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| George Oppen [Etats-Unis] | |
| | Auteur | Message |
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animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: George Oppen [Etats-Unis] Ven 17 Aoû 2012 - 22:56 | |
| George Oppen (1908-1984) Né dans l'état de New-York il déménage enfant pour la Californie (San Francisco). Il est fondateur avec d'autres poètes américains du groupe des objectivistes qui de façon pas trop dogmatique apportait une appellation pour des tendances ou une volonté convergente. Il vit quelques années avec sa femme Mary en France au début des années 30. Il cesse de publier (et d'écrire ?) de la poésie après son adhésion/engagement au parti communiste américain. Il est soldat pendant la seconde guerre mondiale et sera blessé et seul survivant de sa patrouille. Pour cause de Mc Carthysme ils partent pour le Mexique où il reprend la poésie. Retour aux Etats-Unis au début des 60 et poursuite de la poésie jusque dans sa maladie. Sa vie et ses expériences sont fortement présentes dans son œuvre. Lecture des poésies complètes publiées chez Corti : Biographie un peu plus étoffée et présentation du livre : jose-corti.frLecture faisant suite à une présentation de deux livres par leur traducteurs, soirée relatée : iciEt que je reprends en spoiler (et ça rafraichit les idées) : - Spoiler:
Hier soir j'ai donc profité de la soirée organisée par la librairie Le Livre dans ma petite ville mutante de Tours.
Une soirée organisée autour de la publication de deux recueils chez José Corti dont les invités étaient les traducteurs (les éditeurs étant dans l'assemblée) : - Stéphane Bouquet pour Villes suivi de Journaux de Paul Blackburn - Yves di Manno pour Poésies complètes de George Oppen
Deux poètes de la même génération et de première génération (parents immigrants et nés sur les sol américain), de la même mouvance (floue) objectiviste et qui ont commencé à publier avant la seconde guerre mondiale et ont repris après. Deux poètes à la fois proches et différents comme les deux traducteurs, Yves di Manno un peu plus âgé que Stéphane Bouquet et deux personnalités différentes mais partageant un même intérêt et une même passion (la poésie qu'ils pratiquent (exercent ?) aussi).
Après une introduction par un libraire comme toujours (et préparé), et un triste rappel que si leurs conviction ne flanche pas leur situation n'est pas simple, c'est Yves di Manno qui raconte la vie de George Oppen, notamment le souci politique (à gauche) et le sérieux du travail. Lecture de quelques extraits et de différentes périodes. Par manque de maitrise du sujet je dois vous passer, et c'est dommage, ce que j'ai entendu sur l'histoire de la poésie américaine. Ensuite c'est au tour de Stéphane Bouquet qui passe rapidement sur la vie de Blackburn beaucoup plus calme (et courte) pour lire un extrait d'un poème de médisance (j'ai oublié le terme technique) façon moyen-âge (le poète était fasciné par les troubadours) sur Toulouse où il a séjourné, on se rend compte tout de suite que le ton est moins sérieux, plus loin un poème le temps d'une finale de base-ball, un portrait de femme. Un effort du traducteur pour lire avec un rythme accompagné d'explications techniques et théoriques sur le souffle et la composition, là encore histoire de la poésie américaine et des noms comme Ezra Pound et William Carlos Williams (possible que je ne les place pas exactement au bon endroit).
Comme ça, et avec les extraits c'est déjà intéressant, parce que c'est cette culture ou ces images culturelles que l'on a au moins partiellement assimilées quant aux USA et le temps passé depuis et ce changement de ce grand pays, et l'europe et le lien avec elle. Mais la discussion entre les deux traducteurs et motivée par le libraire animateur a fait se dégager quelques petites choses marquantes...
La volonté de création de communauté ou le besoin de communauté de cette génération active de poète, qui cadre avec une vision à la fois présente, confuse et oubliée (effacée ?) que l'on se fait de ce drôle de pays.
La différence avec une poésie française qui aurait privilégié la langue, le jeu de la langue au détriment de l'objet mis en jeu dans la poésie. Les poèmes lus étant effectivement comme des esquisses, des instantanés très concrets d'une vision (pour simplifier). Sur quoi ce raccroche pour la France le passage du surréalisme qui dans son changement a aussi peut-être éloigné l'objet. Non sans un regard nuancé sur les différences et sans jugement de valeurs hâtif, c'est là aussi que c'est intéressant, les mondes et les idées se mêlent, il y a l'expression d'une vraie dynamique dans le rapport à ces formes différentes.
L'expression de cette différence d'approche, et de cette dénaturation parfois (aux moins à en croire ces deux hommes), ce détournement du concret, concret qui les a retenus donne une perspective pour le lecteur occasionnel et un peu méfiant de poésie, qui n'apparait pas tant abstraite que gratuite (au sens pas tout à fait bon du terme). Et la différence de structure (si on veut) à laquelle s'ajoute la différence de continent et de culture(s) et en plus les différences de moment : ces poètes ont été à la fois suiveurs, novateurs et suivis mais relativement discrets dans ce grand pays qui semblent avoir beaucoup changé (ça fait penser à quand on voit des vieux films us et qu'on en croit pas ses yeux de la liberté du contenu) font un mélange très stimulant et une possibilité d'éclairages sur des ombres préfabriquées de notre background culturel.
C'est ce qui fait la force, et en toute simplicité, de ce qu'ils arrivent à faire, la promotion est dépassée très naturellement par l'objet et le partage.
Je suis donc assez impatient de me plonger dans ces deux recueils qui m'inciteront certainement à chercher ce qui se passe en version originale. J'ai pensé aussi à nos parfumé(e)s qui regardent cette amérique comme kenavo et darkanny, et je me ferai une joie de partager ce que j'en trouve.
Il manque énormément de choses dans ce petit compte-rendu, et j'ai été impressionné par la connaissance et la capacité des intervenants à parler avec passion et recul de ce sujet étrange et qui semble difficile qu'est la poésie. pour conserver du sens un mot qui serait à rappeler est travail, dans cette discussion le travail et les choix pour l'expression et l'action (finalement, car l'action a des conséquences) font une évidence.
Le volume reprend plusieurs recueils que j'ai lus à des moments différents et en m'arrêtant parfois sur le forum pour conserver une trace : - Citation :
- Un poème de George Oppen, lu il y a quelques jours déjà mais j'ai pris le temps de retrouver la version originale :
Part of the Forest
There are lovers who recall that Moment of moonlight, lit Instant—
But to be alone is to be lost Altho the tree, the roots Are there
It is an oak: the word Terrifying, spoken to the oak—.
The young men therefore are determined to be Men. Beer bottle and a closed door Makes them men.
Or car.—Approach A town to be negotiated By the big machine
Slow, for a young Woman, kids In hand. She is
A family. Isn’t tenderness, God knows, This long boned girl—it is a kind of war, A tower
In the suburb.
Then the road again. The car’s Companion.
Si l'effet de transformation/complétion du sens par les transitions entre vers est visible, son accompagnement dans le rythme est terriblement smooth malgré les remous... et puis il y a cette photographie ténue de l'objet derrière, les hommes et les femmes, par l'éclairage bref et puissant, net d'une vision. Une part d'irrésolu cependant dans la préoccupation.
Je prends beaucoup de plaisir à lire ces poèmes, lecture avec des pauses mais plusieurs à la fois... je pense quand même que peut-être une version originale.... ou plus complet (je me doutais que ça servirait) : - Citation :
- J'ai honte, j'utilise ce fil comme un bloc-note pour ma lecture de George Oppen, voir deux-trois messages plus haut et ce poème : Part of the forest.
J'ai repris la lecture je garde une part de gêne avec la traduction, peut-être plus marquée avec les enchainements de This in Which et Of Being Numerous . Le sentiment d'une mobilité ou fluidité de la langue légèrement entravée ou détournée par le sens trop appuyé d'un mot. ça ressemble à un éternel problème de différence entre les deux langues c'est vrai (avec ou sans Shakespeare, pour mon souvenir de lecture de version bilingue et les extraits divers). (Pourtant dans les transitions réussies j'ai une certaine affection pour la traduction de Moo Pak qui est un mouvement pas mal traduit).
Bref, c'est étrange, et le sens des mots, l'appuie sur le sens par la traduction, je ne sais pas.
Mais je reviens aux effets de la lecture. Entre la ville, la mer, la recherche d'un état de présence (ah si il faut que je pense à cette histoire de brique) il y a avec la lecture un peu trop rapide mais suivie et une fois acquise la part d'humanisme et les tendances sociales une autre forme de modernité qui fait écho à ce que j'ai lu entre autres de Béatrix Beck (oui encore elle) sur l'écriture, la sienne et sa génération (au sens large). Un rapport à l'action.
- Béatrix Beck a écrit:
- "Puis l'écrivain s'assit avec nous autour d'une grande table et parla d'abondance, disant que le mérite de la littérature de notre temps était d'écrire : Il entra et il tira..." et non plus, à la manière d'auparavant : "Il entra comme... et il tira comme... ", remarque qui s'applique particulièrement bien au style de Malraux lui-même.
ça se recoupe (au moins en ce moment dans ce qui me sert de tête) avec l'épuisement du monde (là je décroche du rapprochement avec Béatrix Beck pour partir ailleurs), une sorte d'état fini du monde physique, au moins géographique. Plus de grandes découvertes, l'absence d'une forme de possibilité de nouveauté remplacée par autre chose de plus mécanique et mercantile, peut-être. Et en même temps c'est la lumière et des sortes de directions, d'intentions... et là je pense aux souvenirs de Nicolas de Staël ou Jacques Villon avec les couleurs particulières si vives. Presque une autre forme de retour sur l'existant, mais presque, forcément.
l'avantage d'un bonhomme comme Oppen c'est que le constat tenté est explicite.
mais ce n'est pas tout ça, extrait :
I cannot even now Altogether disengage myself From those men
With whom I stood in emplacements, in mess tents, In hospitals and sheds and hid in the gullies Of blasted roads in a ruined country,
Among them many men More capable than I—
Muykut and a sergeant Named Healy, That lieutenant also—
How forget that? How talk Distantly of ‘The People’
Who are that force Within the walls Of cities
Wherein their cars
Echo like history Down walled avenues In which one cannot speak. | Je ne peux même à présent Me désolidariser tout à fait De ces hommes
Avec qui j'ai vécu dans les tourelles, sous les tentes Dans les hôpitaux, les hangars, planqué dans les ravines De routes éventrées, au milieu d'un pays en ruine
Tant d'hommes parmi eux Plus compétents que moi -
Muykut et un sergent Nommé Healy Ce lieutenant aussi -
Comment oublier ça ? Et parler Froidement du "Peuple" ?
Qui est le peuple ? qui est La force vive dans l'enceinte Des villes
Où les voitures
Résonnent comme l'histoire Le long d'avenues emmurées Dans lesquelles nul ne peut parler. |
Et cette brique :
There can be a brick In a brick wall They eye picks
So quiet of a Sunday Here is the brick, it was waiting Here when you were born
Mary-Anne.
la traduction :
- Spoiler:
L'oeil peut isoler Une brique parmi Les briques d'un mur
Quel paisible dimanche Voici la brique, elle patientait Ici quand tu es née
Mary-Anne.
Les traductions sont donc du volume publié chez Corti.
(Tapoter les citations et relire plus lentement ravive la frustration). Alors une fois refermé tout ça sur quelques marque-pages et explications du traducteur ? Je vais essayer d'oublier la forme pour savoir quelles images me reviennent. D'abord sa femme, sa fille, l'eau, la mer, les villes, les routes et automobiles, la nature, et la guerre. Une bonne part de mélancolie contemplative au présent, présent car l'instantané qui apparait surtout au début comme du domaine du visuel est autant un instantané d'esprit et parfois c'est comme une idée ou une sensation qui se dessine. Visions de vie simple qui se démarque non sans se retourner d'un monde mécanique ou de cette image d'amérique prospère voire trop modestement prospère qui laisse à ses larges marges des images tristes, désorientées. Dans les derniers poèmes lus j'ai eu du mal à ne pas systématiquement forcer ma lecture par des coupures après le premier mot du vers suivant (enjambement ?) d'autant que le dernier mot est souvent pivot et se moule très bien dans deux phrases qui se suivent. Possible effet de langue et de traduction (il faudra que je cherche un des derniers poèmes en vo). La lecture s'étant faite sur plusieurs mois avec de longues pauses et une attention ou une réceptivité variable, je n'avais qu'un vague souvenir des enjeux comme ressentis pendant la présentation des deux traducteurs (il n'y en a qu'un pour Oppen). ça restait confusément et ça s'amenuise éventuellement avec l'évolution vers des poèmes moins matérialistes (ou matérialisés pour moins connoter). La communauté formelle de l'écriture se révèle plus concrètement dans ce mouvement, la recherche de précision, la recherche de rythme, la sauvegarde d'un suspens vers un sens ou une image trop définie... un des sentiments d'après lecture, le plus important c'est possible est celui-ci de l'élan de l'expression vers. ça s'est trop effacé pour que je puisse en dire beaucoup plus sur cette lecture hybride. Instructive au sens où elle a enrichit ma vision d'un pan de monde et d'histoire (culturelle et sociale) et parlante à moi pour la démarche et le sens et l'objet de cette expression de forme particulière et choisie. Il s'agit plus d'un premier pas. | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Ven 17 Aoû 2012 - 23:04 | |
| ouf ! les césures dans le premier poème que tu cites font la révolte ! très intéressant ! avec du souffle, de la respiration juste quand il faut : A tower / In the suburb. Et lisible pour quelqu'un de peu familier avec la langue anglaise ! je vais regarder ce que je trouve en médiathèque... | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Ven 17 Aoû 2012 - 23:08 | |
| si tu ne trouves pas je pourrai te passer le bouquin vert. la prochaine étape c'est Paul Blackburn.
(il y en a des plus chamboulés, sans excès, dans la mise en page). | |
| | | shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Ven 17 Aoû 2012 - 23:14 | |
| après vérification le recueil des poésies complètes (vertes) est à la médiathèque ! à moi d'y penser à la rentrée ! | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Mer 22 Aoû 2012 - 22:27 | |
| vous m'excuserez encore une fois, je prépare pour plus tard. Ce qui suit est donc un des poèmes marqués pendant la lecture pour le retrouver en version originale. L'avantage de la recopie c'est que le temps de relecture est différent, en plus de la différence de langue et c'est donc après coup que je saisis mieux l'articulation de cette affaire... et que je relis mieux sa traduction. Traduction de ce poème qui est un exercice que j'envisage pour ce weekend ou un moment d'inconscience en laissant s'effacer celle lue, parce que ça m'intéresse de voir ce que ça bien pouvoir faire à ma lecture (mais je sens que je vais souffrir). Pour en revenir au poème et son articulation c'est à dire que je décroche de la liaison des vers pour flotter entre deux eaux avec au dessus de moi le mouvement de l'ensemble qui n'a pas l'air sans parenté avec la fluidité (est-ce tout ?) de cette autre langue. La différence de sensation est importante, pas inévitablement enchainée à la langue d'ailleurs je crois, il y a une finalité plus vive qui apparait avec une plus grande complétude. le "____________" sert à reproduire un espace à rallonge qui serait mangé par le système du forum. - Citation :
- The Lighthouses
(for L Z in time of the breaking of nations)
if you want to say no say no if you want to say yes say yes in loyalty
to all fathers or joy of escape
from all my fathers I want to say
yes and say yes the turning lights
of oceans in which to say what one knows and to limit oneself to this
knowledge is
loneliness turning and turning
lights
of safety for the coasts
are danger rock-pierced fatalities far out ______ far out the structures
of cause
and consequence silver as the minnows'
flash miraculous
as the seed sprouting green at my feet among a distant
people therefore run away into everything the gift
the treasure is
flight my heritage neither Roman
nor Barbarian now the walls are
falling the turn the cadence the verse
and the music essential
clarity plain glass ray of darkness ray of light
Dernière édition par animal le Dim 26 Aoû 2012 - 16:48, édité 1 fois | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Sam 25 Aoû 2012 - 23:29 | |
| Je savais bien que j'aurai du mal. et le résultat est assez différent de la traduction que j'ai lue. il me semble à chaud avoir opté pour une articulation plus explicite du propos... ce qui m'a amené et m'amène encore après au sens. Faut voir. la suite demain en étant plus frais avec la traduction du traducteur peut-être, surtout si certain(e)s sont prêts à secouer le sujet. ça m'intéresse. sujet du sens et de la lecture. on ne peut pas exclure l'erreur. toujours est il qu'après ce petit effort j'apprécie toujours ce poème et même un peu plus. - Citation :
- Les Phares
(à L Z du temps de la rupture des nations)
si tu veux dire non dis non si tu veux dire oui dis oui en loyauté
à tous les pères ou dans la joie de l'évasion
de tous mes pères je veux dire
oui et dire oui le mouvement des lumières
des océans pour dire ce qu'on sait et s'en contenter
le savoir est
solitude tournant et tournant
les lumières
du salut car les côtes
sont danger criblé de rochers écueils éloignés _____________ loin des structures
de la cause
et des conséquences argentées comme du vairon
l'éclat merveilleux
comme la graine qui germe verte à mes pieds parmi un lointain
peuple donc fugitif en chaque chose le don
le trésor est
fuite mon héritage ni Romain
ni Barbare maintenant les murs se
défont la tournure la cadence le vers
et la musique essentielle
clarté verre transparent rayon d'obscurité rayon de lumière | |
| | | animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
| Sujet: Re: George Oppen [Etats-Unis] Dim 26 Aoû 2012 - 17:20 | |
| pour faire moins mal aux yeux, utilisons un tableau pour regrouper la vo, les pitreries d'animal et la traduction d'Y. di Manno qui se trouve dans le volume vert de chez Corti... il y a d'inévitables problèmes pour essayer de coller à la structure d'origine : inversion entre les noms et les adjectifs ou participes entre autres. le reste et c'est le point qui tracasse c'est le choix entre conserver des mots unitaires, exemple ? ci-dessous avec le silver/argenté/argent. je crois que ça conserve une plus grande capacité de "pivot" aux mots (et leur place est d'autant plus importante) dans la lecture mais au détriment éventuel de la fluidité d'une part et d'autre part d'une certaine manière du sens parce qu'il est possible que la langue d'origine en ayant l'air parfois plus simple que la nôtre n'en soit pas moins précise. Même chose avec ma préférence pour des traductions vers du français peu compliqué. et j'insiste encore sur le fait que ce petit jeu/exercice de traduction m'a contraint à préciser le sens de ma lecture, moins laisser de choses en suspens. A force de relire je ne sais pas l'importance d'un "pour dire" ou "où dire" (pas pareil du tout) ou du poids des associations dans le passage "are danger rock-pierced fatalities far ou". Et c'est un préciser qui n'est pas une simple formulation en français d'une description ou d'un arrangement dont le sens ne laisse pas de doute à l'origine. Quelque part c'est plus d'hésitations quant à une lecture égarée. The Lighthouses
(for L Z in time of the breaking of nations)
if you want to say no say no if you want to say yes say yes in loyalty
to all fathers or joy of escape
from all my fathers I want to say
yes and say yes the turning lights
of oceans in which to say what one knows and to limit oneself to this
knowledge is
loneliness turning and turning
lights
of safety for the coasts
are danger rock-pierced fatalities far out ______ far out the structures
of cause
and consequence silver as the minnows'
flash miraculous
as the seed sprouting green at my feet among a distant
people therefore run away into everything the gift
the treasure is
flight my heritage neither Roman
nor Barbarian now the walls are
falling the turn the cadence the verse
and the music essential
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| Les Phares
(à L Z du temps de la rupture des nations)
si tu veux dire non dis non si tu veux dire oui dis oui en loyauté
à tous les pères ou dans la joie de l'évasion
de tous mes pères je veux dire
oui et dire oui le mouvement des lumières
des océans pour dire ce qu'on sait et s'en contenter
le savoir est
solitude tournant et tournant
les lumières
du salut car les côtes
sont danger criblé de rochers écueils éloignés _____________ loin des structures
de la cause
et des conséquences argentées comme du vairon
l'éclat merveilleux
comme la graine qui germe verte à mes pieds parmi un lointain
peuple donc fugitif en chaque chose le don
le trésor est
fuite mon héritage ni Romain
ni Barbare maintenant les murs se
défont la tournure la cadence le vers
et la musique essentielle
clarté verre transparent rayon d'obscurité rayon de lumière
| Les Phares
(pour L Z du temps de la rupture des nations)
si tu veux dire non dis non si tu veux dire oui dis oui loyalement
à tous les ancêtres ou dans l'allégresse de la fuite
de tous mes ancêtres je veux dire
oui et dis oui les rais de lumière balayant
les océans où dire ce que l'on sait et se limiter à ce
savoir confine
à la solitude lumières balayant
sans fin
par précaution les côtes car elles
sont dangereuses hérissées de rochers mortelles au loin _____________ au loin les structures
de la cause
et de la conséquence l'argent tel l'éclat
du vairon miraculeux
comme la graine qui germe verte à mes pieds au sein d'un peuple
lointain et par-là même enfui en toute chose le don
le trésor c'est
la fuite mon héritage ni romain
ni barbare les murs à présent
s'effondrent le tour la cadence le vers
et la musique essentielle
clarté verre uni rai ténébreux rai de lumière
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