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| John Williams | |
| | Auteur | Message |
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kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: John Williams Lun 13 Fév 2012 - 15:21 | |
| John Williams (1922-1994), né au Texas, a étudié au Colorado et obtenu son doctorat dans le Missouri où il a fait ses premiers pas de professeur. Après avoir servi dans l’armée de l’air de 1942 à 1945, il a enseigné la littérature et l’art d’écrire pendant trente ans à l’université de Denver. Il est l’auteur de deux recueils de poèmes, d’une anthologie sur la poésie anglaise de la Renaissance et de quatre romans, dont Stoner, publié en 1965. source: Éditeur | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: John Williams Lun 13 Fév 2012 - 15:21 | |
| / Stoner - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Né pauvre dans une ferme du Missouri en 1891, le jeune William Stoner est envoyé à l’université par son père, et au prix de quels sacrifices, pour y étudier l’agronomie. Délaissant peu à peu ses cours de traitement des sols, ce garçon solitaire découvre les auteurs, la poésie et le monde de l’esprit. Il déçoit les siens, devient professeur, se voue corps et âme à la littérature, sert ses étudiants, assiste impuissant aux ravages causés par une terrible crise économique et deux guerres mondiales, se trompe d’histoire d’amour et finit par renoncer au bonheur. Tout cela l’entame, mais rien ne le diminue : il lit. Célébration d’une âme droite enchâssée dans un corps que la vie a très tôt voûté, voilà le récit d’une vie austère en apparence, ardente en secret. « Au cours de sa quarante-troisième année, William Stoner apprit ce que d’autres, bien plus jeunes, avaient compris avant lui : que la personne que l’on aime en premier n’est pas celle que l’on aime en dernier et que l’amour n’est pas une fin en soi, mais un cheminement grâce auquel un être humain apprend à en connaître un autre » . Je ne pourrais vous dire ce que ce livre vaut en français, il a été traduit par Anna Gavalda "à base de", c'est à dire elle n'a pas fait le travail d'un traducteur comme on le connaît pour d'autres livres. En anglais en tout cas je peux vous dire que ce livre est un petit bonbon de douceur et lenteur, cela se déguste.. sans hâte et sans qu'on veut aller trop vite. La couverture en anglais en dit longuement sur ce texte. Il pourrait en effet représenter ce Stoner qui est l’exemple type d’une vie « normale » D'ailleurs la couverture, mais encore plus le texte, m'ont fait penser au peintre Vilhelm Hammershoi: icisi lui est considéré le 'peintre du silence', John Williams a créé avec Stoner le personnage qui pourrait vivre dans ces tableaux.. | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: John Williams Mar 14 Fév 2012 - 0:34 | |
| - Citation :
- Je ne pourrais vous dire ce que ce livre vaut en français, il a été traduit par Anna Gavalda "à base de", c'est à dire elle n'a pas fait le travail d'un traducteur comme on le connaît pour d'autres livres.
Et moi, je ne saurais dire si c'est bien ou mal traduit, mais il faut absolument que je me force à écrire ne serait-ce que deux lignes d'impression de lectures , car j'ai lu ce livre très récemment , et l'ai aimé. La vie à la fois passionnée et résignée d'un professeur de littérature dont le destin n'était pas du tout celui là, puisque ses parents, paysans , comptaient sur lui pour reprendre leur exploitation. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: John Williams Sam 12 Mai 2012 - 8:10 | |
| Anna Gavalda, à propos de Stoner, dont elle a assuré la traduction - Citation :
- C’est en lisant une interview de Colum McCann parue dans le quotidien anglais The Guardian il y a quelques années que j’ai découvert Stoner de John Williams. McCann affirmait que ce roman, publié en 1965, était un grand oublié de la littérature américaine, ajoutait qu’il en avait déjà acheté plus d’une cinquantaine d’exemplaires pour l’offrir à ses amis et que c’était un texte qui touchait autant les écrivains que les simples lecteurs. Cette précision m’avait mis la puce à l’oreille et je m’étais empressée de le lire. De le lire, de l’aimer et d’avoir envie de le partager à mon tour. Hélas, il n’avait jamais été édité en français. La suite est simple : j’ai demandé à mon éditeur d’en acquérir les droits, ai vaguement cherché un traducteur patenté et ai fini par m’avouer ce que je savais déjà, à savoir que William Stoner, c’était moi, et que c’était à moi de m’y coller. Pour le meilleur, pour ce « vertige de l’orpailleur » évoqué dans le chapitre IX – expression qui n’est pas dans le texte original et que je me sais gré d’avoir inventée – ceux qui liront jugeront, et pour le pire: des heures et des heures passées arc-boutée sur un bout de phrase que je comprenais, que je « voyais » mentalement, mais qu’il m’était impossible de traduire… Pourquoi tant d’enthousiasme et tant de peines ? Je ne sais pas. Voilà un roman qui n’a rien de spectaculaire. Le récit d’une vie âpre, austère, une vie de prof, une vie passée sous silence et tout entière consacrée à la littérature, bref pas très sexy, j’en conviens et n’en espère aucun miracle, mais je suis bien heureuse d’avoir été au bout de ce projet. D’une part parce qu’il m’a beaucoup appris sur « le métier », toutes ces histoires de légitimité, de liberté, de respect dû à une voix plutôt qu’à une langue m’ont passionnée, d’autre part parce c’est un roman qui ne s’adresse pas aux gens qui aiment lire, mais aux êtres humains qui ont besoin de lire. Or, avoir besoin de lire n’est pas forcément un atout, ce peut être, même, souvent, un handicap. Se dire que la vie, bah… tout compte fait, n’est pas si importante que ça et que les livres pareront à ses manquements, c’est prendre le risque, souvent, de passer à côté. William Stoner donne cette impression de gâchis. D’ailleurs c’est une question qui le hante au moment de sa mort : parce que j’ai aimé lire plus que tout, j’ai déçu mes parents, perdu des amis, abîmé ma famille, renoncé à ma carrière et eu peur du bonheur, ai-je raté ma vie ?
Quelques battements de cils plus tard, il y répond et, en essayant de le servir le mieux possible, j’y ai répondu aussi. Car en vérité, et nous pouvons l’avouer, que nos vies soient ratées ou pas nous importe moins que cette question posée par un professeur à ce jeune homme gauche, fruste et solitaire qui n’a encore jamais mis les pieds dans une bibliothèque et qui deviendra mon héros : « M.Stoner, M.Shakespeare s’adresse à vous à travers trois siècles. L’entendez-vous ? » | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: John Williams Sam 12 Mai 2012 - 11:55 | |
| Stoner. Stoner. William Stoner. Les désarrois d’un type ordinaire. Et ses petites joies, dont il apprend à se contenter. Un type qui ne prend pas souvent de décision, il a plutôt tendance à subir avec un côté léger et pas larmoyant, , et il a sans doute raison, car chaque fois qu’il prend son destin en main, ça se termine plutôt mal : méprisé et ballotté par son épouse, cassé par ses collègues. Bien maladroit à rattraper ses erreurs, désarmé, et baissant souvent les bras (compromission ou philosophie ?), mais sachant ne pas se plaindre et se rabattre sur sa passion de la littérature et de l’enseignement pour compenser. Une amitié qui tient la route au fil des ans, une flamme au passage quand il se voit, à sa grande surprise, amoureux, mais sa maladresse naturelle va reprendre le dessus sur cette issue illusoire à laquelle il avait cru, le laissant avec ses questionnements désabusés. Plus une langueur, qu’une douleur. On le suit de sa naissance dans une ferme jusqu’à sa mort dans sa chère université du Missouri pour un bilan personnel en demi teinte : pas un héros, pas un génie, mais un homme qui a aimé, s’est passionné sans laisser pour autant la raison de côté, ne s’est pas laissé abattre par ses échecs. Aurait il moins souffert s’il était resté sagement dans la ferme de ses parents ? Peut-être mais il n’aurait pas connu les joies de la littérature qui fut son soutien quotidien…Il fut sans soute plus marqué par la douleur du destin du monde que du sien propre, qu’il tient à distance grâce à une espèce de bulle protectrice. Un personnage attachant car extrêmement humain dans ses erreurs, ses échecs , son instabilité maladroite. Ce qui rend ce roman si attachant c’est que Stoner n’est justement pas un héros de roman, mais un homme plein de contradiction, qui tâche de tenir la souffrance à l’écart, de retenir les éclairs de joie, de ne pas se plaindre, sans doute car il a peur d’affronter le conflit et qu’il préfère y oppose un bloc de refus. Décrit avec une vivacité prodigieuse, on le connaît comme s ‘il était vivant à nos côtés. Ce roman paraît à la fois léger et profond, triste et plein d’humour, de douceur et d’amertume, prenant comme la vie. Les contradictions perpétuelles du personnage, qui font parfois penser à une certaine incohérence, ne sont que l’expression de son grand malaise à mener sa vie . On n’a aucune envie d’abandonner ce livre en route malgré certaines légèretés de la traduction (quelques fautes de français, des pronoms qui ne renvoient à rien), plutôt ponctuelles au milieu d’une prose bien menée, et sur lesquelles il serait dommage de s’arrêter. Ce serait se priver de l’ excellent plaisir de lecture qu’on prend à ce roman psychologique, mais sans une tonne de psychologie, mais basé sur des faits, des actes, des sentiments et des histoires. - Citation :
- Il se soupçonnait d'être en train de comprendre, avec dix années de retard, qui il était vraiment, et ce qu'il découvrait était à la fois mieux et moins bien que ce qu'il avait imaginé. Voilà, se disait-il, je deviens un enseignant, un passeur, un homme dont la parole est juste et auquel on accorde un respect et une légitimité qui n'ont rien à voir avec ses carences, ses défaillances, et sa fragilité de simple mortel.
- Citation :
- Il avait quarante deux ans. Il n'y avait rien devant qui le motivât encore et si peu derrière dont il aimait se souvenir…
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| | | monilet Sage de la littérature
Messages : 2658 Inscription le : 11/02/2007 Age : 75 Localisation : Essonne- France
| Sujet: Re: John Williams Mer 14 Aoû 2013 - 15:44 | |
| Je viens de le terminer. Il fait quelque 380 pages ; j'ai lu les 250 premières (environ) avec un sentiment étrange : je n'étais pas passionné, mais quelque chose d'indéfinissable me poussait à aller plus loin, à continuer, presque neutre. Et puis j'ai été accroché brutalement par une sorte d'exaltation qui faiblit certes parfois un peu puis revint, mais laissa toujours au moins un très grand intérêt. Je pense que c'est la profonde humanité du personnage dans diverses situations : elle touche en effet alors à l'universel. | |
| | | tom léo Sage de la littérature
Messages : 2698 Inscription le : 06/08/2008 Age : 61 Localisation : Bourgogne
| Sujet: Butcher's Crossing Dim 23 Aoû 2015 - 18:04 | |
| Butcher's Crossing
Originale : Anglais (E-U), 1960
CONTENU : C'est vers 1870 que Will Andrews quitte Harvard après trois ans d'études pour pouvoir suivre une idée : rechercher un contact plus originel avec la nature. Muni d'une adresse, il tombe à Butcher's Crossing sur une ville au carrefour de la chasse vers les derniers grands troupeaux de buffles. Il y va se joindre à un groupe d'hommes, guidé par un certain Miller, qui lui, parle d'une vallée cachée avec un troupeau pas encore découvert. L'excursion se prépare et les quatre hommes partent. Le voyage et ensuite l'arrivée dans cette vallée reculée, la chasse aux buffles et la (sur)vie des hommes vont être racontés : on deviendra insatiable...
REMARQUES : Après l'incroyable « Stoner » de John Williams, je ne pouvais que continuer à explorer cet auteur. J'ai donc pris ce roman antérieur de plusieurs années à Stoner, écrit en 1960. Et à notre grand étonnement nous découvrons que ce roman se situe complètement ailleurs : dans la deuxième moitié du XIXème siècle, dans le cadre du Far Ouest, d'abord avec les clichés y associés : cow-boys, filles legères, salon, coiffeur, chevaux dans un village de croisement, de départ et de retour d'expéditions pour chasser les derniers grands troupeaux de buffles. Mais déjà faut-il de plus en plus loin pour des troupeaux de moins en moins grands.
Assez rapidemment, et sur la recommandation d'une vague connaissance, il contacte un aventurier qui parle de ce qu'il avait découvert des années auparavant : une vallée isolée, cachée, ignorée, avec un énorme troupeau de buffles. C'est vraiment rapidemment que le projet prend forme, qu'on se munit du néccessaire et qu'on partira à quatre. Le voyage, inclus une période sans eau et une perte d'orientation, puis l'arrivée dans la vallée (comme une arrivée à la terre promise…) ouvre vers la partie centrale, qui se déroule alors dans cette vallée : chasse, campement, surpris par l'hiver… Se déroule alors dans ces grandes espaces une sorte de huis-clos entre quatre hommes de trempes différentes.
Disons en passant que ce cadre bien différent de Stoner peut convaincre plus d'un sur la maîtrise, la flexibilité de Williams dans son écriture… Ayant souligné alors cette diversité on pourrait explorer cette curiosité que l'auteur donne au protagoniste Andrews son nom de famille comme prénom : William/Will. Donc de là la vague idée d'une forme de souvenirs autobiographiques. Pas du Far Ouest, mais peut-être de la confrontation avec la violence que constituaient probablement pour lui sa participation à la guerre mondiale. Car il faut bien souligner que notre héros Will est peut-être pas mal intentionné, mais qu'il est certainement pas entièrement préparé : les durétés de l'expédition vont le changer à jamais, lui qui était arriv à Butcher's Crossing comme un garçon innocent. Stoner vient de la terre, Will Andrews de l'Université... Deux trajets?
Donc, le lien avec la vie de l'auteur sont bien sûr juste des idées personnelles possibles, mais ce qui est sûr c'est que des expressions, des réalités très différentes (Stoner ; Butcher'sCrossing) peuvent rendre dans leur complémentarité une idée d'une personne.
Le lieu (« Croisement des bouchers ») me fait penser à un carrefour de décision de vie ce qui est probablement le cas pour Will.
On pourrait (âmes sensibles) retenir le massacre des buffles dans la deuxième partie du roman, mais cette chasse ne constitue qu'une partie du récit. Donc, la comparaison avec le roman légendaire de McCarthy « Méridien de sang ou le rougeoiment du soir dans l'Ouest » n'est pas justifié coté sang, massacre, violence inouie. S'il y a parenté, éventuellement par le fait que l'Ouest américain se créa sa propre fin ? Le massacre aux buffles, presque anéantis entièrement, sont un parabole nous invitant à la reflexion.
Un centre d'intérêt de ce roman serait certainement la vie en univers clos : quatre hommes, liés pour une période prolongée les uns aux autres. Presque un huis clos donc.
Un très bon roman qui n'atteind peut-être pas encore la qualité de Stoner mais laisse présager le meilleur ! Invitation à la lecture ! | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: John Williams Lun 24 Aoû 2015 - 9:38 | |
| Stoner m'avait déjà impressionnée et Butcher's Crossing était déjà sur ma liste, ton commentaire confirme mon envie de poursuivre avec John Williams. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: John Williams Lun 24 Aoû 2015 - 13:42 | |
| - domreader a écrit:
- Stoner m'avait déjà impressionnée et Butcher's Crossing était déjà sur ma liste, ton commentaire confirme mon envie de poursuivre avec John Williams.
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| | | | John Williams | |
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