Expositions vues par les parfumés

tina a écrit:

Va voir BONNARD, sans faute !
Je repasserai dire mon enthousiasme. J'y étais hier soir.

Divin, ce type...

J'avais vu la grande et belle rétrospective au musée d'art moderne il y a quelques années. C'était magique.

J'aimerais voir également l'expo Markus Lüpertz au même musée d'art moderne.

Markus Lüpertz, je ne connais pas.
Nulle en art actuel.

Marko a écrit:

tina a écrit:

Va voir BONNARD, sans faute !
Je repasserai dire mon enthousiasme. J'y étais hier soir.

Divin, ce type...

J'avais vu la grande et belle rétrospective au musée d'art moderne il y a quelques années. C'était magique.

Très belle effectivement, ainsi que la rétrospective à Beaubourg en 1984 dont j'ai encore le catalogue qui s'ouvre par cette citation "J'espère que ma peinture tiendra, sans craquelures. Je voudrais arriver devant les jeunes peintres de l'an 2000 avec des ailes de papillon" ; contrat plus que rempli (bien que techniquement les nabis aient cultivé la cuisine dangereuse) ! Par ailleurs, Bonnard est bien représenté dans les musées français. C'est pourquoi j'irai voir en priorité Velasquez. Et puis... Bonnard si j'en ai la possibilité parce que cette peinture est un vrai enchantement, triomphe de la couleur et de la joie de vivre

Et amour des animaux. Chiens et chats sont omniprésents.
Sans compter l'ami Vuillard, autre géant discret.

LES TUDORS - Luxembourg


A voir pour la qualité exceptionnelle des tableaux d'Holbein, entre autres, les miniatures d'Hilliard et de nombreux peintres nordistes, seuls capables d'appréhender à ce point le chatoiement des matières, pierreries, velours, et autres costumes d'apparat littéralement écrasants de majesté.

Capables aussi d'asseoir, par la force de l'image, la monarchie.

Je ne sais qui m'impressionne le plus, d'Henry VIII ou d'Elisabeth Ière. Quoique Marie Tudor n'est pas mal non plus, dans son rôle rigide.

Henry VII, comme pacificateur ou encore le jeune Edouard, bien déterminé et plutôt futé pour son jeune âge.

On réfléchit sur l'imagerie royale, la propagande généalogique (rose omniprésente), le symbole de l'opulence (or), les méthodes de pouvoir. L'entourage est évoqué et de grandes figures comme Thomas More ou Wosley.

Ainsi que l'imaginaire qui s'est emparé de cette famille somptueuse et cruelle, mais ces fins de temps médiévaux n'étaient tendres nulle part.

Renaissance...

Pour la pensée antiquisante, l'esprit critique (le vent luthérien souffle), la royauté presque comme un sacerdoce, totalement magnifiée.

Très didactique, évidemment historique. On retrouve le grand émule d'Henry VIII, notre sémillant François Ier (portraits de Joos Van Cleve).

Une belle triangulaire en ce temps là : Henry VIII, François Ier et Charles Quint. Sans omettre Soliman le Magnifique ou les papes, tous plus princes les uns que les autres.


Grosses carrures dignes de cette riche période.

Une salle est dédiée aux écrivains, de Shakespeare à Hugo, ainsi qu'au cinéma, toujours avide de grandes figures politiques.


Je vais maintenant tenter d'aller à la BnF voir François Ier. La Renaissance est plus italianisante chez nous.

A comparer.

tina a écrit:

LES TUDORS - Luxembourg

Je vais maintenant tenter d'aller à la BnF voir François Ier. La Renaissance est plus italianisante chez nous.

A comparer.

Pas complètement en fait. Les apports des Pays-Bas méridionaux sont très importants et ont été souvent minimisés. Sinon, merci pour ce commentaire sur l'exposition consacrée aux Tudors. Samedi, je vais essayer d'aller voir Velazquez

Tu penses à l'art Flamand ?
Présent également dans le travail du paysage chez Velasquez.

J'ai vu qu'à la rentrée, on aura Fragonard (plus exactement "Fragonard amoureux", waow...) au Luxembourg et Vigée Lebrun au GP.

Trop génial !

J'irai sans faute voir Bonnard. Je l'avais juste raté la dernièrre fois.

Tiens j'ai écouté cette émission ce matin sur "Les bas-fonds du Baroque" au Petit Palais. Tina...et Expie? en avaient parlé il me semble. Si ça vous tente.

Ici...

Velasquez (samedi en fin de matinée, il y avait peu de monde . Je confirme que c'est une exposition à voir ABSOLUMENT. Ne serait-ce par la rareté des oeuvres de l'artiste en France (les Velasquez du Louvre ont été réattribués à l'atelier ou à son comparse del Mazo. Le seul, probablement autographe, est un portrait de Philippe IV en chasseur, considéré comme une oeuvre d'atelier et déposé de ce fait au musée de Castres !). Velasquez est avant tout un immense portraitiste. Pour moi, le summum est le portrait du pape Innocent X, accompagné dans l'exposition de son esquisse préparatoire. C'est un tableau vraiment incroyable et on comprend qu'il ait pu fasciné Francis Bacon. Seul, au 17e siècle, A. Van Dyck, mais dans un style radicalement différent, pouvait faire preuve d'un tel talent. Mais je pense, que Velasquez était tout de même un ton au-dessus (appréciation subjective !). Une autre oeuvre fascinante présentée est bien sûr la "Venus au miroir", "plus belle nuque..." (Mouais, mouais, je trouve la citation un peu hypocrite, mais ne sombrons pas dans la vulgarité ). Je pourrais parler également du portrait de l'infante Marguerite, celui du prince Baltasar Carlos sur son poney etc. L'exposition est très bien construite, elle montre les différentes étapes de la carrière de l'artiste et les enrichissements qui en résultent (séjours en Italie notamment). En sortant, on mesure mieux la part qu'un peintre moderne comme Edouard Manet doit au grand sévillan !
Dans la foulée, j'ai revu plus longuement "Poussin et Dieu" au musée du Louvre. Là encore, c'est une exposition à voir ABSOLUMENT pour les amateurs de ce peintre. Une trentaine de tableaux viennent de musées étrangers, et non des moindres : outre "Orion aveugle guidé vers le soleil" déjà cité, je mentionnerai le "Martyr de saint Erasme" du Vatican, la "Sainte famille" du musée de Cleveland, "l'Annonciation" de la National Gallery, le "Pyrame et Thisbé" de Francfort, parmi les plus célèbres. Le propos de l'exposition a été critiqué. Il est en effet délicat de connaître les sentiments religieux de l'artiste à partir de ses oeuvres seules. Mais une telle réunion de chef d'oeuvre de Poussin est tout à fait exceptionnelle .

ça tient jusqu'à quand Poussin ?

animal a écrit:

ça tient jusqu'à quand Poussin ?

Poussin : 29 juin.

L'exposition Velasquez est très bien, effectivement (incontournable, comme on dit). On peut juste reprocher les explications à côté des toiles qui sont très petites alors qu'il y a beaucoup de place, et qui ne sont qu'en français (ah bon, il faut penser aux touristes ? ben oui !). D'un autre côté, le contenu de ces petites explications n'est vraiment pas essentiel, elles traitent généralement de problèmes d'attribution.

eXPie a écrit:

animal a écrit:

ça tient jusqu'à quand Poussin ?

Poussin : 29 juin.

L'exposition Velasquez est très bien, effectivement (incontournable, comme on dit). On peut juste reprocher les explications à côté des toiles qui sont très petites alors qu'il y a beaucoup de place, et qui ne sont qu'en français (ah bon, il faut penser aux touristes ? ben oui !). D'un autre côté, le contenu de ces petites explications n'est vraiment pas essentiel, elles traitent généralement de problèmes d'attribution.

Tout à fait. C'est un problème récurrent dans les expositions et les musées. Les cartels sont imprimés en petits caractères. C'est particulièrement sensible dans l'exposition Velasquez ou certaines salles sont peu éclairées. J'ai vu des visiteurs se pencher en avant pour essayer de déchiffrer les textes.

De mon côté, week-end dédié à l'art :
1. LE BAROQUE ET SES BAS-FONDS au Petit Palais - Excellente
2. FRANCOIS Ier - Bnf - Grosse déception
3. LES ROUART - YERRES (maison Caillebotte) - très belle


LE BAROQUE ET SES BAS-FONDS      

Je ne vais pas répéter ce que vous dites mieux que moi, mais alors au Petit-Palais, ils ont assuré ! Qualité des oeuvres, didactisme, poèsie, concepts très bien exposés. J'en ai plus appris en 70 tableaux qu'en 20 livres et je reste fascinée par le tableau interdit de Lanfranco, son bel éphèbe inverti...

Mais tant d'autres me parlent autant ! Mélange de sordide, de misère et pourtant, de poèsie, cette raclure qu'on appelle l'être humain qui salit tout (urine même sous les cariatides) et transcende pourtant ce monde imparfait.

A priori, loin du sacré dans sa thématique, cette expo a pourtant de quoi subjuguer par les coups de pinceaux insolents et faceurs, la grivoiserie, l'occultisme, et cette noirceur envoûtante et...démoniaque ! L'autre face du sacré, non ?

Grande admiration pour Valentin et ses créatures solitaires, mélancoliques, un peu perdues. Dialogue silencieux d'une force inouïe.


FRANCOIS Ier - Bnf

En gros, quelques tableaux phares que nous connaissons tous : Clouet, Rubens, Joos Van Cleve. Tout cela vient du Louvre. Les organisateurs ne se sont pas trop fatigués.
Puis, des médailles et le thème de l'imagerie royale.
Mal traité, trop sommaire.
Cette expo ne sert pas ce grand monarque, complexe, complet, faillible. Et encore moins ce moment Renaissant, si important pour l'histoire des formes et de la pensée.

Franchement, ils ont foiré.

Avec un thème pareil, faut le faire !

Reste François 1er lui-même.
On l'aurait beaucoup aimé sur PDL, car il possédait de belles éditions de livres. Elles y sont. Mais les livres sont fermés. Intérêt pour le public ??

Pffff...


LES ROUART - YERRES

Henri, Ernest et Augustin. Je ne déroule pas leur biographie, qu'on trouve partout. L'expo contient aussi 2 oeuvres de l'incontournable B. Morisot et est bien présentée. L'influence de Degas, de Monet sont patentes et surtout, les personnalités de ces 3 peintres collectionneurs, esthètes, amateurs éclairés et discrets.
Qu'il aurait été doux de discuter art avec eux...

A noter : de nombreuses oeuvres mettent en scène des personnages lisant. Je vous laisse imaginer l'atmosphère moelleuse de ces portraits traités tout en intériorité.

De vraies qualités graphiques, des angles de vue originaux, et pour Augustin, le thème de l'enfance admirablement rendu. Notamment dans le sommeil.

Eh bien, j'ai fait mon plein de pureté...    



A vous lire, je vais aller voir POUSSIN. Un peu une inaccessible étoile pour moi. Et ce n'est pas faute d'avoir lu Rosenberg ou Prat. Mais l'artiste ne livre pas si facilement ses secrets... Comme tous les grands !


Il y a aussi  CHARLES DE LA FOSSE à Versailles, mais je n'ai pas le temps.

Nicolás Muller (1913-2000). Traces d'un exil
du 22 novembre 2014
au 31 mai 2015
Tours

jeudepaume.org


Il était temps que j'y aille ! Comme d'habitude (après tout ça en devient une), ce n'était pas mal mais trop léger.

Pour revenir au sujet, l'expo propose un tour d'horizon de l'oeuvre de Nicolás Muller. Très tôt passionné par la photographie il en vient plus tard à délaisser des études peu inspirantes pour s'y consacrer pleinement. D'abord dans sa Hongrie natale avec des séries de photographies dans la veine documentaire et sociale de l'époque. Ce qui est présenté est sobrement beau et efficace dans le témoignage de conditions de vie difficiles.

A la fin des années 30 il rejoint Paris où il fréquente d'autres artistes hongrois, en 38 il part au Portugal, puis repart à Tanger. Le Portugal est une autre occasion de mettre en oeuvre son talent documentaire (on profite d'ailleurs aussi de Marseille) avec des femmes au travail sur les ports ou des portraits de gamins. Tanger, en marge de la guerre, donne un foisonnement très lumineux, quelque chose de peut-être plus doux.

Ensuite il y a des photos du Maroc puis de l'Espagne où il s'établit. Apparaissent plus de travaux de commande avec des portraits d'artistes et des photos pour la promotion du tourisme. Quelques trucs pas mal, notamment (mais pas mis en valeur) une série de portraits de mains pour les artistes.

Pas un gros choc mais une impression forte, cette vision photographique européenne n'a pas à pâlir devant les visions américaines par exemple, conservant ce qu'il faut de distance pour ne pas provoquer le malaise tout en donnant à réfléchir et à reconnaître.

Par contre on reste sur sa faim avec les deux étages consacrés l'un à une peintre locale ? et l'autre à une expo sur les systèmes de notations pour la chorégraphie (étonnant tout de même ce truc). En récupéré au moins un aurait peut-être permis de mieux comprendre et mieux voir pour le visiteur qui ne souhaite pas profiter du toujours mal pratique film documentaire assez long projeté au fond d'un trou...

- - -

Merci Animal!

De mon côté j'ai vu 2 chouettes expos dans le cadre de Mons 2015 capitale européenne de la culture.

Clouds au château du Roeulx (dont la merveilleuse sculpture de Jaume Plensa) et La salle des pendus de Boltanski au MAC's du Grand Hornu. J'essaierai de dire quelques mots sur le fil de Boltanski car l'expo était superbe et parfaitement adaptée au lieu.