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| Chaine lecture mai 2012 ? | |
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Auteur | Message |
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touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Dim 24 Juin 2012 - 9:43 | |
| - Arabella a écrit:
- Le livre dont tu recherche le titre est un livre de Swift, Modeste proposition.
ah oui c'est ça ! merci beaucoup ça fait des années que je me dis que je le lirais bien | |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Dim 24 Juin 2012 - 17:22 | |
| PAs encore commencé, mais ça viendra, j'ai le livre.... | |
| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Dim 24 Juin 2012 - 20:07 | |
| en tour cas j'avais adoré l'interprétation théâtrale | |
| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Dim 24 Juin 2012 - 20:09 | |
| he viens de retrouver l'archive de la pièce
http://archives.nest-theatre.fr/medias/saisons/90-91/bulletin_mai.pdf
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| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Mer 4 Juil 2012 - 21:55 | |
| Enfin, mon commentaire pour la chaîne de lecture arrive ! Une lecture divertissante mais pas inoubliable... Peut-être pas vraiment mon style ? La commedia des ratés (1991) de Tonino Benacquista D’emblée, Antonio donne le ton en nous présentant son environnement d’une manière sardonique–ton que l’on retrouvera dans chaque page de ce livre, aussi mordant lorsqu’Antonio l’utilisera pour décrire les étapes de la progression de l’intrigue que lorsqu’il partagera avec son lecteur des réflexions sur la question de ses origines. Les deux semblent d’ailleurs fortement liés car c’est en revenant à Sora, la ville italienne dont sont issus ses aïeux, qu’Antonio se retrouve empêtré dans une histoire qui deviendra beaucoup plus compliquée et dangereuse que ce qu’il avait initialement prévu. Après la mort de son ami Dario, lui aussi immigré italien quoique plus attaché à ses origines que ne l’est Antonio, ce dernier décide d’élucider le mystère de sa disparition en revenant sur les derniers projets qui avaient animés feu son ami. Ainsi, Antonio se retrouve dans le patelin de ses ancêtres, découvrant les terres sur lesquelles pousse un raisin de mauvaise qualité et dont on tire un vin tout aussi médiocre. Véritable gâchis que cet héritage familial même pas foutu de mettre un peu de beurre dans les épinards des rejetons... Dario en avait pris conscience rapidement et Antonio, mis au courant des projets fomentés par son ami pour redonner un peu de valeur financière à ces terres, décide de poursuivre la tâche entamée par son ami. Pour attirer l’attention sur ses vignes, Antonio invoque les miracles religieux les plus grossiers (on en aura la preuve : ce sont aussi ceux qui marchent le mieux). Hélas, il est loin d’imaginer les conséquences qui découleront de cette mise en scène. Antonio se retrouve dépassé par les évènements, abruti devant le spectacle de l’enchaînement des faits, spectateur effrayé des mœurs d’un pays qu’il connaît mal. Ce sera l’occasion de faire surgir une foule de personnages typiques, d’autant plus stéréotypés que l’on sent qu’Antonio craint d’avoir quoi que ce soit de commun avec eux. On retrouve la mama italienne, diva de l’assaisonnement des pâtes et spécialiste du zapping télévisé ; le faux aveugle qui ne cesse de chanter en déambulant à travers les champs ; la mafia locale ; les ressortissants de la période Mussolini ; et plus généralement, une population encore fortement ancrée dans les traditions et coutumes chrétiennes. Antonio n’est pas à l’aise mais cette confrontation lui permettra de soigner le mal –la honte de ses origines fantasmées- par le mal –la découverte des plus ardents représentants de ses origines. Lui qui cherchait coûte que coûte à se définir par opposition à sa patrie d’origine comprendra qu’il s’agit d’une démarche vaine puisque, de toute façon, Antonio est bien trop différent de la population locale pour qu’il puisse être assimilé à leur communauté. Ce retour au bercail familial permettra également à Antonio de comprendre certaines particularités du comportement de ses parents. L’agacement qu’il concevait parfois pour eux cèdera gentiment place à une forme de tendresse plus élaborée. Mais cette métamorphose n’est pas creusée car la Commedia des ratés n’est pas un livre sur les origines, et son intention première est de nous embarquer le long d’une intrigue bien ficelée. Cette intrigue, pas passionnante en soi, n’est toutefois pas désagréable à lire car Antonio nous la fait vivre à travers son regard chargé d’un mélange d’ironie et de lassitude bien dosé. Comble de l’ironie, Antonio se laisse rattraper par ses origines à travers ce trait de caractère universellement partagé de la gourmandise ; et s’il renie les autochtones, il ne crache jamais sur un café bien préparé ou un plat de pâtes bien accommodé. « Les rigatonis sont des pâtes larges, trouées et striées afin de mieux s’imprégner de sauce. Un calibre assez gros pour diviser une famille en deux, les pour et les contre, et chez nous, mon père à lui seul se chargeait du contre. Il a toujours détesté les pâtes qu’on mange une à une et qui remplissent la bouche. Il est fervent défenseur des capellinis, le plus fin des spaghettis, cassés en trois et qui cuisent en quelques secondes. Est-ce pour le geste agile de la fourchette slalomant dans une entropie frétillante, ou bien cet étrange sentiment de fluidité dans le palais, mais il n’en démord pas. »
Encore une fois, et cela semble être la grande leçon de ce siècle (en ce sens, l’originalité ne triomphe pas) : les anti-héros font preuve de leur talent à susciter la sympathie et le rire, et à conférer un surplus d’intérêt à une intrigue qui serait peut-être tombée dans l’anecdotique sans cela. J'avais posté sur le fil cuisine et littérature des extraits appétissants : Les secrets d'une sauce à l'arrabbiata par une italienne pure souche : - Citation :
- - […] Tenez, je vais vous apprendre à faire une sauce à l’arrabbiata. Il est dix-neuf heures quarante-cinq. Mettez la R.A.I.
Un jingle qui annonce une série de publicités. - Mettez votre eau à bouillir, et au même moment, faites revenir une gousse d’ail entière dans une poêle bien chaude sur le feu d’à côté, jusqu’à la fin des pubs. L’odeur de l’ail frémissant arrive jusqu’à moi. Les pubs se terminent. Elle me demande de zapper sur la Cinq, où un gars devant une carte de l’Italie nous prévoit 35° pour demain. - Dès qu’il commence la météo vous pouvez enlever la gousse de l’huile. On en a plus besoin, l’huile a pris tout son goût. Jetez vos tomates pelées dans la poêle. Quand il a terminé la météo, l’eau bout, vous y jetez les pennes. Mettez la Quatre. Un présentateur de jeux, du public, des hôtesses, des dés géants, des chiffres qui s’allument, des candidats excités. - Quand ils donnent le résultat du tirage au sort, vous pouvez tourner un peu la sauce, et rajouter une petite boîte de concentré de tomates, juste pour donner un peu de couleur, deux petits piments, pas plus, laissez le feu bien fort, évitez de couvrir, ça va gicler partout mais on dit qu’une sauce all’arrabbiata est réussie quand la cuisine est constellée de rouge. Passez sur la Deux. Un feuilleton brésilien tourné en vidéo, deux amants compassés s’engueulent dans un living. - A la fin de l’épisode ce sera le journal télévisé et on pourra passer à table. La sauce et les pâtes seront prêts exactement en même temps. Quinze minutes. Vous avez retenu ?" Le café selon Antonio : - Citation :
- « Certains auraient pris une cuite, moi je fais un café qu’il aurait bu en connaisseur. De l’eau minérale, avec juste une toute petite pincée de sel. Le café, un mélange colombien, que je mouds assez gros, à cause du temps chaud. Je pose le filtre dans le réservoir et visse le couvercle. Qu’est-ce que tu dis de ça, Dario ? Ça t’étonne que je sois aussi méticuleux avec le café. Tu penses qu’un bon seau de lavasse me suffirait ? Tu ne vas pas me croire, mais l’expresso, c’est la dernière chose qui me rattache au pays. Phase délicate : déposer une larme d’eau dans le réservoir pour que les toutes premières gouttes de café qui vont sortir –les plus noires- ne s’évaporent pas sur le métal brûlant. Dès qu’elles apparaissent, je les verse sur un sucre posé dans une tasse, et mélange très fort pour avoir une belle émulsion brune. Quand le reste du café est sorti je remplis une tasse entière et y dépose l’émulsion qui reste en suspension et donne ce goût introuvable de ce côté-ci des Alpes. »
Mais se serait dommage de résumer ce livre à ses passages culinaires (surtout qu'ils ne sont largement pas majoritaires). Le pays, les racines, la ville, la campagne sont les thèmes principaux. Une belle description de la banlieue pour conclure : - Citation :
- Tu fais de la peine, banlieue. Tu n’as rien pour toi. Tes yeux regardent Paris et ton cul la campagne. Tu ne seras jamais qu’un compromis. T’es comme le chiendent. Mais ce que je te reproche le plus, c’est que tu pues le travail. Tu ne connais que le matin et tu déclares le couvre-feu à la sortie des usines. On se repère à tes cheminées. Je n’ai jamais entendu personne te regretter. Tu n’as pas eu le temps de t’imaginer un bien-être. Tu n’es pas vieille mais tu n’as pas de patience, il t’en faut toujours plus, et plus gros, t’as toute la place qu’il faut pour les maxi et les super. La seule chose qui bouge, chez toi, c’est la folie des architectes. Ce sont eux qui me font vivre, avec toutes ces maquettes qu’ils te destinent. Ta mosaïque infernale. Ils se régalent, chez toi, c’est la bacchanale, l’orgie, le ténia. Ils se goinfrent d’espace, une cité futuriste ici, tout près de la Z.U.P., à côté d’un gymnase bariolé, entre un petit quartier plutôt quelconque des années cinquante qui attend l’expropriation, et un centre commercial qui a changé de nom vingt fois. Si d’aventure un embranchement sauvage d’autoroute n’est pas venu surplomber le tout. T’as raison de te foutre de l’harmonie parce que tu n’en as jamais eu et que tu n’en auras jamais. Alors laisse-les faire, tous ces avant-gardistes, tous ces illuminés du parpaing, ils te donnent l’impression de renaître, quand, en fait, tu ne mourras jamais. T’iras chercher plus loin ,tu boufferas un peu plus autour, mais tu ne crèveras pas. C’est ça, ta seule réalité. Il est impossible de te défigurer, tu n’as jamais eu de visage.
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| | | touti Main aguerrie
Messages : 589 Inscription le : 07/08/2011 Age : 51 Localisation : Nancy
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Jeu 5 Juil 2012 - 7:47 | |
| je veux bien qu'Antonio me prépare un bon café ce matin ! merci pour ce résumé très attrayant qui nous donne envie de découvrir cette histoire et de parcourir les pages de ce roman | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Jeu 5 Juil 2012 - 7:55 | |
| Je l'avais plus lu dans l'esprit qu'en donne Chatperlipopette dans son commentaire. En tous cas, bravo pour ce commentaire qui, par sa forme donne déjà une idée du contenu du livre, et qui traduit en même temps ton ressenti (beaucoup sur Parfum ont ce don, d'ailleurs). Comment fais-tu pour ressortir tout un passage du livre, tu lis le roman en pensant déjà à ton commentaire ?
Dernière édition par Exini le Jeu 5 Juil 2012 - 20:58, édité 1 fois | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Jeu 5 Juil 2012 - 20:20 | |
| - Exini a écrit:
- Comment fais-tu pour ressortir tout un passage du livre, tu lis le roman en pensant déjà à ton commentaire ?
En cours de lecture, je gribouille mon livre pour marquer les passages que j'aime le plus, ou que je trouve originaux, intéressants... bref : mémorables ! Et je reviens dessus une fois que j'ai terminé le livre... | |
| | | Bédoulène Abeille bibliophile
Messages : 17270 Inscription le : 06/07/2007 Age : 79 Localisation : Provence
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Ven 6 Juil 2012 - 19:17 | |
| ton commentaire me laisse penser que je pourrais apprécier ce livre (et j'aime la cuisine Italienne ) je note donc ce livre | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Ven 6 Juil 2012 - 19:20 | |
| Attention, Bédou ! Comme l'a fait remarquer Colimasson, ce n'est pas un livre de cuisine (loin de là) ! | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Sam 7 Juil 2012 - 19:03 | |
| En effet, mais disons que c'est un petit supplément pas désagréable du tout ! | |
| | | Exini Zen littéraire
Messages : 3065 Inscription le : 08/10/2011 Age : 51 Localisation : Toulouse
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Sam 7 Juil 2012 - 19:10 | |
| A TAAAAAABLE ! Le samedi, c'est rigatonis. | |
| | | colimasson Abeille bibliophile
Messages : 16258 Inscription le : 28/06/2010 Age : 33 Localisation : Thonon
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Sam 7 Juil 2012 - 19:18 | |
| Il me ferait presque aimer les pâtes ce sagouin ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Lun 23 Juil 2012 - 19:25 | |
| La puissance des vaincus
Je n'ai hélas pas réussi à accrocher. Pourtant l'écriture et le style me plaisaient ainsi que l'histoire qui est riche et mouvementée. Cependant je n'ai jamais réussi à "accepter" les personnages. Que cela soit le personnage principal, Thomas, son frère, son beau père et les personnages secondaires leurs personnalités ne m'ont soit pas parus crédibles soit pas du tout intéressé. ils sont tiraillés entre caricatures et personnages tellement nuancés qu'ils en deviennent fades. On a l'impression que Lamb cherche à créer une hiérarchie d'importance entre les personnages grâce à ce procédé mais cela ne fait que rendre lourd et prévisible certains pans du récit. L'autre bémol est selon moi l'organisation des dialogues, ils n'apportent pas forcément quelque chose et semblent des fois là pour rompre une narration trop longue. Pourtant la narration de Lamb est très agréable et permet de faire évoluer l'histoire bien plus rapidement que le dialogue. C'est paradoxal mais on en revient toujours à la disharmonie entre les personnages. Une histoire prometteuse, une écriture simple et limpide mais je n'ai jamais pu m'immerger dedans. Je remercie Krys car grâce à elle je connais un peu un nouvel auteur que je n'aurais pas lu sans son invitation. Toute lecture est un enseignement donc merci krys. |
| | | Cassiopée Main aguerrie
Messages : 347 Inscription le : 28/07/2011 Localisation : France
| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? Jeu 26 Juil 2012 - 21:36 | |
| LIBIDISSI de Georg KleinEt bien voilà un roman qui n’est pas simple à aborder ni à continuer encore moins à finir…. A ne pas lire sur la plage !
Libidissi…. Une ambiance lourde, une écriture très complexe employant un «nous collectif» dont on ne sait pas toujours qui il représente. De plus, beaucoup de verbes au passé-simple avec des terminaisons en «âmes» pas très heureuses. Un premier personnage principal qui donne l’impression d’être un tantinet névrosé en employant la formule «Moi= Spaik», ce qui ne donne pas de fluidité au texte, loin de là… Des phrases longues, quelquefois alambiquées, avec des descriptions qui m’ont de temps en temps pesées (les locaux ou l’art du hammam ne faisant pas avancer mon intérêt pour ce pauvre héros)… Spaik est poursuivi, il sait qu’il va être tué car son temps est révolu. Par qui, de quelle façon, pourquoi? Toute l’ambivalence, l’ambigüité sont là… Qui, quand, comment? «Le» tueur prendra alors la parole à son tour…. Alternance des deux voix ….. Impression bizarre de lenteur tant la mise en place des faits se traîne… Parallèlement cette abondance de détails vous fait pénétrer dans le livre ….pour mieux vous imprégner de l’atmosphère …. C’est un roman tentaculaire, qui dégage une impression malsaine par ce qu’il évoque de façon cachée, il met mal à l’aise (c’est le but) et vous laisse avec des questions …. Et des réponses dont vous n’avez aucune certitude que ce soit les bonnes …..
Merci à la sympathique chaîne de lecture pour cette découverte! | |
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| Sujet: Re: Chaine lecture mai 2012 ? | |
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| | | | Chaine lecture mai 2012 ? | |
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