Séance rattrapage DVD

Mørke (se trouve au Danemark, dans la commune de Syddjurs)

de Jannik Johansen. Scénario de Anders Thomas Jensen.

Avec Nikolaj Lie Kaas et Nicolas Bro.

Jacob a l´air toujours sur le qui-vive. Il vit avec son amie. Il est écrivain. Il a invité sa sœur Julia et sa mère à déjeuner. On apprend que sa sœur est handicapée depuis sa tentative de suicide loupée. Jacob tout en protégeant sa sœur, supporte mal la situation. Un invité surprise se présente à la porte et annonce qu’il est le fiancé de Julia et qu’il vont se marier. Jacob se méfie tout de suite mais il est pris entre plusieurs sentiments contradictoires. Sa mère épuisée de s’occuper de sa sœur, qui est soulagée de la voir refaire sa vie et d’être délestée du poids de la charge. Sa méfiance vis-à-vis de cet homme qu’il ne connait pas mais l’envie d’accorder à sa sœur le bonheur qu’elle mérite. Pendant le mariage, il se laisse adoucir et finit par croire à l’amour que cet homme, Anker, porte à sa sœur, jusqu’à ce que les hurlements de Anker réveillent tout le monde. Julia s’est suicidée.

Quand Jacob apprend apprend que Anker a déjà été marié à une autre femme handicapée qui est morte pendant sa nuit de noce, il décide de mener son enquête. Les choses ne sont pas aussi simple qu’elles ne paraissent et il va se retrouver dans un piège inextricable.

Tout en demi-teintes et suggestions. La situation aurait pu être plus profondément fouillée mais on se laisse embarquer dans cette histoire sur fond de campagne Danoise sombre et triste où le piège gluant, sans révolte et sans porte de sortie se referme sur Jacob.

Rush de Richie Cunningham Ron Howard

Rivalité entre deux pilotes de formule 1 : James Hunt et Niki Lauda. Je suis trop jeune pour connaitre l'histoire et la F1 ne m'a jamais franchement branché (des voitures qui ne ressemblent pas à des voitures ?). Donc d'un côté James Hunt, anglais, avec tout le monde et toutes les gonzesses à ses pieds (avant même la F1), grande gueule porté sur la fiesta et la bouteille : un winner à faire de la pub pour les shampoings. De l'autre Niki Lauda, vilaine bouille, autrichien, antipathique mais déterminé, méthodique, efficace, une sorte de non winner dans l'âme mais qui en veut.

Ça dure deux heures, les ressorts scénaristiques de cette rivalité : l'envie et l'image de la gagne sont d'une bêtise assez consternante et c'est répétitif. L'accident : Niki Lauda est brûlé et marqué à vie (et au visage) mais reprend rapidement le championnat pour ne pas laisser la place à James Hunt qui était à la traine.

Les acteurs sont "moyens", les scènes de bagnoles à part l'image façon vaguement vintage et les lignes d'alors ne ressemblent pas à grand chose, palme du mauvais goût aux résumés de course façon écran de chargement de jeu video.

C'est franchement mauvais derrière les évidentes apparences du produit très bien fini.

animal a écrit:

C'est franchement mauvais derrière les évidentes apparences du produit très bien fini.

Je n'ai pas vu ce film mais ça ne m'étonne pas.
Ceci dit, il faut peut-être créditer Ron Howard d'avoir pris un gros risque : parler de F1 et de la compétition entre deux pilotes non américains. Sauf erreur de ma part, aux Etats-Unis, ça n'est pas connu du tout, la F1. Ils préfèrent les voitures qui ne peuvent tourner que d'un côté (plus simple à comprendre, sans doute).
Il était donc déjà quasiment sûr que son film allait être un échec. C'est pas bô, ça ?

Pour ma part, j'avais bien aimé ce film lors de sa sortie en salle.
J'avais bien aimé l'histoire de rivalité dans le respect des 2 pilotes (parce qu'au fond, même si au départ leurs différences de personnalité les oppose, ils se "reconnaissent" humainement et sportivement parlant...).

Bref, qu'on soit passé à côté, c'est une chose.
Mais parler "d'échec", ce n'est pas objectif quand on regarde les critiques lors de la sortie ou les résultats en salle.   

Juste à regarder vos critiques, j'aurais plutôt tendance à comparer mes impressions avec un film d'une autre époque, Grand Prix (1966).

Chymère a écrit:

Mais parler "d'échec", ce n'est pas objectif quand on regarde les critiques lors de la sortie ou les résultats en salle.   

Mais même Jours de tonnerre ou Driven je crois que ce n'est pas pire ?   

il a certainement été bien vendu en plus d'être bien emballé mais il est (pour moi) d'un passe partout impossible (malgré la trame historique, le plus intéressant est peut-être d'ailleurs à chercher du côté du rapport conflictuel entre spectacle et sécurité à travers le personnage de Niki Lauda et de ses prises de position pour tenter de faire annuler les courses en cas de déluge).

Chymère a écrit:

Bref, qu'on soit passé à côté, c'est une chose.
Mais parler "d'échec", ce n'est pas objectif quand on regarde les critiques lors de la sortie ou les résultats en salle.   

Oui, je pense que tu es un peu catégorique sur ce coup, Animal!

Je n'ai pas vu le film, mais aux dires de certains ça se tient et l'histoire, bien réelle, entre ces deux pilotes n'est pas trop romancée. Je sais que Speedy râlait de l'avoir raté, je vais lui trouver en DVD et je te donnerai notre point de vue, mais honnêtement, tu ne m'as pas enlevé l'envie   

.

Pour ma part, il entre sans sourciller dans la catégorie des "bons films populaires". Certes il n'y a pas nécessairement de trouvailles de réalisation à chaque plan, mais l'histoire est intéressante, les acteurs défendent bien leurs morceaux, et l'ensemble est prenant. C'est surtout la relation entre les héros que j'ai trouvé attachante, en fait.
Leur respect à la fin l'un pour l'autre, au-delà de ce qui les oppose (j'ai particulièrement aimé la scène où Hunt dérouille un journaliste parce qu'il avait posé une question fort mesquine et cruelle à Lauda en conférence de presse... c'est sans doute romancé, en tout cas je n'ai pas vérifié, mais j'ai trouvé ça tellement chevaleresque...    )



Que l'on aime pas, c'est une chose et on a le droit de ne pas aimer, mais de là à dire que c'est "un échec" ou que c'est "mauvais", c'est un peu fort tout de même.   

Chymère a écrit:

Bref, qu'on soit passé à côté, c'est une chose.
Mais parler "d'échec", ce n'est pas objectif quand on regarde les critiques lors de la sortie ou les résultats en salle.   

En fait, si je reste sur le plan des résultats en salle, justement, le film n'a été rentable que sur l'ensemble du monde : il a un budget de 38 millions de dollars à peu près (chiffre qu'il faut généralement doubler pour prendre en compte les frais de publicité divers), et seulement 27 millions de dollars de recettes aux USA, ce qui est vraiment très peu pour un film de Ron Howard. Mais, je le répète, ce n'est pas une critique du film, c'est même tout à l'honneur de Ron Howard de s'être lancé dans cette aventure, car il devait bien se douter - vu le thème - que ça allait faire un petit flop aux Etats-Unis (le film a toutefois rapporté 73 millions dans l'ensemble du monde... en prenant en compte tous les frais, c'est loin d'être vraiment bon).

Après, artistiquement, je ne l'ai pas vu, je ne vais donc pas en parler. Simplement, objectivement, je vois qu'il a eu deux nominations aux Golden Globes, dont celui de meilleur film, ce qui n'est pas rien.

ce n'est pas un échec d'un point de vue industriel, ça répond très bien à un cahier des charges aseptisé. c'est d'ailleurs le cas aussi des deux précédents exemples : Jours de tonnerre et Driven sauf qu'ils sont plus orientés sur le divertissement. Ils n'ont pas l'étiquette "grand film" ou "drame". Peut-être qu'en salle ce petit décalage est moins perceptible grâce au son qui tue et à l'image géante.

n'empêche, pour moi le cinéma populaire mérite mieux tant pour le côté trop schématisé (et sans doute réducteur des personnages) que pour les scènes automobiles, qui tant qu'à rechercher quelque chose du côté d'une intensité dramatique laisse un peu de matière à exploiter.

je m'attendais à mieux sur les deux tableaux, tout en sachant très bien que j'allais avaler un "gros film américain".

populaire et classique (académique ?) ça peut se faire bien (L'échange de Eastwood par exemple ?) .

Jack Reacher (pour faire plaisir à Marko !)

Marko a écrit:

J'ai passe un bon moment avec Jack Reacher. Super mélange de polar, de film d'action (avec une excellente course poursuite de voitures qui pourrait plaire à Animal et une sequence efficace de tirs en embuscade), d'humour, avec un Tom Cruise en pleine forme , Werner Herzog himself en second rôle flippant et Robert Duvall pour le fun.  Dans le genre c'est plutôt une réussite. Le cinéaste étant surtout connu comme scénariste.

Toujours en forme et toujours aussi expressif Tom... Ceci dit dans ce cadre résolument alimentaire et pas trop mal foutu on peut presque faire avec. Pot pourri de trucs du moment (sniper, muscle car et voitures allemandes dernier cri) et de recettes inchangées (tough guy/vétéran + justice maison + un peu de questionnement moralo-judiciaire + une blonde).

Un peu trop bien finie pour se limiter à l'actionner, un peu trop too much pour être trop sérieux (médailles pour la paire Herzog/Duvall qui cabotinent à fond), les éléments qui auraient donner de la consistance sont vus de loin pour laisser place au final qui flingue... 

Bon, du réalisateur et pas tout à fait sérieux non plus je crois que je garde un meilleur souvenir de Way of the Gun... et de ses efficaces scènes d'action. Là aussi c'est plutôt sur le dessus du panier... en restant dans le domaine passe partout. C'est un peu pareil pour la poursuite qui vaut mieux que les extraits qui trainaient, dessus du panier sans être mémorable, le bon goût d'une relative sobriété... et de rappeler de façon fugitive un truc comme Bullit ?

Un relativement honnête film passe partout ?

Il parait que c'est vraiment Tom qui conduit la grosse Chevelle pendant la poursuite !

animal a écrit:

Là aussi c'est plutôt sur le dessus du panier... en restant dans le domaine passe partout. C'est un peu pareil pour la poursuite qui vaut mieux que les extraits qui trainaient, dessus du panier sans être mémorable, le bon goût d'une relative sobriété... et de rappeler de façon fugitive un truc comme Bullit ?  

Un relativement honnête film passe partout ?

Il parait que c'est vraiment Tom qui conduit la grosse Chevelle pendant la poursuite !

Oui, ça reste du divertissement, mais de qualité, c'est très efficace, ça remplit bien son contrat.

La suite est dans les tuyaux : "Jack Reacher: Never Go Back" (de même, pour rester avec Tom Cruise, que Top Gun 2 et Mission Impossible 5).

Top Gun 2 ?   

je n'irai pas jusqu'à très efficace, on est encore loin d'un Walter Hill par exemple.   

Chienne de vie / Life Stinks (1991)

Un milliardaire sans scrupules veut raser un quartier à l'abandon de Los Angeles pour faire construire un complexe futuriste de luxe à sa gloire... Un rival (né dans ce quartier) possède la moitié du terrain et un pari ne tarde pas à se faire entre les deux hommes. Si notre abominable homme d'affaire survit 30 jours sans un sous et sans faire appel à ses ressources dans ce quartier il gagne la moitié manquante, dans le cas contraire il perd la sienne.

Évidemment notre milliardaire devenu clochard c'est Mel Brooks. Si le film n'a rien de révolutionnaire dans la forme, gentiment plan-plan, jusqu'au happy end (on apprécie quand même le bref combat de Catterpilars), le film est assez déroutant. Les gags un peu convenus restent efficaces (l'intro est pas mal déjà) mais l'approche du problème, même si elle reste simple, est étonnamment frontale... et sans faute de goût je dirais. Les mille et une façons de se retrouver dans la misère et l'abandon quasi-complet qui en résulte mettent, malgré les clowneries, le second degré de côté.

Des seconds rôles sympathiques et une petite romance par là-dessus ("tu es la seule personne que peux supporter" c'est mignon non ?) et le tour est joué pour cet hybride ce comédie à la c... et d'appel au secours social.

Un petit film qui a un peu plus que le charme de l'hybride improbable concrétisé en flop complet...

Je viens de voir Le chant de la fidèle Chunhyang et j'ai cherché un fil sur Im Kwon Taek. Et bien, il n'y en a pas...C'est une grosse lacune. Je n'en dirai pas plus.