Jean-Pierre Jeunet

Merci pour ce petit post sur La cité des enfants perdus de Jeunet (il faudrait que je le revois...). Ça me rappelle qu'il faut absolument que je trouve le temps de me regarder Delicatessen.

Jeunet a un peu été déprécié à cause de Amélie Poulain (que je trouve très bon, dans son style cliché photographique), et c'est carrément enfoncé avec MicMacs à tire l'arigot (que je n'ai pas vu), mais il a quand même une patte, et une touche que j'apprécie vraiment.

Comme pour les lirvres, je ne regarde jamais les films en fonction de leur réalisateur. D'ailleurs j'ai appris il y a peu que c'était lui qui avait réalisé Amélie Poulain. Et en effet, on reconnait sa pâte. Enfin, de toutes manières, sa carrière est dernière lui maintenant.

Le fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2000)

Ca faisait longtemps que je voulais voir ce film... Passé à la télé il y a 2 ou 3 ans, je n'en avais vu que la moitié, la meilleure partie en fait

Je me souviens que ce film avait fait beaucoup parler de lui lors de sa sortie. Avec le temps, on l'a un peu relégué au placard et je ne comprends pas ce désintérêt Il mériterait qu'on en parle encore à mon avis...

Le film commence en fanfare. La description de l'histoire d'Amélie, de sa famille, le portrait de ses voisins et des différentes personnes qui peuplent son existence est savoureuse ! On s'attarde sur des détails insignifiants mais qui rendent le film profondément humaniste : tous les personnages sont des névrosés en puissance, mais c'est précisément leurs manies et leurs défauts qui font leur charme. Leurs plaisirs sont simples (cirer le parquet, faire éclater les bulles du papier enveloppant... même le chat aime écouter les adultes qui racontent des histoires aux enfants... ) et nous donneraient presque envie de retomber en enfance.
Malgré tout, cette première partie du film m'a laissé un sentiment étrange. Alors que tout est évoqué avec la plus grande tendresse et dans une atmosphère globalement joyeuse, j'ai ressenti beaucoup de mélancolie à voir tous ces personnages qui sont bien seuls, finalement, et qui sont tous plus ou moins passés à côté de leur vie (en tout cas, ils pataugent salement). Les difficultés de l'existence peuvent être évoquées sur un ton léger, c'est bien plus efficace, à mon avis, qu'un drame rempli de pathos.

La deuxième partie du film, celle qui concerne toutes les mésaventures d'Amélie pour séduire l'inconnu du photomaton, m'a un peu moins plu. Pour le coup, leur histoire est un peu trop idyllique et irréelle. Ils passent leur temps à se courir après et mettent au point des inventions à n'en plus finir pour s'entre-apercevoir. Très fatigant à la longue...
Le message du film était-il donc le suivant : Amélie doit cesser de vivre dans un monde imaginaire, Amélie doit se prendre en main et changer de personnalité pour réussir sa vie ? Amélie doit abandonner tout ce qui faisait son charme et sa particularité pour cesser d'être seule ? J'en ai eu l'impression et c'est bien dommage...

Quant à l'ambiance du film, magnifique elle aussi ! J'ai vu qu'un critique des Inrocks l'avait fortement critiqué parce qu'elle ne collait pas assez à l'ambiance réelle des quartiers de Barbès, lieu où se déroule l'action. :

Citation :

Le film a été un succès populaire mais certains critiques comme Serge Kaganski des Inrockuptibles l’ont attaqué pour sa représentation irréaliste et pittoresque de la société française contemporaine dans un univers de carte postale d’une France d’autrefois avec très peu de minorités ethniques — une forme de lepénisme latent[1],[2]. Alors que Paris est une ville cosmopolite et que Montmartre, où se situe l’action, touche Barbès, quartier métissé (Barbès - Rochechouart), très peu d’immigrés sont visibles dans le film. Si le réalisateur a souhaité créer une vision idyllique d’un Paris parfait, il semble qu’il ait trouvé nécessaire de faire disparaître toute trace de personne de couleur pour y parvenir, ont expliqué les critiques.

Wikipédia

Je n'y avais même pas pensé avant de lire ça... Mais venant de la part des Inrocks, ça ne me surprend pas tellement. L'engagement politique n'est pas forcément le but que recherche tout réalisateur lorsqu'il fait un film, enfin, il me semble ?

Comme toi (enfin, toi avant), je fais partie des rares personnes à ne pas l'avoir vu. C'est vrai qu'il est de bon ton de le qualifier de trop sucré et gentillet. jamais vu donc je n'ai aucun avis mais faudra que j'y jette un coup d'oeil quand même. Et puis un film où il y a des nuages aux formes marrantes ne doit pas être complètement mauvais.

colimasson a écrit:

Avec le temps, on l'a un peu relégué au placard, Amélie Poulain, et je ne comprends pas ce désintérêt Il mériterait qu'on en parle encore à mon avis...

Tu dis ça parce que tu viens de le découvrir. Il en est toujours question implicitement. Il a beaucoup marqué et des réalisateurs s'en inspirent encore avec plus ou moins de bonheur. Ce n'est pas du désintérêt mais, que dire de plus...
Les propos de Serge Kaganski dans les Inrocks de l'époque sont sidérants. Du "lepénisme latent" chez Jeunet -il fallait la trouver celle-là!
Il me semble qu'Amélie est très intemporelle et c'est ce qui plaît à tout le monde. -Et si l'épicier français a bien une tête de con, le ptit Debbouze qui fait de la poésie en vendant ses endives a bien l'air d'être né dans une citée à Trappes.


Colimasson, et la musique?

jamais vu non plus. j'ai bien du voir la BA et des extraits... je n'aime pas l'image Jeunet (et le décalage "poétique" à quatre sous) et blocage complet sur la BO. l'extrait même pas la peine. et le faux sourire... pire encore...

Je ne crois pas que ce soit en effet pour toi Animal. Je l'ai vu, et j'ai du mal à comprendre l'engouement. Mais bon, il y a toujours des choses qui nous échappent....

Arabella a écrit:

Je ne crois pas que ce soit en effet pour toi Animal. Je l'ai vu, et j'ai du mal à comprendre l'engouement. Mais bon, il y a toujours des choses qui nous échappent....

Idem, j'ai trouvé ça d'un chiant !

J'ai pas dit ça comme ça Darkanny.

Spoiler:

Nezumi a écrit:

Et puis un film où il y a des nuages aux formes marrantes ne doit pas être complètement mauvais.

Et ce n'est pas la seule surprise

Spoiler:

Babelle a écrit:

Les propos de Serge Kaganski dans les Inrocks de l'époque sont sidérants. Du "lepénisme latent" chez Jeunet -il fallait la trouver celle-là!
Il me semble qu'Amélie est très intemporelle et c'est ce qui plaît à tout le monde. -Et si l'épicier français a bien une tête de con, le ptit Debbouze qui fait de la poésie en vendant ses endives a bien l'air d'être né dans une citée à Trappes.

Sûr... Il a pas dû voir le même film que toi et moi...
Et Debbouze, je ne l'ai jamais connu dans un meilleur rôle que celui-ci. Parler aux endives lui va si bien !

Babelle a écrit:

Colimasson, et la musique?

Comment ai-je pu oublier ?

La cité des enfants perdus.

(Re)Vu.
On pourrait dire vu tout court, en fait.

C'est un peu terrible de le revoir maintenant, après tout ce temps : on reconnaît tellement le style du réalisateur qu'on en voit tous les mécanismes. Qui n'en était pas à l'époque, certainement, mais gâchent un peu le plaisir aujourd'hui. Parce que le film est presque trop rigide dans sa forme. Trop calculé. Fait pour. Avec tout ce vert, ce cuivré, ces gros plans, et ces têtes d'acteurs bizarres.
Et puis le coup de "l'effet papillon" qu'il utilise, c'est marrant, mais chiant parce que malheureusement il en use dans ce film un peu trop longtemps, et dans sa carrière un peu trop souvent.

Dommage.

L'histoire est bien, les personnages aussi. ça ressemble à une bande dessinée mouvante. C'est comme un conte de Noël un peu macabre.
Un peu Tim Burton.
Le rythme se tient parfaitement.
Par contre ça en fait un peu trop parfois, limite écoeurant. L'univers et les personnages n'y sont pas pour rien.


ça reste tout de même un bon film, mais pas le genre que je pourrais voir et revoir.
Un truc luisant, et surfait, qui me dérange.

(c'est bon, t'es en bonne condition pour L'Accordeur de tremblements de terre maintenant).

Quelle entrée en matière flamboyante ! Delicatessen a l’art de ne pas tourner autour du pot et de déployer immédiatement le charme de son atmosphère bien à lui. Dans des vapeurs orangées et marronnasses plutôt glauques, on a l’impression de découvrir un microcosme isolé du passé. A travers le regard du spectateur habitué aux images lisses et propres, les scènes se chargent de kitsch et de grotesque.


Ainsi, Delicatessen démarre de plein fouet et aligne les unes à la suite des autres des scènes exquises au sein desquelles s’animent les habitants d’un même hôtel. Ceux-ci ont l’air anodin et semblent mener une vie tranquille : Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro les rend déjantés en glissant en chacun d’eux le détail qui saura révéler leur caractère atypique.

Une fois les présentations faites, après cet apéritif alléchant qui laisse présager du meilleur, le soufflé retombe. Les besoins impérieux d’un scénario qui sache combler les exigences dramatiques supposées du spectateur plombent la deuxième partie du film. En continuant à faire dans le loufoque, Delicatessen part dans tous les sens dans une surenchère qui finira par éveiller l’ennui plutôt que l’intérêt. On a l’impression d’assister à un défilé de private jokes qui relèveraient plutôt de la complicité des acteurs et des réalisateurs entre eux que de l’envie d’intéresser le spectateur. Il en résulte une énergie bouillonnante à l’écran, mais à laquelle il est difficile de se sentir convié et qui laisse à l’écart de la plupart des évènements qui ébranleront la vie à l’intérieur de Delicatessen.
Delicatessen est un superbe tableau mobile, qui charme à l’instant de sa découverte mais qui n’est pas suffisamment captivant pour maintenir l’attention pendant plus d’une heure et demie. Il n’en résulte qu’une brume faite de quelques belles scènes vaporeuses…

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet



J'ai même pas trop envie d'en parler.

Pour moi, c'est un flop.

Est-ce parce que j'ai adoré le livre (clic de fil d'auteur). Ou pas. J'ai déjà aimé des livres et apprécié l'adaptation (avec toujours des déceptions et des bémols mais tout de même, reconnaissant de la qualité).

Là, Spivet est mou, je trouve que l'acteur joue mal. Tous ses gribouillages et réflexions ne semblent être que des accessoires d'illustrations. Toute la partie sur la solitude, la différence, et la famille, c'est carrément zappé.
C'est linéaire, et planplan.
Limite culcul.

Je ne conseillerais à personne d'aller le voir. En même temps, j'aimerais bien l'avis de gens qui n'auraient pas lu le livre, pour voir si le film est raté, simplement, ou si le livre m'a trop marqué...

Oh là, tu es sans concession avec ce film. Pas très encourageant en tout cas. Je vais attendre sagement que d'autres aillent le voir avant de me décider alors.