Séance rattrapage DVD

HamsterKiller a écrit:

Nacho Cerda - La trilogie de la mort. (pris au pif à la médiathèque)

Comme quoi, le pif mène à tout...
Dommage, ma bibliothèque ne propose pas de films de ce réalisateur

Citation :

(En attendant de vivre un évènement personnel tragique et de trouver cela nauséeux ou ridicule. C'est assez grotesque peut être.)

Et tu penses que ça lui est venu après un évènement personnel tragique ?
En tout cas, tes commentaires sont intrigants.

colimasson a écrit:

Et tu penses que ça lui est venu après un évènement personnel tragique ?
En tout cas, tes commentaires sont intrigants.

Non, non, je pense pas justement. (mais ça tombe si en fait)

Vu comme est fait le film, il y a je crois, surtout pour le deuxième court métrage, une complaisance à filmer le corps mort et la chair violée et mutilée. ça choc et ça amuse, ça donne une façon de voir la mort et le corps qui, sans vie, se laisse faire, mais je pense que le regard serait différent si l'on est sois-même passer par la case morgue pour les adieux à un proche ou autre, et qu'alors on a pas besoins de ce 'jeu' là qui n'est pas très 'respectueux' du corps, même si un corps peut être aussi vu comme cela.

Enfin bon c'est pas très important.

un film islandais de Baltasar Kormákur, qui raconte l'histoire vraie d' un pêcheur islandais. Le chalutier a chaviré , tous sont morts sauf lui qui a nagé 6 heures, ce qui, dans les conditions de température de la mer, était incompréhensible. Pas inintéressant,sans plus. Et ça donne froid.








Non sorti en salles en France, car non sélectionné à Cannes , le sujet n'est pas très.. attirant?
Librement inspiré du Journal du Père Jean Bernard, Le bloc des prêtres 25487.
Jean Bernard avait été interné à Dachau en mai 1941.
Il a été " mis en permission" 9 jours , pour des raisons inconnues, et c'est sur ces motivations inconnues ( et uniques en leur genre..)que se fonde ce film.
Plus de détails:
ici



C'est un film bien sûr très dur.. et difficile à commenter sur le plan cinématographique, le sujet domine le tout. Il y a en tout cas des scènes magnifiques.
Il était suivi d'un débat qui regroupait le cinéaste, un prêtre, un historien et même Tavernier, venu en ami.
J'ai appris que de nombreux prêtres ont été internés à Dachau - qui n'était pas un camp d'extermination-dans un bloc spécial mais où ils étaient soumis au même régime que les autres. Travail, absence de nourriture, etc. Seul aménagement, ils étaient autorisés à dire la messe, et quelques prisonniers des autres blocs parvenaient à se soustraire à la surveillance des kapos pour venir assister à ces messes. Dont Edouard Michelet qui l'a raconté. Il y a même eu une ordination à Dachau.
Du vin leur était livré par le Vatican pour ces messes, vin que de temps en temps, les nazis les obligeaient à boire sans en verser une goutte à côté, pour se distraire un peu. De même qu'en cas de faute, ils n'hésitaient pas à en crucifier un.
La part de mystère de ces jours de pseudo-liberté sert au réalisateur à s'étendre un peu plus sur l'attitude du Vatican et de Pie XII, qui a fait l'objet de bien des débats après la guerre.
Schlöndorff, d'ailleurs, montre bien à quel point tout était très difficile .. et s'attarde plus sur les désirs du gouvernement hitlérien de voir le Vatican adopter un appui franc et massif..
Mais le vrai sujet du film est bien sûr le " choix" qu'a ce prêtre , même si , c'est peut être le problème de cette histoire, en tant que prêtre il n'en a pas, à mon avis. Mais il en a un en tant qu'homme.
Cela donne lieu à des dialogues d'ordre théologique entre ce prêtre et un officier allemand, qui sont à la fois glaçants et passionnants.

Marie a écrit:

même si tu l'as vu en DVD, rien n'empêche de mettre ton avis sur le fil du réalisateur  

Kiss Me Deadly / En quatrième vitesse (1955)

de Robert Aldrich.

Une femme qui hurle au milieu de la route, un générique qui défile à l'envers. Mike Hammer prend la jeune femme terrifié dans sa superbe Jaguar au top de la classe virile mais stylée de l'époque. Forcément ça tourne mal. Lui ne meurt pas mais elle oui. Comme il est privé il va mener son enquête... ou se faire mener dans son enquête en bon privé volontaire mais un peu nigaud qu'il est. Son business de base se sont les affaires de couples dans lesquelles sa secrétaire fait aussi l'appât. Presque attachant mais pas vraiment sympa elles sont toutes ou presque à ses pieds. 

Les seconds rôles (duo d'hommes de main : Jack Elam et ???) sont plus convaincants que les premiers mais l'ambiance et l'image très noire sauve très bien la mise. Mon impression du film en reste un peu là, il y a de bonnes choses et c'est assez noir mais contrebalancé par quelque chose de plus léger (le garagiste...) et de malgré tout plus convenu. C'est vrai qu'en phase de Guerre Froide ce n'est pas tout lisse et que les personnages sont peu reluisants... malgré tout je reste un peu sur ma faim.

C'est en lisant deux trois trucs sur le film que je le découvre et sa grande réputation. C'est bien mais... je n'irai pas jusque là.

Poltergeist, Tobe Hooper.

Une famille modèle américaine, dans un quartier résidentiel "tout-à-l'identique". Deux parents. Trois enfants. Tout roule.
Papa fait creuser une piscine. Maman aime les chaises bien rangées. Ils fument des pétards le soir. Le chien-chien fait des tours dans la maison, et choppe toute la bouffe qui traîne dans les coins (et délaissent ses croquettes). L'ado passe des heures au téléphone. Le gamin joue au camion mais a peur des orages et de son clown pantin, la petite fille est calme, mais fait des crises de somnambulisme, et cause à la télé (à l'écran plein de neige).

Très vite, des trucs pas nets.
Les chaises se déplacent toutes seules.
Au début c'est fun. Maman joue à poser sa gamine sur un cercle et une "force" la déplace sur un autre cercle. Elle est toute jouasse, légèrement hystérique.
Puis.
Ça déchante.
Soir d'orage où tout bascule.
Les esprits sont cruels, et veulent le Mal.

Moments dramatiques.
Moments flippants.
Moments marrants (ex. : quand les "exorcistes" scientifiques se pointent et flippent dès la vision de la chambre où tous les objets volent).
Moments haletants.
Moments crappy.


Le film est réussi.
On s'attache tranquillement à cette famille. Elle est crédible dans tous ces moments. Le suspens est bien tenu, les rebondissements bien foutus. La montée vers l'ultra fin, bien amenée.
Bon. L'explication du pourquoi du comment se tient moyen.

Bref.
J'étais complètement dedans.
Malgré les effets spéciaux bien cheap et passés (ça ressemble à une attraction de train fantôme amélioré - disons, que ça ressemble, pour ceux qui connaissent, à l'attraction de la Maison Hantée à Disney), mais est-ce que c'était l'heure, la fatigue, où la façon dont tout était amené, je faisais pas la mariole devant mon écran, et j'ai eu légèrement peur des points de luminosité dans la pièce lorsque j'ai tout éteint.

Queenie a écrit:

Malgré les effets spéciaux bien cheap et passés (ça ressemble à une attraction de train fantôme amélioré - disons, que ça ressemble, pour ceux qui connaissent, à l'attraction de la Maison Hantée à Disney)

C'est exactement ça !  

traversay a écrit:

Vivre (Zhit, Vassili Sigarev, Russie, 2012)
En dépit de son titre, le deuxième film de Vassili Sigarev (dont la réputation grandit dans les festivals) traite essentiellement de la mort. De façon brutale et/ou fantasmatique à travers les comportements des proches des défunts qui usent de toutes leurs forces pour les ressusciter. Trois récits, sans connections entre eux, se déroulent en parallèle, mis en scène de façon incroyablement fluide. Le film, comme Elena, Portrait au crépuscule et Sibérie, mon amour, est une véritable radiographie de la Russie d'aujourd'hui, sans concessions, sordide et désespérée. Il est souvent difficile à regarder mais absolument remarquable.

Note : 8/10

Clairement pas un film pour se remonter le moral. Des histoires de perte et de deuils à divers âges de la vie : enfance, âge du mariage et âge d'être mère. Le contexte n'est pas embelli par l'image, malgré quelques scènes de brumes on reste dans le dur et terre à terre. Peu d'explications mais est-ce vraiment la peine pour exposer un monde violent et rongé par l'alcool, qui s'effrite, se désagrège à vue d'œil ? ça pèse très vite très lourd.

Pourtant dans le peu de mot et à la longue, on s'imprègne des visages, et quand tout dérape on est toujours dérangé, médusé même, mais. Et puis après on se demande si avec ce presque rien, presque trop parfois dans la démarche artistique qui se tient surtout dans ce peu de mot et la construction, et bien ça ne se tiendrait pas très bien et laisserait une impression forte et durable. 

Plus difficile à voir qu'un film comme Elena de Andrei Zviaguintsev (par exemple), avec quelque chose de plus millimétré dans l'esthétique et plus opaque pour l'habiter je crois que malgré le choc un film comme Zhit aurait ma préférence.

Mais c'est rude.

Merci. Mais où avez vous trouvé ce film??? Enfin, ce n'est pas comme si je manquais de films à voir ( je suis dans Shokuzai , la série) , mais quand même!!

Traversay a écrit:

A 5 heures de Paris de Leon Prudovsky

Citation :A seulement 5 heures de vol de Paris, dans la banlieue de Tel-Aviv, deux solitaires se rencontrent. Lui est chauffeur de taxi. Elle est professeur de piano. Lui n’a jamais quitté Israël, elle est en transit entre deux pays.
Comédie sentimentale israélienne. Ces mots là, contrairement aux idées reçues, ne vont pas si mal ensemble. Rythmé par les chansons de Joe Dassin, Alain Barrière et Adamo (sic), A 5 heures de Paris est charmant et atteint joliment son but dans une première partie enlevée, originale, qui n'oublie pas les aspects sociaux. Avec l'arrivée du mari de la dame courtisée par le chauffeur de taxi divorcé, l'affaire se gâte quelque peu dans le schéma traditionnel du ménage, ou plutôt manège à trois. Le film devient plus convenu, prévisible, à la limite du sirupeux/poisseux. Leon Prudovsky nous fait une Clint Eastwood, façon Sur la route de Madison, mais le cinéaste israélien n'a pas vraiment l'envergure de son confrère américain. Charme et rythme n'ont heureusement pas tout à fait disparu, et puis Alain Barrière chante "Elle était si jolie" sur l'image de fin, d'un avion qui s'envole (re-sic). Nos coeurs de midinette ont apprécié.

Bon, c'est vrai qu'après le mari russe-le retour- , ça se gâte un peu. Mari que , personnellement, j'aurais volontiers envoyé prendre le frais tout seul au Canada..
Mais c'est un film que j'ai trouvé sympathique et assez fin. Et très bien servi par les deux acteurs principaux, et ce jeune garçon qui refuse obstinément de chanter à la chorale. Les rapports père-fils m'ont beaucoup plu!
Bref, pas un chef d'oeuvre, mais ce réalisateur très jeune me semble à suivre.

Un film de Philip Kaufman qui n'est visiblement pas sorti en salle en France.
C'est..long. Sur le plan historique, c'est intéressant, on commence par la guerre d'Espagne et on continue l'histoire du 20 ème siècle en suivant ce couple qui n'a pas duré très longtemps en tant que couple. Mais quel personnage, cette Martha Gellhorn!
ici
Le personnage d'Hemingway apparaît tel qu'il devait vraiment être, bref sur le plan narration pas de souci.Le séjour en Chine est le meilleur du film, à mon avis.
Je ne sais pas trop ce qui ne va pas dans ce film. Le fait de mélanger en permanence images d'archives, puis personnages remplacés par les acteurs en noir et blanc, et on repasse à la couleur? Un peu lassant, oui. 
Mais, surtout, les acteurs? Nicole Kidman a abusé du Botox, et Clive Owen en fait des tonnes..
Dommage.



Alors là! Je sors de Dowtown Abbey et je retombe sur les mêmes.. En Inde. Maggie Smith et Penelope Wilton! Plus quelques autres.
L'histoire de retraités anglais qui n'ont pas les moyens de rester at home sweet home ( l'occasion, quand même d'une critique sociale assez fine de la part du réalisateur, John Madden) et qui échouent dans un ex palais indien un peu en ruine.
Petite comédie anglaise pas extraordinaire, pleine de bons sentiments, mais agréable à voir.

d'accord pour ton avis sur les deux

Je viens de passer à la biblio. Je suis sorti de là avec quatre films. J'y suis allé avec quelques classiques :

- Le cuirassé Potemkine, Sergei Eisenstein
- Days of heaven, Terrence Malick
- La route des Indes, David Lean
- La dame de fer, Phyllida Lloyd et Meryl Streep

film argentin de Benjamin Avila

traversay a écrit:

Argentine, 1979. Juan, 12 ans, et sa famille reviennent à Buenos Aires sous une fausse identité après des années d’exil. Les parents de Juan et son oncle Beto sont membres de l’organisation Montoneros, en lutte contre la junte militaire au pouvoir qui les traque sans relâche. Pour tous ses amis à l’école et pour Maria dont il est amoureux, Juan se prénomme Ernesto. Il ne doit pas l’oublier, le moindre écart peut être fatal à toute sa famille.
Les années de plomb d'une dictature latino-américaine racontées à travers le regard d'un gamin, on a déjà eu l'occasion de voir des cinéastes chiliens, argentins ou brésiliens tenter cette approche. Enfance clandestine, premier film de Benjamin Avila, en partie autobiographique, est à ranger dans les réussites les plus probantes du genre. Pas nécessairement pour l'originalité de son sujet, quoique la résistance des Montoneros au régime des militaires argentins a été rarement montrée, mais par son traitement, sensible, à hauteur d'enfant, onrique parfois quand des images animées se substituent à la violence des faits. Enfance clandestine surprend, dans le bon sens, par sa mise en scène coulée et élégante et un scénario qui fait la part belle au premier amour d'un gosse de 12 ans. Refusant le didactisme et la leçon d'histoire, le film séduit par son calme, sa rigueur et sa fantaisie. Des ruptures de ton assimilées sans problème par un réalisateur doué y compris par la direction d'acteurs. Encore un nom de cinéaste argentin à retenir.

Avadoro a écrit:

Une découverte tardive. Je partage l'intérêt de traversay car il y a de très beaux moments dans ce récit d'apprentissage. Benjamin Avila parvient à mêler la conscience de la gravité d'un moment (la fausse identité, l'anxiété permanente) aux instants d'intimité partagés : ceux-ci sont alors renforcés par une intensité et une exaltation particulières. L'idéalisation du premier amour fait naitre la possibilité d'une fuite en avant et soutient l'affirmation d'un regard individuel.
J'ai été convaincu par la mise en scène lorsqu'elle exprime une tendresse fébrile, moins quand elle tente de s'approprier un discours politique ou l'éclat d'une violence aveugle. Les courtes séquences d'animation sont des ruptures assumées mais frôlent l'impasse esthétique. Ces regrets n'ont cependant pas gâché une belle impression d'ensemble.

Benjamin Avila n'a pas voulu seulement raconter son enfance, mais à travers ce film, celle des enfants disparus pendant la dictature. Et c'est très bien fait , ce regard à travers ce regard d'enfant, ce qu'il voit, ce qu'il comprend, ces discussions avec la mère qui fera partie plus tard des mères de la place de Mai. A quoi ça sert des guerilleros, maman, dit la fille? A se faire tuer, répond la mère.

Je n'ai pas vu du tout de discours politique, justement parce que l'enfant comprend peu de chose. En fait, on ne voit pas grand chose de ce qu'ils font, il y a juste le ressenti de l'enfant à cheval entre une vie " normale" et ce qu'on lui impose. Car cela lui est imposé et il le dit bien dans le bonus du DVD. Quand la pression émotionnelle est trop forte, on passe à l'animation ( très bien faite) seule façon pour l'enfant de se représenter des scènes trop dures pour lui .
Beau film d'hommage à ces enfants.