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| Steven Spielberg | |
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Auteur | Message |
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Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steven Spielberg Lun 19 Mar 2012 - 14:54 | |
| La tribune du cercle de canal + résume assez bien les avis échangés ici. Je me retrouve pas mal dans ce qu'expriment Jean-Marc Lalanne et surtout Marie Sauvion.
Le cercle: Cheval de Guerre (il faut cliquer sur la video en-dessous). | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Steven Spielberg Lun 19 Mar 2012 - 20:03 | |
| - Marko a écrit:
- La tribune du cercle de canal + résume assez bien les avis échangés ici. Je me retrouve pas mal dans ce qu'expriment Jean-Marc Lalanne et surtout Marie Sauvion.
Le cercle: Cheval de Guerre (il faut cliquer sur la video en-dessous). Oui, c'est vrai que ça résume bien ce qu'on s'est dit ici... les "pour" et les "contre" ont vu la même chose, mais l'ont ressenti différemment ! | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steven Spielberg Jeu 31 Jan 2013 - 0:18 | |
| Lincoln
Film étonnemment rhétorique et austère malgré quelques moments plus emphatiques. Photographie crépusculaire, personnages presque fantomatiques. C'est très documenté à partir d'un ouvrage d'analyse politique finalement assez complexe et anti spectaculaire. 2 grands acteurs qui portent le film (Daniel Day Lewis au regard extraordinaire et Tommy Lee Jones parfait). Débat qui, toutes proportions gardées, fait écho avec ce qui anime l'assemblée nationale actuellement dans un autre registre d'avancée sociale. Je trouve tout ça intéressant mais froid et parfois ennuyeux. Reste la flamme de ces 2 comédiens qui restituent bien ce courage politique qui n'exclut pas la malice et le mensonge pour porter un idéal au détriment de tout le reste. Je suis quand même resté trop à distance de tout ça. Critique très enthousiaste.
Dernière édition par Marko le Jeu 31 Jan 2013 - 16:04, édité 1 fois | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Steven Spielberg Jeu 31 Jan 2013 - 2:00 | |
| Lincoln
Contrairement à Marko, j'ai trouvé le film passionnant. Spielberg prend des risques en choisissant de se concentrer sur un instant précis autour de la guerre de Sécession mais c'est de cette manière qu'il parvient à réaliser une oeuvre sur l'action politique et le sens que lui accorde Lincoln. L'idéal cède aux stratagèmes et aux compromissions par pragmatisme, par lucidité et le scénario de Tony Kushner fait ressentir une lassitude, le poids d'antagonismes qui ont pris naissance plusieurs décennies auparavant. Le récit évite un ton pédagogique et distant pour saisir le flot des mots prononcés et creuser leur ampleur. Les images et la souffrance de la guerre sont constamment repoussées hors-champ tout en hantant chaque scène comme une ombre, un sacrifice, une douleur muette. Je ne vois pas d'austérité mais une dimension solennelle assumée, à travers une vision intériorisée des fragilités humaines. Cette vision portée par Lincoln est incarnée par un immense (encore une fois) Daniel Day-Lewis. Il lui offre une tristesse, une amertume, une mélancolie solitaire qui enrichit et fait vivre le personnage...à la fois omniprésent et spectateur, orateur flamboyant puis réduit à une écoute impuissante. Il compose un trait d'union avec le rôle d'Henry Fonda dans Vers sa destinée de Ford, étrangement fébrile, figé dans ses gestes alors qu'il domine par sa stature. Pour revenir enfin au sens politique, je suis très sensible à la manière dont le film insiste sur le rôle de l'instant, du moment décisif. Lincoln choisit ce passage en force avec le vote de l'amendement pour garantir la sauvegarde de l'union, alors que le Sud est désormais acculé. Il laisse la conviction, la ferveur à Thaddeus Stevens (très belle prestation de Tommy Lee Jones) et accepte la propre ambiguité de sa position abolitionniste. Mais c'est pour lui le seul moyen de parvenir à ses fins et il saisit ainsi un mouvement de l'Histoire....dans son chaos inacceptable et pourtant décisif. | |
| | | swallow Sage de la littérature
Messages : 1366 Inscription le : 06/02/2007 Localisation : Tolède. Espagne.
| Sujet: LINCOLN Jeu 31 Jan 2013 - 8:59 | |
| Mon souvenir du film, c´est l´intéressant tableau -parce que contradictoire à première vue- d´un homme complètement depassé dans le cadre de sa vie privée et familiale, et par contre charismatique et immense dès qu´il sort de chez lui pour se mettre dans la peau du personnage du président des États-Unis. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steven Spielberg Jeu 31 Jan 2013 - 16:20 | |
| Le film a le mérite de ne pas donner dans le biopic grandiloquent et foisonnant. Il y a une rigueur scénaristique et une volonté de vérité historique loin des approximations habituelles du genre (sauf probablement sur l'intimité familiale). Le plus sidérant étant la façon dont Daniel Day-Lewis habite son personnage avec une telle profondeur que j'ai eu le sentiment de voir le fantôme de Lincoln hanter le film. Il est génial. D'autant plus que, comme tu le dis Avadoro, la guerre qui se joue pratiquement hors champ crée un climat de mélancolie profonde qui irrigue tout le récit. Certaines joutes oratoires sont aussi très réussies.
Par contre je trouve qu'il reste une solennité parfois pesante et surlignée. C'est très appliqué, trop photographié dans le clair obscur, trop bavard aussi il faut le reconnaitre. Un matériau trop littéraire et pointu qui peut maintenir à distance (j'ai somnolé). Une sorte d'academisme qui est le travers de Spielberg quand il veut traiter des sujets sérieux ou des personnages avec une vraie psychologie. Il est tellement plus inspiré dans l'action et l'imaginaire. Mais un académisme cette fois incarné par 2 acteurs géniaux qui font décoller le film. Pour eux il faut le voir.
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| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Steven Spielberg Jeu 31 Jan 2013 - 19:32 | |
| C'est vrai que l'on peut rester aisément en dehors ou en surface, et mon enthousiasme est certainement lié à ma passion pour le sujet et l'époque. Pas d'accord pour le bavardage car le pouvoir de Lincoln se construit sur les mots et ceux-ci forment la substance du film. Je ne partage pas non plus ton constat sur l'académisme : la mise en scène est discrète mais contient de très belles idées (dès le premier plan montrant Lincoln). Et dans l'ensemble, je suis souvent moins touché par Spielberg dans l'action...la collaboration avec Kushner me semble particulièrement fructueuse car j'avais été très sensible à Munich. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Steven Spielberg Jeu 31 Jan 2013 - 21:29 | |
| Je pense qu'il faut effectivement être particulièrement intéressé par la dialectique autour de ces sujets. C'est gonflé pour un film a priori destiné au grand public. Mais c'est aussi l'interet de ce projet. C'est aussi une époque que j'aime beaucoup. Je me suis même documenté depuis sur les écrivains noirs de l'époque. Je tenterai quelques lectures. | |
| | | traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
| Sujet: Re: Steven Spielberg Sam 2 Fév 2013 - 15:14 | |
| Je penche du côté de Marko Les cinéastes qui se sont attaqués au personnage de Lincoln, cette statue du Commandeur, avaient tous un brevet "d'américanité" en bandoulière. A commencer par Griffith et John Ford, les plus emblématiques d'entre eux. Spielberg est évidemment dans cette lignée, de ceux qui peuvent oser se confronter au mythe. Son Lincoln (qu'on cesse de parler de biopic puisqu'il n'est ici question que des derniers mois de sa vie) est vu à travers les derniers soubresauts de la guerre de Sécession et, surtout, de la préparation au vote du 13ème amendement, qui mit l'esclavage hors-la-loi. S'il ne se soumet pas à un exercice hagiographique, Spielberg cède cependant à la tentation de donner une leçon d'histoire, dans des scènes qui ont parfois plus à voir avec le théâtre que le cinéma, par une surabondance de dialogues, certes parfois passionnants, mais qui finissent par créer une sensation figée qui va à l'encontre du mouvement de l'époque, alors que l'heure est brûlante. De temps à autre, Lincoln s'évade des arguties parlementaires, comme pour la très belle scène d'ouverture et la toute dernière partie du film et l'on sent Spielberg comme libéré d'un carcan que le scénario lui impose. Daniel Day-Lewis est stupéfiant, mais c'est une telle habitude pour lui, et toute l'interprétation est remarquable, notamment celles de Tommy Lee Jones, David Strathairn et Sally Field. Il y a cette double impression au final : un film taillé pour la course aux Oscars et une grande oeuvre intimidante et un brin monolithique qui ne laisse affleurer de rares aspérités, celles de la vie intime du président, par exemple, qu'en de brefs moments. Le vrai Lincoln dans une tentative d'imitation de Daniel Day-Lewis très réussi. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Steven Spielberg Sam 2 Fév 2013 - 18:32 | |
| - traversay a écrit:
Le vrai Lincoln dans une tentative d'imitation de Daniel Day-Lewis très réussi. Concernant l'aspect historique, on pourra lire, sur le site de Télérama, ici, un entretien intéressant avec "André Kaspi, professeur émérite à la Sorbonne et éminent spécialiste de l'histoire des Etats-Unis." - Citation :
- Au même moment, le chemin de fer transcontinental est en plein essor : il doit réunir la côte atlantique et la côté pacifique. L'aspect économique de la guerre de Sécession est passé sous silence. Les Sudistes ont besoin d'exporter leur coton, et donc de l’esclavage, les Nordistes ont besoin de protéger leurs industries. En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession pour en faire uniquement une bataille en faveur de l'égalité des races. C'est une adaptation de l'histoire à l'atmosphère du présent.
[...]
La Grande-Bretagne [où l'esclavage a été aboli en 1838] soutenait les abolitionnistes et la France [esclavage aboli en 1848, sauf en Algérie] était plutôt du côté des esclavagistes. Nous n'avons pas un rôle particulièrement brillant à cette époque. D'autant plus que Napoléon III pensait qu'il pourrait installer un empire vassal de la France au Mexique en profitant de la division des Etats-Unis. Cette dimension internationale n'est jamais évoquée dans le film.
[...] Ce n'est pas parce qu'on abolit l'esclavage que les Noirs sont devenus les égaux des Blancs. La meilleure preuve, c'est qu'il a fallu deux autres amendements, le quatorzième [citoyenneté accordée aux anciens esclaves] et le quinzième [droit de vote] pour qu'il y ait, enfin, une égalité théorique entre Noirs et Blancs. Et cette égalité théorique a été suivie pendant de longues années par toutes sortes de discriminations en matière d'accès aux scrutins. La ségrégation raciale a suivi la guerre de Sécession, alors qu'elle n'existait pas avant. A partir du moment où on proclame l'égalité entre les races, ceux qui ne sont pas favorables à cette égalité trouvent des moyens détournés pour empêcher que cette égalité ne devienne une réalité quotidienne et en particulier une réalité politique. | |
| | | Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
| Sujet: Re: Steven Spielberg Dim 3 Fév 2013 - 0:15 | |
| Je ne suis pas Kaspi dans son commentaire sur le film (enfin, ce ne sont que quelques phrases) dans le sens où le vote de l'amendement est précisément perçu comme un instrument, un moyen au profit d'enjeux politiques plus vastes. | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Steven Spielberg Dim 10 Fév 2013 - 21:51 | |
| Vu Lincoln. J'ai toujours une réticence vis-à-vis de Spielberg, mais il faut reconnaître que c'est plutôt un bon film (j'avais trouvé son précédent, Le Cheval de guerre, tellement mauvais...). On est ici en présence d'un film adulte, avec effectivement de grands sujets, à plusieurs niveaux : bien sûr l'esclavagisme (et, au delà de l'abolition de l'esclavagisme : que va-t-il se passer ? jusqu'où le processus va-t-il ou peut-il aller ? droit de vote ? et les femmes, dans ce cas ?), mais même à un niveau plus personnel (faut-il laisser son fils partir à la guerre ?). Des mauvais moyens justifient-ils un résultat "juste" ? Peut-on se compromettre, faire des arrangements ? Alors, parfois, j'avoue ne pas avoir tout compris des subtils magouilles et arrangement. J'aime bien la sobriété de ce film (la visite de l'hôpital, vers la fin... ça change du Spielberg larmoyant). Mais il reste pour moi un problème : la musique de John Williams. Il est en mode "film historique", alors on a quelques cuivres en fond. Et quand on arrive dans une séquence émotion, au bout de deux ou trois secondes, on a compris que c'est une séquence émotion, et vlan, John Williams se réveil, et on a quelques notes qui le surligne. Si le film peut donner une impression parfois un peu empesée, c'est, je crois, beaucoup la faute de la musique. Elle est souvent pompeuse, et pas subtile du tout. Il est bon dans le film d'action, John Williams, mais dans ce type de film, pas du tout. J'aime bien, aussi : les nouvelles qui arrivent par le télégraphe, les longues anecdotes que Lincoln raconte en prenant son temps ; et la fin, dans un théâtre, mais pas celui que l'on pourrait croire. C'est peut-être une solution de facilité, de ne pas montrer, mais c'est parfois mieux qu'une reconstitution ratée. Là encore, il a mis une scène à fort potentiel émotif en hors-champs. Et, évidemment, les acteurs (mais tout a déjà été dit). Finalement, c'est sans doute le meilleur Spielberg depuis pas mal d'années (depuis Munich, au moins). A part ça, les historiens se penchent sur les petites infidélités à l'Histoire. C'est intéressant de noter que le représentant Démocrate du Connecticut a demandé à ce que le film soit corrigé, vu que son Etat a voté "oui" et pas "non" comme on le voit dans le film. - Citation :
- In the film, two congressmen from his home state vote against 13th Amendment and two voted for -- but archives in the House of Representatives show that the entire Nutmeg State's delegation said "yea" to the abolition of slavery. [...]
"These alterations were made to clarify to the audience the historical reality that the Thirteenth Amendment passed by a very narrow margin that wasn’t determined until the end of the vote," he wrote. "The closeness of that vote and the means by which it came about was the story we wanted to tell."
He said he disagrees that a work of historical fiction needs to adhere strictly to factual fidelity. (voir ici) | |
| | | eXPie Abeille bibliophile
Messages : 15620 Inscription le : 22/11/2007 Localisation : Paris
| Sujet: Re: Steven Spielberg Lun 4 Mar 2013 - 21:23 | |
| Spielberg va apparemment reprendre le travail (quasi mythique) de Kubrick sur Napoléon pour en faire une mini-série... - Citation :
- "Steven Spielberg is working on a Napoleon script Stanley Kubrick wrote in 1961 and abandoned in the seventies. Spielberg told a French TV station he's developing the project as a miniseries. In 1971, Kubrick said of the biopic, "It’s impossible to tell you what I’m going to do except to say that I expect to make the best movie ever made." Spielberg made A.I. after Kubrick passed over the reins, so he's got experience in this area."
(source ici). Kubrick n'avait pas pu tourner le film à la suite du désistement des producteurs au dernier moment (un autre film sur Napoléon venait de sortir, et ça avait été un échec). On devait, paraît-il (si je ne me trompe pas, mais je sais que des Kubrickophiles me corrigeront), voir les guerres napoléonienne de haut, avec les masses qui se mouvaient comme un immense ballet. J'espère que Spielberg n'en fera pas "Il faut sauver le Soldat Napo". | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| | | | jack-hubert bukowski Zen littéraire
Messages : 5257 Inscription le : 24/02/2008 Age : 43
| Sujet: Re: Steven Spielberg Mar 5 Mar 2013 - 7:04 | |
| Nous allons être quittes pour «a little nap». J'aurais préféré Kubrick mais il a déjà tant accompli. Spielberg ne peut pas être si mauvais que ça... | |
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| Sujet: Re: Steven Spielberg | |
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