Chaîne de lecture-février 2012

mimi54 a écrit:

bon, ben, moi ça m'attire pas ce genre de chose..
Surtout si c'est un truc sexuel....

C 'est pas un truc sexuel, c'est de la vie (et dans la vie y'a du sexe). Calaferte, c'est d'abord un style. Ce type pourrait me parler de botanique que je trouverai ça passionnant tellement il écrit bien. Mais je suis pas sûre que ça te plaise, c'est sur que ça déménage et qu'il est cru. Il est assez violent dans sa lucidité et sa non complaisance envers le monde qui l’entoure et lui-même.

Citation :

Rien d'attachant, en un mot mais il est rare qu'un tel cynisme irradie de la sorte. Je finis le roman avec surtout l'envie d'en connaître la source (dans Requiem des innocents probablement?)

Oui, Requiem des innocents éclaire pas mal le personnage.

J'ai récupéré "le soleil se lève aussi" que je vais glisser au milieu de mes autres lectures.
Mais que c'est écrit petit!

Cassiopée a écrit:

J'ai récupéré "le soleil se lève aussi" que je vais glisser au milieu de mes autres lectures.
Mais que c'est écrit petit!

Oui mais ça mérite vraiment que tu t'exploses les yeux.

kenavo a écrit:

Kierkegaard a écrit:

Observons une minute de silence svp pour le massacre de Baricco...

ah non.. ce n'est pas si grave.. je m'attendais à ce que Queenie n'allait pas trop aimer, ce n'est tout simplement pas un auteur pour elle

Bédoulène a écrit:

merci Queenie d'avoir accepté cette lecture.

comme dit Kena, ce n'est pas si négatif qu'on aurait pu le penser.

pour la boxe je comprends Queenie.

mais dis toi bien que sans cette chaine tu n'aurais certainement pas eu le plaisir d'une nouvelle rencontre avec Alessandro.

Ben oui... J'ai été "gentille" Kierk'. Quand je massacre, ce n'est pas du tout comme ça.
Parce que ce Baricco ne me sort pas par les yeux, il est cool, juste quelques caractéristiques que je n'apprécie pas. Maintenant, c'est confirmé. Mais je vais finir le livre. J'en suis à un peu plus de la moitié. Au moins, ça se lit très vite.

Pauvre Queenie.

Je n'aurais pas soupçonné Bédoulène de tant de cruauté.

Libera nos a malo/ Luigi Meneghello

Chroniques d’une enfance tout d’abord, dans un pays minuscule en Vénétie, dont la singularité, et l’existence même s’appuie tout d’abord sur la langue, qui n’est pas l’italien, mais une langue qui n’est parlé qu’à cet endroit et par ses habitants. Une enfance faite de jeux, de compétitions, de bagarres, de foot, de messes obligatoires. Sans télé, sans électricité, sans salles de bains. L’auteur multiplie les anecdotes, les personnages. Les souvenirs semblent affluer en vrac. Au bout d’un moment il pourrait y avoir satiété. Mais c’est là, qu’il change d’une certaine façon son fusil d’épaule, et aborde son récit d’une autre façon, y introduit le temps, qui semblait immobile et comme absent dans les souvenirs d’enfants. D’abord le temps des générations précédentes, des parents, tantes, oncles, et de l’histoire, des guerres entre autres. Et puis à partir des parents, nous entre percevons aussi le temps après l’enfance, qui non seulement change les enfants en adultes, mais qui change aussi le pays de Malo d’une manière profonde et irrémédiable. Le confort et l’abondance s’introduisent, les gens travaillent moins, les structures sociales se modifient. Les petits patrons comme le père de l’auteur n’ont plus forcement leur place dans cet univers, qui change de taille et s’uniformise, les gens quittent le pays, ceux qui restent changent d’usages. Et surtout, ce qui faisait sa spécificité, l’identité, la raison d’être de Malo, sa langue, disparaît petit à petit, emportée, effacée progressivement de la mémoire des gens, au point que ce sont les émigrés d’au-delà de l’océan, qui en deviennent presque les plus sûrs dépositaires, et les derniers fragiles et lointains remparts. Malo est rentré dans l’histoire, et l’histoire le fait disparaître subrepticement, sans crier gare. Et le pays de l’enfance disparaît donc doublement.

Livre singulier par sa structure et par sa langue et son écriture, Libera nos a malo est un ouvrage à déguster à petites doses, et qui rend immortel et permanent un monde qui n’existe plus d’une façon magistrale.

Grands Dieu, vous avez déjà lu votre livre.....je ne le commencerai pas avant 8 ou 10 jours.....

mimi54 a écrit:

Grands Dieu, vous avez déjà lu votre livre.....je ne le commencerai pas avant 8 ou 10 jours.....

ne t'inquiète pas mimi, tu seras encore en avance sur moi puisque le livre de Chalandon est réservé à la bibliothèque jusqu'à la fin du mois de mars... grrr...

mimi54 a écrit:

Grand Dieu, vous avez déjà lu votre livre.....je ne le commencerai pas avant 8 ou 10 jours.....

Pas de panique, moi je le commence tout doucement, au milieu d'autres livres et je vais bientôt retourner au boulot donc j'aurai moins de temps!
Tu me rattraperas aisément!

shanidar a écrit:

mimi54 a écrit:

Grands Dieu, vous avez déjà lu votre livre.....je ne le commencerai pas avant 8 ou 10 jours.....

ne t'inquiète pas mimi, tu seras encore en avance sur moi puisque le livre de Chalandon est réservé à la bibliothèque jusqu'à la fin du mois de mars... grrr...

Nous serons donc trois.

mimi54 a écrit:

Grands Dieu, vous avez déjà lu votre livre.....je ne le commencerai pas avant 8 ou 10 jours.....

T'inquiète pas Mimi, je n'ai toujours pas reçu le livre de la précédente chaîne

(Chouette. et ça rappelle de bons souvenirs de la lecture).

Colimasson, j'ai passé un très agréable moment avec "Coeur de chien". Pas évident de traduire tout ceci avec des mots. Comme d'habitude, je serai longue, je n'arrive pas à être concise... tanpis !

Un chien errant, S.D.F. ébouillanté par un cuistot de cantine pleure et se lamente, hésitant entre sa douleur et la faim qui le tenaille. En bon chien, il ne peut s’empêche de mater tous les humains qui passent et sa tendresse pour eux est proportionnelle à leur égoïsme. Arrive un homme, le Bienfaiteur qui l’emmène avec lui, lui donne à manger, l’autorise à coucher sur son tapis…. La Béatitude, le Bein-Être….. tout cela grâce à LUI, Philippe Philippovitch !!! un docteur, pardon, un Professeur es-rajeunissement en tout genre. En, quelques semaines, il prend 8 kilos, c’est dire si On s’occupe de lui.

Mais, l’Ennemi rôde en ces périodes révolutionnaires. Quoi, ce professeur habite un appartement de 7 pièces en ses périodes où l’on a droit à 1 pièce chacun !!!! Le Comité d’immeuble va changer tout ça !!!! Halte au Capitalisme !!!! Mais bon, notre Professeur a des amis hauts placés (ça sert à toute époque) et les membres du Comité s’en vont la queue basse, bien qu’ils ne soient pas des chiens, mais d’honnêtes prolétaires !

Revenons à Bouboul, puisque tel est le nom de l’ex SDF. Son 6ème sens se met en éveil lorsque Philippe Philippovitch Transfigouratov le conduit dans la salle de soins brillamment éclairée. Arrive le Docteur Ivan Arnoldovitch (alias le Mordu) qui lui pose un tampon d’éther sur le museau. Voici notre Bouboul au pays des rêves et des hallucinations.

Se déroule une opération incroyable, mais je ne vous en dirai pas plus. Au réveil, Bouboul se sent tout chose et, petit à petit, nous assistons à sa transformation en un humain des plus rustres, impolis, ivrogne et voleur…. S’en suit une cascade de quipropos ou des à propos de qui, qui m’ont bien fait rire.

Ce livre amène à plusieurs réflexions :

Qui est le plus humain, bouboul le chien ou bouboulov ? L’on trouve de l’humanité chez Bouboul alors que Bouboulov n’est qu’animalité.

Quant à la transformation du chien, Mikhaïl Boulgakov parle des expériences scientifiques dont le parti est si friand. Pourquoi personne ne semble abasourdi par cette mutation ? La scène des papiers d’identité de Bouboulov est un modèle d’absurdité.

Cette satire dépeint très bien les mœurs politiques des années 20 en URSS. Schwonder donnant un bouquin d’Engels à Bouboulov totalement inculte !!!! Les membres du comité d’immeuble, plein du discours bolchévique, sont bornés et absurdes. La bourgeoisie n’est pour autant pas épargnée. Un vrai festival ! Mais, tout est dit.

Est-ce le cauchemar d’un corniaud recueilli et en pleine digestion ou la réalité ? Mais, il y a ces cicatrices… Si vous voulez en savoir plus, suivez la queue du chien plutôt le cœur du chien. C’est un pur moment de lecture déjantée, mais pas que.

Colimasson, je ne dirai qu’un mot : merci. Grâce à toi, j’ai passé un très bon moment

@ Zazy

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