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| Karel Schoeman [Afrique du Sud] | |
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+10Bédoulène domreader coline bix229 bulle kenavo Marko Bellonzo Marie Aeriale 14 participants | |
Auteur | Message |
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Aeriale Léoparde domestiquée
Messages : 18120 Inscription le : 01/02/2007
| Sujet: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Mer 27 Juin 2007 - 13:35 | |
| Karel Schoeman né en 1939 à Trompsburg(Etat libre d'Orange) Romancier, historien, traducteur ,il est considéré comme un des écrivains les plus importants du continent africain. Il a toujours été solidaire du combat anti-apartheid, et est reconnu comme un intellectuel engagé .Il a reçu à ce titre des mains de Nelson Mandela en 1999" l'ordre du mérite", la plus haute distinction du pays. La presse française avait été unanime pour saluer "La Saison des adieux" (Phébus, 2004) à sa sortie. Bibliographie - Citation :
- Index (Cliquez sur les chiffres pour accéder directement aux pages)
2003 En étrange pays, Pages 1, 2, 2003 Trois nouvelles, (Dans le parc, L'hôtel et Point de rupture), 2004 La Saison des adieux, Page 1, 2006 Retour au pays bien-aimé, Page 1, 2009 Cette vie, Pages 1, 2, - Citation :
- mise à jour le 24/11/2013, page 2
Retour au pays bien aimé- - Citation :
" La nostalgie était plus forte que tout, impitoyable, inéluctable; lorsqu'il était plus jeune, il avait toujours été frappé, en observant les exilés, de voir ces valises à demi défaites, prêtes pour le retour. Dans cette vie qu'ils s'étaient construite loin de chez eux, le seul élément véritablement tangible était ce pays qu'ils avaient autrefois possédé, et qu'ils avaient perdu. "
Ecrit en 1972, Ce roman nous plonge au sein d'une famille d'Afrikaner, en pleine période d'Apartheid . Son héros, George Neethling, fils d'émigrés suisses , revient sur les lieux de son enfance pour vendre la propriété familiale , mais aussi poussé malgré lui par un besoin de savoir, de comprendre. Découvrant un paysage dévasté et des rescapés marqués par la crainte permanente et la méfiance vis à vis d'un des leurs, perçu malgé tout comme un étranger,Georges va devoir admettre l'évidence... La nostalgie d'un temps révolu va être confrontée à une réalité dure, cruelle, et ses souvenirs d'enfance malmenés vont laisser place à une incompréhension totale. Le fossé entre deux styles de vies, deux histoires différentes ne pourra pas se résorber et il ne se sentira plus chez lui . Chacun réagira différement devant l'intrusion dans leur quotidien du héros qu'ils considèrent comme un privilégié n'ayant pas partagé leurs souffrances. Envie , colère, jalousie face à cet exilé, résignation, désespoir ou révolte face à leurs existences, les sentiments de chaque protagoniste sont finement suggérés et l'on finit par rentrer peu à peu dans cet univers très pesant . L'auteur y réussit grâce aussi à son style lent et ses dialogues( parfois trop) répétitifs. Le rytme du récit est collé à l'intrigue, à cette atmosphère lourde et monotone où le vide prend toute la place et le silence est chargé de sens. Il faudra attendre la chute, brutale et amère, pour rompre cette monotonie dans laquelle s'enlisent (et nous parfois avec !)ces êtres à jamais meurtris. Triste et pudique, un roman au goût particulier qui ne laisse pas indifférent, mais où les émotions et sentiments sont si étouffés qu'ils faut un certain recul avant de les apprécier... | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Ven 13 Juil 2007 - 3:30 | |
| La saison des adieux ( Afskeid en Vertrek) Traduit de l'afrikaans par Pierre Marie Finkelstein Editions Phébus
Ah, les éditions Phébus......William Trevor, Wallace Stegner, Mervyn Peake,Daphné du Maurier, Margaret Drabble, etc etc Je sais ce que je veux faire dans une prochaine vie, lire tout ce qui est publié chez eux!
Et maintenant Karel Schoeman! Aériale l'a présenté, j'ajouterais que c'est un écrivain fidèle au vieux parler de source batave, l'afrikaans.Même si c'est un intellectuel polyglotte, il a traduit Schiller, Schnitzler et Tchekhov.
Les années 70, au Cap. Il pleut, il ne fait que pleuvoir, et la ville glisse lentement dans les ténèbres.. Ces ténèbres, on ne sait pas tellement bien ce que c'est ,en fait, car les personnages du livre ne veulent surtout pas le voir. Ils appartiennent à la communauté blanche, recroquevillée sur elle-même, désarçonnée par les changements autour d'elle, et dont la plupart des membres n'a plus qu'une envie, partir.
Et dans cette communauté, un petit groupe d'intellectuels cherche encore à faire semblant , dans de tristes réunions mondaines où presque tous -même un journaliste...- vivent dans un déni complet de la tragédie de leur pays. Presque tous car un écrivain, poète,un des seuls à exercer sa lucidité, va apprendre le détachement , la solitude et le renoncement.
" Ceux qui avaient frappé autrui furent frappés à leur tour, ceux qui avaient fait tomber autrui trébuchaient et tombaient à leur tour; soudain nous comprîmes que ce sang sur nos mains était le nôtre et plus celui des autres. Les gens gisaient à terre dans la position qu'ils avaient en tombant et nous, qui errions parmi les cadavres en hésitant afin de ramasser les vêtements épars ,nous rendions compte avec surprise que cette veste était la nôtre, que ces chaussures étaient à notre pointure: pour la première fois, ces visages que nous voyions, tombés face contre terre, le nez dans la poussière, nous étaient familiers; désormais,ces visages étaient les nôtres. De quel droit pensions nous que nous serions les seuls à être épargnés? Nous apprîmes l'humiliation et nous apprîmes aussi à être humbles, à courber l'échine, à chercher parmi les cadavres , à nous traîner au-delà des barbelés des postes de contrôle,à attendre dans des files interminables dans les halls de gare et sur les quais; enfin, du moins le croyons- nous. Laissez-nous espérer que nous avons appris à réfléchir, à cmprendre, que nous avons appris la pitié et la compréhension, sans quoi nous n'aurions rien appris, et tout aurait été vain."
Ce n'est pas la violence de Coetzee,mais la puissance du texte est la même, c'est extrêmement mélancolique et triste, magnifiquement écrit ( avec là aussi une mention pour le traducteur!) | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Ven 20 Fév 2009 - 20:42 | |
| O pleure mon pays si douloureux
Cette note et la suivante afin d'attirer l'attention sur ce grand méconnu dont Phébus publie ce jour Cette vie.karel Schoeman sera-t-il un jour reconnu comme l'égal de Coetzee,Brink,Gordimer?Je n'hésite pas à qualifier La saison des adieux de chef-d'oeuvre,meilleur que le déjà très bon Retour au pays bien-aimé (voir Pleure encore pays bien aimé).L'Afrique du Sud a été prodigue de génies littéraires,ce qui donne à penser que c'est dans les convulsions que s'épanouit le talent.N'allons pas trop loin dans ce syllogisme.Ecrit en 89 La saison des adieux se situe au début des années soixante-dix,en quasi guerre civile,où le délabrement s'accélère dans un contexte d'insécurité et de répression.Nous allons vivre quelques mois avec Adriaan, poète de langue afrikaans,dont la vie perd chaque jour de sa substance puisque est venue la saison des adieux,le temps de partir pour beaucoup d'intellectuels de progrès.Karel Schoeman écrit lui-même dans cette vieille langue d'origine hollandaise et dans une traduction que je pense de qualité on découvre un auteur très riche qui sait à merveille décrire un espace vert au Cap,rare endroit préservé,ou la violence des banlieues envahies quand le moindre incident dégénère.
Adriaan a longtemps fait partie d'un petit cénacle d'esprits éclairés qui ont cru possible que l'Afrique du Sud change sans trop de douleur.Mais à l'impossible nul n'est tenu et ce pays magique se devait de pleurer longuement.C'était déjà le titre du grand livre précurseur d'Alan Paton Pleure ô pays bien-aimé qui date pourtant de 1946.L'ami d'Adriaan est djà en Amérique,Marisa a regagné les Pays-Bas,ceux qui sont encore là font semblant de ne rien voir de cette société en pleine déréliction,comme l'insignifiant Dewald qui cherche encore à monter une revue de poésie afrikaans.Nico,acteur imbu et plus très jeune multiplie les furtives étreintes pour s'empêcher de vieillir.Le musée où travaille Adriaan s'effondre lui aussi, témoignage de la vieille Europe dans la ville du Cap,cet extrême sud,qui,un temps relativement épargné, s'apprête à rejoindre Johannesburg dans la ruine.
Il y a dans La saison des adieux des pages merveilleuses sur la marge si étroite entre le courage et les lâchetés,les petitesses et les sursauts.Et plus encore sur la solitude du poète,cet albatros empêtré,dont les mots demeurent impuissants à enrayer l'inéluctable et sur la tragédie d'Adriaan,qui rentre chez lui au crépuscule,pour travailler,travailler toujours,témoigner et encore ce n'est pas sûr... Schoeman a fait de son personnage un homme malgré tout équilibré,presque sage et composant avec sa solitude.C'est très beau.C'est chez Phébus et 10/18. | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Ven 20 Fév 2009 - 20:44 | |
| Pleure encore pays bien aimé
Afrique du Sud terre d'immenses écrivains,Breyten Bretenbach,Nadine Gordimer,André Brink,J.M.Coetzee,deux Nobel.Voici Karel Schoeman dont le titre du dernier roman paru en France fait écho au célèbre Pleure ô pays bien aimé d'Alan Paton.Ce roman paru en 47 et adapté au cinéma un peu plus tard a connu une aura très importante et a commencé à faire connaître l'apartheid.Karel Schoeman sous un titre très proche raconte la visite au pays natal d'un Afrikander vivant en Suisse dans l'univers bien protégé de la diplomatie.Dans Retour au pays bien-aimé le narrateur a 30 ans et revient voir la ferme de sa prime enfance 25 ans après son départ.L'action du livre se déroule sur les quelques jours qu'il passe chez des cousins perdus de vue.Incompréhension,souvenirs communs inexistants,malentendus,le séjour ne se passe pas très bien.
Et puis George n'a plus guère de liens avec cette Afrique du Sud de 1972(date d'édition originale).Il sent confusément que la violence est là,à fleur de peau,que rien ne sera plus comme avant,que tout va à vau l'eau dans ce pays,et que le veld sera bientôt à feu et à sang.Nous sommes entre Afrikanders qui sentent bien la fin de leur monde.C'est assez court,sans exotisme et d'une violence souterraine qu laisse libre cours à l'imagination du lecteur.De la très grande littérature. | |
| | | Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Ven 20 Fév 2009 - 20:47 | |
| Vous donnez tous terriblement envie! J'en étais resté à Disgrâce de Coetzee. je commence par lequel? | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Ven 20 Fév 2009 - 21:26 | |
| et j'en ai encore parlé l'autre jour sur le fil 'repérages nouveautés 2009' IcI avec Bix - sans m'imaginer qu'il a déjà son fil trop bien.. je reviendrais... | |
| | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 9 Aoû 2009 - 10:15 | |
| Mourir à la Fontaine aux Fleurs(Bloemfontein) Le Sud-africain Karel Schoeman m'enchante toujours depuis que je l'ai découvert avec Retour au pays bien-aimé et La saison des adieux Hollandais grave,solitaire et malade vient d'arriver à Bloemfontein, modeste cité d'Afrique du sud au bien joli nom.En fait il cherche une ultime étape pour son départ.Accueilli dans les communautés hollandaises et germaniques,soigné ainsi loin de sa rare famille car Versluis est un homme sans postérité dont on ignorera toujours le prénom comme si Schoeman souhaitait une intimité protégée doublée d'une certaine austérité dans nos rapports avec son personnage,cet homme va devenir en quelque sorte le témoin de cette vie du bout du monde en un pays neuf.Pays neuf mais où les scléroses d'une micro-société éloignée sont déjà bien présentes.Ceci nous vaut des pages que je trouve d'une totale noirceur,tellement bien évoquées par Karel Schoeman que l'émotion nous gagne alors que tout nous éloigne de ces austères presbytériens et de ces fonctionnaires compassés et dévots. Versluis à Bloemfontein ne débarque ni au Cap ni à Johannesburg,déjà métropoles en devenir en cette fin de XIXème Siècle.Petite ville administrative Bloemfontein regroupe à quelques encablures du veld,cette âpre lande d'extrême sud,de poussière ou de boue selon la saison,quelques mariages,quelques bals,quelques pique-niques entre gens du même monde.Mais ces gens là ne s'ouvrent pas vraiment,important en Afrique leur rigueur batave.Ainsi Versluis trouvera plus malade que lui,enfin plus avancé sur le chemin bien que plus jeune,Gelmers,un compatriote pourqui il se prend d'inimitié,réciproque.A l'aube de la mort Versluis,commis pas hasard ultime infirmier,saura-t-il tirer profit de la douleur de l'autre,pour entrer en paix dans le royaume d'après? Un pasteur allemand dévoué mais sceptique,une logeuse accaparante,une jeune femme infirme mais au coeur libre,et quelques pas dans le veld,à ce moment de la vie où tout est,de toute façon,à nouveau autorisé,accompagneront Versluis, venu là pour soigner ses poumons,et qui aura peut-être trouvé,rien n'est moins sûr,la paix de l'âme,in extremis,au bout du monde.Ce monde si fragile qu'il faille passer ainsi d'une vie à l'autre pour en éprouver les fragrances crépusculaires. Versluis l'étranger au pays est enfin arrivé et marche un peu parmi les chétives herbes pierreuses. Karel Schoeman ne nous laisse pas indemne mais toute littérature digne de ce nom n'est-elle pas dans ce cas?On dort un peu moins bien,probablement, après avoir lu En étrange pays.Mais la nuit doit être plus palpable. | |
| | | bulle Zen littéraire
Messages : 7175 Inscription le : 02/07/2007 Age : 67 Localisation : Quelque part!
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 9 Aoû 2009 - 14:27 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 9 Aoû 2009 - 16:25 | |
| Je ne connais pas cet auteur, vous me donnez envie ! Je note En étrange pays et La saison des adieux.
Fichtre, comme cela fait plaisir, un commentaire de lecture bellonzonien ! |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 9 Aoû 2009 - 18:57 | |
| Les trois romans que j' ai lus de Karel Schoeman sont tous marqués par l' étrangeté de vivre dans un pays en guerre, où plutot dans un pays où régnait encore l' apatheid, et la répréssion des ghettos noirs.
Par la douleur de se sentir étranger à son propre milieu et en rebéllion contre lui. Et la nécessité de se retirer parfois dans la solitude, l' observation de la nature et le silence. Qui n' est en rien de l' indifférence ou de la passivité, mais une sorte d' attente parfois sereine et parfois douloureuse.
... je pars me promener dans le veld, je regarde les pierres, la végétation, je me console comme ça, tout seul, lorsque toutes les autres consolations ont disparu...
Ce qu' il faut, c' est aprendre à devenir comme une pierre -non pas passif ou insensible, une pierre a une place qui lui est propre, et cette place, c' est son poids qui la détermine...
Etre qui l' on est, apprendre à etre qui l' on est, comme une pierre qui s' abandonne à sa pesanteur naturelle et s' enfonce lentement pour y trouver sa place... La Saison des adieux | |
| | | Marie Zen littéraire
Messages : 9564 Inscription le : 26/02/2007 Localisation : Moorea
| | | | coline Parfum livresque
Messages : 29369 Inscription le : 01/02/2007 Localisation : Moulins- Nord Auvergne
| | | | Bellonzo Sage de la littérature
Messages : 1775 Inscription le : 22/07/2008 Age : 75 Localisation : Picardie
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 13 Sep 2009 - 13:48 | |
| Une vie au veld Quatrième incursion dans l'oeuvre de Karel Schoeman.Et,cela n'est pas surprenant,un grand livre,construit un peu autrement et qui se conjugue à la première personne.Une femme au fin fond de l'Afrique du Sud au XIXème Siècle,se meurt et se souvient.On ne sait pas même son prénom et elle pense au passé,seule activité possible à cette vieille fille,vieille soeur,vieille servante presque mais jamais vieille épouse.Elle aura été le témoin,effacé,invisible et omniprésent de la pénible existence de ces Afrikaners pionniers qui certes finiront par s'enrichir en ce pays de pierre,mais à,quel prix.Une fille pour ces plus qu'austères protestants bataves sera toujours moins bien qu'un fils .Pourtant après les disparitions de ses deux frères,mystérieuses,sa relative éducation fera d'elle une sorte d'écrivain public à qui on ne demande pas son avis mais sa plume. La mort est fort active,en filigrane mais bien là dans les romans de Karel Schoeman.Je l'ai déjà évoquée dans mes précédents billets sur lui.Notamment dans En étrange pays.C'est aussi que dans ce bout du monde austral ni la Géographie ni l'Histoire ne sont tout à fait comme ailleurs.Je suis intimement persuadé et c'en est parfois bouleversant que des pays comme l'Afrique du Sud ou Israel aiguillonnent les talents.Je ne rappellerai pas la vieille parabole de la Suisse et de l'Italie.L'héroïne de Cette vie nous conte ses souvenirs,un peu confus et jamais assénés en une vérité univoque.Elle nous propose à l'heure dernière de ses jours de douleurs toute une série d'hypothèses sur la mort de ses frères,sur les affaires de son père,sur l'éducation de son neveu,tâche principale de sa modeste existence.Et l'on aime cette figure qu'on dirait de peu si j'ose dire.Je dirais volontiers qu'il peut y avoir un angle flaubertien à ce portrait.Pourtant le cadre n'est pas la verte Normandie mais ce pays de broussailles et de moutons où les pierres tiennent lieu de croix sur les tombes disséminées et souvent enneigées au coeur profond du veld résonnant des cris des chacals et du vent hurlant. La narratrice à de nombreuses reprises se questionne mais peut-être est-ce le délire sur sa légitimité à se souvenir.Sûre de rien elle pense mais ne pleure pas sur son sort,elle pense à son passé et à cette grande maison,bien améliorée au fil des ans,à cette chambre qu'elle n'a pas quittée depuis 70 ans.Et toutes ces bribes d'avant,ces miettes d'une famille déchirée et violente,composent une symphonie d'un beau pays,un pays bien-aimé comme l'écrivait le précurseur de la littérature sud-africaine Alan Paton.Dont Karel Schoeman est un digne héritier.J'aimerais convaincre.Mais ce fil ne semble guère enthousiasmer. | |
| | | domreader Zen littéraire
Messages : 3409 Inscription le : 19/06/2007 Localisation : Ile de France
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 13 Sep 2009 - 20:24 | |
| Je note cet auteur, jai souvent eu de très belles lectures avec les auteurs sud africains. | |
| | | bix229 Parfum livresque
Messages : 24639 Inscription le : 24/11/2007 Localisation : Lauragais (France)
| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] Dim 13 Sep 2009 - 20:29 | |
| Pour moi, c' est le meilleur de tous ! Ce qui est surprenant qu' on ait autant attendu pour le traduire en fraçais. Comme Thomsen, comme Stegner, c' est Phébus qui les a tirés de l' oubli ! | |
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| Sujet: Re: Karel Schoeman [Afrique du Sud] | |
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| | | | Karel Schoeman [Afrique du Sud] | |
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