Chaine lecture mai 2012 ?

zazy a écrit:

Esperluette a écrit:

J'ai alors hâte de te voir en bikkini Zazy!

Très belle chronique, merci! Il m'a l'air sympa ce monsieur Faizant! Les dessins ne me sont pas inconnus mais je n'arrive pas à retrouver où j'ai pu les voir!

dans le Figaro, Le Point, Paris Match, Jours de France
Autrement, tu ne me verras pas en bikini puisque je fais mon apprentissage "vieille dame", comme elles, je suis née trop tard
Allez ho, je vais à l'aqua-forme (en bikini ????)
à +

Ah merci Zazy,oui, Paris Match! Tu vois, tu y viens petit à petit vers l'idée du bikini en allant à l'aqua-forme.
Bonne séance (même si tu dois être revenue à l'heure qu'il est!).

Eh ouais il a l'air sympa ce livre ! Je vais me renseigner !
Beaucoup d'illustrations dedans ? (j'aime bien les livres avec des images)

Je suis revenue
Oui Coli, comme tu as été sage, c'est un livre plein d'images et de grandes images !!!

zazy a écrit:

Voici ma chronique :

Cela me fait penser à une chanson... Malheureusement, le son n'est pas très bon. (Il vaut mieux le voir en vrai)


Et à celle-là aussi tiens ...(Mais pourquoi donc ?)

-Pimp-



L'histoire d'un mac. Sans fausse pudeur ni bluff. Juste les faits, dénués de recul, livrés tels quels, sans intériorisation ou presque. Un jeune Noir de ces années puritaines rejeté par son père (qui le fracasse d'emblée en le jetant bébé contre un mur) élevé dans la misère, abandonné une seconde fois par la faute d'une mère trop filoute, alors qu'il croyait avoir retrouvé un père de substitution qu'il adorait. Perte subite de la confiance et de tout ce que cela entraîne: Berg (diminutif de Iceberg Slim, parce qu'il se force à ne jamais montrer ses sentiments, et qu'il est maigre) doit se construire très jeune tout seul, trouver ses repères, et surtout survivre dans un monde fait par et pour les Blancs à une époque où le racisme est encore très vivace.

Je n'avais pas d'idée sur ce livre, sans le choix d'Animal, probablement jamais je ne m'y serais lancée. Et c'est le bon côté de la chose. Comprendre comment un gosse des ghettos parvient, uniquement brûlé par le désir de revanche sur la vie, les femmes, les Blancs, les autres tout court, à se retrouver dans cette spirale de domination, créée plus que innée (le moment où il s'effondre à la fin est d'autant plus poignant car jamais sur 400 pages il ne craque) où chaque geste, chaque parole ou choix en général (jusqu'à l'habillement, le décor de l'appart, pour bien marquer le personnage qu'il se doit d'être) compte, où il y a constamment en latence cette apparence qui le détermine jusque dans ses moindres rapports. Bien sûr il n'y a pas l'introspection que l'on peut trouver chez Selby Junior à qui se réfère Queenie, ce n'est pas la même sensibilité. Mais elle existe pourtant, toute étouffée qu'elle est par ce besoin de survie raciale, et cette envie de réussite. Berg veut arriver à être quelqu'un, il veut connaître le respect, et il sait que le seul moyen c'est l'argent. C'est une tout autre dynamique que Selby, et cela ne donne pas les mêmes effets, mais le réalisme est tout aussi cru, et l'authenticité aussi frappante.

Un témoignage dur, qui est par moments difficile à suivre (il y a c'est vrai des répétitions, ces passages où il refait son équipe m'ont lassée dans la dernière partie. Et il faut pouvoir passer outre la violence décrite) mais qui se lit comme un thriller, avec toujours cette notion de ne pas flancher, tenir aux max (et ce grâce aux drogues dures) en annihilant tout sentiment. Je suis toujours très curieuse de chaque univers, la littérature apporte cet autre regard et je dirais que pour moi, malgré ce langage parlé qui colle à leur quotidien glauque et pervers (et où se dégage parfois une surprenante poésie) il en ressort véritablement quelque chose. L'âme d'un homme forcé à devenir un autre et qui finit dans l'ultime partie (ces quelques pages de la fin sont terribles) par s'effondrer, et se racheter une conscience. Un récit marquant, merci Animal!

PS; Un art de la formule aussi. J'ai souvent ri dans la première partie (ses tout débuts avec Party Time, il sert d'appât déguisé en fille)

Citation :

Je sentis un frisson d'excitation me parcourir l'échine lorsque le gogo tout rond sortit son porte feuille. Party se figea net en voyant son contenu. Tandis que le ballon roulait vers moi, je me rapprochai peu à peu de mon point d'évaporation. Je savais que Party n'allait pas résister à l'envie d'employer la manière forte. J'étais sûr qu'il allait se pointer dans l'aller et crever le ballon.
Je disparus et m'arrêtai un peu plus loin pour jeter un coup d'oeil dans l'allée. J'entendais des grognements gutturaux. On aurait dit un cardiaque en train de baiser une nymphomane en essayant de se faire passer pour un tigre en rut. C'était le balllon qui grognait: il avait immobilisé Party dans une prise à lui broyer les os. Mon coeur se mit à avoir des ratés, mes guibolles se transformèrent en coton hydrophile et je m'effondrai dans une boîte à ordures.

"la douce colombe est morte" de Barbara PYM

c'est l'histoire d'une charmante célibataire d'âge mur et de sa rencontre lors d'enchères avec 2 messieurs antiquaires, l'un de son âge Humphrey et son jeune neveu James. Bien que très charmante Léonora voit s'enfuir le temps dans son miroir et elle trouve en James sa dernière chance d'un amour romantique, comme elle l'a toujours imaginé : promenades, invitations au restaurant, fleurs, tendre complicité, prévenance.

"Léonora se flattait que sa vie fut à l'image de sa sérénité, au-delà de toute passion, ou, plus rarement, de l'émotion retrouvée dans la paix de la mémoire. Mais y avait-il eu vraiment, de la passion - ou même de l'émotion ? Une ou deux scènes de larmes au lit - car elle n'avait jamais aimé ce genre de choses - et maintenant c'était un tel soulagement de ne plus avoir à s'inquiéter.
Ses amis hommes étaient pour la plupart des messieurs cultivés d'un certain âge, qui admiraient son élégance et ne demandaient rien de plus que le plaisir de sa compagnie. Des hommes qui n'étaient pas sans ressembler à Humphrey Boyce, en vérité"

Elle a deux amies dont elle n'apprécie pas leur choix de gérer elles aussi la solitude, l'une Liz a reporter son amour sur ses chats, l'autre Meg qui a besoin de la présence d'un jeune homme homosexuel qu'elle materne dans sa maison.

Léonora a une vie confortable dans sa maison meublé en style victorien. Une rivalité jamais exprimé s'installe chez Humphrey vis à vis de son neveu James, qui a l'affection de Léonora, alors qu'il souhaiterait plus d'intimité avec Léonora alors que,patiemment, mais sûrement, elle installe James dans son univers et jusque dans sa maison. Ayant eu connaissance de l'aventure que James a avec une jeune fille, Léonora fait transférer les meubles de James dans un étage de sa maison dans l'appartenant de sa locataire, une vieille fille qu'elle a sans scrupule "expulsée".

Elle ignore qu'au cours de son voyage en Europe James a fait la connaissance de Ned, jeune homme dont Léonora reconnait d'emblée comme un adversaire. James s'éloigne de Léonora pour vivre discrètement son amour avec Ned, jusqu'à ce que ce dernier lassé de son aventure avec lui retourne aux USA, non sans avoir culpabilisé James sur son attitude envers Léonora et l'avoir incité à renouer des liens avec elle.


James que Léonora, comme dans ces vers

"j'avais une colombe et la douce colombe est morte ;
Et j'ai pensé qu'elle était morte de chagrin..."
"O, quel pouvait bien être ce chagrin ?
Ses pieds étaient liés par un unique fil de ma propre main tissé"

s'était attaché, s'était envolé et à son retour elle n'avait pas voulu reprendre le fil brisé ; "on le comprend".

L'homosexualité est abordé avec sagesse, presque indifférence, ni les personnages, ni l'auteur n'apportent de jugement.

L'utilisation justement de ce pronom impersonnel "ON" accentue la distance entre l'univers de cette classe de gens et les autres

"On a le sentiment que le simple fait de se servir de pétrole est quelque peu dégradant - le genre de choses que font les Noirs, qui renversent les poêles à mazout et mettent le feu."

"En outre, il y avait des gens qui s'étaient rassemblés autour, criant et s'exclamant, un homme et deux petits garçons avec maman et grand-mère, sans doute, en cardigan d'orlon blanc assez transparents et robes fleuries. Comment des gens pareils arrivaient-ils à se libérer pendant la semaine ? se demanda Léonora."

L'écriture est agréable et douce, mais cet univers feutré et ces personnages satisfaits de leur sort mais si ignorants des gens qui ne sont pas de leur milieu ont considérablement contribué à diminuer le plaisir de lecture.

cependant merci à Arabella pour ce choix.

Ce n'était pas trop ton univers à ce que je vois Bédoulène.

mais je ne regrette pas la lecture Arabella, peut-être même tenterai-je un autre livre

Tant mieux alors Bédoulène.

Mon livre est terminé depuis une semaine (voire 15 jours), mais je suis un peu flemmard ces temps-ci...
Bon J'avais demandé à zazy un livre marrant : mission réussie 5/5 zazy !

"Le gynophage", d'Alain LEVRERO et Jean-Pierre CABANES

Gustave Cabrero, dit Gus, est un homme médiocre sur tous les plans jusqu'à ce qu'il mange sa femme qu'il a tué en état de légitime défense. Et très vite, il se transforme : beau, intelligent, charmeur... Etonné lui-même, il renouvelle l'expérience et sa métamorphose est toujours meilleure ! Il décide alors, sur l'incitation de Marisol, sa nouvelle compagne d'ouvrir un restaurant afin de faire bénéficier les autres de son expérience. Et la réputation de son établissement et de son talent de chef remontent jusqu'aux plus hautes instances. Il est alors convié, un soir de mai 2007, à confectionner le repas qu'a décidé d'organiser le président nouvellement élu... Mais il n'y a pas loin du Capitole à la roche tarpeïenne. C'est ce que découvrira Gus.

Difficile pour moi d'expliquer pourquoi le livre m'a fait rire, mais c'est réussi ! Les personnages sont truculents : le monde de Gus avant sa découverte (sa femme "Friquette", Sauveur le barman...) le "Maître", censé défendre Gus, les jumeaux adoptés par Gus (quel grand coeur !) lors de la journée "Portes ouvertes" de l'orphelinat de la police...

Un vrai bon moment de franche rigolade !

Ouh ça a l'air drôle tout ça...

j'aime bien la manière dont tu nous parle de ton livre Lexini, ça nous donne envie de le lire en tout cas

Vous salivez ? J'en suis fort aise. Et bien... goûtez, maintenant !

ça me fait penser à une pièce de théâtre que j'ai vu un jour, un monologue avec un professeur qui expliquait tout le bien fondé de manger les enfants des pauvres, ça à l'air atroce mais il arrivait presque à nous convaincre ! d'ailleurs cette pièce était tirée d'un livre dont je ne me souviens plus le nom si ça vous dit quelque chose.

Ma Pal est tellement pleine que je ne sais plus par quel bout la commencer !

Le livre dont tu recherche le titre est un livre de Swift, Modeste proposition.