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| Béatrix Beck [Suisse] | |
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animal Tête de Peluche
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| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Sam 31 Mar 2012 - 17:41 | |
| et un entretien avec Valérie Marin La Meslée dont le lien n'a pas l'air d'être sur le fil, et qui répond à certaines questions sur son écriture notamment et ce qui pourrait la desservir, je pense à la discussion avec bix un peu avant : Béatrix Beck, écrire comme on rêve.
et tout bientôt aux Editions du Chemin de Fer : Gide, Sartre et quelques autres. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Dim 1 Avr 2012 - 22:26 | |
| Cou coupé court toujoursIllustré par Mélanie Delattre-Vogt (pour un aperçu, voir le site des éditions du Chemin de Fer : chemindefer.org) - Citation :
- – Entrez entrez, crie la septuagénaire. Je suis nue comme le petit Jésus mais ça ne fait rien.
Le plombier entre. A tous les étages la radio annonce le retour des chalutiers Nini et Notre-Dame. Les femmes courent au port prendre la paie avant qu’elle ne soit bue.
Cou coupé court toujours pourrait n’être que l’histoire tristement banale d’Edmond Surnin qui, depuis que sa femme l’a quitté, tente de préserver tant bien que mal un reste de foyer avec ses deux filles. Mais il y a l’incroyable inventivité de Béatrix Beck, qui bouscule la forme romanesque traditionnelle, se joue des mots et du lecteur, faisant de la truculence et de l’irrévérence ses mots d’ordre. Dans ce roman paru pour la première fois en 1967 et salué par la critique comme “un chef-d’œuvre de malignité, de tendresse et d’invention”, Béatrix Beck, dans la lignée d’un Queneau, fait feu de tout bois pour conjurer la dureté de l’existence et célébrer la puissance incantatoire de l’écriture.
Mélanie Delattre-Vogt s’empare de ces visions fantasques et délirantes et se plaît à incarner avec poésie et délicatesse l’orgie de mots réjouissante de Béatrix Beck. Toujours chez l'éditeur, une présentation détaillée et bien faite du texte et de sa place dans l'œuvre : clicIl ne s'agit pas d'un texte autobiographique bien que la mère et la fille Aronovitch soient discrètement présentes. C'est une des lectures les plus bizarres de Béatrix Beck. Ce petit récit attentif de petites vies de rien, celles de cet homme et de ces deux filles, l'une entrant dans l'adolescence et déjà mère pour sa sœur, avance par saccades, saccades entrecoupées sans que l'on sache toujours qui est qui pense quoi d'une marée de mots qui s'enchainent. Images religieuses, images de l'enfance, images brutales, calculs. Toute la ouate désordonnée mais si belle de Beatrix Beck qui donne avec humilité une vie différente à ces personnages. Encore entre l"épouvante et l'émerveillement. Le souvenir de la guerre est toujours présent, le travail, les difficultés de la vie quotidienne baignées dans ce monde multiple, ce coq à l'âne inimitable et imbattable avec une grandeur de flous et d'absences. Une impression de cocon aussi. Les illustrations traduisent très bien la coexistence avec des drapés mystérieux et une présence charnelle au pluriel. C'est l'enfance et la vie adulte. L'étrange figure cassée du père et de l'homme. Avec on ne sait quoi on sait que c'est un port du nord. Et puis la présence de la mer étonnamment juste (alors qu'elle est presque absente des autres livres). Elle opère avec un grand lavage, comme les lavages de parquet de cette petite famille. C'est triste un peu au moins, à la manière de la décharge. Mais c'est beau, toujours. et cette citation chipée chez l'éditeur : "Cette liberté que revendiquait le Nouveau Roman", dieu sait qu'elle l'applique et avec quelle grâce, avec quelle désinvolture. Chez elle ce ne sont pas les personnages que je vois. C'est l'écriture même, comme dans un poème, qui me touche, m'intéresse. Une véritable poésie se dégage de ses livres, une fantaisie toujours inattendue, une liberté dans l'imagination. Elle a une espèce de modestie qui est aussi de l'orgueil, légitime, et qui fait qu'elle se met peu en avant mais, de plus en plus, je crois qu'elle sera reconnue à la place qu'elle mérite." Nathalie Sarraute | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mar 3 Avr 2012 - 21:38 | |
| extrait : - Citation :
Claude enfant nouvelle après sa poussée fébrile, parcourt à pas de géant une ville nouvelle. Tout est ravivé, l'air tendu exprès. Les choses me tirent en avant à droite à gauche en haut viens Claude sur le toit marche sur le rien saute perce traverse je suis un bijou d'un milliard de milliards au fond de la mer je suis plouf un noyé hop je remonte Claude reine graine du monde couic je tue les autres. Il va sûrement m'arriver un bonheur : je suis trop heureuse ça ne trompe pas. L'évènement dépasse l'attente : au coin d'une rue, emplissant l'espace, la mère. Pareille à ma mère comme si c'était vrai pas Dieu possible. Dieu possible. Un miracle et je ne l'avais même pas demandé. Plus de distances je touche les bateaux au large je la touche. Jamais naître pour rester dans mon pays chaud et bien fermé. Ma toute mon cœur à moi double cœur crie Germaine à mi-voix. Mon toton ma biche en sucre mon loup doux. T'as maigri qu'est-ce que c'est que ces ils t'ont coupé les ah je m'ennuie de toi mon canard je pleure tous les jours. Tous les jours que Dieu fait, mon lilas. Ruissellement de la mer contre le rocher jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de rocher. Mon petit gars Claude ma poule faisane mon bonhomme en or je te languis. Claude étouffe l'impression que tant d'amour ne peut s'adresser à elle seule et soupçonne à peine, dans le ventre mappemonde contre lequel la pressent des bras passionnés des grappins tendres - une présence. L'enfant étouffe de félicité. Pourtant une question agite ses lèvres. - Comment elle s'appelle ? Miette de pain grain de sable du sablier des mers ma sœur haute comme trois pommes petit jésus en pâte d'amandes mon bouchon mon beau cochonnet c'est moi qui saurais bien jouer avec toi on jouerait à tout je t'apprendrais les métiers la bataille les devinettes. - Patricia. Ça te plait ? Drôle de mot. Peut-être qu'on n'a pas le droit de donner de vrais prénoms aux enfants qui ne sont pas de leurs pères. L'assistante sociale disait : intentez une action en désaveu de paternité. | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Dim 24 Juin 2012 - 9:28 | |
| La prunelle des yeux - Citation :
- Présentation de l'éditeur
Médecin devenu aveugle, Simon Lebarque a décidé de devenir écrivain. Pour se déplacer, il a recours aux services du fils de sa concierge espagnole, un adolescent prénommé Esteban (on dit Stéphane). Simon va faire de Stéphane son compagnon pour toute sa vie, au grand scandale de la mère du garçon, quand elle les découvre en "flagrant délice". Stéphane conserve cependant le soutien de sa soeur Angélique et, plus tard, il rentre dans les bonnes grâces de sa mère quand, ayant profité des leçons que lui a prodiguées Simon, il aura trouvé un bon travail. Cette peu banale histoire d'amour se déroule dans un mouvement de vaudeville. Ce qui compte, ici, comme toujours chez Béatrix Beck, ce sont les notations cocasses (la tribu espagnole), les vues originales (les aveugles), les dialogues, les inventions verbales Comment échapper à ce nom quand on fait partie de ce forum Curieuse que je suis, je voulais voir ce qu’il en est de cette auteure qui produit des étincelles dans les commentaires de ceux qui sont allés à la découverte. Livre choisit à cause de la 4e de couverture et j’en ressors avec toute l’admiration qui me précède dans les commentaires de ce fil. Quel talent pour donner une charpente à une histoire à travers les dialogues (90% de ce roman sont des dialogues), quel talent pour faire couler une langue « travaillée » sans que cela se ressente et aussi quelle belle histoire d’amour peu banale comme le dit le résumé ! Petit bémol dans le tout : la version e-book que j’ai choisi pour faire connaissance est très mal « assorti » : des enjambements de phrases un peu n’importe comment et très peu soignés, mais bon, cela n’a pas empêché le plaisir de découvrir une auteure à qui je vais revenir avec plaisir ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mer 8 Aoû 2012 - 22:45 | |
| (toujours un autre petit commentaire à la bourre, et on pourrait remettre les liens radio pour insister un peu... mais en attendant :) Moi ou autresDes nouvelles ! ou des contes, contes d'une sauvagerie heureuse, plaisir de la langue, marginalité rurale émerveillée, vieillesse libérée... Un inévitable pot pourri de maximes et de réflexions limpides qui vivent dans un monde presque différent, fascination de l'altérité mystérieuse. Les thèmes tournent beaucoup autour de la vieillesse et de la mort... de façon très vivante et vivifiante. Béatrix Beck n'a toujours pas son pareil pour tout dire comme elle l'entend. ça dépote, ça s'amuse, ça secoue, on rit même et ça se révèle d'une beauté étonnante et bouleversante de simplicité. D'ailleurs la première nouvelle, et la plus longue, Moi, Stanislas Lenclume, octogénaire vaut déjà tout un programme. Alors que la vie est plus lointaine et plus flou le voilà copain et le quatuor des gargouilles de l'église du village ! Vous en avez lu beaucoup des livres dans lesquels on peut s'appeler le plus naturellement du monde Herménégilde ? Non, sans doute. Cette fois ce sera fait. Et oui, et l'amitié est durable et cette imagination est elle moins vraie que le monde qui devrait être tristesse et affliction ? Et si c'est un jeu d'imagination, ce n'est pas un prétexte, ça tient du conte barbare autant que du manuel de survie en douceur. Les autres nouvelles se situent dans cette même veine poétique, l'absence de contrainte plus forte que de dire les choses comme elles apparaissent. Plus je lis et plus je suis sous le charme et envouté par cette écriture épurée mais jamais gratuite, jamais trop facile, jamais trop signifiante au risque de trahir l'esprit même. Le problème c'est que les gargouilles par exemple, ça ne colle pas, mais on les voit, on essaye d'imaginer la pierre, les grimaces, les présences intruses mais si belles. Et elle entretient et s'amuse d'une confusion des genres et des histoires qui vont avec. extrait des Mémoires d'un illettré - Citation :
Ils disent Ma bicoque derrière les thuyas Une petite villa toute simple. Moi, des nèfles. j'habite où j'habite. Bien malin qui pourrait trouver si on y explique pas. Et encore. Un coup d'épaule pour ouvrir le volet, un coup de genou pour fermer la porte, le bois joue. Ma mère je vous dis pas et mon père pareil. On habite un joli coin de France, il faut le dire vite, la France n'a pas de coins, on a torché assez de cartes de géo. Papa disait que les départements sont des topinambours, maman disait comme lui, il lui aurait fait avaler le bon Dieu sans confession et des couleuvres en supplément. Je voulais être éboueur, ils roulent, ils voient du pays mais pour ça il faut de l'instruction et du piston. Papa disait comme ça qu'il faut faire son trou. Il disait de même pour notre famille au Champ des Navets qu'ils étaient au trou. C'est tout de même pas eux qui les ont creusés, leurs trous. ça arrive que pendant les guerres qu'on soye obligés moi-même. Quand on scribouille ça fait pas du bien aux arbres. Faut que j'en plante un pour rattraper. Dans les putains de livres de classe ils mettent des chapitres mais dans la vie ya pas de chapitres. Ya même rien, en un sens. Et quelques faits divers et avis : Dédé-la-douleur, le film aux 7 oscars, sera projeté la semaine prochaine au cinéma "Les Lauriers". Transport gratuit pour les personnes du troisième âge qui en feraient la demande.Les feuilles qu'on appelle mortes même quand elles ne sont que tombées doivent être balayées devant les portes.Ou pour en revenir aux gargouilles : - Citation :
Perpétue m'a affranchi quant à sa sainte patronne mais les autres ? Dictionnaires. Sainte Aldétrude, fille des saints Vincent et Waudru, fut élevée par sa tante sainte Aldegonde à laquelle elle succéda comme abbesse du monastère de Maubeuge. - Citation :
(...) si bien qu'à l'agonie je me dirai : " Une mort imaginaire. Mon corps se fait des idées." Les enfants me fermeront les yeux sur leurs fautes. Araignée du chagrin, moutons de l'insomnie, bobinage des rêves, cafard de la vie. Irremplaçable et sans substituts. | |
| | | topocl Abeille bibliophile
Messages : 11706 Inscription le : 12/02/2011
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Sam 9 Mar 2013 - 16:22 | |
| La prunelle des yeux
Alors là, je suis carrément surprise.
J'attendais quoi de Béatrix Beck, quelle idée j'en avais ? Une grande dame de la littérature quand même, restée en retrait de par son austérité, une poésie bien-pensante, une certaine rudesse, un côté atone et réfléchi. Cette idée était peut-être bonne ou fausse, mais en tout cas, Béatrix Beck, je peux le dire maintenant, on y trouve autre chose.
Je ne sais si La prunelle des yeux est représentative de l'ensemble de son œuvre, mais en tout cas, Beatrix Beck sait y faire preuve d'une joyeuse dérision, d'un humour léger et sincère, pour créer un petit monde cruel mais enchanté, comme dit animal. On se promène entre fantaisie et cocasserie Un petit monde qui m'a pas fait penser à celui de Malaussène de Daniel Pennac, mais là, je m'avance, je dis peut-être une énormité.
En tout cas, une lecture légère et pleine de finesse, oui, Béatrix Beck, j’y reviendrai un de ces jours, tout cela m'intrigue.
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Dim 10 Mar 2013 - 22:16 | |
| Héhé, je suis ravi de lire que tu n'es pas au bout de tes découvertes (et des surprises !).
Je réfléchi sur le bien-pensant, atone et réfléchi parce que vu de l'autre côté de la barrière (une fois plus reconnaissant que pour d'autres lectures) on pourrait dire qu'elle est tout le contraire tout en sachant que ça ne dirait pas l'impression qu'on en a. Comme si par son sens de l'adversité elle était les deux en mêmes temps et avec son humour salvateur. Et puis disant beaucoup de choses elle est aussi discrète quand on y pense, notamment dans sa cuisine de mots.
Je risque de me répéter sans mieux comprendre le comment du pourquoi je l'apprécie tant... je suis toujours très content de lui savoir de nouvelles/nouveaux lectrices/lecteurs | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Lun 29 Juil 2013 - 22:05 | |
| En attendant notre compère exini sur le fil, nous allons profiter de la sortie récente du livre pour faire voisiner des différences. Entre le marteau et l'écume - Citation :
- De l’œuvre poétique de Béatrix Beck (1914-2008) nous ne connaissions jusqu’alors que les onze poèmes publiés dans la plaquette Mots Couverts en 1975. Dans un entretien datant de 1997, elle affirmait pourtant : “J’ai par ailleurs un recueil dactylographié, qui n’est pas imprimé… Il le sera peut-être après qu’il me soit arrivé quoi que ce soit…” Ce recueil inédit, intitulé Entre le marteau et l’écume, ouvre ce volume des poésies complètes qui réunit par ailleurs Mots couverts et de nombreux poèmes publiés en revue.
une présentation plus détaillée sur le site des éditions du chemin de fer : chemindefer.orgéditeur qui nous offre encore tellement de BB qu'on ne peut qu'être reconnaissant ! Et comme c'est bien fait le lecteur a un peu de la sensation de bric à brac consciencieux qui vient avec cette auteur au monde et à l'expression particulière. de bouts de cartons, de jeux de mots, de secrets. C'est entre Cou coupé court toujours (très bien publié aux mêmes éditions du chemin de fer) et les nouvelles de la fin, dialogues vivaces et indépendants. Une partie de l'écriture des poèmes se situe pendant la période ou BB a été prof au Québec et en Amérique. Pour qui s'est habitué et s'est retrouvé captif des pages où on ne passe pas du coq à l'âne mais ou tout cohabite instantanément si on ne peut pas dire qu'il y a surprise de fond il y a néanmoins surprise d'effet. Jeux de mots, jeux de vilains, et poésie narrative assez violente. Martellement d'assonances et ruptures à vif aux beaux milieux des rebonds de sens... et les thèmes de famille, de sexualité, de la mort, de religion assez noir mais bercé par les rimes, le rythme joyeux, les piques d'humour infernal et tout ce qu'il y a de familier et d'inexpliqué, déplacé, une mythologie du mot qui habite peut-être toute cette œuvre repliée, farouche. C'est intensément proche de son univers avec sans doute quelque chose de plus intime avec toutes ces blessures et échappatoires qui semblent jetées en l'état. Ce qui n'est pas tout à fait vrai, car il y a du choix et de l'écriture. Jamais neutre avec de l'esprit, quelques faux semblants, une toujours étonnante et désarmante combativité. Une radicalité sans affect. Une tristesse immense sans sensiblerie. ça doit rapidement être indispensable pour ceux qui gardent un attachement déraisonnable (est-ce si déraisonnable) à BB. Un autrement pas coupé du monde mais autre pour tout lecteur, une idée pour les réfractaires que poésie rime aussi avec sauvagerie. Un extrait tranquille : JardinL'homme-tronc désire la fille-fleur mais elle aime le jardinier
Lui préfère la monstrueuse de New York Sourit à la tétragone cornue
Cueille des gueules-de-loup pour son fils fou
Qui croit que les mots sont des animaux | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Lun 29 Juil 2013 - 22:50 | |
| c'est très étrange, j'étais à peu près sûre d'avoir écrit un commentaire à propos de Plus loin mais où et je ne le vois pas... Il est sans doute parti plus loin mais où ? En tout cas un livre qui reste en travers du gosier comme une histoire un peu râpeuse, urticante, triste et drôle, poignante et surtout rare, une écriture comme je te parle, une effusion qui renonce au déballage, une retenue qui chatouille, émeut, gratte la gorge et donnerait presque envie de pleurer ou de rire, de hurler ou de se mettre à murmurer. Beck, tout comme Sarraute*, maîtrise parfaitement son sujet et donne à lire une mouture forte et qui paraît après coup quasiment indispensable.
Merci animal pour le long long prêt...
* Je les compare car je trouve qu'elles ont toutes les deux une connaissance de la langue orale innée, indomptable et qu'elles savent chacune à leur manière la retranscrire avec un talent unique et rare. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Lun 29 Juil 2013 - 22:55 | |
| il n'y a pas de quoi, c'est fait pour !
je reviendrai avec un ou deux autres extraits, et quelque chose de ce qui accompagne les poèmes (ce qui se rapprochera sans doute de l'explication de cette comparaison). | |
| | | kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mar 30 Juil 2013 - 9:29 | |
| Le nouvel Observateur l'a mis parmi ses choix pour les lectures d'été:
La bibliothèque de l'été: Béatrix Beck, méchante comme une fillette source et suite | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mar 30 Juil 2013 - 13:08 | |
| mârci pour le lien. | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Jeu 1 Aoû 2013 - 22:43 | |
| - Béatrix Beck a écrit:
- Les comptines de notre enfance sont - sous une forme assonancée ou consonante qui tout à la fois favorise l'attention, la mémoire, et berce - des règlements de compte avec le réalisme. Par là elles accèdent à la poésie - parfois avec férocité
(...) D'autre part nos actes manqués et nos rêves foisonnent de calembours signifiants, lesquels ont l'avantage de dire plusieurs choses à la fois. Poissons et mères
Les poissons-volants du rêve volent de mes propres ailes Vendent la mèche pour une bouchée de pain Mangent le morceau Nagent entre deux eaux Se mettent en quatre Perdent le nord Les mères noient le poisson Ceux de la mère rouge se nourrissent de cérumen, de chair humaine Les poissons de la mère noire ont un goût de lait La mère blanche est gelée Le fleuve amour se jette ailleurs Verba volant par essaims Sortent de mon sein Tous les bras de la madrée nostrum m'enserrent Elle fait glisser de ma tête la couronne Qui sur mes yeux devient le bandeau du condamné à mère | |
| | | Maryvonne Zen littéraire
Messages : 4259 Inscription le : 03/08/2009 Localisation : oui, merci.
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mer 11 Sep 2013 - 22:13 | |
| Pour les enfoirés de parisien http://www.violetteandco.com/librairie/spip.php?article638 J'aurais même tenté le déplacement avec un autre emploi du temps...
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| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] Mer 11 Sep 2013 - 22:24 | |
| c'est une belle initiative ! | |
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| Sujet: Re: Béatrix Beck [Suisse] | |
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| | | | Béatrix Beck [Suisse] | |
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