, ressentiment, commérage, médisance, calomnie, malveillance, indécence, avarice, obséquiosité, versatilité, corruption, haine, meurtre… Tout y passe. Presque tous les personnages de ce roman ont leur part d’ombre et bien peu se révèlent sympathiques. Lutte pour le pouvoir, lutte pour dominer et asservir l’autre. Lutte dans laquelle tous les coups sont permis, encouragés. Atmosphère délétère et grande austérité dans laquelle seul le soleil provençal se montre généreux. J’ai personnellement trouvé que Zola en faisait peut-être un peu trop dans une seconde partie poisseuse où domine l’avilissement de l’autre (et de la femme en particulier). On retrouve également le thème de la folie qui émaille plusieurs livre de la saga : la folie primordiale d’Adélaïde Fouque qui croupie dans un asile d’aliénés, la folie artistique de Claude Lantier, la folie mystique d’Angélique Rougon, la folie meurtrière de Jacques Lantier…

Le final, brûlant, arrive comme une purification : Plassans et sa douceur de vivre vont pouvoir renaître de leurs cendres.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyMer 1 Mai 2013 - 13:38

La Fortune des Rougon (1871)


Emile Zola - Page 15 63247710

Sous l’ère de notre dernier président, la notion du « gène de la criminalité » avait fait frémir d’horreur une grande partie de l’opinion publique. En aurait-il été de même si nous avions rappelé ces mots écrits par Emile Zola lui-même pour justifier la construction de sa fresque des Rougon-Macquart ?


« L’hérédité régit la disposition à toutes les passions. Hérédité du penchant à l’ivrognerie : amenant la folie. Hérédité de la passion sexuelle […]. Hérédité des propensions aux crimes […]. Hérédité des penchants au viol […]. Un roman à faire (roman criminaliste). »


C’est avec la perspective de démontrer ce point de vue que commencent les aventures de cette lignée. Dans les justifications théoriques que fournit également Emile Zola, on relèvera la volonté de mêler la grande Histoire et les petites histoires, afin de révéler la subordination complète de ces dernières à la première. On pense parfois à Guerre et Paix de Tolstoï, que cet aspect de la destinée personnelle et familiale fascinait de la même façon, et que tous deux ont approché avec la curiosité méfiante d’historiens à tendance sociologisante. Mais Guerre et Paix, malgré ses mille pages, ne parvient pas à égaler en quantité l’abondance des considérations d’Emile Zola dans cette série de vingt romans.


Ce premier volume de la Fortune des Rougon est considéré comme le livre d’exposition de la grande œuvre des Rougon-Macquart. Au théâtre, on trouve à peu près la même chose avec la scène d’exposition qui permet d’introduire et de présenter les lieux ainsi que les personnages. Petite nuance toutefois puisque si, dans le théâtre, quelques pagess permettent de régler l’affaire, avec Emile Zola, il en faudra au minimum quelques centaines. Pour considérer une lignée de manière réaliste, il faut du recul. Il est donc nécessaire de prendre en considération un arbre généalogique ramifié : plus celui-ci comportera d’individus, plus la représentation gagnera en pertinence –tout du moins Emile Zola en est-il persuadé. Cette perspective est terrifiante pour tout lecteur qui aurait un esprit synthétique. Ici, il faut s’accrocher fermement et dès leurs premières apparitions aux noms des personnages sous risque de perdre pied très rapidement. Heureusement, Emile Zola fait montre de compassion et introduit progressivement les éléments moteurs de son histoire (mais peut-être devrait-on plutôt écrire « Histoire »).


Nous découvrirons donc, petit à petit, la branche des Rougon avec Eugène, Pascal, Aristide, Adélaïde –entre autres multiples individus. Nous apprendrons à connaître les rapports qui les unissent les uns les autres et les conditions de vie qui ont permis à leur personnalité de se développer puis de s’affirmer. Emile Zola détient l’art de composer des portraits fulgurants qui unissent physionomie et caractère d’une manière simplificatrice mais d’une efficacité éblouissante. Le goût pour l’observation est aiguisé, et se double d’un intérêt avide pour l’infini des variations qui frappent de leur sceau la personnalité de chaque individu. Il s’y mêle également le plaisir littéraire qui fait varier les métaphores sous les tons de l’ironie, du tragique ou du burlesque :


« Un ancien marchand d’amandes, membre du conseil municipal, M. Isidore Granoux, était comme le chef de ce groupe. Sa bouche en bec de lièvre, fendue à cinq ou six centimètres du nez, ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier. »



Le plaisir purement littéraire recouvre de loin les considérations sociologiques d’Emile Zola. Les analyses des situations politique et historique sont subordonnées aux personnages et ne servent qu’à affirmer leurs tendances naturelles, des meilleures aux plus déplorables. Emile Zola n’est pas un moraliste et ne semble pas vouloir orienter ses personnages dans une quelconque direction vertueuse. Comme il le dit lui-même, « les hommes seront toujours des hommes, des animaux bons ou mauvais selon les circonstances », et ces circonstances étant imprévisibles, la direction qu’empruntent ses personnages le sont tout autant.


Qu’il serait bon, ainsi, de se passionner pour l’existence des membres de cette lignée. Malheureusement, Emile Zola a vu trop grand. Lorsqu’en un seul volume, des dizaines de personnages, sur plusieurs générations, défilent les uns derrière les autres, comment est-il possible de se prendre d’intérêt pour un seul d’entre eux ? A peine a-t-on le temps de les apercevoir qu’un évènement ou qu’un nouvel individu les éclipse sur le derrière de la scène, les reléguant pour plus tard, et leur réservant une réapparition que nous n’attendions plus. Dans la durée, leur personnalité aura eu le temps de s’estomper dans notre mémoire et semblera moins digne d’intérêt.


Si ce premier volume de la série ne nous permettra pas encore de comprendre toutes les subtilités du 19e siècle français qu’Emile Zola cherche à nous décrire, le pouvoir omniscient qu’il nous offre en tant que lecteurs, nous plaçant au-dessus de ses personnages tel Dieu le Père, nous donnera davantage l’occasion de comprendre l’indifférence de ce dernier quant aux frasques de ses sujets. Au-delà d’un certain nombre, même les êtres humains finissent par devenir aussi peu différenciés que des grains de sable –à première vue tout du moins.


Emile Zola - Page 15 Jean-f10
Jean-Frédéric Bazille, Réunion de famille


Des descriptions riches et frappantes :


Citation :
Quand ses yeux se fixaient, machinalement, regardant sans voir, on apercevait par ces trous clairs et profonds un grand vide intérieur. Rien ne restait de ses anciennes ardeurs voluptueuses qu’un amollissement des chairs, un tremblement sénile des mains. Elle avait aimé avec une brutalité de louve, et de son pauvre être usé, assez décomposé déjà pour le cercueil, ne s’exhalait plus qu’une senteur fade de feuille sèche. Etrange travail des nerfs, des âpres désirs qui s’étaient rongés eux-mêmes, dans une impérieuse et involontaire chasteté. Ses besoins d'amour, après la mort de Macquart, cet homme nécessaire à sa vie, avaient brûlé en elle, la dévorant comme une fille cloîtrée, et sans qu’elle songeât un instant à les contenter. Une vie de honte l’aurait laissée peut-être moins lasse, moins hébétée, que cet inassouvissement achevant de satisfaire par des ravages lents et secrets, qui modifiaient son organisme.


Citation :
Ce pauvre corps que des névroses détraquaient depuis le berceau, était vaincu par une crise suprême. Les nerfs avaient comme mangé le sang ; le sourd travail de cette chair ardente, s’épuisant se dévorant elle-même dans une tardive chasteté s’achevait faisait de la malheureuse un cadavre que des secousses électriques seules galvanisaient encore. A cette heure, une douleur atroce semblait avoir hâté la lente décomposition de son être. Sa pâleur de nonne, de femme amollie par l’ombre et les renoncements du cloître, se tachait de plaques rouges. Le visage convulsé, les yeux horriblement ouverts, les mains retournées et tordues, elle s’allongeait dans ses jupes, qui dessinaient en lignes sèches les maigreurs de ses membres. Et, serrant les lèvres, elle mettait, au fond de la pièce noire, l’horreur d’une agonie muette.
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MessageSujet: Re: Emile Zola   Emile Zola - Page 15 EmptyJeu 17 Oct 2013 - 12:29

La Curée (1871)


Emile Zola - Page 15 La-cur10

« L’or et la chair » : voici les deux mots par lesquels Emile Zola résumait ce second volume de la série des Rougon-Macquart.

« L’or » : bien mal acquis par transactions immobilières frauduleuses, bien mal dépensé en vêtements de luxe, soirées somptueuses et copinages illicites.
« La chair » : tentation inéluctable d’une société en débauche qui, après s’être permise des illégitimités dans les actes publiques, ne voit pas quelles raisons lui interdirait de se permettre des illégitimités dans les actes intimes.


Ainsi se commettent sans presque le vouloir –en tout cas sans le savoir- les hérésies les plus touchantes d’innocence. Celles-ci conduisent d’une part à la Curée, cet étonnant passage historique qui eut lieu sous Napoléon III lors des grands travaux historiques effectués par le baron Haussmann, et d’autre part aux premiers sentiments de malaise existentiels connus par l’homme moderne –un avant-goût de l’american dream déchu.


Aristide Saccard, marié par intérêt à Renée Béraud du Châtel, spécule sur des immeubles qu’il compte ensuite revendre lors de la construction des grands boulevards de Paris. Il ne se refuse aucun luxe et en fait également profiter sa compagne qu’il ne voit qu’entre deux maîtresses, lorsqu’elle-même ne se trouve pas en compagnie d’un amant. Bientôt, Renée s’éprend de Maxime, un jeune dandin de dix ans son cadet. Leur relation d’abord amicale ne tardera pas à prendre des tournures plus scabreuses. Précisons que Maxime est le fils issu du premier mariage d’Aristide Saccard. Inceste et adultère, savamment relevés d’homosexualité et de chronophilie, constituent le côté outrageant de cette Curée aussi politiquement que moralement réprouvable.


« On ne pouvait voter contre un pouvoir qui faisait pousser, dans le terreau des millions, une fleur comme cette Renée, une si étrange fleur de volupté, à la chair de soie, aux nudités de statue, vivante jouissance qui laissait derrière elle une odeur de plaisir tiède. »


A ceux qui ont voulu bannir la Curée du paysage littéraire à cause d’outrage à la pudeur, Emile Zola répondit : « J’ai voulu, dans cette nouvelle Phèdre, montrer à quel effroyable écroulement on en arrive quand les mœurs sont pourries et que les liens de la famille n’existent plus ». Et qu’on ne dise pas que le message n’est pas clair ! Il suffit de lire le roman jusqu’à son dénouement tragique et désespéré pour comprendre qu’une existence qui ne sait plus donner de priorité à ses valeurs ne vaut que déchéance.


Après un premier volume panoramique et essentiellement descriptif, Emile Zola effectue une plongée étroite sur l’arbre généalogique de ses Rougon-Macquart et change la teneur de sa verve, pour nous livrer un témoignage subjectif sur cette période de spéculation effrénée connue sous le règne de Napoléon III. Pour nous aider et s’aider soi-même à la compréhension, Emile Zola se projette avec une telle force dans la vie et la psychologie de ses personnages que certains ont pu croire qu’il partageait avec eux leurs conceptions et leurs valeurs. Son talent est tel qu’il aura réussi à duper certains lecteurs inattentifs jusqu’à se confondre avec ses sujets et à se faire passer pour un « hermaphrodite étrange venu à son heure dans une société qui pourrissait ».


Emile Zola - Page 15 Louis-10


Citation :
« Maxime et Renée, les sens faussés, se sentaient emportés dans ces noces puissantes de la terre. Le sol, à travers la peau d’ours, leur brûlait le dos, et, des hautes palmes, tombaient sur eux des gouttes de chaleur. La sève qui montait aux flancs des arbres les pénétrait, eux aussi, leur donnait des désirs fous de croissance immédiate, de reproduction gigantesque. Ils entraient dans le rut de la serre. C’était alors, au milieu de la lueur pâle, que des visions les hébétaient, des cauchemars dans lesquels ils assistaient longuement aux amours des Palmiers et des Fougères ; les feuillages prenaient des apparences confuses et équivoques, que leurs désirs fixaient en images sensuelles ; des murmures, des chuchotements leur venaient des massifs, voix pâmées, soupirs d’extase, cris étouffés de douleur, rires lointains, tout ce que leurs propres baisers avaient de bavard, et que l’écho leur renvoyait. »

Citation :
« Il accepta Renée parce qu’elle s’imposa à lui, et il glissa jusqu’à sa couche, sans le vouloir, sans le prévoir. Quand il y eut roulé, il y resta, parce qu’il y faisait chaud et qu’il s’oubliait au fond de tous les trous où il tombait. Dans les commencements, il goûta même des satisfactions d’amour-propre. C’était la première femme mariée qu’il possédait. Il ne songeait pas que le mari était son père. »

Citation :
« Ah ! que sa pauvre tête souffrait ! comme elle sentait, à cette heure, la fausseté de cette imagination qui lui faisait croire qu’elle vivait dans une sphère bien heureuse de jouissance et d’impunités divines ! Elle avait vécu au pays de la honte, et elle était châtiée par l’abandon de tout son corps, par la mort de son être qui agonisait. Elle pleurait de ne pas avoir écouté les grandes voix des arbres. »


*peinture de Louis-Léopold Boilly
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