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Parfum de livres… parfum d’ailleurs
Littérature, forum littéraire : passion, imaginaire, partage et liberté. Ce forum livre l’émotion littéraire. Parlez d’écrivains, du plaisir livres, de littérature : romans, poèmes…ou d’arts…
Peter Greenaway est un auteur, artiste des images, plasticien et cinéaste britannique né le 5 avril 1942 à Newport (Pays de Galles). Il est le réalisateur de ses propres œuvres : films, expositions et sites Web multimédias. source: wikipedia
The Pillow Book est un film franco-britannique de Peter Greenaway sorti en 1996
Citation :
Synopsis La fille d'un calligraphe célèbre, qui autrefois lui avait souhaité son anniversaire en lui calligraphiant ses vœux sur le visage, reprend le flambeau et écrit des poèmes sur le corps de son amant, Jérome. Devenu jaloux, Jérome met en scène un faux suicide qui aboutit à sa mort. La jeune femme pleure la mort de son amant et écrit un poème érotique sur son corps avant de l'enterrer. L'éditeur exhume le corps de Jérome et fait de sa peau un précieux livre de chevet...
J'avais toujours des problèmes avec le cinéma de Peter Greenaway et ce n'est que par hasard que je suis tombée sur ce film il y a bien des années et puisque j'étais intéressée de voir comment il avait introduit le livre Notes de chevet de Sei Shônagon ici, j’ai continué de voir après les premières 10 minutes. Et c’était une expérience extra que j’ai vécu. J’ai adoré !
Entretemps j’avais gardé ce bon souvenir mais je ne savais pas ce qu’il en serait si je le reverrais. Ayant trouvé il y a quelques mois déjà un commentaire sur le forum (je ne sais plus sur quel fil, puisque le réalisateur n’en a pas, je ne pourrais plus dire) qui en disait rien de bon, je voulais vérifier, j’ai commandé le DVD et ce n’est que ce matin quand j’ai vu le message de Marko qui parlait de ce film, que j’avais envie de le revoir. Et bien, la magie tient toujours. Je ne pourrais recommander ce film pas à tout le monde, mais en tout cas il arrive toujours à me fasciner par son inventivité et génie de mettre cela en images. Très bon moment de cinéma.
Même si je me rappelais encore 80% du film, j’avais tout à fait oublié cette chanson qui est en fait la vraie révélation, je suis
Dernière édition par kenavo le Lun 20 Aoû 2012 - 9:19, édité 1 fois
animal Tête de Peluche
Messages : 31548 Inscription le : 12/05/2007 Age : 43 Localisation : Tours
Sujet: Re: Peter Greenaway Dim 19 Aoû 2012 - 13:44
huhu, vu il y a un bon bout de temps et sans envie de le revoir. djeuwôme par ci, djeuwôme par là j'avais trouvé ça lourdingue avec une esthétique et une sensualité attendues pour ce genre de film.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Peter Greenaway Dim 19 Aoû 2012 - 15:57
oui, c'est tout à fait ça, son cinéma ne laisse pas indifférent.. soit on aime, soit on n'aime pas du tout, rien entre les deux
ah.. mais djeuwôme était trop beau gosse
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Peter Greenaway Dim 19 Aoû 2012 - 16:10
C'est peut-être le film le plus accessible de Peter Greenaway qui s'est depuis tourné essentiellement vers les installations d'art contemporain. J'aime beaucoup son travail plastique. C'est quelqu'un d'extrêment érudit et un grand obsessionnel fasciné par les signes et les constructions ésotériques souvent hermétiques. Mais il arrive à faire passer ça par une approche plastique qu'on peut ne pas aimer mais qui me séduit souvent. The Pillow Book est inégal mais il y a des moments en apesanteur où texte, images et musique sont en osmose parfaite. Ce n'est pas mon favoris mais celui qui peut toucher un public plus large que d'habitude. Et tiens! Ça me donne envie de le revoir...
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 9:22
Après réfléxion, je viens de changer ce fil quand même en fil 'réalisateur' au lieu de le limiter à un film... même si son cinéma n'est pas trop populaire chez les parfumés (pas de fil pendant 5 ans.. cela veut en dire quelque chose ), voilà qu'on peut y parler plus que de The Pillow Book
Marko a écrit:
The Pillow Book est inégal mais il y a des moments en apesanteur où texte, images et musique sont en osmose parfaite.
oui, en effet, il y a des passages qui m'ont lassés lors de cette deuxième vision plus que la première fois quand tout était novueau.. mais cela reste pour moi mon préféré de lui
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 9:29
Tu as bien fait. J'aime beaucoup ce réalisateur qui expérimente toujours plein de trucs. On pourra développer le fil.
kenavo Zen Littéraire
Messages : 63288 Inscription le : 08/11/2007
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 9:35
Marko a écrit:
Tu as bien fait. J'aime beaucoup ce réalisateur qui expérimente toujours plein de trucs. On pourra développer le fil.
je me rappelle d'une rétrospective de lui à la télé allemande (et cela date puisque je n'ai plus de télé depuis 7 ans) et c'est à ce moment que j'en ai vu pas mal de lui.. mais pour la plupart les souvenirs sont loins.. ou soit ne m'ont pas donné envie de revoir je garde un bon souvenir de Drowning by Numbers (Triple Assassinat dans le Suffolk) mais pour revoir je devrais acheter en DVD puisque je n'ai pas de télé et ne peux pas attendre une diffusion, mais là, mon enthousiasme n'était pas si grand pour faire l'achat
traversay Flâneur mélancolique
Messages : 10160 Inscription le : 03/06/2009 Age : 66 Localisation : Sous l'aile d'un ange
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 9:39
Certainement. De bons souvenirs (ou relativement bons) de Meurtre dans un jardin anglais, Zoo, Le ventre de l'architecte, Drowning by Numbers, The Pillow Book, 8 femmes 1/2. Et de moins bons aussi, comme The Baby of Mâcon.
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 9:49
Idem. Le cuisinier, sa femme et son amant aussi. Les 2 derniers me plaisaient moins. Sur Rembrandt et Tulse Luper mais il y avait encore de bons moments dedans. Ses installations d'art sont magnifiques par ailleurs. J'en ai vu 2 ou 3. Complètement son univers qui a une forme de poésie mathématique si on peut dire.
shanidar Abeille bibliophile
Messages : 10518 Inscription le : 31/03/2010
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 12:14
ma découverte de P. Greenaway date de la sortie de son film :
un film qui a bouleversé ma façon de voir le cinéma. Un film d'une richesse symbolique extraordinaire mais aussi l'un des films les plus violents et les plus beaux de tous ceux que j'ai pu voir. Une claque incommensurable. Dans ce film, P. Greenaway reprend l'idée des mystères moyennageux joués aux portes des églises, il s'agit ici donc d'une sorte de fable qui se déroule à Mâcon où la peste règne ; une vieille femme difforme met au monde un bébé magnifique et robuste ; cette naissance est censée apporter la richesse à la soeur avide et ambitieuse du nouveau-né. Ce résumé pourrait paraitre quasiment anodin, seulement voilà, la fable est monstrueuse, sanglante, sexuellement inacceptable et mystérieuse.
Le fait d'utiliser le théâtre dans le théâtre (mise en abyme créée par le décor lui-même) permet seul de s'immerger dans ce film audacieux, souvent insoutenable, d'une rare violence émotionnelle et d'une rare beauté esthétique.
Ce film m'a éblouie et transformée, en parler me donne toujours un sentiment de profond malaise, d'excitation et quelques frissons. Les décors, les acteurs, les costumes, les chants, la mise en scène et la démesure des idées sont simplement exceptionnels, en revanche il faut être solide pour recevoir ce film d'une crudité hallucinée, d'un réalisme écoeurant, serti par une espèce de grandiloquence dans le discours (et dans tout ce qui fait sens chez Greenaway : de l'emploi symbolique des couleurs, en passant par les nombres, par les légendes fabuleuses et historiques, par l'importance des costumes, des rangs sociaux, des approches corporelles...). Tout fait sens chez Greenaway. C'est parfois tellement dense qu'on en est abasourdi, pantelant, écoeuré mais c'est si riche, si démentiel, si travaillé qu'on ne peut que saluer le génie.
quelques images :
Marko Faune frénéclectique
Messages : 17930 Inscription le : 23/08/2008 Age : 56 Localisation : Lille
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 12:31
J'avais aussi été sidéré par ce film d'une densité totalement démente mais géniale.Il faudrait revoir ses films 20 fois pour commencer à en faire à peine le tour. Il est d'une puissance de pensée et d'imaginaire qui nous écrasent un peu malgré tout. Je comprends qu'il soit parti dans de nouvelles directions. Il ne peut pas se contenter d'un seul mode d'expression. On le commentera un jour comme un des créateurs les plus inspirés de notre époque à mon avis.
Et on allait oublier Prospero's books d'après la Tempête qui était aussi fascinant.
Avadoro Zen littéraire
Messages : 3501 Inscription le : 03/01/2011 Age : 39 Localisation : Cergy
Sujet: Re: Peter Greenaway Lun 20 Aoû 2012 - 20:55
La violence du cinéma de Greenaway me touche également beaucoup, et m'apparait toujours aussi dérangeante et brutale après des révisions. Le lien entre la "poésie mathématique" (je reprends ton expression, Marko, que je trouve très juste) et la crudité de l'image (jusque dans l'utilisation mémorable du hors-champ) offre une tension extrêmement rare, entre outrance et sécheresse, surenchère baroque et démesure esthétique.
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur ses montages musicaux (et notamment sa collaboration avec Michael Nyman), tant ces boucles minimalistes et obsessionnelles transcendent sa mise en scène.
Dès Meurtre dans un jardin anglais, Greenaway s'approprie des oeuvres du répertoire et commande à Nyman des variations (ci-dessous une pièce de Purcell).