Charlie Chaplin

Charles Spencer Chaplin Jr. est né le 16 avril 1889 à Londres. Plus connu sous le nom de Charlie Chaplin.
Enfance pauvre, pour ne pas dire misérable. Père mort à 37 ans, d'une cirrhose du foie.
Il monte sur scène très tôt. Accepte une proposition des studios Keystone à Hollywood.
Il crée le personnage de Charlot (The Tramp en V.O) en 1914. Il passe à la mise en scène. Il sera acteur, réalisateur, producteur, scénariste et compositeur.
En 1916, il est l'artiste le mieux payé au monde. Fonde la United Artists avec Griffith, Mary Pickford et Fairbanks.
Le parlant arrive. Chaplin s'en accommode difficilement. Les Temps modernes (1936) est encore un film muet.
Harcelé par le FBI, à l'époque du maccarthisme, il est interdit de séjour aux Etats-Unis. S'installe en Suisse.
Dernier film en 1967 : La comtesse de Hong-Kong.
Il meurt le 25 décembre 1977.

Sa principale influence était le français Max Linder.
Il a été marié 4 fois.
A reçu deux Oscars d'honneur et un de la meilleure musique de film pour Les feux de la rampe. Rien en tant qu'acteur, scénariste ou réalisateur.
Une autobiographie en 1974, intitulée "My Life in Pictures".

Citation :

Filmographie/Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)

1914 Charlot et le Chronomètre (Twenty Minutes of Love)
1914 Un béguin de Charlot (Caught in the Rain)
1914 Madame Charlot (A Busy Day)
1914 Le Flirt de Mabel (Her Friend the Bandit)
1914 Charlot et le Mannequin (Mabel's Married Life)
1914 Charlot dentiste (Laughing Gas)
1914 Charlot garçon de théâtre (The Property Man)
1914 Charlot artiste peintre (The Face on the Bar Room Floor) Adaptation du poème The Face on the Barroom Floor de Hugh Antoine d'Arcy
1914 Charlot grande coquette (The Masquerader)
1914 Charlot garde-malade (His New Profession)
1914 Charlot et Fatty font la bombe (The Rounders)
1914 Charlot concierge (The New Janitor)
1914 Charlot rival d'amour (Those Love Pangs)
1914 Charlot mitron (Dough and Dynamite) Co-écrit avec Mack Sennett
1914 Charlot et Mabel aux courses (Gentlemen of Nerve)(His Musical Career
1914 Charlot déménageur (His Musical Career)
1914 Charlot papa (His Trysting Place)
1914 Charlot et Mabel en promenade (Getting Acquainted)
1914 Charlot nudiste (His Prehistoric Past)

studios Essanay
1er février 1915 Charlot débute (His New Job)
15 février 1915 Charlot fait la noce (A Night Out)
11 mars 1915 Charlot boxeur (The Champion)
18 mars 1915 Charlot dans le parc (In the Park)
1er avril 1915 Charlot veut se marier (A Jitney Elopement)
12 avril 1915 Le Vagabond (The Tramp)
29 avril 1915 Charlot à la plage (By the Sea)
21 juin 1915 Charlot apprenti (Work)
12 juillet 1915 Mam'zelle Charlot (A Woman)
9 août 1915 Charlot garçon de banque
4 octobre 1915 Charlot marin (Shanghaied)
20 novembre 1915 Charlot au music-hall (A Night in the Show)
18 décembre 1915 Charlot joue Carmen (Burlesque on 'Carmen')
27 mai 1916 Charlot cambrioleur (Police)
11 août 1918 Les Avatars de Charlot (Triple Trouble)
Mutual film corporation (1916 - 1917)
15 mai 1916 Charlot chef de rayon (The Floorwalker) Co-écrit avec Vincent Bryan
12 juin 1916 Charlot pompier (The Fireman) Co-écrit avec Vincent Bryan
10 juillet 1916 Charlot musicien (The Vagabond) Co-écrit avec Vincent Bryan
7 août 1916 Charlot rentre tard (One A.M.)
4 septembre 1916 Charlot et le Comte (The Count)
2 octobre 1916 Charlot usurier (The Pawnshop)
13 novembre 1916 Charlot fait du ciné (Behind the Screen)
4 décembre 1916 Charlot patine (The Rink)
22 janvier 1917 Charlot policeman (Easy Street)
16 avril 1917 Charlot fait une cure (The Cure)
17 juin 1917 L'Émigrant (The Immigrant)
22 octobre 1917 Charlot s'évade (The Adventurer)

First National (1918 - 1923)
14 avril 1918 Une vie de chien (A Dog's Life) Page 1
29 septembre 1918 The Bond Page 1
20 octobre 1918 Charlot soldat (Shoulder Arms) Page 1
15 mai 1919 Une idylle aux champs (Sunnyside) Page 1
15 décembre 1919 Une journée de plaisir (A Day's Pleasure)
6 février 1921 Le Kid (The Kid) Page 1
25 septembre 1921 Charlot et le Masque de fer (The Idle Class) Page 1
2 avril 1922 Jour de paye (Pay Day) Page 1
26 février 1923 Le Pèlerin (The Pilgrim) Page 1
United Artists (1923 - 1952)
26 septembre 1923 L'Opinion publique (A Woman of Paris) Page 1
26 juin 1925 La Ruée vers l'or (The Gold Rush) Page 1
6 janvier 1928 Le Cirque (The Circus) Page 1
6 février 1931 Les Lumières de la ville (City Lights)
5 février 1936 Les Temps modernes (Modern Times)
15 octobre 1940 Le Dictateur (The Great Dictator) Page 1
11 avril 1947 Monsieur Verdoux
16 octobre 1952 Les Feux de la rampe (Limelight)
Productions britanniques
12 septembre 1957 Un roi à New York (A King in New York)
5 janvier 1967 La Comtesse de Hong-Kong (A Countess from Hong Kong)
En plus de ses 82 films officiels, Chaplin est crédité de plusieurs travaux inachevés.
1915 - 1916 Life
1918 How to Make Movies
1919 The Professor
c.1922 Nice and Friendly
mai 1918 Chase Me Charlie
25 septembre 1959 The Chaplin Revue

Citation :

Arrêté à la page 2 le 11/02/2013

1918-1923 est une période bénie pour Chaplin. Il écrit, produit, réalise et joue dans neuf films pour sa propre société de production. Des films distribués par la First National, où l'on retrouve invariablement sa fidèle complice Edna Purviance.


Une vie de chien (A Dog's Life, 1918)
Le vagabond et son chien : une figure habituelle chez Chaplin, dont on ne se lasse pas. Son art de la pantomime fait merveille. Mais son génie résidait aussi dans le montage de ses films, d'une incroyable efficacité. Modernité, aurait-on envie de dire. La fin est optimiste, correspondant à une période heureuse pour le cinéaste.



The Bond (1918)
Un court-métrage destiné à soutenir l'effort de guerre. Un décor unique, une succession de saynètes et Charlot qui assomme le Kaiser, au final. Même dans la propagande, Chaplin excelle.



Charlot soldat (Shoulder Arms, 1918)
Une petite merveille de 30 minutes. Essayez donc de faire rire et d'émouvoir avec la guerre ! Chaplin évoque la vie quotidienne dans les tranchées, l'art du camouflage, la fraternisation avec la population féminine française et quelques passes d'armes avec l'ennemi. Magistral.



Une idylle aux champs (Sunnyside, 1919)
Charlot employé d'un gîte rural, rudoyé et exploité. Une scène de rêverie avec nymphes particulièrement poétique. Notre héros finira avec sa Belle des champs, malgré la concurrence d'un rat des villes. Ouf.



Une journée de plaisir (A Day's Pleasure, 1919)
Retour au burlesque pur. Une excursion en famille, en bateau et en voiture. Plaisant, mais plutôt gentillet. Le court-métrage le plus faible de cette période féconde.

un fil qui manquait !

merci Traversay ! une impression que les thèmes sont toujours d'actualité.

Merci pour ce fil! Oui, Chaplin est pour moi très important; ses films m'ont marqués depuis presque l'enfance. Et puis vus et revus, ils ont toujours encore quelque chose à dire, et à donner.

J'avais trouvé il y a quelque temps ce livre magnifique avec des images en noir et blanc d'une très grande beauté. Grande récommandation! Est inclus aussi une biographie in extenso.

Chaplin : Une vie en images de Jeffrey Vance

Merci. Je complète ma connaissance de Chaplin, jusqu'à Les lumières de la ville. J'ai vu les films suivants il y a bien longtemps, donc je m'abstiendrai de les commenter. N'hésitez pas à ajouter votre pierre.

Le Kid (The Kid, 1921)
Court-métrage à l'origine, le projet prend de plus en plus d'ampleur et son tournage s'étale sur plus d'un an. Sa durée sera finalement d'une heure 15. La vie personnelle de Chaplin n'est pas sans influencer le film. Son premier enfant, âgé de 3 ans, meurt, ses relations avec sa femme se détériorent, alors que son ancienne concubine Edna Purviance joue la mère du Kid. Le début du film est extraordinaire : la vie misérable d'un vagabond et comment, en devenant père de substitution, son existence n'est plus vide de sens. La partie mélodramatique, avec la mère, est en revanche très appuyée, lacrymale. Chaplin se rachète avec une fabuleuse scène onirique, tout en grâce et légèreté, qui précède un dénouement un peu bâclé. Quoi qu'il en soit, le Kid reste l'un des classiques les plus aimés de Chaplin, connu dans le monde entier.


Quelques affiches :

Terminé le mélodrame. Du moins, pour un temps. Avec ses trois derniers films pour la First National, Chaplin revient avec bonheur aux fondamentaux du burlesque.


Charlot et le masque de fer (The Idle Class, 1921)
Retour à un format plus court (31 minutes) et à une ambition moindre, après Le Kid. Cela ne fait pas de mal de se moquer des riches. Quiproquos à gogo dans ce modeste vaudeville où Charlot côtoie la "Haute". De bons gags sur un parcours de golf et à une soirée lors de laquelle se trouve son sosie. Sympathique.



Jour de paye (Day Pay, 1922)
Dure la condition de l'ouvrier, martyrisé par son patron, sous-payé et exploité par son épouse. Reste les beuveries entre amis, le plus compliqué étant de retrouver le chemin vers son foyer. Un film court, d'une simplicité apparente, celle qu'il est le plus difficile à obtenir. Juste brillant.



Le pélerin (The Pilgrim, 1923)
Prisonnier évadé, Charlot endosse les habits d'un ecclésiastique et doit assurer le prêche. Portrait d'un Tartuffe plus vrai que nature. Chaplin s'en prend à la religion et nous offre une scène d'anthologie, celle où il mime le combat de David contre Goliath.

je suis allée voir Le Dictateur au cinéma et j'ai passé un moment ambivalent et très agréable. Ambivalent car il est toujours difficile de s'esclaffer en regardant et écoutant les borborygmes de Chaplin parodiant Hitler, ou la scène miraculeuse de la réception de Napaloni, dictateur de Bactérie, un moment d'une rare puissance burlesque et sidérante, mais l'une des scènes qui m'a le plus émue est celle pendant laquelle Hinckel joue avec le globe terrestre, inquiétante vision d'un dictateur manipulé et aboyeur jouant avec la terre comme un enfant :

L'opinion publique (A Woman of Paris, 1923)
Une première : un film de Chaplin, sans Chaplin acteur. En revanche, il a composé une excellente partition. On oublie qu'il était également compositeur. Le fil est un drame sans étoffe qui ne serait pas passé à la postérité sans la signature du maître. On y voit un Paris très années folles où l'on boit du champagne et déguste des truffes "prisées des cochons et des gourmets." Un rien misogyne, par ailleurs, ce mélo.




La ruée vers l'or (The Gold Rush, 1925)
Le muet indispensable de Chaplin, chef d'oeuvre éternel. Deux séquences d'anthologie : la chaussure mangée avec délectation, les lacets assimilés à des spaghetti et la célébrissime danse des petits pains.

Un grand comédien qui m'a également beaucoup marqué. Les Temps modernes est un chef-d'oeuvre immense. A regarder et à re-regarder.

Le cirque (The Circus, 1928)
Retour avec bonheur au burlesque, mâtiné de romantisme et de mélancolie. Moins bon que La ruée vers l'or, certes, mais des scènes époustouflantes, et sans trucages, dont une de funambule et une autre dans la cage aux lions (200 prises !). Chaplin a gardé un mauvais souvenir du tournage marqué par plusieurs catastrophes (dont l'incendie de ses studios) et de graves déboires personnels (accusation d'adultère après son divorce). Néanmoins, le film fut un succès et Chaplin obtient un Oscar d'honneur en 29 (il en aura un autre plus de 40 ans plus tard). C'est son dernier film totalement muet même si les deux suivants, Les lumières de la ville et Les temps modernes ne seront qu'en partie sonorisés.

un génie, un artiste exceptionnel et comme je les aimes car autodidacte.
un touche à tout brillant, il faisait ses propres musiques et même là il excellait
l'un des grand génies universels du siècle précédent

à titre indicatif et si vous aimez cet artiste, il faut absolument lire son autobiographie "histoire de ma vie"
c'est bien écrit, bien rythmé et on apprend beaucoup de choses
notamment les déboires de cet homme avec l'industrie du cinéma qui ne supportait pas ses velléités d'indépendance
ses rencontres amoureuses mais aussi ses rencontres avec l'art en général, les idées du XXéme siècle, les livres etc...
un bourreau de travail également, littéralement possédé par le démon de sa passion créatrice.
un grand humaniste.

Je me joins à cette recommandation pour l'autobiographie! Par contre, ce que j'en retiens le plus, c'est la partie sur son enfance dans une grande misère, voir un certain abandon... Assez certain qu'il n'a pas oublié ces expériences là, même s'il est devenu adulé et riche. Et ses films sur "Charlot" et la constante misère, est un mémoire personnelle. Par contre - à mon avis - il nous montre une façon de faire face à ces misères qui est franchement splendide.