J'ai terminé : En attendant la canicule :j'ai bien ri, mais.... et si des fois.....
En attendant la canicule
Jacques TOMASSAINT
Editions Mutine
218 pages
ISBN : 9782911573293
4ème de couverture "...D'un bout à l'autre du défilé, les nouvelles circulaient, propagées par les téléphones portables, les e-mails et les photos numériques. Vieux peut-être, sous-équipés, certainement pas ! On apprenait ainsi que la plupart des établissements avaient été pris d'assaut, que la résistance avait parfois été rude, que des grabataires avaient pris les armes, que des paraplégiques se carapataient dans les campagnes, poursuivis par des meutes de chiens spécialement dressés, que des maisons s'ouvraient afin de planquer les fuyards, que des infirmières avaient pris fait et cause pour leurs impatients et que des escouades de blouses blanches montaient des opérations commandos, la seringue de sédatifs à la main en direction des forces de l'ordre !..."
Emoustillés par la fugue de Louis et de Mathilde fuyant à moto la maison de retraite pour vivre une dernière aventure, les vieux de la Pension des Oiseaux vont se révolter contre une institution qui les infantilise. Ils se refusent à attendre la canicule et la mort en complète dépendance. Ils décident donc de se mettre en autogestion.
C'est la rébellion des anciens que Jacques THOMASSAINT va nous faire vivre au travers de dialogues pétillants d'humour, de situations cocasses, ubuesques, épiques comme la manifestation des vieillards à Paris...
En attendant la canicule est un livre drôle, au rythme endiablé. On sent chez l'auteur une imagination débordante, une intense jubilation, un style truculent qui lui permet aussi, au travers de portraits caricaturaux, d'asséner quelques vérités sur le drame vécu durant l'été 2003.
Mon avis : Eté 2003, la canicule sévit en France et nos anciens, dans les maisons de retraite, n'osent plus sortir. Plus sortir…. attention à la généralisation !! le Louis et la Mathilde en profitent pour faire le mur et oui… ils quittent définitivement « la pension des oiseaux » pour vivre leur idylle loin des yeux et des oreilles de la « Frau Fouettard ». Bien entendu, la gendarmerie s'est déplacée et recueille les témoignages de tous les pensionnaires et quels témoignages !!!
Cela leur a donné comme un petit coup de fouet à tous, comme une envie de « et puis si nous aussi…. », surtout Ludwig et, de fil en aiguille ils s'organisent…. Réunions nocturnes dans la vieille chapelle désaffectées, conciliabules divers et…. Ils passent à l'acte, endorment le personnel de nuit, dévient toutes les routes d'accès, virent la directrice, alias Frau Fouettard et se mettent en autogestion. Un vrai remake de 1968. La révolte s'exporte dans toutes les maisons de retraite de France.
C'est une vraie farce : genre dramatique qui a comme but de faire rire et qui a souvent des caractéristiques grossières, bouffonnées, et absurdes (selon wikipedia) que cette histoire.
Sous ses côtés rigolos, outranciers, Jacques Thomassaint dépeint la vie dans ces maisons de retraite où nos seniors sont infantilisés, enfermés, gagatisés, privés d'une vie sociale normale. Il caricature les manquements de nos chères sommités pendant cette canicule.
Ce livre est truculent, les situations cocasses voire ubuesques (la manif à Paris), je jubilais à le lire. Dans un style alerte, Jacques Thomassaint égrène quelques vérités bien senties.
Un coup de cœur, non, un coup de rire en cascades.
Quelques extraitsL'expectatif et l'interrogatif régnaient donc dans la stratosphère responsable et itou dans les sous-couches immédiatement sous-irresponsable ! La « Frau Fouettard » avait l'œil et l'humeur dans des nuances identiques : sombre et irascible.
Monsieur le Directeur Régional de la Maladie Départementale, qu'en pensez-vous ?
Rien Monsieur le Préfet, rien, comme d'habitude. Je ne suis pas payé pour penser, mais pour appliquer et faire appliquer !
La gueule enfarinée du Bilalion de service venait tout juste d'apparaître, l'ai grave et l'œil inerte sous la paupière lourde. Les ordres étaient clairs : minimiser cette affaire de vieux enragés qui se croyaient encore en démocratie !
Speculum ! Cette histoire est liée à la température : Nous en avons l'exemple dans les modes de vie des populations péri-volcaniques ! Faites baisser la température de l'aire de six degrés Celsius et vos révolutionnaires reviendront à des mœurs plus paisibles ! Par Fahrenheit, je vous l'assure !
Ah, c'est bien une idée de Speculum ! Et comment tu la fais baisser, la température ?
Mon cher ami, cette question n'est pas de mon ressort, mais de celui des climatologues ! Qu'ils se démerdent ! Moi j'analyse froidement, je constate, et je conclus !