Que lisons-nous en novembre 2012?

Abandonné Les derniers jours de nos pères de Joël Dicker. Ca sent beaucoup trop le cours d'écriture ; je ne sais pas si l'auteur a suivi ce cursus, mais la volonté de rédiger de courts chapitres, de toujours les terminer par une phrase "percutante", de définir l'état d'esprit d'un personnage par une expression lapidaire, tout cela est lourd, mais lourd... (Je ne rejette pas ce procédé d'écriture "par principe", l'auteur de la couleur des sentiments, par exemple, a parfaitement réussi à utiliser ces recettes et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire son livre).

De plus, les personnages sont tous stéréotypés : le bon garçon qui aime trop son père, le gros homme sensible à l'intérieur, le mauvais garçon "pas si mauvais finalement", et la seule femme, belle évidemment, et qui trouve le mot juste pour chacun, comme par magie.

Enfin, ce livre est affecté d'un syndrome bizarre : les personnages semblent tous "neuneus" : pourtant, on parle d'hommes recrutés par les services secrets britanniques, donc théoriquement intelligents ! Mais non, le sentimentalisme et la simplification dans les descriptions des ressentis ,ça vous donne des mecs qui semblent avoir dix ans d'âge mental. A un moment donné, le père qui souffre de l'absence du fiston se remet à jouer au train électrique, et c'est écrit de telle façon que je me suis demandé si l'auteur n'allait pas nous révéler qu'il était "vraiment" retardé mental.

L'auteur disait l'autre jour qu'il a mis 3 ans à trouver un éditeur, je crois que je comprends pourquoi...
Le livre n'est probablement pas aussi mauvais que je le dis, d'autant qu'il a beaucoup plu à certains lecteurs ; mais il m'a prodigieusement agacée ( j'ai lu la suite en grandes diagonales, très prévisible !)

J'ai bien l'intention de lire La vérité sur l'affaire Harry Québert, qui, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre, semble très différent, et d'un autre calibre.

Je lis Moonlight milles de Dennis Lehane : sympa mais assurément un petit cru de la série "Angie et Patrick"; mais c'est sentimental, j'ai envie de lire le dernier !

les recommandations n'en finissant plus de s'accumuler (bix, le libraire, werner herzog), je commence Le pèlerin de J.A. Baker.

Armor-Argoat a écrit:

Abandonné Les derniers jours de nos pères de Joël Dicker. Ca sent beaucoup trop le cours d'écriture ; je ne sais pas si l'auteur a suivi ce cursus, mais la volonté de rédiger de courts chapitres, de toujours les terminer par une phrase "percutante", de définir l'état d'esprit d'un personnage par une expression lapidaire, tout cela est lourd, mais lourd... (Je ne rejette pas ce procédé d'écriture "par principe", l'auteur de la couleur des sentiments, par exemple, a parfaitement réussi à utiliser ces recettes et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire son livre).

De plus, les personnages sont tous stéréotypés : le bon garçon qui aime trop son père, le gros homme sensible à l'intérieur, le mauvais garçon "pas si mauvais finalement", et la seule femme, belle évidemment, et qui trouve le mot juste pour chacun, comme par magie.

Enfin, ce livre est affecté d'un syndrome bizarre : les personnages semblent tous "neuneus" : pourtant, on parle d'hommes recrutés par les services secrets britanniques, donc théoriquement intelligents ! Mais non, le sentimentalisme et la simplification dans les descriptions des ressentis ,ça vous donne des mecs qui semblent avoir dix ans d'âge mental. A un moment donné, le père qui souffre de l'absence du fiston se remet à jouer au train électrique, et c'est écrit de telle façon que je me suis demandé si l'auteur n'allait pas nous révéler qu'il était "vraiment" retardé mental.

L'auteur disait l'autre jour qu'il a mis 3 ans à trouver un éditeur, je crois que je comprends pourquoi...
Le livre n'est probablement pas aussi mauvais que je le dis, d'autant qu'il a beaucoup plu à certains lecteurs ; mais il m'a prodigieusement agacée ( j'ai lu la suite en grandes diagonales, très prévisible !)

Ah tiens ! Le best seller du moment ! Il y a quelques jours j'ai cherché à savoir si quelqu'un en avait parlé ici.
Bon... ben je passe la main, ça a l'air carrément chiant là.
(Peut-être qu'on pourrait le transférer sur le fil One Shot ton avis non ?)

J'ai commencé Le Cavalier suédois de PERUTZ, et je me régale déjà !

Bon week-end à tous

Armor-Argoat a écrit:

J'ai bien l'intention de lire La vérité sur l'affaire Harry Québert, qui, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre, semble très différent, et d'un autre calibre.

Ben malheureusement pas tant que ça. Certes il y a un suspense bien mené, mais aussi beaucoup de clichés et tes remarques sur les personnages, leur manque d'épaisseur et leur surprenante naïveté pourraient tout à fait s'appliquer à La vérité. La manière de les concevoir et les décrire (dommage que le terme "characterization" n'existe pas en français!) reste vraiment le point faible de cet auteur et c'est en toute logique qu'il n'a pas eu le Goncourt.

Queenie a écrit:

Ah tiens ! Le best seller du moment ! Il y a quelques jours j'ai cherché à savoir si quelqu'un en avait parlé ici.

ah ben ça, et moi qui m'étais dépêchée de lui ouvrir un fil pour coller à l'actualité littéraire.

Sil vous plaît, je ne souhaite pas que mon message apparaisse dans ce fil.
Mimi m'a envoyé un gentil message m'expliquant qu'elle le trouvait plus à sa place sur le fil de l'auteur, mais je l'avais volontairement posté dans la rubrique des lectures du mois.
Il s'agit d'un ressenti "jeté sur le papier" et en aucun cas d'une critique construite, et par respect pour le travail d'un auteur je ne trouve pas "honnête" d'émettre un jugement aussi négatif qui ne soit pas basé sur une lecture complète (ou quasiment) de l'ouvrage. ( hors je n'ai lu que 50-60 pages puis le reste en diagonale)
On peut en discuter, mais je préfèrerais que les modos remettent mon message (et la réponse de Nezumi du coup) dans les lectures du mois.

Les étrangers de Sandor Maraï

Armor, tu n'as pas à avoir honte de ton avis, il est respectable.
Et sur un fil d'auteur, il est plus suspect d'y trouver que de "bons avis". La contradiction ne nuit pas, pourvu qu'elle soit argumentée. Et c'est il me semble le cas de ton avis.
Si l'auteur passe par là pour nous lire, il doit pouvoir savoir que des lecteurs n'ont pas aimé son travail, et il doit pouvoir le comprendre, surtout quand c'est bien dit.

Les encombrants de Marie Sabine Roger

J'ai ajouter pour varier les plaisirs, La réparation de Colombe Schneck, pour le Prix des lectrices Elle

La côte sauvage de Jean-René Huguenin
 

Citation :

Proust, Woolf, Gracq... Huguenin.
Voilà que Points-romans (Seuil) a réédité ce chef-d'oeuvre de 1960. Il faut nécessairemen en convenir : décédé en 1962, à vingt-six ans Jean-René HUGUENIN a commis, là, l'un des plus grands livres de notre littérature. Beauté confondante de l'écriture, dialogues au minimum de la voix, ambiance flottante quasi irréelle... et un finale proprement inoubliable. 
Je songe à l'auteur, à cette Côte sauvage, et aussitôt une voix fraternelle s'élève. Un rapprochement s'impose avec la clausule bouleversante de l'Adieu à Gonzague de PierreDRIEU LA ROCHELLE : "Mourir, c'est ce que 
tu pouvais faire... de plus". Jean-René HUGUENIN vous ne penseriez jamais à lui ; eh bien, maintenant que vous l'aurez lu, vous ne l'oublierez jamais.

Une place à prendre, de J.K Rowling

Marko a écrit:

La côte sauvage de Jean-René Huguenin
 

Citation :

Proust, Woolf, Gracq... Huguenin.
Voilà que Points-romans (Seuil) a réédité ce chef-d'oeuvre de 1960. Il faut nécessairemen en convenir : décédé en 1962, à vingt-six ans Jean-René HUGUENIN a commis, là, l'un des plus grands livres de notre littérature. Beauté confondante de l'écriture, dialogues au minimum de la voix, ambiance flottante quasi irréelle... et un finale proprement inoubliable. 
Je songe à l'auteur, à cette Côte sauvage, et aussitôt une voix fraternelle s'élève. Un rapprochement s'impose avec la clausule bouleversante de l'Adieu à Gonzague de PierreDRIEU LA ROCHELLE : "Mourir, c'est ce que 
tu pouvais faire... de plus". Jean-René HUGUENIN vous ne penseriez jamais à lui ; eh bien, maintenant que vous l'aurez lu, vous ne l'oublierez jamais.

tu peux trouver son fil ici